12/04/2024
Étude n°3 : La lumière brille dans les ténèbres, 2 Thes 2.1-12 (20 04 24)
Étude n°3 : La lumière brille dans les ténèbres, 2 Thes 2.1-12 (20 04 24)
«Marchez pendant que vous avez la lumière afin que les ténèbres ne vous surprennent pas : celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière afin que vous deveniez des enfants de lumière » Jean 12.35-36.
Observons
Texte de style prophétique, construit en trois parties :
1-2 : Appel au bon sens dans l’attente du retour de Jésus
3-8 : Révélation de l’Antichrist avant le retour de Christ
9-12 : Caractéristiques et fin de l’Antichrist (à relever).
Comprenons
Au cœur de sa seconde lettre aux Thessaloniciens, Paul revient sur le sujet de l’avènement du Seigneur qui préoccupe cette église troublée par des prédicateurs excités et mensongers (v 2). Ce que l’apôtre avait annoncé dans sa première lettre n’a pas suffi à calmer les esprits. C’est pourquoi Paul les exhorte maintenant à conserver leur bon sens (v 2), et le discernement de la vérité (v 10-11). Dans les périodes de désarroi, de doutes, d’excitation mystique, d’interrogations eschatologiques, Paul rappelle que la modération, la maîtrise de ses pensées et l’esprit critique sont nécessaires pour démêler le vrai du faux, pour « examiner toutes choses et retenir ce qui est bon », par une confrontation avec les Écritures, car « l’esprit des prophètes est soumis aux prophètes », selon « l’analogie de la foi » (Actes 17.11 ; 1 Thes 5.21 ; 1 Cor 14.32 ; Rom 12.6). Nul ne peut prophétiser de la part de Dieu sans être en accord avec la foi, la conviction et les révélations des prophètes antérieurs. D’autre part, usurper l’identité de Paul pour annoncer des mensonges alarmants sur une seconde venue du Christ qui serait « déjà là » pour juger (c’est ainsi qu’on comprenait « le Jour du Seigneur », v 2), c’est manifester un manque d’amour de la vérité (v 10) et un égarement impie (v 11), qui ne doivent pas séduire les fidèles et les conduire au « désordre » et à l’agitation (3.6-8, 11).
La prophétie de Paul sur l’Antichrist a donné lieu à mille et une interprétations les plus fantaisistes selon les époques traversées par l’Église. Essayons de dégager les principales caractéristiques de cet Impie qui doit précéder l’avènement du Christ.
Paul le fait naître d’une apostasie dans l’église et/ou dans le monde. L’apostasie indique une infidélité, une révolte contre toute loi de Dieu ou des hommes, un rejet de la vérité divine (v10,12). Celui qui sera à la tête de cette révolte impie (= sans foi ni loi), sera « fils de la perdition » : il incarnera ce qui mène à la perdition spirituelle, « le mystère de l’iniquité » (v 6), en prétendant se faire adorer comme Dieu dans l’Église même (= temple du Seigneur, 1 Cor 3.16 ; 2 Cor 6.16 ; Eph 2.21). On a ici un écho des prétentions sataniques exprimées à travers les personnages des rois de Babylone et de Tyr (Es 14.13-14 ; Ez 28.16-17).
Que ce soit dans l’Église dans son ensemble, ou dans le cœur de chaque individu, la tentation est grande de se détourner de Dieu pour s’adorer soi-même, adorer l’Homme orgueilleux et égoïste qui cherche à s’imposer partout.
Jean dans l’Apocalypse aura la même vision pour la fin des temps. Il désignera cet Impie comme « l’image de la bête » dont le chiffre 666 est un chiffre d’homme : dans l’interprétation juive reprise par la Kabbale, 6 est le chiffre de l’imperfection humaine par rapport à la plénitude divine représentée par le 7. Répété trois fois, ce chiffre 6 (666) symbolise le désir de l’homme d’être semblable à la Trinité divine. L’image de la bête impose à la terre entière de l’adorer et la soumet à ses lois politiques, religieuses et économiques (Ap 13.15-18).
