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12/08/2022

Étude n°8 : Voir l’invisible Jean 14.1-14 (20 08 22)

Étude n°8 : Voir l’invisible Jean 14.1-14 (20 08 22)

 "Moïse estimait que l'opprobre de Christ était une plus grande richesse que les trésors de l’Égypte ; car  il regardait plus loin, vers la récompense. C'est par la foi qu'il a quitté l’Égypte sans craindre la fureur du roi ; car il tint ferme comme voyant Celui qui est  invisible" (Héb.11.26-27)

Observonsciel bleu nuageux.jpg

Le contexte

 Qu'a révélé Jésus à ses disciples ? ( Jean 13.21, 33, 38)

Quel antidote leur donne-t-il à leur désespoir et à leurs souffrances ? (13.34-35) 

Le texte

Ces quelques versets sont construits en parallélismes concentriques (le chiasme sert à mettre en valeur l’idée ou l’événement situé au centre des parallèles) :

a) 1-4 : Croire en Jésus qui prépare une place dans la maison du Père

b) 5-7 : Jésus est le chemin pour voir et connaître le Père

c) 8-11 :Jésus révèle pleinement le Père auquel il est uni intimement

Chacune des parties est elle-même construite sur un chiasme (les mots en italique et les couleurs se correspondent)  :

A- v 1-4 :

a) que votre cœur ne se trouble pas

b) Croyez en moi

c) des demeures dans la Maison du Père

d) je vais vous préparer une place (2x)

d’) je reviendrai et vous prendrai avec moi.

c ’) là où je suis

b’)    le chemin

a’) vous le savez 

B- v 5-7 :

a) 5 : Thomas ignore le lieu où va Jésus et le chemin pour y aller

b) 6 : Jésus est le chemin, la vérité et la vie

a’) 7 : Connaître et voir Jésus, c’est connaître et voir le Père

C- v 8-11 :

a) 8 :Philippe désire voir le Père

b) 9 : Voir Jésus, c’est voir le Père

a’) 10-11a :Communion intime du Père et de Jésus

On s’aperçoit qu’il y a aussi parallélismes entre les deux dernières parties (B,C), les préoccupations des deux disciples étant à peu près les mêmes, et les réponses de Jésus les invitant de la même façon à voir l’invisible à travers le visible !

Comprenons

Le contexte

Dans son dernier entretien avec ses disciples, Jésus leur donne le commandement d’amour fraternel qu’il nomme « nouveau », parce que c’est Jésus seul qui en est la source et le but . Cet amour sera l’antidote des souffrances qu’ils vont éprouver. En effet, Jésus vient d’annoncer à la fois son départ, la trahison de Judas et le reniement de Pierre. Il y a de quoi les plonger dans le trouble et l’angoisse !

Le texte

A- Pour les consoler et les réconforter, Jésus leur fait trois révélations importantes :

v 1 La confiance en lui, à l’égal de celle qu’ils mettent en Dieu, leur permettra de surmonter leur trouble. Ils savent que le Dieu de leurs pères a accompli ses promesses en donnant au monde le Sauveur (Jn 3.16), sur qui repose l’avenir du Royaume, et l’accès au Père pour tous. Jésus se place ici à l’égal de Dieu, ce qui dut surprendre, sinon choquer, les disciples!

v 2 La promesse d’une place préparée par lui dans la maison du Père les remplira de paix et d’espoir. Ce ne sont pas des « tentes » provisoires et fragiles, mais des «demeures » permanentes, ce qui signifie paix et sécurité dans l’intimité de la communion avec Dieu. Le fait qu’il y ait « beaucoup » ou « plusieurs » demeures ne signifie pas la diversité de positions ou de degrés dans le bonheur, mais l’immensité de l’amour miséricordieux qui accueille chacun sans compter ni limiter les places. Ne tombons pas dans la tentation de vouloir « localiser » ces places, ou la Maison du Père: le texte ne mentionne pas le ciel ! Dieu promet sa présence  ici-bas et jusque dans l’éternité. Par 1Th 4.17 et Ap 20, il nous a révélé que dans un premier temps, nous serons avec lui hors de notre terre, pour juger les morts impies pendant mille ans, mais par Ap 21, il nous annonce que son peuple régénéré vivra en sa présence sur une nouvelle terre. Dieu nous a créés terriens, avec des facultés spirituelles, psychiques et physiques que nous avons atrophiées ou perdues par le péché, et il nous recréera terriens, avec toutes nos facultés rendues parfaites par sa grâce.

Christ n’a rien caché à ses disciples sur cet amour immense, ouvert à tous (Luc 15 parabole du père et des deux fils). De plus son départ n’est pas un abandon, mais une poursuite de son œuvre : il préparera la place de chacun, en lui offrant son pardon, son Esprit pour le sanctifier, et sa protection pour résister aux attaques et accusations de Satan (14.15-16,18,26 ; 16.7-11,13-15 ; Hé 7.25). Son œuvre terrestre de salut accomplie, il pourra accomplir son œuvre « céleste » ou « spirituelle »(1 Co 15.44-49) de grand-prêtre intercesseur, comme le symbolisait le sacerdoce du souverain sacrificateur, intermédiaire entre Dieu et l’homme pour représenter chacun devant l’autre.

v 3 La promesse de son retour et du rassemblement des disciples autour de lui a une triple perspective:

a) ce retour sera d’abord celui de la résurrection après la mort horrible dont les disciples vont être les témoins consternés et terrifiés. Elle les rassemblera autour du Vivant et sera le fondement de leur foi et de leur témoignage (1 Co 15).

b) ce retour se fera aussi en l’Esprit accordé aux disciples à Pentecôte, pour les unir en l’Église (Jn 16.7 ; Ac 2.1-4).

c) Ce sera enfin le retour glorieux du Christ à la fin des temps pour prendre possession de son Royaume constitué par son peuple réuni (1Th 4.16-17; Ap 11.17 :19.6-7).

