18/11/2016
Étude n°9 Espérance malgré tout, Job 13.1-19 (26 11 16)
Étude n°9 Espérance malgré tout, Job 13.1-19 (26 11 16)
Même s’il me tuait, je m’attendrais à Lui ; oui devant Lui, je défendrai ma conduite. Cela même peut m’être salutaire, car un impie ne peut paraître en sa présence » Job 13.15-16
Observons
V 1-2 : Que vient d’affirmer Job dans sa réponse à ses amis ? (12.3,7-9 ; 13-25)
V 3 : Que veut faire Job malgré tout ?
V 4-6 : Que reproche-t-il à ses amis ?
V 7-9 : Relevez les répétitions qui donnent le ton des propos de Job ? Que dénonce-t-il dans l’attitude de ses amis ?
V10-12 : De quoi les menace-t-il ?
V 13 : Dans quel état d’esprit est Job à ce moment de son discours ? Pourquoi ? Que demande-t-il à ses amis ? Est-ce la même chose qu’en 2.13 ?
V 14-15a : Que signifient les images : « ma chair entre mes dents, ma vie dans mes paumes » ?
V 15b : Que désire Job ?
V 16 : Qu’espère-t-il de Dieu ? Pourquoi ?
V 17-18 Quelle conclusion donne-t-il à ses amis ?
v 19 : A quoi est-il résolu ?
(Enseignement de la Nature ; icône écrite par Joëlle, Atelier des Tourelles, St Matthieu de Tréviers, 21ès)
Comprenons
Toute la première partie (ch 12) de sa longue réponse à ses amis, Job se moque de leur prétendue sagesse et de leur mépris envers sa souffrance. Il connaît aussi bien qu’eux la sagesse et la puissance de Dieu qui se manifestent dans la nature (12.6-12), et dans son gouvernement des hommes (12.13-25). Son discours sur l’enseignement que dispense la nature est d’une grande actualité écologique ! Si l’homme avait su lire le livre de la Nature et compris ses avertissements, il n’aurait pas massacré son environnement et aurait peut-être mieux respecté le Créateur.
Au début de notre passage, Job revient à sa propre défense. Il sait comme ses amis tout ce que Dieu a fait, mais cela ne l’empêche pas d’avoir le désir de défendre sa cause directement devant Lui (v 3). Suit alors une violente diatribe contre ses amis qu’il accuse de fausseté et de mensonges qui font d’eux des « médecins de néant » ! Ils prétendent soigner Job, mais par une succession d’interrogations Job les accuse de prendre le parti de Dieu parce qu’Il est le plus fort (v 8a), ou de penser que Dieu a besoin d’eux pour Le défendre (v 8b). Job les menace d’être châtiés par Dieu qui connaît le fond des cœurs (v 9) et voit leurs mensonges opportunistes (v 10). Selon Josy Eisenberg, « ils se comportent en juges corrompus, tremblant de désavouer le pouvoir » (de Dieu). Tous leurs faux-semblants de sagesse ne sont que « des protections d’argile, des maximes de cendre » qui ne tiennent pas devant Dieu.
Sans doute piqués au vif par ces invectives, les amis voulurent réagir, mais Job leur intima l’ordre de se taire et de le laisser dire ce qu’il avait sur le cœur. De toute façon, c’est à Dieu qu’il veut s’adresser plus qu’à ces hommes. Job prend le risque de défendre son innocence. Les deux expressions employées : « prendre ma chair entre mes dents et mettre ma vie dans mes mains » équivalent à notre « risquer le tout pour le tout ». Job est prêt à risquer sa vie et « advienne que pourra » !(v 13b). Il n’a plus rien à perdre ! Le « pourquoi » au début du v 14 est en fait une reprise déformée du dernier mot hébreu du verset précédent et doit se lire avec un point d’interrogation immédiatement après. « Advienne que pourra ! Pourquoi ? (Parce que) je veux risquer ma vie en m’adressant directement à Dieu !