Deux autres caractéristiques nous interpellent : ce mystère d’iniquité était déjà à l’œuvre dans l’église à l’époque de Paul, et il sera encore là jusqu’à la fin puisque c’est Christ qui y mettra fin par « le souffle de sa bouche à son avènement » (v 8). (Souffle en hébreu comme en grec est le même mot qu’Esprit). « Le souffle de la bouche de Christ » est donc l’image de sa Parole inspirée par l’Esprit Saint, qui exercera son jugement sur l’Antichrist.
Qu’est ce qui était déjà à l’œuvre dans l’église apostolique et le monde d’alors, avec les caractéristiques mentionnées ? Les lettres de Paul mentionnent les mensonges, les impuretés, les injustices, les idolâtries, les dissensions et les luttes de pouvoir qui affligeaient la société et les communautés chrétiennes (Rom 1.24-25 ; 1 Cor 3.3-23), les plongeant dans l’aveuglement qui conduit au jugement-condamnation et à la destruction (Ap 9.11 ; 14.18-20).
L’apôtre Jean dit qu’il « y a plusieurs antichrists » (1 Jean 2.18) qui au cours des siècles ont préfiguré celui qui dans les derniers temps détiendra les pouvoirs religieux, politiques et économiques sur toute la terre, et imposera aux peuples adoration et soumission totale (Ap 13.16-18).
Au cours des siècles, on a donné à cet impie de multiples identités historiques (empereur romain, Mahomet, papauté du Moyen-Âge, dictateurs de tous bords,…) « Ce qui retient » la montée de cet antichrist à l’époque de Paul nous est inconnu. Le fait que cet obstacle doive disparaître pour permettre l’avènement de l’Impie (v 6-7) a fait penser que ce pouvait être le pouvoir de l’empire romain païen, dont la chute sera suivie, à partir du 4ème siècle, de la montée en puissance de l’empire romain chrétien qui allie politique et religion.
.Aujourd’hui même, sans pouvoir identifier avec précision cette puissance satanique (2 The 2.9), toujours à l’œuvre, nous en discernons la montée fulgurante à travers les événements politiques, économiques et religieux qui bouleversent le monde et font présager sa fin proche. « Quand vous verrez ces choses arriver, nous dit le Seigneur, redressez-vous et relevez vos têtes car votre délivrance approche » (Luc 21.28).
Au-delà de ces identifications, la prophétie de Paul a pour but de nous appeler à la vigilance pour ne pas nous laisser entraîner (église et individus) dans une adoration de nous-mêmes qui nous séparerait de Dieu. Elle nous invite à persévérer dans la foi, l’amour de la Vérité que la Bible nous fait connaître, et l’amour fraternel, que Dieu donne à ceux qui veulent les recevoir dans leur cœur (2 Cor 3.14-18).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment réagissons-nous à cette prophétie de l’Antichrist : cherchons-nous à identifier à tout prix cet impie,... pour ne pas nous sentir concernés personnellement ?
-Tout en tenant compte de la situation dans le monde, examinons-nous aussi ce qui est «antichrist » en nous (goût du pouvoir, injustice, idolâtrie, mensonge), pour nous en repentir et nous ouvrir à l’Esprit et à la Parole de Dieu, seuls capables de nous éclairer pour les éliminer ?
- Comment se manifeste concrètement notre amour de la Vérité dans nos communautés et notre vie personnelle ?
08:00 Publié dans Grande controverse | Lien permanent | Commentaires (0)
05/04/2024
Étude n°2 La question centrale : Amour ou Egoïsme, Jean 13.21-35 (13 04 24)
Étude n°2 La question centrale : Amour ou Egoïsme, Jean 13.21-35 (13 04 24)
« Sois sans crainte, car je suis avec toi ; n’ouvre pas des yeux inquiets, car je suis ton Dieu ; Je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite victorieuse ! » Ésaïe 4.10
Observons
Le contexte : v 1-20
- A quel moment se situe cette scène ? Quel geste a accompli Jésus ? Que voulait-il enseigner par-là à ses disciples (v 14-16) ? De quoi les avertit-il (v 18-19) ?
