31/10/2025
Étude n°6 L’ennemi intérieur Josué 7 (08 11 25)
Étude n°6 L’ennemi intérieur Josué 7 (08 11 25)
"Lève-toi, sanctifie le peuple et dis : Sanctifiez-vous pour demain ; car ainsi a dit l’Éternel, le Dieu d'Israël ; tu ne pourras pas subsister devant tes ennemis, jusqu'à ce que vous ayez ôté l'anathème du milieu de vous." (7.33)
OBSERVONS 
Ce chapitre manifeste à propos de la faute d’Acan l’importance de la sanctification du peuple, pour conquérir et occuper le pays promis.
- Quel est le plan de ce chapitre ?
1-5 : Défaillances d'Israël à Aï
6-9 : Prière de Josué
10-13 : Dévoilement par Dieu de la cause de l’échec devant Aï : présence de « l’interdit » dans le camp.
14-18 : tirage au sort pour désigner le fautif
19-21 : Appel de Josué à Acan pour se repentir et aveu d’Acan
22-29 : élimination du pécheur et de sa famille
- Comment s'est préparée l'attaque d'Aï, et quelles sont les causes et les conséquences de la défaite ?
7.2 Josué envoie de Jéricho des espions vers Aï : il n'est pas retourné à Guilgal consulter l’Éternel.
7.3 Les espions conseillent une attaque par une troupe restreinte.
7.4-5 Fuite devant Aï et perte de 36 hommes. Consternation et découragement du peuple.
7.6-9 Douleur et doute de Josué
7.9     Souci de Josué pour la gloire de l’Éternel 
- Comment est appelée la faute qui pèse sur le peuple ?
7.1 : infidélité
7.11, 15 : péché, transgression de l'alliance, infamie
- En quoi est-ce une transgression de la loi ?
7.11 et 21 : ce péché qui allie la convoitise, le vol, la dissimulation, et le sacrilège puisqu'il s'agit de biens consacrés à l’Éternel, est une transgression directe des 8 et 10è commandements.
- Quelles en sont les conséquences ?
7.12b : l'éloignement de l’Éternel
7.12-13 : la faiblesse du peuple devant l'ennemi
7.11 et 24 : la culpabilité collective du peuple tout entier, et de la famille d'Acan.
- Comment rétablir la situation ?
1- S'humilier devant Dieu (7.6)
2- Prier avec - persévérance (jusqu'au soir, v 6), et - désintéressement (l'objectif est la gloire de Dieu, v 9c)
3- Se sanctifier (=éliminer la faute désignée par Dieu en la déposant devant Dieu,v 23)
4- Confesser sa faute (glorifier Dieu = reconnaître sa sainteté et la culpabilité de l'homme, v19)
5- Réparer (en rendant les objets volés, v 23)
6- Accepter les conséquences du péché (v 24-26)
7- Agir avec foi dans le pardon accordé, en communion avec Dieu (8.1)
COMPRENONS
Lecture historique
Considérons d'abord les causes de la défaite que le texte suggère.
Josué se précipite dans l'élan de la victoire à Jéricho, et envoie des espions vers Aï sans consulter l’Éternel à Guilgal où se trouvait l’arche de l’Alliance. C'est la seule et unique fois où il agit ainsi, puisqu'après chaque bataille les soldats rentreront toujours au camp de Guilgal où ils pouvaient adorer et consulter l’Éternel. Puis, lorsque les espions reviennent, Josué ajoute foi à leurs dires, sans consulter le «chef des armées de l’Éternel » (Jos 5.14), et accepte de n'envoyer que trois mille hommes, au lieu de tous les combattants. Les espions font preuve de présomption en affirmant que deux ou trois mille hommes suffiront pour battre Aï. Ils cachent cette vanité, sous le prétexte d'éviter de la fatigue au peuple (7.3). Comme si la chute de Jéricho leur avait demandé des efforts personnels gigantesques ! Ils oublient qu'ils ne doivent cette victoire qu'à l'intervention divine.
Le peuple aussi, dans l'euphorie de la victoire, oublie de se confier à Dieu, et obéit sans protester à l'ordre de marche sur Aï. La défaite le surprend et l'abat complètement, alors que proportionnellement aux forces engagées, la perte en hommes est minime. Mais la victoire de Jéricho l'avait, croyait-il, rendu invincible.
