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11/08/2017

Étude n °8 : D’esclave à héritier, Gal 3.26-4.10 (19 08 17)

Étude n °8 : D’esclave à héritier, Gal 3.26-4.10 (19 08 17)

«esclave.jpg Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils, et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu ». Gal 4.7

 

Observons

Le contexte : La loi comme un pédagogue conduit à la foi en Christ pour être justifié par la grâce de Dieu.

Le texte développe cet argument théologique par une comparaison entre l’état de l’esclave et celui de fils.

Il est bon de relever les caractéristiques qu’en donne Paul :

L’esclave ressemble à l’enfant, soumis à des tuteurs ou administrateurs. Il est asservi aux « rudiments du monde », jusqu’à la « décision du Père ». Il est « sous la loi », serviteur de faux dieux, observateur des « jours, mois, années, temps ».

Il devient  « fils », par la foi en Jésus-Christ, baptisé en lui, revêtu de Christ, empli de l’Esprit, un avec Christ. Il fait partie de la postérité d’Abraham, héritier selon la promesse par la grâce de Dieu, il est racheté, adopté par Dieu, connu de Dieu.

 

Comprenons mains du père et du fils.jpg

Jusqu’alors, Paul s’adressait aux Juifs en général pour démontrer le rôle inférieur de la loi qui conduit à la foi en Christ. Celle-ci seule permet de devenir héritier du salut promis à Abraham (3.1-25). Maintenant il s’adresse directement aux Galates en leur disant qu’ils « sont tous fils » : il englobe dans ce « vous » tous les chrétiens baptisés en Christ, quelles que soient leurs origines nationales, religieuses, sociales, sexuelles (3.28). Paul ne détaille pas ici le symbolisme du baptême comme il le fera pour les Romains (6.1-11), mais il insiste sur les effets de ce symbole de la mort du vieil homme et de la résurrection en nouveauté de vie, à l’exemple du Christ  : le baptisé a revêtu Christ, il a abandonné sa condition d’esclave soumis « aux rudiments du monde » (4.3 ; Col 2 .8,20), pour devenir « fils adoptif » de Dieu, ressemblant à Christ (3.27). Empli de l’Esprit Saint il est libéré des « pédagogues, tuteurs, et administrateurs » temporaires (4.2). Unis à Christ, les baptisés ne peuvent plus se réclamer de leurs particularismes pour prétendre à l’héritage promis à tous les croyants indistinctement. Le salut ne dépend pas de leurs conditions extérieures, mais de leur foi en Jésus-Christ incarné au temps voulu par Dieu (4.4), qui seul les rachète de leur esclavage du péché (4.5) et en fait des « héritiers » par sa grâce (4.6-7).

Que sont ces « rudiments du monde » ou « éléments du monde » dont le baptisé se trouve libéré ? Tout le contexte peut nous y faire voir la loi avec ses prescriptions (=tuteurs, administrateurs) asservissantes qui réglaient la vie religieuse et profane des juifs (règles alimentaires, rituelles, jeûnes et purifications (= jours), fêtes (= mois), moissons (saisons ou temps), années (sabbatiques, jubilés). Pourtant Paul ne qualifie pas ces « rudiments » de juifs, mais « du monde ». Faut-il penser qu’il englobe dans ces « éléments » non seulement la loi juive, mais aussi les « principes » qui guidaient les coutumes et la pensée païennes. Ceux qui ne connaissent pas Dieu (4.8) sont soumis à l’adoration, dans la crainte, des forces de la Nature sous toutes leurs formes. Le mot « élément » en grec comme en français, désigne en effet les parties premières constitutives de la Nature (air, eau, terre, feu). En science, il signifie « les principes » qui fondent la connaissance. Paul les qualifie de « pauvres, faibles et asservissants » (4.9) et les oppose à la force, la vie, la liberté que donnent la foi en Jésus-Christ et l’adoption par la grâce de Dieu.

