09/11/2018
Étude n°7 Apparition de conflits 1 Co 3.1-23 (17 11 18)
Étude n°7 Apparition de conflits 1 Co 3.1-23 (17 11 18)
« Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme, car vous tous vous êtes un en Christ » Gal 3.27-28.
Observons
Le contexte historique : Qui sont les personnages, et où sont-ils ?
Apollos est un Juif d’Alexandrie, enseigné par Priscille et Aquilas à Ephèse, et devenu le successeur de Paul à Corinthe (Ac 18.24-28). Il se trouve à Ephèse au moment où Paul écrit aux Corinthiens, et doit avoir donné à l’apôtre, un aperçu de la situation dans cette église où se sont créés des clans attachés à l’un ou l’autre des prédicateurs. Apollos refuse d’ailleurs de retourner à Corinthe malgré l’invitation pressante de Paul (1 Co 16.12). Pierre lui-même semble bien connu des Corinthiens (9.5).
Le contexte textuel : Quelle est la situation à Corinthe au moment où Paul écrit (ch 1 et 2) ?
-disputes et partis (1.12)
-séduction de la sagesse païenne (1.19 à 2.10)
-méconnaissance des fondements de la foi (1.23-24 ; 2.2,5,10-16)
-orgueil naturel (1.29-31)
Paul a insisté sur l’impossibilité humaine de comprendre les choses spirituelles de Dieu, que seul le Saint-Esprit révèle (2.9-16).
Le chapitre 3 est la conclusion de tout un raisonnement développé dans les chapitres précédents.
Le texte : 3.1-23
V 1-2 : Quel jugement Paul porte-t-il sur l’état spirituel des Corinthiens ? Quelle image emploie-t-il ? Quelle opposition fait-il ?
3-5a : Quelle preuve donne-t-il de cet état ? Quel esprit anime les Corinthiens ?
5b-9 : Par quelle image réfute-t-il l’état d’esprit des Corinthiens ?
10-17 : Quelle autre image emploie Paul pour mettre en garde les Corinthiens ? Quel est le fondement de l’Église (11)? Que signifient les mots : le Jour, le feu ? Quel avertissement lance Paul ( v12-15) ? Comment conclut-il son image (16-17)? Quelle contradiction peut-on voir entre ces deux derniers versets et le début de son développement (1-2)?
Comprenons
Le thème de la construction de l’Église, dans la première partie du chapitre 3, se développe selon le schéma du chiasme (parallélisme concentrique) pour mettre en valeur l’idée centrale:
1-5 Les Corinthiens sont encore charnels, leurs disputes le prouvent
6-10 Rôle des serviteurs de Christ : ouvriers de l’édifice de Dieu
11 Fondement de la construction : Christ
12-15 Responsabilité personnelle des ouvriers
16-17 Sainteté du temple de Dieu formé par chacun et par tous dans l’Église, car il est la demeure de l’Esprit.
Historiquement
Corinthe est une ville grecque cosmopolite. Son Église est composée d’une majorité de petites gens, d’une minorité de riches et de gens cultivés. Elle est très influencée par les modèles religieux et philosophiques païens : autour d’un maître à penser se formaient des « écoles » rivales de disciples. Les chrétiens sont tentés de penser leur foi de la même manière et s’attachent au prédicateur qui leur a apporté l’Évangile, considéré lui-même comme une philosophie nouvelle.
Paul craint que la foi ne devienne qu’une sagesse philosophique humaine dont les conséquences sont l’esprit de parti, la division et la superficialité (3.2). Il rappelle donc les fondements de la foi : ce ne sont pas des idées défendues par des maîtres, mais une personne, Jésus-Christ crucifié (2.2 ; 3.11), révélé par le Saint-Esprit (2.10,12).
L’unité de l’Église de Corinthe ne peut se faire que sur cette base, grâce à l’engagement de chacun comme ouvrier affecté à une tâche précise selon ses dons et les besoins, pour l’édification de L’Église (3.5-8).
Spirituellement
Plusieurs idées-forces ressortent de cette argumentation utilisant la métaphore de la construction:
- l’Église est un édifice construit sur un seul fondement solide : le Christ (pierre angulaire Eph 2.20)
- chaque membre est un ouvrier dans cette œuvre de Dieu, sans hiérarchie, mais avec une tâche définie pour chacun.
- chacun est responsable devant Dieu de sa participation à la construction dont la valeur sera éprouvée dans l’épreuve et au jour du Jugement révélateur de toutes choses.
- être fondé sur Christ permet à chacun et à l’Église d’être le temple du Saint-Esprit, d’être sanctifié par Lui (16-17), libre de toute domination humaine, physiquement et spirituellement (21-23).
