23/08/2013
Etude n°9 : Réforme, conséquence du réveil, Ap 2.1-7 (31 08 13)
« Soyez fermes dans votre confiance en l’Éternel votre Dieu, et vous serez affermis. Soyez fermes dans votre confiance en ses prophètes, et vous aurez du succès »
2 Chr 20.20
Observons Ap 2.1-7
Le contexte
Au début de la vision de l’Apocalypse, Jean se trouve en présence du Fils de l’homme marchant au milieu des sept chandeliers et tenant sept étoiles dans sa main droite.
Le texte
- Qui dicte à Jean la lettre à l’église d’Ephèse ? Comment se présente cet expéditeur ? (v1)
- Quels compliments adresse-t-il à l’église ? Quels domaines de sa vie concernent-ils ? (v 2-3)
- Quel reproche lui fait-il ? (v 4)
- Quels remèdes lui sont conseillés ? Avec quelle mise en garde ? (v 5)
- Comment le reproche est-il adouci ? A quoi est-il fait allusion ? (v 6)
- Quelle promesse conclut la lettre ? (v 7)
Comprenons
Le contexte
L’apôtre Jean reçoit dans son exil à Patmos, la vision « des choses qui doivent arriver bientôt » (1.1), de « ce qui est et ce qui va se produire ensuite » (1.19). La vision elle-même débute par le portrait du Fils de l’homme glorieux, marchant au milieu des 7 chandeliers d’or, symboles des 7 églises d’Asie Mineure (1.12-20), à chacune desquelles Christ envoie une lettre adressée de façon générale et aussi individuelle, à « l’ange de l’église »concernée. Ce vocable qui signifie le « messager », désigne à la fois l’ensemble de la communauté, et chacun de ses membres, tous étant « messagers » de Dieu pour le monde. Nous pouvons donc lire ces lettres comme s’adressant à des communautés différentes dans l’espace (en Asie Mineure, et plus largement dans le monde), et dans le temps (chacune représentant une période de l’histoire de l’église depuis les apôtres jusqu’à la fin des temps). Mais nous pouvons aussi y voir des messages adressés à chaque croyant dans les différentes étapes de sa croissance spirituelle.
C’est avec ces deux regards que nous allons chercher à comprendre le sens de la première lettre, adressée à Ephèse.
Le texte
Ephèse était une capitale en bord de mer Egée, en Asie Mineure. Paul, Timothée, puis Jean y ont exercé leur ministère pastoral. Son nom pourrait signifier "l’élan, la bien-aimée", en rapport avec l’histoire : c’est un symbole de la première église, l’église apostolique, qui propagea l’Evangile dans tout le bassin méditerranéen, grâce à l’élan donné par Paul. C’est aussi le symbole de l’élan qui pousse chaque nouveau converti , bien-aimé du Seigneur, à annoncer la Bonne Nouvelle du salut autour de lui.
Le Christ, expéditeur de la lettre se présente avec certaines des caractéristiques décrites précédemment, qu’il choisit en fonction du message qu’il veut faire passer. Pour Ephèse, il est « celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite » : le lien est fait tout naturellement avec le verset précédent, où il explique à Jean que les étoiles symbolisent les anges des églises. Nous venons de voir qui est désigné par le mot « ange ». Jésus protège, garde et conduit chacun de ses messagers, église ou membre. La main droite symbolisant la puissance d’action, Christ signifie à son église d’Ephèse, non seulement qu’elle est bien gardée, mais encore qu’elle constitue son moyen d’action puissante dans le monde. Christ est aussi « celui qui marche au milieu des 7 chandeliers » : la lumière de son Esprit brille dans l’église et la rend vivante et active. La présence de Christ est « en marche » au milieu de ses églises : il n’en délaisse aucune, ne les quitte pas au fil des siècles jusqu’à son avènement en gloire. S’il marche, il sous-entend qu’on ne peut le figer dans une représentation statique, que la perception par l’église de sa personne et de ses enseignements peut évoluer, sans que lui-même change fondamentalement. L’histoire de l’église montre combien l’Esprit a éclairé et approfondi la connaissance des Ecritures, des doctrines chrétiennes, et de la Personne divine. Pour le nouveau converti, cette image d’un Christ présent et en marche pour l’accompagner, le guider et le protéger dans sa vie, est une puissante promesse, propre à le fortifier dans sa foi toute neuve.