La prière de Josué traduit les sentiments du peuple : tous se croient abandonnés de Dieu ! Seul Josué, a suffisamment de foi pour se tourner quand même vers le Seigneur. Il s'adresse à lui sur un ton de reproche que l'on retrouve souvent dans la bouche des prophètes, et qui révèle un degré d'intimité dans la relation avec Dieu hors du commun. Il semble douter de l'ordre divin de passer le Jourdain (v7), et son regret rappelle celui du peuple dans le désert, pleurant sur “ les délices ” de l’Égypte qu'il avait quittés. Toutefois, derrière son souci de l'anéantissement d'Israël apparaît le souci de la gloire de Dieu (v 8-9). Ce qui atteint le peuple de Dieu, touche à la renommée et à l'honneur du Seigneur !
C'est à cette pensée que Dieu consent à répondre, en reprochant à Josué son moment de désespoir et en révélant la faute cachée dont tout le peuple est responsable (v 10-12).
Pourquoi cette responsabilité collective de l'interdit ? La faute d'Acan, faite de convoitise, de cupidité, de vol sacrilège, et de dissimulation, a demandé d'abord la complicité de sa famille : pour dérober, puis enterrer dans la tente familiale les objets de valeur, il a fallu l'aide de la famille, pour cacher aux autres cette faute, il a fallu le silence de tous. En fait, cette faute n'est que la traduction concrète du manque de foi en Dieu non seulement d'un individu et de sa famille, mais de tout le peuple qui a suivi sans broncher les dires des espions. Lorsque l'on ne compte plus sur Dieu, et qu'on tient ses ordres pour négligeables, on tombe sous l'emprise de ses sentiments négatifs d'orgueil, d'égoïsme et de convoitise. Le peuple tout entier, comme Acan, a convoité la prise d'Aï par ses propres forces et pour sa gloire personnelle, et sa défaite n'était que le prélude du sort qui attendait Acan. Ni le peuple, ni Acan ne purent jouir de ce qu'ils dérobaient à Dieu pour leur usage personnel.
La démarche de Dieu au sujet de cet interdit est souvent considérée à notre époque comme celle d'un juge sévère et impitoyable. Comment peut-il ordonner la destruction du coupable et de toute sa famille, pour une faute qui n'atteint pas la vie d'autrui ? De plus, une loi (Dt 24.16) ne dit-elle pas que les enfants ne paieront pas les fautes des parents ?
Si la faute n'atteint pas en effet la vie d'autrui, elle atteint l'honneur de Dieu. Dieu veut enseigner à son peuple qu'on ne peut se moquer de lui impunément et que se séparer de lui, même dans les petites choses, a des conséquences mortelles pour l'homme et son entourage. Au moment où le peuple commence une nouvelle vie en Canaan, il lui faut comprendre que sans Dieu, il ne peut rien.
La sentence de mort tombe sur la famille toute entière, d'abord parce que, comme nous l'avons vu, elle partageait la responsabilité de la faute, ensuite parce que le souci pédagogique de Dieu fait de cet événement un exemple frappant pour un peuple qui en est au tout début de sa marche par la foi. On retrouve la même attitude en parallèle à la naissance de l’église avec l’épisode d’Ananias et Saphira. (Actes 5.-11).
Enfin il ne faut pas raisonner humainement et croire que cette mort physique collective implique la mort spirituelle individuelle. Seul Dieu connaît le sort éternel de chacun des membres de la famille d'Acan.
D'autre part, Dieu, en révélant à Josué cette faute qui conduisit à l'interdit, fit un appel à la repentance : toute la mise en scène de la sanctification du peuple, puis de la désignation du coupable par Dieu, sans doute par les pierres de l'urim et du thummim, devait permettre à chacun de rentrer en lui-même, d'examiner où en était sa relation avec Dieu, de comprendre par quoi il s'était éloigné de Dieu, de s'en repentir profondément et de se confesser publiquement, puisque tous étaient sous la condamnation du manque de foi.
