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15/04/2022

Étude n°4 (1): Le déluge,  Genèse 6.13 - 7.10 (23 04 22)

Étude n°4 : Le déluge,  Genèse 6.13 - 7.10 (23 04 22)

Le texte biblique n'étant pas écrit pour nous renseigner sur le comment des événements, mais pour nous enseigner sur leur pourquoi, sur le plan de Dieu à l'égard de l'homme, nous vous renvoyons, pour toutes les questions d'ordre scientifique ou historique qui se posent à propos du déluge, au livre "La Terre"  (Clyde Webster, Ed. Vie et Santé, 1994)

Nous vous invitons, pour cette étude, à vous fixer l'objectif de découvrir ce que le texte nous apprend sur le caractère de Dieu et sur son plan de salut.

Observons

   Le récit du déluge dans son ensemble couvre trois chapitres construits selon le procédé de style hébraïque des parallèles concentriques, pour mettre en valeur le centre :

plan du déluge.jpg

Au centre de tout ce récit, et au sommet de la vague, la phrase « Dieu se souvint de Noé est  le pivot du texte.

Le récit peut être séparé en trois parties avant, pendant et après le déluge :

1- Avant : 6.5-7.5 : Dieu juge

2- Pendant : 7.6-8.20 : Dieu sauve

3- Après : 8.21-9.17 : Dieu renouvelle l'alliance.

Nous considèrerons aujourd’hui les deux premières parties.

Les anthropomorphismes pour parler de Dieu sont nombreux. Toutes ces expressions indiquent que Dieu est vivant, tout proche, s'intéresse aux hommes, et éprouve des sentiments, au contraire des idoles païennes.

Dans la première partie, trois thèmes s'entremêlent tout en progressant :

1) Dieu constate avec affliction la méchanceté de la terre (6.5, 7, 11-12), puis décide la destruction (v 7, 13), enfin annonce par quel moyen : un déluge d'eau (6.17 ; 7.4).

2) Dieu reconnaît Noé juste (6.9, 7.1), indique un moyen de salut, l'arche (6. 14-16) et l'alliance (6.18), enfin ordonne la participation active de Noé (6.14 : Fais-toi ; v 19 : tu feras entrer ; v 21 : prends de tous les aliments ; 7.1 : Entre dans l'arche).

3) Noé obéit en toutes choses : 6.9 : il marchait avec Dieu ; 6.22 et 7.5 : il agit en tous points comme Dieu lui avait ordonné.

Dans la seconde partie (7.6-8.20), on peut observer

1- Les interventions de Dieu :

- à l'entrée dans l'arche de tous les êtres vivants qui obéissent à son ordre (7.9,16), et sur lesquels il ferme lui-même la porte (7.16)

- à la fin de la montée des eaux (8.1) où il fait passer un vent desséchant,

- à la fin de la descente des eaux, où il ordonne la sortie de l'arche (8.16-17).

2- Les actes de Noé

- il entre avec sa famille et les animaux dans l'arche (8.7-9, 13-16),

- il ouvre la fenêtre du toit (8.6)

- il lâche des oiseaux (8.7, 8, 10, 12) à intervalles réguliers,

- il ôte le toit (8.13) et regarde le sol séché,

- il attend l'ordre de Dieu pour sortir (8.18)

- il construit un autel et offre des holocaustes au Seigneur (8.20);

 

ComprenonsArche de Noe.jpg

Première partie : Dieu juge (6.5-7.5)

Plusieurs questions se posent : Pourquoi Dieu n'a-t-il pas agi plus tôt pour empêcher le mal de se développer sur la terre ? Pourquoi n'a-t-il pas sauvé les gens avant qu'ils en arrivent à de tels excès de méchanceté ? N'est-il pas tout-puissant ?

Dieu a donné tout le temps de la construction :120 ans (6.3) pour que le peuple interroge Noé et entende l'appel de Dieu à revenir à lui. Noé est appelé le prédicateur de la justice (2 Pierre 2.5), car Dieu a une patience infinie pour sauver tous ceux qui le veulent (2 Pi 3.9). Mais comme il est un Dieu Saint et juste, le spectacle de sa création emplie de méchanceté lui est insupportable et réclame de lui une intervention.

Nous sommes ici en plein dans le débat de la toute-puissance de Dieu et de la liberté de l'homme, de l'amour de Dieu qui sauve, et de sa justice qui ne laisse pas le mal impuni.

