26/06/2009
Etude n°1 Jésus et les épitres de Jean (04 07 09)
Etude n°1 : Jésus et les épîtres de Jean (4 Juillet 09)
Épîtres de Jean
Elles sont très voisines et à la fois très différentes en longueur. Leur ordre n'est pas chronologique : en effet, les lettres du Nouveau Testament sont classées suivant leur longueur et non selon la chronologie.
Les épîtres de Jean ont le même style, les mêmes sujets, la même pensée.
La première épître est très générale et n'a aucun caractère épistolaire : pas d'adresse, pas de mention de l'auteur, pas de salutations. C'est un autre écrit, peut-être un exposé répondant à une polémique de l'époque. Les deux autres écrits sont bien des lettres. La seconde épître traite des affaires d'Église, avec des sujets parallèles à la première. Elle en est sans doute un résumé ou une esquisse. La troisième épître traite d'affaires privées, de relations entre personnes.
Le plan du premier écrit de Jean est difficile à discerner, car nous sommes devant une pensée sémitique, influencée par la civilisation orale : « aucun juif ne peut dire qu'il avait des ancêtres illettrés », tous savaient lire, mais beaucoup de choses devaient s'apprendre et se transmettre oralement. Or l'oral a besoin de répétitions, de raisonnement en spirale, et non linéaire comme dans notre pensée cartésienne.
Les onze sections de cette lettre peuvent être considérées comme formant trois vagues, trois grands circuits marqués par trois affirmations :
A 1.5-2.28 : Dieu est Lumière : première grande boucle
B 2.29-4.6 : Dieu est Juste : seconde boucle, avec les mêmes idées et quelques différences.
C 4.7-5.12: Dieu est Amour : troisième boucle
Chacun de ces trois circuits comprend un nombre d'étapes différent, en ordre décroissant : (les couleurs marquent comment elles s’entremêlent et se répètent)
A Quatre étapes : deux négatives, deux positives. Lumière
2. Obéir aux commandements (2.3-11) (+) (orange)
3. Ne pas aimer le monde (2.12-17) (vert)
4. Demeurer fidèle à la doctrine reçue (2,18-28) (+) (orange)
B Trois étapes. Justice
1. Pratique de la justice (3.1-10) // à A1 (vert)
2. Pratique de l'amour (3.11-24) (rose)
3. Invitation à discerner les esprits (3.25-4.6) (orange)
C Deux étapes. Amour
1. Aimer (4.7-21) // à B2 (rose)
2. Croire, faire confiance (5.1-1) (orange)
Un épilogue renvoie au prologue du début.
Etude du thème de la semaine : Jésus dans la première épître
« Et nous, nous avons vu et nous témoignons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde » 1 Jean 4.14
(Evangile et peinture : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé» Transfiguration)
Observons
Une lecture rapide de l’écrit fait apparaître la répétition 21 fois du mot-clé : Fils.
En voici les références : 1.3,7 ; 2.22,23,24 ; 3.8,23 ; 4.9,10,14,15 ; 5.5,9,10a,10b, 11,12a,12b,13,20a,20b.
Autour de ce personnage central, on retrouve les mots-thèmes chers à Jean dans son évangile : la lumière (1.5-7, 2.8-11), la justice (1.9-2.1, 29 ; 3.7-10), l’amour (2.3,5 ; 3.1, 10-18, 23, ; 4.7-21 ; 5.1-3), la vérité (1.6 ; 2.4,21-27 ; 3.18-19 ; 4.1-6 ; 5.20), la vie éternelle (1.1-2 ; 2.25 ; 3.15 ; 4.9 ; 5.11-13,20).
Comprenons
La forme de cet écrit, sans destinataire, ni signature, ni conclusion, l’apparente plus à un extrait de méditations qu’à une lettre. Jean l’envoie aux églises de la fin du premier siècle, avec le souci de défendre la vérité de son témoignage évangélique, contre les doctrines erronées qui se développaient en Asie Mineure, au sujet de la nature du Christ.
En effet, certains faux docteurs enseignaient que Jésus n’était pas le Christ, qu’il était un simple homme, et que le Christ divin était « venu avec l’eau seulement » dans l’acte du baptême où il s’est uni par l’Esprit à Jésus, et qu’il n’était plus présent en Jésus au moment de sa mort (suggérée par le mot « sang » 5.6) Cette hérésie ôtait toute crédibilité au personnage et à l’œuvre de Jésus-Christ. C’est pourquoi Jean répète aussi souvent que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. 21 fois, c’est 3x7 fois, les deux chiffres de la Trinité et de la Plénitude divine !