La demande de Josué à Acan de “ glorifier Dieu ” nous indique que la repentance et la confession d'une faute sont une glorification de la sainteté et de la miséricorde de Dieu. Se reconnaître pêcheur, c'est reconnaître que seul Dieu est saint, l'avouer publiquement, c'est s'en remettre entièrement à son jugement et à son pardon, et accepter de subir les conséquences de sa faute.
Acan aurait pu devancer la désignation en s'avançant spontanément devant l'Eternel, et en rendant lui-même les objets volés. Son aveu (7.20-21) vient trop tardivement pour que lui soient évitées les conséquences terribles de sa faute. On peut se demander s'il est provoqué par une véritable repentance, ou simplement par la constatation de son échec : acculé devant tous à reconnaître sa culpabilité, il ne manifeste pas de regret ou de désir de réparer, il laisse aux autres le soin de trouver les objets cachés et de les apporter devant Dieu. Avait-il l'espoir qu'on ne les retrouverait pas tous ? Là encore il ne nous appartient pas de préjuger de son salut éternel. Le texte nous apprend seulement que sa mort horrible devait servir d'exemple au peuple sur les conséquences terrestres et spirituelles de la séparation d'avec Dieu (= le péché).
Le châtiment est exécuté par le peuple, qui manifeste par là sa volonté d'écarter ce qui le sépare de Dieu, d'être purifié et sanctifié par et pour l’Éternel. La repentance véritable est suivie d'une conversion et d'une consécration à Dieu.
Lecture spirituelle
Reprenez point par point la lecture historique et cherchez tous les enseignements spirituels que l'on peut en tirer pour la vie de la foi de l’Église et du croyant.
Le parallèle suivant essaie de donner le remède approprié à chaque défaillance de la foi que suggère le texte :
- la négligence de la prière et les initiatives sans Dieu seront guéries par l'écoute, la méditation de la Parole de Dieu et la prière
- la présomption et la vanité seront anéanties par un esprit humble et repentant
- les convoitises disparaîtront dans la sanctification, le désir de la présence de Dieu.
Alors, dans le cœur où le Seigneur tiendra la place centrale, le désengagement dans l'action sera transformé en responsabilité et solidarité dans l'action, la désobéissance laissera la place à la soumission totale à la volonté de Dieu.
L'histoire d'Acan nous enseigne que le pécheur peut toujours compter sur la grâce de Dieu s'il est conscient de son état et s'en repent sincèrement. Mais le péché devient un “ interdit ” , qui a des répercussions sur la communauté entière, s'il est toléré et sciemment entretenu sous prétexte qu'il est agréable ou facilite la vie. Il ne s'agit pas de porter des jugements et des condamnations sur les autres, mais dans une situation désespérante d'échec ou de léthargie, de s'examiner soi-même, individuellement ou/et collectivement, pour laisser au Saint-Esprit le soin de révéler où est le point de rupture dans la relation avec Dieu. Pour l'un ce sera tel ou tel manquement à la foi, pour l'autre telle ou telle habitude, pour d'autres, différentes seront les transgressions révélées par Dieu. Or le texte nous enseigne que, quel que soit le péché révélé par Dieu au cœur qui cherche la sanctification, c'est la communauté toute entière qui en souffre, et qui doit chercher à s'en affranchir par un véritable et profond retour à Dieu.
Ce retour à Dieu se manifeste toujours concrètement par la réparation des torts causés, l'abandon de ce qui a causé la rupture de la relation avec Dieu, et l'engagement au service de Dieu et de la communauté.
Le combat de la foi subit toujours des échecs lorsqu'on néglige la relation avec Dieu par la prière et l'écoute de la Parole.
Lecture messianique
On peut voir dans le récit de l'interdit un enseignement prophétique de la situation de l'humanité : par la faute d'un seul, Satan, écouté et suivi par l'humanité toute entière, la rupture est totale avec Dieu et Dieu ne peut plus être avec l'humanité séparée de lui par le péché (Jos 7.12). Incapable de se repentir et de rétablir la relation avec Dieu, l'homme subira la conséquence de sa séparation d'avec le Dieu de la vie, et donc mourra.