Que sont ces « principes » du monde que la loi juive finit par imiter ?  Tous les cultes dans leur ignorance de l’amour de Dieu, cherchent à conjurer la divinité adorée, (Dieu ou forces non maîtrisables de la Nature), par des rites matériels, des pratiques extérieures touchant à la vie naturelle, guidées par les saisons, les jours et les mois indiqués par les astres. Dieu a donné à son peuple « enfant » des lois qui à la base se servaient des mêmes « principes », puisqu’elles réglaient toute la vie pratique des Juifs. Mais Dieu désirait les transcender. Il cherchait à faire grandir ses enfants et leur faire comprendre la dimension spirituelle de l’adoration qu’ils lui devaient.  Ainsi, Moïse utilisa-t-il le plan des temples égyptiens connus des Hébreux sortis d’Egypte, pour transcrire le plan du salut que Dieu lui avait révélé comme « modèle » spirituel de son sanctuaire, sur la montagne. De même, Jésus essaya d’amener Nicodème et la Samaritaine à saisir la dimension spirituelle de son royaume à partir de leur préoccupation naturelle et très matérielle de naissance ou d’eau (Jean 3 et 4). La loi juive et ses prescriptions pratiques sont considérées par Paul au même rang que « les rudiments du monde », lorsqu‘elles sont observées avec la même crainte, la même recherche de la faveur de Dieu ou de sa justification.

Paul voit avec indignation et chagrin, que les Galates, anciens juifs ou païens (= Grecs), après avoir goûté à la liberté vis-à-vis des prescriptions rituelles de la loi, et être devenus fils héritiers du salut par leur foi en la grâce de Christ, reviennent à leur ancienne condition d’esclaves de la Nature extérieure,  par leur observation rituelle de jours, mois, années, et d’esclaves de leur naturel intérieur, soumis non à Dieu mais à leurs pulsions, peurs, violences, préjugés, superstitions, qui les séparent de Dieu.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Comme adventiste du 7ème jour, dans quel état d’esprit observé-je les prescriptions de la loi divine (sabbat, alimentation, dîme, gestion chrétienne de la vie) ? De quoi suis-je encore esclave dans mon obéissance à la loi ?
  • En quoi consiste ma liberté de fils de Dieu ?
  • Quels "rudiments du monde", pensée, préjugé, coutume, tabou, entachent encore ma foi en la grâce de Dieu et ma pratique religieuse ?

 

 

04/08/2017

Etude n°7 : Le chemin de la foi, Gal 3.21-25 (12 08 17)

Etude n°7 : Le chemin de la foi, Gal 3.21-25 (12 08 17)

(Montée d’Abraham et Isaac au mont Morija)abraham et issac portant le bois du sacrifice G Doré.jpg

 « L’Écriture a tout enfermé sous le péché, afin que la promesse soit donnée par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient ». Gal 3.22

 Observons

Le contexte

Pour montrer l’infériorité de la loi sur la foi pour l’obtention du salut, Paul a opposé la loi donnée à Moïse par des anges à la promesse du salut faite à Abraham directement par Dieu. Maintenant il va se placer du point de vue de Jésus-Christ pour décrire les rôles respectifs de la loi et de la foi dans l’histoire du salut.

Le texte

V 21 La loi n’est pas opposée à la promesse du salut, mais elle ne procure pas la vie

V 22-23 : l’Écriture a révélé le péché et enfermé les hommes sous la garde de la loi, jusqu’à la révélation de la promesse en Jésus-Christ pour ceux qui croient.

V 24-25 : la loi a été un conducteur nécessaire mais temporaire, un pédagogue, jusqu’à la venue de Christ qui justifie celui qui a foi en lui.

Comprenons

V 21 : Selon le procédé de la question rhétorique, cher à Paul, l’apôtre poursuit sa démonstration de l’infériorité de la loi par rapport à la foi, en atténuant l’opposition qu’il vient de faire entre elles. Seuls les légalistes peuvent croire que l’obéissance à la loi leur méritera la vie éternelle, mais par là ils nient l’unité de Dieu. Car ils en font un Dieu qui se contredirait et donnerait deux voies de salut : l’obéissance à la loi pour les uns, la foi en sa grâce pour les autres. C’est absurde et contraire à la révélation d’un Dieu Un.