A son époque le titre de Fils était donné à celui qui portait le nom de sa famille, et qui représentait le père en l’absence de ce dernier. Il avait alors aux yeux de ses interlocuteurs le même pouvoir, les mêmes prérogatives, les mêmes honneurs, et les mêmes caractéristiques que son père.
En insistant si fortement sur le lien filial entre Dieu et Jésus-Christ, Jean cherche à accréditer la parole de Jésus à Philippe « Celui qui m’a vu, a vu le Père » (Jn 14.9). C’est pourquoi il commence son écrit par la communion intime du Père et du Fils, qui est à la base de la communion ecclésiale qu’il souhaite à ses lecteurs (1.3).
Tout au long de l’écrit Jean va préciser quelle est la personnalité du Fils, quelle est son œuvre, et quelles en sont les conséquences pour le croyant.
A- Personnalité du Fils du Père
C’est d’abord Jésus-Christ, soit « Dieu sauve » et « Messie » = Oint. Son nom le rattache aux prophéties de l’Ancien Testament concernant le « Libérateur » du peuple, le Messie attendu depuis les origines (3.15). Né de la chair, Jésus est pleinement homme, mais né aussi de l’Esprit, il devient Christ, pleinement Dieu (4.2 ; 5.1a).
Il est Parole incarnée de Dieu (1.1 ; Jn 1.14), lumière qui brille dans les ténèbres (1.7), avocat ou Consolateur devant le Père (2.1), fidèle pour tenir ses promesses, juste, c’est-à-dire à la fois saint et équitable (1.9 ; 2.1) ; Unique (4.9) ou seul représentant parfait du Père, il manifeste l’amour de Dieu en venant habiter parmi les hommes comme Sauveur du monde (4.9,14).
B- Œuvre du Fils de Dieu
Cette œuvre consiste à apporter la vie aux hommes qui croient en lui (4.9 ; 5.12). Jean pense à la vie éternelle qui commence dès ici-bas (5.11-12).
En effet, Christ a donné sa vie et son amour pour purifier les hommes de leur péché (1.7 ; 4.10), il les garde ensuite du Malin (5.18), il leur fait connaître par l’Esprit la vérité de Dieu pour résister aux faux docteurs ; il les fait entrer dans l’amour et la communion du Père (1.3) et demeure en eux pour leur permettre de vivre selon sa volonté (2.5-6 ; 3.22). Enfin, il est leur avocat contre les accusations du Malin, rappelant sans cesse jusqu’à son avènement (2.28) et son jugement libérateur (4.17), à celui qui croit en lui qu’il est aimé et pardonné.
C- Conséquences pour le croyant
L’intercession du Christ, Dieu incarné, mort et ressuscité, permet au croyant d’être libéré de la puissance de Satan sur lui (2.14c ; 5.18), de sa culpabilité devant Dieu (2.12) qui le purifie et le considère avec amour comme son enfant (1.7 ; 3.1). Le croyant peut alors marcher dans la lumière (1.7), c’est-à-dire dans l’amour pour ses frères les hommes (2.10), sans pécher volontairement (3.9), dans la justice (= justesse, adéquation de la vie aux situations). Il est rempli de l’assurance du salut et de l’amour pour Dieu et pour les autres (4.17). Il saisit avec intelligence la vérité de Dieu et peut ainsi vaincre les fausses doctrines (5.20). Il vit dans l’espérance de l’avènement du Seigneur qui le rendra pur et semblable à lui pour l’éternité (3.2-3 ; 5.11).
Comme nous le voyons, Jean résume dans cet écrit toute l’œuvre de salut de Christ depuis son incarnation jusqu’à l’établissement de son royaume éternel, et propose au croyant et au reste du monde un programme de vie victorieuse avec le Fils dans l’amour et la communion de Dieu.
Question pour une application dans la vie chrétienne
- Qui est Jésus-Christ pour moi ? Pourquoi est-ce si important aujourd’hui encore de croire qu’il est « Fils de Dieu, venu en chair parmi nous ?
- Comment anime-t-il de sa présence ma vie et celle de mon église ? A quoi discerne-t-on les effets de son intercession en notre faveur ?
- Comment témoignons-nous individuellement et collectivement de la victoire sur le mal (2.16 : les convoitises de la chair et des yeux, l’orgueil de la vie) qu’il nous a acquise par sa mort et sa résurrection ?
08:00 Publié dans Epitres de Jean | Lien permanent | Commentaires (0)
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