Le texte annonce le Messie dans la mesure où la mort d'Acan suffit à renouer la relation avec Dieu. De même Jésus, en devenant péché (2Co 5.21), malédiction (Ga 3.13) pour nous, en subissant le châtiment à notre place (Es 53.5-6), a rétabli pour nous la relation avec Dieu. Acan, représentant à la fois Satan et l'homme pécheur, fut incapable de rendre gloire à Dieu en revenant de tout cœur vers lui ; seul Jésus, le Fils de l'Homme, rendit gloire à Dieu par sa mort volontaire pour que nous puissions vivre avec Dieu.
Lecture eschatologique
On peut faire un parallèle entre ce récit et la description de ce qui se passera à la fin des temps selon l'Apocalypse et les paroles de Jésus : des épreuves (échec devant Aï) alerteront le peuple des croyants (Mt 24 et Lc 21), et le feront s'interroger sur sa relation avec Dieu, des appels à la repentance seront lancés à tous (voir les trompettes d'Ap 8-9), un tri (révélation de l'interdit) sera fait par Dieu parmi son peuple (voir les sceaux d'Ap 6-7), puis les sentences divines (désignation d'Acan) tomberont et seront exécutées (voir les fléaux d'Ap 15-18), les impies reconnaîtront la justice et la sainteté de Dieu sans pour autant se repentir vraiment, le mal (lapidation d'Acan et sa famille = extermination de Satan et ses serviteurs) sera éliminé définitivement(Ap 19.11-21 ; 20.7-15).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
-Comment puis-je aider mon Église à marcher avec Dieu : - en dénonçant ses péchés ? - en rejetant de son sein ses pécheurs ? - en priant pour elle, tout en me considérant extérieur à elle, ou solidaire de sa faiblesse ? - en cherchant moi-même la sanctification de mon cœur dans la repentance et le désir du pardon de Dieu ? - en renouvelant mon alliance avec Dieu et en m'engageant personnellement dans une obéissance d'amour et d'adoration ?
-Comment puis-je (moi et mon Église) rendre gloire à Dieu de façon à renouer mes liens avec lui, et à jouir de ses bénédictions ?
-Quelle est ma place dans le combat spirituel que mène mon Église contre les forces du mal ?
08:00 Publié dans Josué 4/25 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/10/2025
Étude n°5 Dieu combat pour nous Josué 5.13-6.27 (01 11 25)
Étude n°5 Dieu combat pour nous Josué 5.13-6.27 (01 11 25)
« Josué prit en même temps tous ces rois et leur pays, car l’Éternel, le Dieu d’Israël, combattait pour Israël ». Josué 10.42
Nous reprenons le texte de la prise de Jéricho, dont nous avons eu une première lecture la semaine dernière, pour essayer d’en découvrir les enseignements spirituels et messianiques, utiles pour aujourd’hui.
Le texte est riche en enseignements spirituels pour le croyant et l’Église.
1 - La vision du vrai Maître du combat de la foi est nécessaire pour éviter soit l'orgueil dans la victoire, soit le découragement dans la faiblesse. L’Église ne peut rien décider d'elle-même. C'est de Dieu qu'elle tient ses objectifs et ses moyens de les atteindre. Elle ne doit pas se confier dans ses éventuels talents, ni désespérer de ses faiblesses, elle ne peut qu'avoir une attitude d'écoute et de soumission à Dieu, en s'appropriant les mots de Josué “ Qu'est-ce que mon Seigneur dit à son serviteur ”. Ce qui lui est demandé, c'est l'adoration et la confiance, car c'est Dieu qui agit.
2 - La stratégie divine n'est pas celle des hommes. Dieu utilise ce qui est méprisé, faible, pour manifester sa puissance. L’Église et le croyant devraient se souvenir, dans leurs plans d'évangélisation, par exemple, des mots de Paul (2Co 12.9 et 10) : “ Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse...Quand je suis faible, c'est alors que je suis fort ”. Au lieu de faire étalage de nos propres forces, en nombre, en œuvres, en connaissances bibliques ou théologiques, en art oratoire, nous sommes appelés seulement, par le Seigneur, à témoigner par notre esprit de prière, par notre fidélité à sa Parole, par notre confiance dans ses promesses et notre espérance en lui, car “ la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes ”.(1Co 1.24)
Dieu ne révèle de son plan que ce qui est nécessaire dans l'instant. Il demande à chacun de lui faire confiance. Au fur et à mesure de l'action et de l'engagement, la révélation augmente, la foi s'affermit, l'obéissance persévère, et la victoire est assurée. D'expérience en expérience avec Dieu, la relation avec lui s'approfondit et se solidifie.