Les compliments adressés à Ephèse au v 2, concernent son activité visible (œuvres, travail), sa situation sociale (persécutions), ses qualités morales (persévérance dans les difficultés) et spirituelles (discernement, résistance aux fausses doctrines, v 2 et 6). Les Nicolaïtes nous sont restés à peu près inconnus, mais d’après le contexte, et par un rapprochement avec v 14[1], on peut y voir des partisans d’une spiritualité « libertaire », ignorant la Loi (puisque le chrétien est « sous la grâce »), et se livrant à des pratiques idolâtres et sensuelles sous prétexte qu’elles n’atteignent ni ne souillent l’esprit. N’oublions pas qu’à Ephèse le puissant culte de la déesse de la fécondité Artémis, Diane ou Astarté, s’accompagnait de la pratique de la prostitution sacrée, porte ouverte à la licence des mœurs. La haine que leur portent les chrétiens Éphésiens, semblable à celle du Christ, n’a pas de connotation de violence. C’est en hébreu, comme en grec une façon d’exprimer le rejet total du point de vue spirituel, d’un courant de pensée à l’opposé de l’évangile et de la sainteté de Dieu.
Ces compliments donneraient de la première église une image fort élogieuse s’ils n’étaient tempérés par un reproche sévère : l’église d’Ephèse a perdu son premier amour ! Son enthousiasme, son zèle, son amour du prochain, sa foi, se sont assoupis par la routine, l’indifférence, ou par la durée de l’attente du retour de Christ. L’église d’Ephèse ressemble aux dix vierges de la parabole de Mat 25.1-13.
Le reproche de Christ, qu’il soit pris collectivement ou individuellement, est destiné à réveiller l’interlocuteur, à lui faire prendre conscience de son état spirituel.
Tout en les secouant de leur léthargie, Christ donne au croyant et à l’église entière, les remèdes pour changer d’état et de conduite :
1- se souvenir de ce qui était avant, c’est-à-dire de son alliance avec Dieu
2- éprouver du regret d’avoir perdu la relation avec Dieu, et désirer ardemment la retrouver (voir Luc 15.8 : la drachme perdue)
3- changer de conduite en « pratiquant ses premières œuvres », c’est-à-dire en suivant la voie d’obéissance à Dieu par amour pour lui, qu’on avait quittée.
Si ces remèdes ne sont pas utilisés, Christ annonce qu’un jugement[2], (symbolisé pour la première fois dans les lettres par la mention de la « venue » du Christ, v 5) s’appliquera automatiquement : « la lumière du chandelier sera déplacée ». L’Esprit méprisé ou ignoré, ne pourra plus éclairer ni briller dans cette église, il se portera ailleurs là où on l’accueillera. La menace reste conditionnelle car toute malédiction peut être annulée par le retour à Dieu dans l’humilité et l’obéissance. L’écoute de l’Esprit (v 7) comprend la prise de conscience, le repentir, et la mise en œuvre du changement dans le cœur et la conduite.
La promesse d’être nourri de l’Arbre de Vie du Paradis (v 7) récompense cette écoute de l’Esprit et se réalise dès cette terre. Celui qui vient à Christ et croit en lui a la vie éternelle dès à présent, se nourrit de sa Parole comme d’un pain vivifiant, et jouit des prémices de sa présence éternelle. (Jean 3.36 ; 6.48).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
A poser sur les deux plans collectif et personnel !
- De quelles « œuvres » ou « travaux » Christ peut-il nous féliciter ? Comment ne pas les considérer comme des mérites ?
- Comment discerner les « méchants » (selon la Bible ce sont « ceux qui sont coupés de Dieu »), et les « faux apôtres » ? Comment éviter que ce discernement soit une amorce de « chasse aux sorcières ».
- De quoi avons-nous à nous repentir ? Où en est notre premier amour ?
- Comment faut-il comprendre l’appel à revenir à la pratique des « premières œuvres » :
*comme un retour aux modes de vie et de pensée de nos pionniers du 19è siècle ?
*comme une réforme de nos comportements relationnels, alimentaires et religieux, dans une stricte obéissance aux lois de l’église ?
*comme un réveil de la foi, de l’enthousiasme et de l’amour pour Dieu, se manifestant dans l’amour du prochain quel qu’il soit ?
[1] Nicolas en grec signifierait « celui qui vainc le peuple » et Balaam en hébreu : « celui qui engloutit le peuple ».
[2] Jésus prépare son peuple à sa venue pour juger sa maison, par un crescendo d’avertissements de plus en plus pressants (2.5, 16, 25 ; 3.3, 11, 19-20) et des promesses de récompenses dans le paradis, à l’issue du jugement.