Le texte : v 21-35 :
- V 21-26 : Par quelle pensée Jésus est-il troublé ? Quelles sont les réactions des disciples ?
- Comment Jésus révèle-t-il Judas ? Que cherche-t-il par ses paroles et son geste ? v 26 (voir Matt.26.23-25 ; Luc 22.21)
- V 27 : Comment Jean et Luc (22.3) expriment-ils la décision de Judas ? Qu’est-ce qui dans ce qui précède a pu provoquer cette décision ? (voir v 2,14,16-18 ; 12.43 ; Luc 22.21-24).
- Quel ordre Jésus donne-t-il à Judas ? Pourquoi ? Comment les disciples le comprennent-ils ? Qu’est-ce que cela révèle sur leur compréhension des paroles de Jésus ?
- V 30 Quel détail sur la sortie de Judas est révélateur de son état d’âme ?
- V 31 Que semble exprimer le « maintenant » de Jésus ? Comment le Fils de l’homme a-t-il été glorifié ? et comment Dieu lui-même a-t-il été glorifié en lui ? (ch 11.4 et 12.28) Qu’est-ce que la gloire de Dieu révélée par le Fils ? (ch 17.4-5 ; Phil 2.5-11 ; Eph 1.20-21 ; Exode 33.18-19)
- V 33 : Comment Jésus s’adresse-t-il à ses disciples ? Que leur dit-il sur son départ ? (ch 7.34, 36 ; 8.21-23). Pourquoi cette impossibilité pour les disciples d’aller où va Jésus ? Comment Jésus va-t-il dans les versets 34-35 et les chapitres suivants (14 à 17) leur faire dépasser cette impossibilité ?
- V 34-35 : En quoi ce commandement est-il nouveau ? (15.12,17 ; 17.21,26)
Comprenons
Le contexte
Pendant le repas de la Pâque, Jésus manifesta son amour pour ses disciples en allant jusqu’à s’abaisser au rang de l’esclave pour leur laver les pieds. C’était la coutume pour tout hôte de charger un esclave de cet office auprès de ses invités. Le geste d’humilité et de service qu’a Jésus rappelle la purification spirituelle de leur baptême (v 10) et les invite à imiter Jésus (v 15) en servant et pardonnant les uns les autres avec humilité. Connaissant leurs cœurs encore attachés à leur grandeur parmi les hommes (Luc 22.24), Jésus sait que pour Judas ce geste d’humilité est la goutte qui va faire déborder le vase, et briser tous ses espoirs de voir Jésus monter sur le trône en Israël pour devenir lui-même son ministre. Par deux fois Jésus annonce sa trahison v 18 et 21, ce qui montre sa prescience, mais surtout son affliction devant l’endurcissement du cœur de Judas.
Le texte
Son trouble et sa révélation qu’il y a un traître parmi eux, plongent les disciples dans le désarroi. Chacun s’interroge non sur lui-même, mais sur les autres, car chacun se croit encore infaillible comme Pierre (v 37). Jésus par sa réponse ne désigne finalement personne car tous ont mis la main dans le plat avec Jésus (Mat 26.23 ; Luc 22.21). Pourtant Jean ajoute (v 26) un signe précis de Jésus pour désigner le traître : il lui donne un morceau de pain. Est-ce le dernier appel adressé à Judas pour qu’il résiste à Satan et lui ferme la porte entr’ouverte peu auparavant au moment du geste de la femme au parfum (12.4-6) ? Son goût pour l’argent et sa malhonnêteté avaient montré combien il était déjà séparé de Jésus. Jean, comme Luc, affirme qu’à ce dernier repas avec Jésus, Judas laisse Satan envahir son cœur ! Jusqu’au bout, même encore à Gethsémané où il l’appelle « Ami » (Mat 26.50), Jésus lui tend la main. En vain ! Il ne peut plus rien pour Judas, dont le cœur est empli de ténèbres symbolisées par la nuit dans laquelle il plonge à sa sortie (v30). Jésus sait que son propre sort est scellé et demande à Judas de ne pas s’attarder avec eux hypocritement. Plus vite se passera sa Passion, plus vite il accomplira le salut des hommes et retrouvera la gloire du Père !