- l’orgueil et les disputes révèlent l’état « charnel » de l’Église (2-3) : elle est comme un petit enfant qui se laisse dominer par ses passions, ses sentiments ou ses besoins, et que l’Esprit Saint n’a pas encore transformée.
Le jugement sévère de Paul sur cet état d’esprit dans l’Église de Corinthe est tempéré par le rappel que chacun des membres est « saint », mis à part par Christ pour le service de Dieu. L’Église imparfaite reste quand même le lieu où Dieu peut être adoré et servi, le lieu où l’Évangile peut être annoncé et vécu concrètement.
D’après ce texte, la demeure du Saint-Esprit est la communauté des fidèles fondés sur Jésus-Christ, ainsi que le cœur de chacun individuellement. Il est nécessaire que le Saint-Esprit emplisse le cœur de chacun, pour se manifester dans l’assemblée par l’union des cœurs et des objectifs, par la liberté vis-à-vis des influences et des enseignements humains extérieurs à Jésus-Christ et à la Parole de Dieu, par le discernement de ce qui construit l’unité et la solidité de l’Église pour la seule gloire de Dieu (21-22).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- D’après ce texte quel est mon état devant Dieu, charnel, spirituel ?
- Quel est ma place et quel est mon rôle dans l’édification de mon Église ?
- Sur quoi ma foi et celle de ma communauté sont-elles fondées : les écrits de Mme White ? Les paroles de celui qui m’a enseigné et baptisé ? Les Écritures prises à la lettre ? La Parole de Dieu éclairée par l’Esprit ? Mes émotions ou mes pensées personnelles, que je juge inspirées par l’Esprit ?
- Que signifie pour ma vie et celle de mon Église d’avoir pour fondement de foi et de vie Jésus-Christ crucifié et ressuscité ?
- Comment désamorcer les conflits qui apparaissent dans l’Église ? voir Mat 18.15-22.
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02/11/2018
Etude n°6 Image d’unité 1 Corinthiens 12.12-27 (10 11 18)
Etude n°6 Image d’unité 1 Corinthiens 12.12-27 (10 11 18)
Comme le corps est un tout en ayant plusieurs membres, et comme tous les membres du corps malgré leur nombre ne sont qu’un seul corps, ainsi en est-il du Christ. » 1 Cor 12.12
Observons
L e contexte
A une église divisée sur la question des dons spirituels, Paul rappelle que tout dans l’église dépend de l’Esprit qui « distribue ses dons à chacun en particulier comme il veut » (v 11). Après la métaphore du corps pour préciser ce qu’est la communauté de l’Église (ch 12.12-27), Paul en donnera le fondement, l’amour-agapê (ch 13)
Le texte
3 parties :
v 12-14 : l’Église, corps du Christ dont l’Esprit unit les membres : Qu’est-ce qui nous unit dans un même corps ? Quel en est le signe ?
v 15-20 : Nécessité de la diversité des membres du corps : Quels sentiments président à la désunion ? Qui a voulu la différence entre les membres du corps ? Dans quel but ?
v 21-27 : Interdépendance et Solidarité entre les membres du corps : Quelle est l’utilité des membres les plus « faibles » ?
Comprenons
1ère partie : V 12-14 : L’Église, corps du Christ
Les caractéristiques d’un corps relevées par Paul dans cette 1ère partie sont la multiplicité des membres et l’unité du corps (v 12a). Curieusement, Paul compare le corps à Christ, et non à l’Église (12b) ! Cela montre l’identification totale de l’Église à Christ qui en est la tête.
Comme Paul vient d’insister (v 11) sur l’action unificatrice de l’Esprit dans la communauté, il reprend dans la métaphore du corps le rôle de l’Esprit sous l’image de l’eau qui lave dans le baptême puis abreuve tous les membres du corps, quelles que soient leurs conditions ethniques ou sociales. La recherche d’unité de l’Eglise ne se fait pas autour de dogmes, de doctrines, de rites, de personnes ou de coutumes ecclésiales, mais grâce à la présence de l’Esprit Saint qui anime chaque membre de la communauté et le lie à Christ par la foi. C’est Dieu qui agit pour constituer et unir son corps, dont les membres sont de toutes origines.
2ème partie : V 15-20 : Nécessité de la diversité
La diversité des dons et des fonctions est une nécessité vitale pour le corps humain.
Si elle n’existait pas, on aboutirait à une monstruosité invivable, car l’uniformité empêche le fonctionnement et le développement harmonieux du corps.
De même, Dieu a voulu la diversité des membres dans l’unité, pour le bon fonctionnement du corps. Là encore, c’est une décision de Dieu pour son Église.