La coupure d'avec Dieu conduit les hommes à des actions horribles, au temps de Noé comme à notre époque. Le texte de Mat 24.37-39 décrit ce que nous pouvons observer : les gens s'occupent uniquement de leurs affaires matérielles, et ne s'intéressent pas à la présence de Dieu. Ils se coupent eux-mêmes de la source de la vie qui est en Dieu.

Le cœur de Noé, celui qui marchait avec Dieu, comme le nôtre, et comme la création toute entière, soupire après l'arrêt des atrocités qui se commettent sur les créatures de la terre (Romains 8.19-22).

Par le récit du déluge, le Seigneur a révélé qu'un jour il stoppera l'emprise du mal sur la terre. Mais avant de condamner, il appelle et appelle encore l'homme à revenir à lui. Ensuite il donne le moyen de salut : une alliance avec lui et une arche, symbole du don de son Fils Jésus pour le salut du monde (Jean 3.16). Entrer dans l'arche, c'est accepter l'alliance avec Dieu (6.18), c'est s'en remettre avec confiance en sa grâce.

Parce qu'il aime sa créature, Dieu renonce à sa toute-puissance et lui donne la liberté de dire non ! L'homme peut connaître l'amour de Dieu et recevoir la force de se détourner du mal pour bien agir. Mais il doit choisir et c'est ce qui fait sa dignité, sa responsabilité de créature « à l'image de Dieu ». Ce choix a toujours existé, du temps de Noé comme de notre temps.

Le jugement de Dieu n'est que le constat de ce choix personnel : Dieu juge (= il condamne) le mal qui mène ceux qui s'entêtent à le pratiquer jusqu'à la destruction. Mais en même temps il juge (= il libère) et sauve ceux qui amorcent le moindre petit mouvement vers lui. En sauvant les huit personnes du déluge. Dieu donnait la chance de le connaître à l'humanité qui sortirait d'elles (donc à nous aussi !).

La justice et l'intégrité de Noé venaient de ce qu'il marchait avec Dieu (6.9). C'est Dieu et non les hommes, qui le déclare juste devant lui (7.1) Sa relation avec le Seigneur se révélait par une conduite différente de celle de ses contemporains : au lieu de se soucier uniquement des choses matérielles, il se préoccupait de la volonté de son Dieu (Rm 12.2). Cette marche se caractérisait par l'obéissance volontaire et confiante aux ordres de Dieu. Son attitude, et ses paroles interpellaient les consciences et œuvraient avec Dieu pour les amener à lui. Si dans ce monde pervers, Noé a su établir une relation avec Dieu et maintenir sa communion avec lui, la porte était aussi ouverte aux autres, comme elle l'est pour nous.

Seconde partie : Dieu sauve (7.6-8.20)

L'amour de Dieu se révèle dans le fait qu'il avait dévoilé à Noé ses intentions, puis lui avait demandé sa participation active à l'œuvre de salut de la création : Dieu ne sauve pas à notre insu, ni de force. Il nous considère comme des êtres libres. De plus, il nous associe à son œuvre de salut en nous donnant la responsabilité de témoigner aux autres de son amour et de son désir de les sauver. Il nous rend responsables des plus faibles, comme il a rendu Noé responsable de la vie des animaux dans l'arche. : Noé a dû tout préparer pour eux et les nourrir pendant un an !

Dieu ferme la porte de la grâce au moment qu'il a prévu (7.16b), avant la tempête, qui se déchaîne, semble-t-il sept jours après (7.10). Nous ne savons pas l'heure de la fin du temps de grâce. Comme Noé, nous ne pouvons que nous en remettre à Dieu, qui sait nous mettre à l'abri de la destruction éternelle sous la protection de la croix de Christ.

La construction du texte, nous l'avons vu, place l'intervention de Dieu au sommet de la vague de douleur et de destruction. Dieu est là, dans nos désespoirs les plus sombres. Il chasse le passé, assèche les pleurs, redonne espoir et vie. Noé qui n'a rien fait pendant cette période de détresse extrême, va pouvoir se tourner vers l'avenir.