Suit une parole extraordinaire qui témoigne de la foi malgré tout. « Même si Dieu veut me tuer, je m’attendrai (encore) à Lui, et je défendrai ma cause ! ». La foi est indépendante des circonstances heureuses ou malheureuses. Elle ne dépend pas non plus de son ressenti émotionnel. On retrouve la même fermeté chez les trois Hébreux menacés de la fournaise s’ils n’adorent pas la statue érigée par le roi de Babylone (Daniel 2.17-18) : « Notre Dieu que nous servons peut nous délivrer, il nous délivrera de la fournaise et de ta main, ô roi ! Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as dressée ». De même Jésus, malgré son sentiment d’abandon par Dieu, et son cri de désespoir « Pourquoi m’as-tu abandonné ? » s’est tourné vers son Père pour lui remettre son esprit (= son souffle) au moment de mourir. Il s’attendait à Dieu au-delà de toute raison et de toute souffrance !
Le verset 15 de Job 13, est ambigu. Littéralement il faudrait traduire : Qu’il me tue, je n’espère plus. Mais par un changement d’écriture et non de prononciation de la particule « Lo » (= "ne…plus" ou "à lui"), on peut entendre : Qu’il me tue, je m’attends à Lui. Ce qui est plus logique avec la suite du verset : « je défendrai ma conduite devant Lui » (coute que coute) !
Job est si sûr de son innocence que sa comparution devant Dieu à son tribunal, au lieu de lui faire craindre la mort, lui fait espérer la vie et la délivrance, puisqu’il sait qu’un pécheur ne peut voir Dieu sans en mourir.(Ex 33.20b). Après cette profession de foi, Job affirme à nouveau sa conviction d’être innocent des fautes dont l’accusent ses amis, et il conclut en se disant prêt à mourir si quelqu’un (Dieu ?) peut le convaincre de péché. Aucune notion de repentance à ce moment ! Ses amis en l’accusant n’y ont jamais fait allusion et Job semble ignorer cette possibilité. A la révélation de sa culpabilité, il n’envisage que le silence et la mort. Lorsque Dieu brisera son silence et révélera sa puissance d'amour, Job alors pourra reconnaître son état d’indignité devant Lui (42.2,6) : « Je me condamne et je me repens ! »
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Devant des accusations injustifiées, comment réagissons-nous ? (indignation, justification, silence, prière à Dieu pour demander justice, confiance en Lui, intercession pour les accusateurs ?).
- Notre foi est-elle soumise aux circonstances de la vie ? Comment l’affermir dans l’adversité et la consolider dans le bonheur ?
- Pouvons-nous nous présenter devant Dieu sans trembler à cause de nos imperfections ? Pourquoi ? Quelle assurance avons-nous devant son jugement ?
- De quoi avons-nous surtout à nous repentir ? d’actes ou d’un état ?
08:00 Publié dans Job | Lien permanent | Commentaires (0)
11/11/2016
Étude n°8, Sang innocent? Job 10.1-22 (19 11 16)
Étude n°8, Sang innocent? Job 10.1-22 (19 11 16)
Hébreux 11.1 : “La foi est l’assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas.”
Observons : Plainte renouvelée de Job
V 1 : Dans quels sentiments est Job ?
V 2-7 : Que reproche-t-il à Dieu ?
V 8-12 : Comment Dieu s’est-il comporté jusque-là avec Job ? De quelle contradiction Job accuse-t-il Dieu ?
V 13-17 : Quelles idées Job prête-t-il à Dieu ?
V 18-19 : Quel désir exprime-t-il ?
V 20-21 : Quel avenir entrevoit il ? Quelle image de la mort a-t-il ? Relever les répétitions.
Comprenons
Job a commencé à répondre à ses amis Eliphaz et Bildad en reconnaissant que la grandeur de Dieu lui donne tous les droits. L’homme est impuissant devant lui et aspire à un médiateur bienveillant (9.32-33). Sa plainte reprend et exprime son dégoût de sa vie avec plus de véhémence. Job semble n’avoir plus rien à perdre et parle librement, sans crainte car il dit la vérité. Se taire plus longtemps serait se mentir, se trahir (9.35). Il invective Dieu qui lui semble un persécuteur injuste, un Créateur incohérent (v3), qui sans générosité, se hâte de l’accuser en oubliant qu’il était un mortel qui ne vit pas longtemps (v 4-6). Job demande des comptes à Dieu sur son attitude contradictoire et inexplicable : En repoussant sa créature, Dieu se met du côté des méchants et leur ressemble en guettant sans cesse la faute de l’autre, alors qu’il connaît le fond du cœur de l’homme et a toute son éternité pour le juger (v 4-7).