Dieu accomplit son plan avec la collaboration de chacun et de tous ensemble. C'est le peuple tout entier qui est à la fois participant et spectateur de la victoire de Dieu. Dans l’Église, tous sont solidaires et responsables de l'unité d'esprit et d'action pour l'accomplissement de l'œuvre de Dieu. De l'obéissance, de la persévérance, de la prière de chacun dépend le sort de toute la communauté !
3 - Les armes ne sont pas matérielles mais spirituelles. Nous luttons contre les puissances des ténèbres et non contre les hommes (Ep 6.12). Les armes de Josué complètent ou expliquent celles de Paul (Ep 6.13-18) : le recueillement ou l'écoute de Dieu (= le silence) ; l'obéissance à Jésus (= la marche derrière l'arche) ; le témoignage (= les trompettes) ; la foi (le cri de victoire anticipateur) ; l'engagement (= les hommes équipés devant).
4 - Par son témoignage, l’Église porte aussi une odeur de vie ou ...de mort à ceux qui l'entourent. (2Co 2.16). Que cela nous fasse plaisir ou non, il faut reconnaître que nous sommes les instruments de Dieu pour porter le message du salut et, indirectement, de la condamnation pour ceux qui le refusent. En cela, l’Église, comme le peuple hébreu, est, sans le vouloir, le bras de la justice de Dieu et scelle le sort éternel de ceux auprès de qui elle témoigne et avertit (Mt 16.19) sans se donner le droit de condamner, car Dieu seul connaît les cœurs. Que cela ne nous conduise pas à l'inquisition, mais à une humble soumission au Dieu d'amour qui veut sauver le plus grand nombre possible !
L'interdit, depuis Jésus et aujourd'hui, est spirituel : il est demandé au croyant de rejeter ce qui peut l'induire à s'éloigner de Dieu, à composer avec le mal, à discuter les ordres de la Parole de Dieu. Le texte invite à ne pas considérer l'or, l'argent, les biens précieux, comme mauvais en soi (ils ne sont pas voués à la destruction à Jéricho), mais comme destinés au service de Dieu avant tout.
5 - Compter sur les moyens humains de protection est vain, et l'endurcissement aux appels de Dieu ne conduit qu'à la mort. Toutefois même parmi les plus dépravés, il se trouve des gens qui aspirent à un changement de vie et peuvent répondre aux appels de Dieu. Comme pour Rahab et les siens, tenus temporairement hors du camp, un temps de mise en ordre de leur vie, d'enseignement de leurs responsabilités et des instructions de Dieu, est nécessaire aux nouveaux convertis, avant d'être intégrés par le baptême au peuple des croyants.
6 - Ce que Dieu a détruit dans la vie et le cœur de chacun ne doit pas être reconstruit par l'homme. C'est à rapprocher de “ l'opprobre de l’Égypte ” : on ne doit pas revenir à l'idolâtrie, que la foi en Dieu a détruite, sinon on retombe sous la condamnation du péché, et son espérance de vie éternelle (le premier et le dernier né) est détruite à jamais. Sa condition est pire qu'avant (Mt 12.45 ; 2Pi 2.20).
Lecture messianique
La victoire de Dieu sur Jéricho préfigure la victoire de Jésus sur les puissances sataniques. Par son obéissance à Dieu, sa foi totale en sa Parole, sa dépendance fidèle au Saint-Esprit, sa persévérance (= les 7 tours de ville), et sa ténacité pour cerner l'adversaire et ne prêter le flanc à aucune de ses attaques, par le moyen, le plus méprisé et apparemment sans pouvoir, de la croix,(= procession silencieuse, trompettes et arche), Jésus a vaincu irrémédiablement l'adversaire, tout en sauvant ceux qui mettent leur confiance en lui, comme Rahab et le peuple hébreu.