V 22 : Le mot « Écriture » ici est pour ainsi dire synonyme d’Ancien Testament dans son ensemble, ou de la Loi en particulier. Tout l’Ancien Testament révèle en effet que l’homme est pécheur, transgresseur de la volonté de Dieu exprimée dans les Dix Paroles.    

 En même temps il révèle que Dieu vient au secours de ce pécheur et qu’il promet le salut à celui qui veut bien l’écouter et croire que la promesse se réalise en Jésus-Christ. La loi « enferme » (exprimé deux fois) le pécheur dans sa condition en lui révélant son impossibilité naturelle à lui obéir. Paul emploie les images de la prison, du gardien, du surveillant, pour faire comprendre que l’homme reste dans sa condition naturelle de pécheur sans pouvoir en sortir par lui-même quels que soient ses efforts de justice, jusqu’à ce qu’il ait la révélation du salut par la foi en la grâce de Jésus-Christ.

Si Paul se place au plan de l’Histoire, son argument est aussi valable sur le plan de l’histoire personnelle de la croissance dans la foi. Chacun de nous commence comme les enfants par l’obéissance à la loi pour faire plaisir à Dieu Père ; puis en grandissant dans la connaissance et la foi, il s’aperçoit de son indignité et se tourne vers Dieu Sauveur pour y trouver le pardon et recevoir la justice accordée par amour gratuitement (v 24). La loi est comparée à un pédagogue, un précepteur, mais attention de ne pas prendre ce mot dans le sens moderne d’enseignant, d’éducateur. Le pédagogue antique n’éduquait pas, ne formait pas l’enfant en vue de sa maturité.pédagogue romain.gif (Le pédagogue romain, situé derrière l’enfant, assiste à la leçon du maître, en portant le sac de l’élève, bas relief)

C’était un esclave chargé de conduire l’enfant à l’école où des maîtres lui dispensaient le savoir et l’éduquaient à la vie civile. Le rôle du pédagogue était limité et temporaire jusqu’à la majorité de l’élève. De même selon notre texte, la loi n’éduque pas le pécheur, elle l’accompagne, l’escorte et le conduit jusqu’à ce qu’il saisisse par la foi la grâce de Jésus-Christ. Elle n’est pas un éducateur moral et psychologique qui initierait peu à peu à la spiritualité de la foi. Seul Dieu est ce formateur, par son Esprit, qui fait croître dans la foi  sa créature ouverte à recevoir sa grâce. Il utilise la loi pour révéler à l’homme son besoin d’un sauveur ; la fonction de « conducteur » de la loi disparaît quand Christ est reconnu comme le Sauveur et vient habiter dans le cœur (v 25). De même que l’enfant n’était plus soumis à son pédagogue, une fois entré dans l’école du maître (4.2), de même le pécheur n’est plus soumis à la férule de la loi, une fois que son cœur est à l’écoute du Maître divin, et accepte par la foi le salut qu’Il lui offre gratuitement.

Paul n’envisage pas ici le rôle de la loi après la conversion du pécheur. Il s’attache uniquement à son rôle dans l’histoire du salut jusqu’à Jésus-Christ, pour en démontrer l’infériorité  par rapport à la justification par la foi en Jésus-Christ. Le chapitre 11 de l’écrit aux Hébreux apporte la précision que certains des hommes de l’Ancien Testament avaient saisi cette vérité spirituelle bien avant sa réalisation historique en Jésus-Christ.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-       Où en suis-je dans mon chemin de foi ? Encore enfant soumis à la loi, comme un prisonnier soumis à son gardien, obéissant pour gagner la faveur ou l’amour du Maître ? Adolescent, cherchant dans l’indépendance vis-à-vis de la loi une liberté illusoire ? Adulte, reconnaissant grâce à la loi mon incapacité à être juste et saint, et acceptant le pardon et le salut gratuits offerts par Jésus-Christ ?

-       Par quelles attitudes et quels actes se révèle chacune de ces trois étapes du chemin de foi ?

      Quel rôle joue la loi lorsque Christ habite dans mon cœur ?