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16/08/2013
Etude n°8 : Le discernement, sauvegarde du réveil, Matthieu 7 1-29 (24 08 13)
« Éternel, fais-moi vivre selon ta bienveillance ! Le principe de ta Parole est la vérité, et toute ordonnance de ta justice est éternelle » Ps 119.159-160
Observons Matthieu 7. 1-29
A-
1-5 : Relations humaines du disciple
6- : respect du sacré
7-11 : persévérance dans la recherche de Dieu qui exauce la prière
B- 12 : Règle d’or du disciple
13-14 : porte étroite du royaume
15-20 : reconnaître les faux prophètes à leurs fruits
21-27 : nécessité de mettre en pratique la Parole, parabole des deux maisons
C- 28-29 : Conclusion : Jésus enseignait avec autorité
Comprenons
A la fin de son discours, Jésus met en garde ses disciples contre des comportements indignes du Royaume de justice et d’amour qu’il annonce : tout jugement de l’autre, toute hypocrisie, toute légèreté vis-à-vis des paroles divines, toute paresse à chercher Dieu, toute incrédulité sur sa bienveillance de Père, tout manque de discernement, sont obstacles à l’entrée dans ce royaume.
Au cœur du passage (v 12) se trouve le précepte de base de la vie du croyant, la règle d’or qui rejoint le commandement « Aime ton prochain comme toi-même ». Si l’on se mettait à la place de l’autre, on éviterait bien des maux. Mais cela n’est possible que par la puissance de l’Esprit qui seul permet de dépasser les attitudes d’amour intéressé des pécheurs. Faire le bien pour avoir en retour une récompense ou une satisfaction d’amour-propre, c’est normal dans le monde. Le chrétien peut et doit pratiquer un amour désintéressé à l’image de celui de son Père, qui donne de « bonnes choses à celui qui les lui demande » (v 11)
Agir envers l’autre par amour pour lui, comme on aimerait qu’il agisse envers vous exclut l’égocentrisme et la malveillance. C’est chose si peu courante et si difficile que la porte et le chemin du royaume sont peu fréquentés. La porte étroite ne peut être franchie que par celui qui se fait petit, humble, et qui se dépouille de toute propre justice. Le chemin de la vie éternelle est semé de tribulations, car la sanctification du disciple demande persévérance et renoncement à sa propre volonté pour accomplir celle de Dieu.
Sur ce chemin, Jésus demande à ses disciples, de se garder de l’illusion des faux prophètes, qui les écarterait de leur Maître. Seul moyen de reconnaître la vérité de leurs enseignements, c’est de constater leurs fruits : opèrent-ils pour la paix, la fraternité, la liberté de la personne, ou pour la discorde, l’asservissement, la destruction ? Ce ne sont pas leurs paroles, leurs belles prières ou même leurs actes de puissance au nom de Dieu, qui prouvent leur authenticité et leur foi, mais leur mise en pratique de la Parole de Dieu. Ne pas se fier aux apparences est la base du discernement des faux prophètes, qui se cachent souvent sous des déguisements de gens pieux (v15), ils ne sont pas guidés par l’Esprit Saint, mais recherchent la gloire des hommes et le pouvoir sur eux.
L’auteur de l’écrit aux Hébreux (Hé 5.14) indique le second principe du discernement spirituel : la nourriture solide (de la Parole) est pour les hommes faits (= arrivés à la maturité), pour ceux qui "par l’usage, ont le sens exercé au discernement du bien et du mal". La connaissance des Ecritures et leur mise en pratique (= l’usage) donnent au croyant la lumière de l’Esprit Saint pour distinguer vérité et mensonge, authenticité et hypocrisie (Mat 23.27-28). Paul recommande « d’examiner toute chose et de retenir ce qui est bon » (1 The 5.21). Nous ne pouvons reconnaître le « bon » que par référence à la Parole, pour voir s’il y a « accord avec la foi », avec l’enseignement des Ecritures (Rom 12.6b).
La parabole des deux maisons illustre les propos de Jésus et sa recommandation de fonder sa vie et son discernement sur la Parole de Dieu, pour éviter toute chute et toute erreur, tout détournement de la vérité (2 Ti.4.4).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment éviter le jugement sur l’autre ? Quelle différence y a-t-il entre jugement et discernement ?
- Quel est mon regard sur mon prochain ? Ce regard détermine mon comportement envers lui ! Quelle rancune se tapit au fond de mon cœur et de mon esprit ? Quel intérêt me pousse contre ou vers l’autre ? Qu’une fois identifiés, j’accepte de remettre ces sentiments à Jésus, pour qu’il les transforme en amour désintéressé.
- Quels sont les fruits de mon comportement et de mes paroles ? Comment les améliorer ?
- La Parole de Dieu est-elle le roc sur lequel je construis ma vie en toutes circonstances ?
- Prions pour que l’Esprit nous inspire dans nos choix de vie, et nous garde « éveillés » à ses directives !
08:00 Publié dans Réveil Réforme | Lien permanent | Commentaires (0)