Les disciples toujours dans l’incompréhension de cette lutte entre l’amour de Jésus et les intérêts terrestres de Judas, restent dans leurs considérations terre-à-terre, ne saisissant pas du tout l’enjeu de la situation. Une fois Judas parti, Jésus pousse un soupir de satisfaction «Maintenant ». Il va pouvoir parler cœur à cœur avec ses disciples qu’il aime comme ses « petits enfants » : c’est l’unique fois dans l’évangile qu’il les appelle ainsi pour leur déclarer son amour !
Aux versets 31-32, Jésus fait une sorte de bilan de son séjour sur terre : Glorifier le Fils, c’est reconnaître en lui la « gloire » ou « l’Amour » de Dieu (Ex 33.18-19) qui l’a habité pendant toute sa vie, et qu’Il a manifesté par ses renoncements à la gloire humaine, par son dévouement auprès des plus petits des hommes, par son obéissance à la volonté divine. Par cette vie, il a glorifié Dieu lui-même, Il a révélé aux yeux des hommes sa miséricorde, sa sainteté, sa puissance, et sa justice. Dieu en retour révèlera son amour pour Jésus en le ressuscitant. Les deux personnes de la divinité se glorifient l’une l‘autre, montrant ainsi leur unité indivisible dans leur œuvre de salut en faveur des hommes !
Au v 33, Jésus répète à ses disciples une parole prononcée jadis devant les Juifs (7.34 ; 8.21) incrédules. Ses disciples sont encore incapables de croire à ce qui attend Jésus, et au sens spirituel de sa Passion. Il leur faudra passer eux-mêmes par la détresse de leur trahison, de la mort ignominieuse de leur Maître et ami, et par le repentir et la joie de la résurrection et de la Pentecôte, pour comprendre l’œuvre de salut accomplie pour eux par Jésus.
V34-35 : En une sorte de testament, Jésus laisse à ses disciples un ordre de marche pour l’avenir : le commandement d’aimer n’est pas nouveau car il se trouve déjà en Lév 19.18, mais sa référence à l’amour de Christ lui donne une nouvelle dimension. L’amour que doivent manifester les disciples entre eux est plus grand que l’amour fraternel humain, c’est un amour qui emplit le cœur, qui est totalement désintéressé, que seul l’Esprit Saint permet de vivre et qui distinguera les disciples de Jésus de toute autre confrérie ! L’ordre de Jésus est destiné à donner une consolation aux disciples au moment où ils vont se retrouver privés de la présence visible de leur Maître. Cet amour mutuel dévoué et serviable sera leur arme de combat contre les tentations et les insinuations de leur nature humaine égoïste et jalouse des autres.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment éviter de cultiver des désirs de grandeur et de domination des autres, de jalouser l’autre et de porter sur lui un regard de condamnation ?
- Comment « glorifier » Dieu et Jésus par ma vie et celle de mon Église ?
- Mon amour fraternel est-il désintéressé ? Qu’est-ce qui prouve ma réponse affirmative, ou négative ?
- Qu’est-ce qui a manqué à Judas pour saisir la main tendue de Jésus ? En quoi lui ressemblé-je ? ou comment éviter de lui ressembler ?
08:00 Publié dans Grande controverse | Lien permanent | Commentaires (0)