Job provoque Dieu pour le faire sortir d’un silence qu’il ne supporte plus. Devant le silence de Dieu, qui n’a pas souhaité l’en faire sortir et entendre enfin sa voix ? Sans saisir que souvent Dieu parle par la bouche des autres, croyants ou pas, et pour nous chrétiens, par les Écritures qui par l’Esprit deviennent Parole de Dieu pour le lecteur attentif.
Dieu peut aussi s’adresser à nous par nos propres paroles inspirées inconsciemment par l’Esprit. N’est-ce pas ce qui se passe pour Job avec le magnifique tableau poétique qu’il dresse de la création de l’homme (11è siècle): il a été façonné par Dieu comme de l’argile ; pâte molle comme du lait caillé, il a été moulé dans les doigts de Dieu, puis consolidé par des os et des nerfs, protégé par de la chair et de la peau, et enfin animé de son souffle-esprit et revêtu de sa bienveillance et de son amour (v 12).
La liaison entre le verset 12 et le verset 13 autorise deux interprétations : la première se rapporte à ce qu’il vient d’énoncer : « Voilà ce que tu cachais dans ton cœur, je sais que tu avais cela dans ta pensée ». C’est ainsi que le comprenaient les auteurs Juifs Elie Wiesel et Josy Eisenberg (Job ou Dieu dans la tempête, Fayard/Verdier, 1986), sans doute pour épargner à Job le blasphème de faire de Dieu un créateur sadique, comme dans la seconde lecture possible de ce texte.
L’interprétation qu’ont adoptée toutes nos versions de la Bible, concerne en effet ce qui suit : « Mais voici ce que tu tramais dans ton cœur, je sais ce que tu pensais : m’observer si je pèche… »: Job accuserait Dieu d’oublier sa bonté envers sa créature, qu’il aurait créée pour mieux la poursuivre de son châtiment à la moindre faute !
Les deux lectures étant possibles, tout dépend de l’image de Dieu que l’on se fait. Dans la souffrance extrême, il arrive que l’on accuse Dieu de telles intentions sadiques, mais Jésus n’est-il pas venu pour chasser cette image d’un Dieu cruel qui s’acharne contre l’homme, et pour révéler que l’amour de Dieu envers l’homme créé à son image ne varie pas même s’il est pécheur ? Le verset 13 serait alors la conclusion de la révélation faite à Job du soin qu’a pris Dieu à la création de l’homme. A l’opposé, au verset 14, devant le silence persistant de Dieu, Job retomberait dans sa conception humaine erronée d’un Dieu en chasse comme un lion contre sa proie humaine incapable de redresser la tête (v 16), victime de l’armée des malheurs et des faux témoins dont Il l’accable (v 17).
Après de si graves accusations, Job reprend sa plainte et son désir de mort. Il n’est pas l’ennemi de Dieu et lui demande encore un répit, puisque sa vie est si fragile, et que dans la mort il ne trouvera qu’obscurité et désordre ! (Répétitions : ténèbres (2 fois), obscurité (2 fois), ombre (2 fois). Job a besoin d’un peu de paix et d’un peu de joie avant d’affronter cette nuit sans fin. N’est-ce pas le désir légitime de tout être humain à l’approche de la mort, quand il n’a pas l’espérance et la confiance en Dieu pour une résurrection future, désir que les soins palliatifs tentent de satisfaire par des moyens matériels ou affectifs.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quels « Pourquoi » faisons-nous monter vers Dieu dans l’épreuve ? Quelles réponses pouvons-nous avoir depuis la venue de Jésus ?
- Au milieu de la souffrance, comment pouvons-nous comme Job entrevoir et compter les bienfaits de Dieu et son amour pour nous ?
- Quelle espérance peut nous permettre d’aborder la mort avec sérénité ? Comment la partager avec le proche qui se trouve en fin de vie ?
08:00 Publié dans Job | Lien permanent | Commentaires (0)