Lecture eschatologique
Tout le récit est un type de ce que l'Apocalypse décrit pour la fin des temps et le retour de Jésus. On peut lire la séquence des trompettes d'Ap 8-9 et 11.15-19, à la lumière du récit de la prise de Jéricho. On y retrouve les mêmes éléments :
-7 anges (= 7 sacrificateurs) qui sonnent
-7 trompettes
-les deux aspects du jugement : libération et condamnation (Ap 11.18)
-la prière des saints (= le silence des Hébreux) (Ap 8.3-4)
-l'endurcissement des hommes (Ap 9.20-21)
-la protection de Dieu sur son peuple ayant reçu le sceau (Ap 9.4) (= le cordon rouge à la fenêtre et l'arche au milieu, au cœur du peuple)
-la foi des croyants qui anticipent l'évènement de la prise de possession du Royaume (Ap 11.15-17)
-les hommes d'élite ou les prophètes en avant (Ap 11.15b) : Ces hommes qui ont reçu déjà une part de l'héritage, qui montent au front, et préparent le chemin au Christ (l'arche) ne seraient-ils pas ces prophètes des temps de la fin, qui ont reçu la pluie de l'arrière-saison et qui en proclamant le message du retour de Jésus avertissent les nations et encouragent le reste des croyants ? Ne seraient-ils pas ces 144000 croyants, scellés du Saint-Esprit, trouvés spirituellement irrépréhensibles parce qu'au milieu de l'idolâtrie mondiale, ils adorent le Dieu Créateur et Rédempteur (Ap 14.1-7), qui seront transmués et s'uniront à tous les croyants ressuscités qui ont suivi le Christ, pour assister à la victoire définitive du Seigneur sur Satan et ses puissances (Ap 14.5; 1Th 4.17 ; Ap 20.7-10)?
Le récit de la prise de Jéricho enseigne au peuple de Dieu ce qui lui permettra de voir le retour en gloire du Seigneur et sa victoire définitive : c'est la persévérance dans l'obéissance aux commandements de Dieu et dans la foi de Jésus (Ap 14.12). Obéir, c'est suivre l'arche, c'est à dire l'Agneau partout où il va (Ap 14.4), dans la confiance, l'assurance du salut, l'engagement fidèle et le témoignage direct de la Parole d'amour et d'avertissement de Dieu (= les trompettes).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quel témoignage est-ce que mon Église (ou moi-même) porte : un message de salut ou de condamnation ? Une attitude de confiance et de joie ou d'incertitude et d'angoisse ? Un esprit de communion ou d'individualisme dans l'action ? Une atmosphère de recueillement et de prière ou de vains bavardages ?
- Ai-je conscience de ma solidarité et de ma responsabilité personnelle dans l'état et l'action de mon Église ? Comment puis-je concrètement les améliorer ?
-Dans les difficultés que je rencontre, comment fortifier ma confiance en Dieu qui dirige toutes choses ?
Annexe
Interprétations spirituelles et prophétiques du texte de la prise de Jéricho Josué 5.13-6.5
Le titre du passage « Dieu combat pour nous », tiré de Ex 14.25 et Josué 10.14, peut prêter à confusion lorsqu’on le prend à la lettre : soit Dieu est à nos côtés et justifie les guerres armées que nous avons à subir ou à mener (voir le célèbre et funeste « Gott mit uns »de la Grande Guerre de 14-18), soit il sert d’excuse à l’attentisme et au fatalisme pour ne pas s’engager. Or le récit de la prise de Jéricho par Josué va à l’encontre de ces deux interprétations, lorsqu’on en cherche le sens spirituel et prophétique.
La vision du Chef des armées apparaissant à Josué avant le combat, l’épée nue à la main et lui ordonnant d’ôter ses souliers car il est sur une terre sainte (en référence au Buisson ardent vu par Moïse avant la sortie d’Egypte) invite Josué à considérer que derrière le combat réel contre Jéricho, il y a un autre combat mené par l’Eternel et ses armées angéliques contre les forces du mal symbolisées par Jéricho et les Cananéens ! Josué est appelé à quitter ses certitudes et ses sécurités humaines (= les sandales) qui font obstacle au contact direct avec la terre devenue sainte par la présence de Dieu ; il est invité à adorer puis à obéir en confiance dans Celui qui vient donner ses directives.