Dans l'arche, Noé ouvre la fenêtre, située tout en haut. Une seule ouverture demeure pour ceux qui sont à l'abri de l'arche : la vision du ciel. C'est un appel à diriger nos regards vers Dieu, lorsque nous sommes ballottés par les flots de l'adversité. Lui seul peut nous donner la paix et la lueur d'espérance, qui soutiennent nos forces. A intervalles de temps réguliers, de sept jours en sept jours (7.10,12), il sonde les cieux et l'état de la terre, renouvelant son espoir et fortifiant sa foi dans une nouvelle vie sur terre. Ainsi notre vie d'attente du royaume de Dieu, est-elle ponctuée de jours spéciaux, les sabbats, pour sonder les réalisations du plan de salut de Dieu, et affermir notre foi en lui.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

Jésus nous a prévenus que ce qui arriva du temps de Noé, arriverait aux derniers temps (Luc 17.26) :

- Quelles sont nos préoccupations dans ce monde si semblable à celui des antédiluviens ?

- Notre obéissance à Dieu est-elle faite de confiance ou de crainte ?

- Avons-nous conscience d'être les Noé de notre temps ? Comment remplissons-nous notre mission de "prédicateurs de la justice" ? Avec un zèle amer ? Ou avec amour pour ceux que Dieu veut sauver ?

- Voulons-nous fermer la porte de l'arche du salut nous-mêmes après y être entrés, ou espérons-nous qu'elle restera ouverte encore longtemps, pour le salut des autres ?

- Savons-nous ouvrir la fenêtre du ciel (étude de la Bible et prière) pour y voir le salut de Dieu et son amour ?

- Reconnaissons-nous les signes de la présence de l'Esprit, même dans les situations les plus difficiles ?

- Comment pouvons-nous être ces signes de paix et de vie auprès de ceux qui nous entourent, comme le furent le corbeau et la colombe pour Noé et sa famille ?

- Notre alliance avec Dieu est-elle renouvelée chaque Sabbat, dans la reconnaissance et la joie de sa grâce ? Où puisons-nous nos forces de vie ?

Vous trouverez le commentaire de la suite du texte sur l'alliance avec Noé dans la note suivante.

 

08/04/2022

Étude n°3 : Caïn et sa descendance, Genèse 4.1-17 (16 04 22)

Étude n°3 : Caïn et sa descendance, Genèse 4.1-17 (16 04 22)Caïn et Abel Meurtre de Caïn fresque.jpg

Observons

Le contexte : Pour introduire notre texte, le ch 3 se termine par trois gestes de Dieu qui lui enseignent le chemin de la Vie :

3.15 : victoire de la postérité de la femme sur le serpent

3.21 : don d’un vêtement fait de la peau d’un animal innocent sacrifié par Dieu

3.24 : chemin de l’arbre de vie préservé et gardé par les chérubins à l’épée flamboyante.

le texte (4.1-17) illustre la vie sur terre loin du jardin d’Eden :

a) 1-2 : naissance, nomination et profession des deux fils d’Eve (2ème génération)

b) 3-5 : les offrandes des deux frères ; colère de Caïn

c) 6-7 : Avertissements de Dieu à Caïn = première perche tendue

d) 8 : Meurtre d’Abel

c’) 9-15 Dialogue entre Dieu et Caïn = trois autres perches tendues à Caïn

b’) 16 : fuite de Caïn loin de Dieu

a’) 17 : installation de la troisième génération humaine.

Le meurtre d’Abel par Caïn est entouré des divers dialogues de Dieu avec Caïn.

Comprenons

Le contexte

Symboliquement, les trois gestes de Dieu enseignaient aux hommes tout le plan du salut : la venue d’un Sauveur victorieux du mal, la justice accordée à l’homme pour vivre, par le don de la vie de ce Sauveur divin, le chemin de la Vie toujours préservé et montré par l’épée. flamboyante de la Parole de Dieu.