Jésus en a donné l’exemple dans le choix de ses apôtres, issus de milieux sociaux, politiques, religieux différents, dotés de caractères et de dons très divers. Tous l’ont suivi dans leur diversité, unis par l’amour qu’ils recevaient de leur Maître et qu’ils lui portaient. Cette union dans l’amour de Jésus leur a permis d’être ensemble pour recevoir son Esprit (Actes 2) et pour témoigner de l’Evangile autour d’eux, chacun dans sa langue (Ac 2.8-11). L’objectif de la diversité dans l’unité est de donner à l’Eglise la possibilité de porter l’Evangile à tous, et de toucher tous les cœurs par un témoignage d’amour inconditionnel, qui tranche dans les habitudes du monde.
Vouloir une Eglise uniforme, par souci d’unité, c’est méconnaître la volonté divine (v 18) qui respecte les personnalités, ne s’impose jamais et a choisi de s’adresser différemment à chacun (Hé 1.1).
Quel est le sens biblique symbolique des organes du corps cités dans le texte ?
Pied = Es 52.7 ; Rm 10.15 ; Ep 6.15 : le don d’évangélisation.
Main = Hb 12-12-13 : l’action au service de Dieu, le don de gouvernement, d’organisation.
Oreille = Es 50.4 : le don d’écoute de la Parole ou des autres.
Œil = Gn 3.5, 7 : le don de discernement des esprits, du monde spirituel, des choses de Dieu (1 Co 2.10-16)
A partir de ces sens symboliques, appliquons la métaphore à la vie de l’église :
Que serait une église ne possédant qu’un de ces dons, ou pas du tout, ou tous ?
3ème partie : V 21-27 : Interdépendance et solidarité
Pour conserver l’unité du corps, la diversité exige solidarité et complémentarité entre les membres. Chacun a sa place, indispensable à l’harmonie et au bon fonctionnement du corps tout entier. Nul ne peut se prévaloir de son rôle indispensable de « responsable » pour se mettre en vue, pour s’imposer à l’autre ou le mépriser, et de même nul ne peut, par une fausse humilité, se dissimuler, s’effacer, se dispenser d’agir, ou se croire lésé par l’autre et le jalouser (22-24). Dans le corps de Christ qu’est l’Eglise il n’y a pas de place pour la rivalité ou la prétention au pouvoir et à l’honneur, ou le mépris des humbles tâches. Si à cause de ces déviances de comportement et de sentiments, quelqu’un souffre dans l’Eglise, c’est tout le corps, toute la communauté qui se trouve en état de souffrance.
Pour le bien de toute la communauté, chacun a reçu de Dieu un rôle à tenir, une fonction à exercer, à sa mesure et selon sa capacité (voir la parabole des talents, Mat 25.15), dans le souci des autres. Lire Ph 2.2-4. Qu’est-ce qui compte le plus pour chaque chrétien : être un membre attaché à Christ individuellement pour vivre sa foi comme il le désire, ou participer collectivement à la vie et à la croissance du corps de Christ ?
Ne peut-on appliquer ces principes à l’ensemble du corps de Christ constitué des différentes dénominations chrétiennes ? Les sept lettres aux Eglises de l’Apocalypse n’appellent-elles pas Eglise Thyatire au même titre que Philadelphie ou Laodicée ? Chacune de ces Eglises n’a-t-elle pas son rôle et son temps dans l’annonce de l’Evangile à tous
Questions pour une actualisation dans la vie chrétienne
Première partie :
- Faire partie du corps de Christ, être chrétien, est-ce appartenir à une dénomination, à l’Église universelle, à Christ ? Comment ma réponse à cette question influence-t-elle mon regard sur les autres chrétiens ?
- Comment sont accueillies et vécues les différences sociales, ethniques, culturelles dans mon église ? Quelle est l’action sensible de l’Esprit, à ce niveau ? Comment puis-je y contribuer personnellement ?
Seconde partie :
- Mon église reconnaît-elle et respecte-t-elle la diversité des dons spirituels et des talents ?
- Que puis-je faire ou être personnellement pour que le corps de mon église croisse harmonieusement ?
- Comment mes dons spécifiques servent-ils ma communauté ?
Troisième partie
- Quand et Comment ai-je cherché à me faire-valoir, à revendiquer une responsabilité honorifique, à exercer un pouvoir sur mes frères et sœurs, à critiquer les dirigeants ou les autres membres ? Comment éviter de faire souffrir toute ma communauté par de telles attitudes ?
- Comment vais-je chercher à me mettre au service de la communauté dans l’amour fraternel, l’humilité, la solidarité et la complémentarité des dons ?
- Ai-je le souci du bien-être du corps tout entier, ou de moi-même comme membre ? Comment vais-je manifester ma solidarité dans la joie et la peine de mes frères et sœurs ?
08:00 Publié dans Unité en Christ | Lien permanent | Commentaires (0)