Les directives de Dieu impliquent l’action, l’engagement des hommes qui vont contribuer à faire éclater la « gloire et la puissance » de Dieu, aux yeux des Cananéens. Ce que Dieu demande à son peuple ce n’est pas de s’armer pour conquérir la ville par ses propres forces ! Celles –ci sont ridiculement faibles face à un ennemi puissamment armé et protégé dans sa forteresse. Dieu choisit les choses faibles du monde pour confondre les « sages » ou « fortes » (1 Corinthiens 1.27). Par son obéissance, sa solidarité, sa confiance en Dieu et son assurance d’être conduit, protégé et exaucé par Dieu (voir le cri de victoire avant la chute des murs !), le peuple hébreu permet à Dieu d’intervenir, par un tremblement de terre (?) en tant que Maître de la nature, et de manifester ainsi à la fois sa protection sur son peuple et son jugement sur les Cananéens rebelles, arrivés au comble de l’iniquité après 1800 ans d’appels vains à se repentir (Genèse 15.16).
Les armes du peuple ne sont pas des armes guerrières concrètes, mais spirituelles comme l’apôtre Paul les définira en Éphésiens 6.10-18 car le combat contre le mal n’est pas physique mais spirituel (Éphésiens 6.12 : nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang…, mais contre les esprits du mal dans les lieux célestes !). Christ nous donne un exemple de ce combat contre Satan qu’il mena toute sa vie depuis la tentation jusqu’à la croix, sans utiliser la violence physique, mais se servant de sa connaissance des Écritures pour discerner les pièges de l’Adversaire (symbole des tours autour de Jéricho), se confiant entièrement pour toutes choses en son Père, persévérant dans la prière et la dépendance à l’Éternel, il a remporté la victoire et sauvé ceux qui croient en Lui et au salut apporté par la croix (symbolisée par le cordon rouge à la fenêtre de Rahab.
Enfin, une comparaison entre ce récit et l’Apocalypse nous amène à comprendre notre place et notre rôle dans ces temps de la fin où le combat spirituel fait rage et s’exprime dans les multiples guerres qui nous affligent. Le tableau de comparaison suivant est un essai pour résumer les enseignements prophétiques du récit de Josué.
Ainsi « toute écriture y compris l’Ancien Testament) est inspirée de Dieu pour enseigner, convaincre, redresser et éduquer dans la justice afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne » (2 Tim 3.16). Et « Tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction afin que par la patience et la consolation que donnent les Écritures nous possédions l’espérance. » (Romains 15.4)
« Cela leur est arrivé à titre d’exemple et fut écrit pour nous avertir, nous pour qui la fin des siècles est arrivée. »1 Corinthiens 10.11
| 
 Josué  | 
 Parallélisme  | 
 Apocalypse  | 
| 
 5.13-25 6.10  | 
 
 Préparation au combat : 7 sacrificateurs = 7 anges 7 trompettes silence dans la marche = Prières des saints  | 
 
 8.2-6 8.3  | 
| 
 6.17 
  | 
 Double jugement, destruction et salut  | 
 9.17, 20-21 ; 11.18  | 
| 
 6.22-23  | 
 Protection de Dieu sur Rahab // les scellés  | 
 7.3-4  | 
| 
 2.18 ; 6.8-9  | 
 Présence de Dieu (cordon rouge= Croix, et arche au milieu)  | 
 11.11,19 ;7.7  | 
| 
 6.20  | 
 Cri anticipant la victoire // cris des trois anges avant retour de Jésus  | 
 14.6-12 ; 11.15-17  | 
| 
 6.9, 13  | 
 Avant-garde en armes // prophètes et 144000  | 
 11.15b ; 14.1-5  | 
| 
 6.21,24  | 
 Chute et destruction de Jéricho//destruction définitive du mal  | 
 20.10, 14  | 
| 
 6.26  | 
 Impossibilité de reconstruire les murs de la forteresse//plus de mort ni souffrances, Jéricho ville ouverte// Nlle Jérusalem portes ouvertes  | 
 21.4 21.25  | 
08:00 Publié dans Josué 4/25 | Lien permanent | Commentaires (0)
 