Le texte révèle ce que les humains ont fait de l’enseignement reçu de Dieu dans le jardin d’Eden, et, hors du jardin, de l’enseignement de leurs parents

a) Les deux frères sont bien différenciés : pour son aîné, Eve mentionne avec fierté et reconnaissance la participation de Dieu à cette naissance. Rien de tel pour le second, qualifié par anticipation de fragile, de vanité. N’a-t-elle retenu de cette naissance que les difficultés annoncées par Dieu (3.16) ? Leurs professions font remplir par l’un et l’autre les fonctions confiées à Adam : avant la chute (1.26) dominer sur les animaux = Abel ; après la chute (3.19) cultiver le sol pour se nourrir = Caïn. L’un et l’autre contribuent à la vie et à l’entretien de l’environnement comme de l’homme.

b) la nature des offrandes manifeste une différence d’état d’esprit entre les deux frères. Comme le texte le suggère (v 4b,5a), Dieu regarde le donateur avant l’offrande. D’autre part, l’offrande d’Abel demande un choix plus précis et réfléchi : les premiers nés, et parmi eux les plus gras, tandis que celle de Caïn n’a aucune mention particulière. 1Jean 3.12 et Hébreux 11.4 permettent d’approcher les raisons de la faveur de Dieu. Abel par un sacrifice à l’image du geste accompli par Dieu manifesta sa foi dans sa promesse de salut, et sa dépendance de Dieu pour vivre. Caïn par l’offrande de fruits du sol manifestait sa méconnaissance ou son indifférence pour le sens spirituel des gestes de Dieu enseignés par ses parents. Ses œuvres sont « mauvaises » car elles trahissent une foi païenne : l’offrande à Dieu sert à s’acquérir la faveur d’un Dieu qui fonctionnerait sur le mode du « donnant-donnant ».

c) Dieu lance une perche à Caïn : tant qu’il n’est pas passé à l’acte,il est exposé à la tentation de pécher, mais il n’a pas péché. S’il cultive son ressentiment, il ne pourra plus dominer le mal. Mais il a toujours la possibilité de refuser le mal en lui, en « relevant la tête », en regardant à Dieu.

c’) Dieu n’abandonne pas Caïn après son crime :

1- il le place face à sa responsabilité fraternelle pour tenter de l’amener à se repentir mais Caïn refuse de se reconnaître coupable et solidaire de son frère.

2- il fait de lui un nomade au lieu du cultivateur qu’il était, pour qu’il comprenne sa dépendance de Dieu, mais Caïn s’effraie des conséquences pour lui : il perd son métier, le dialogue avec Dieu (du moins le croit-il), la sédentarité sécurisante, et surtout la tranquillité : la violence qu’il a déclenchée le frappera aussi.

3- Dieu lui manifeste encore son amour en protégeant sa vie. Nulle part il n’est affirmé que Caïn devra se cacher loin de lui (v 14)! Dieu a tenté de ramener son enfant à lui en utilisant les conséquences mêmes de sa faute, mais s’est heurté à l’incompréhension et au refus.

b’ Caïn choisit lui-même de sortir de la présence de Dieu, de ne pas saisir les perches tendues pour son bonheur, il ne se repent pas et ne voit en Dieu que celui qui le punit !

a’) la troisième génération poursuit cet éloignement de Dieu en s’installant en ville, exactement à l’opposé du nomadisme proposé par Dieu pour retrouver le sentiment de dépendance envers Lui. Cette lignée de Caïn perpétuera le choix de rechercher la sécurité et la gloire dans les œuvres matérielles, de suivre ses émotions et ses passions violentes (v 18-24) au lieu d’écouter la Parole de Dieu.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Lorsque nous refusons notre solidarité avec nos frères les hommes, ou le chemin de Vie que Dieu nous propose en Jésus-Christ, nous commettons la même faute que Caïn : croire que nos solutions sont les meilleures et que nous pouvons vivre loin de Dieu. Acceptons-nous de considérer les épreuves de notre vie comme des conséquences de notre éloignement personnel ou collectif de Dieu, que Dieu peut utiliser pour nous rappeler à Lui ?

- Mon frère est-il un rival dans ma relation avec Dieu ? Quelle est mon attitude vis-à-vis de lui et de Dieu s’il réussit mieux que moi dans ses entreprises ou ses relations affectives et sociales ?

- Dans quel état d’esprit j’apporte à Dieu ma dîme et mes offrandes ? Est-ce pour obéir à un rite ou un élan du cœur occasionnel, est-ce pour gagner sa faveur, lui montrer de façon réfléchie et systématique ma reconnaissance pour la vie terrestre qu’il me donne et le salut éternel qu’il propose, est-ce pour manifester ma solidarité avec tous ses serviteurs ?

- Suis-je attentif aux appels de Dieu à me confier en lui pour vaincre la tentation, aux perches qu’il me tend pour me ramener à lui ?