Au v 4 Jésus conclut ses révélations par le rappel de ce qu’il avait déjà dit : sa destination (14.2; 6.62; 7.33) et le chemin à prendre ; constamment il s’est présenté lui-même comme celui qui donne accès au Père, qui est un avec lui (Jn 5.19, 21-24 ; 10.30 ; 11.25).

Par cette dernière parole, Jésus voulait simplement inviter les disciples à réfléchir à ses paroles en faisant appel à leurs souvenirs des trois ans passés avec lui. L’interruption de Pierre (13.36) et la question de Thomas (14.5) prouvent qu’ils ne comprenaient pas la portée spirituelle des propos de Jésus.

B- Jésus est le chemin pour voir et connaître le Père

Thomas, l’homme positif qui n’admet rien sans preuves, est enclin au doute et au découragement. Après Pierre (1 3.36), il manifeste que les paroles de Jésus lui sont encore obscures. Il ne connaît ni le lieu où va Jésus, ni le chemin qui y mène, alors que Jésus a dit clairement où il allait (v 2 : la maison du Père ; 6.62 : il montera où il était auparavant ; 7.33 : il s’en va vers celui qui l’a envoyé). Thomas a besoin de « voir » avec ses yeux de chair. Le verbe « monter » lui suggère une ascension physique, comme  on montait à Jérusalem, la maison du Père était le nom donné au temple de Jérusalem, retourner vers celui qui l’a envoyé pouvait signifier pour lui retourner vers un maître terrestre. Il ne voit en Jésus qu’un être humain, plus sage mais terrestre ; et il ne comprend dans les paroles de Jésus que l’aspect concret et matériel.

Il se doute toutefois que les paroles de Jésus doivent avoir un autre sens, car il vient de parler au repas de la Cène, de sa mort prochaine, de son départ qui ne permettra plus aux disciples de le voir (13.33). Par sa question Thomas veut forcer Jésus à s’expliquer plus clairement.

Au lieu d’indiquer une voie concrète, Jésus se désigne lui-même comme le chemin qui mène au Père (nommé 13 fois dans les v 1 à 14, et une fois désigné comme Dieu !). Jésus se place sur un plan spirituel et non pas concret comme Thomas devait l’espérer. Il n‘indique ni une recette, ni des rites, ni des pratiques qui conduiraient à la communion avec Dieu. En tant que Vérité, seule révélation parfaite de Dieu (6b), il doit pénétrer le cœur de l’homme, être « assimilé » pour lui permettre une relation intime avec le Père, source de la Vie éternelle.

Aujourd’hui comme autrefois (depuis Babel !), les hommes cherchent à atteindre Dieu par bien des chemins orgueilleux (pratiques méritoires sous toutes les formes) ou faussement humbles (mortifications, souffrances). Jésus vient contredire ces voies humaines et mortelles. Lui seul est la vie et peut la donner ; lui seul est la Vérité qui éclaire la perception qu’on peut avoir du Dieu Invisible, comme il le répète à Philippe peu après (9). Jésus reconnaît que ses disciples ne l’ont pas encore compris, connu dans le sens biblique de communion intime. Ils sont arrêtés par son apparence humaine et n’ont pas encore discerné pleinement son identité divine. Il faudra le Saint Esprit pour leur donner cette connaissance profonde et entière de la nature divine de Christ.

Pourtant Jésus les encourage à persévérer dans cette recherche de l’invisible, en affirmant que « dès maintenant, vous le connaissez et vous l’avez vu » (7b), parce qu’il parle de lui, présent en chair devant eux ! Les disciples ne comprennent toujours pas, et Philippe en leur nom demande à « voir le Père »concrètement, comme Moïse jadis désirant contempler la gloire de Dieu (Ex 33.18). Jésus répond qu’il suffit de voir « spirituellement » Dieu en lui, c’est-à-dire de croire à leur communion intime (10-11), à leur unité d’essence et d’actions (10b). Comme toujours durant ses trois années de ministère terrestre, Jésus cherche à tirer ses disciples des ornières du visible pour diriger le regard spirituel de leur foi vers le haut, l’Invisible, le Saint, le Dieu d’amour, leur Père.

Il veut leur révéler que dans ses paroles et ses actes, ils peuvent discerner tout l’amour du Père pour eux, parce qu’il en est la représentation visible la plus parfaite. Si les disciples sont encore incapables de discerner spirituellement le Père en lui, Jésus leur demande de croire en lui à cause de ses œuvres (11b), qui attestent de la puissance divine en lui.

Par tout ce développement, Jésus essaie de consoler les disciples attristés par l’annonce de son départ qui les laissera orphelins et désemparés, voire désespérés. Après avoir essayé de leur faire approcher la vérité de la présence de Dieu en lui et les avoir exhortés à voir par la foi l’Invisible  dans le visible, Jésus promet de leur envoyer une autre manifestation de la divinité, le Saint-Esprit (15-20), qui leur enseignera toutes choses (26), et leur donnera la paix (27) et la joie de percevoir Dieu et de croire.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

A-

  • En quoi la confiance en Dieu et l’espérance du retour de Jésus transforment-elles ma vision dans les épreuves de la  vie ?
  • La certitude que Jésus agit en ce moment en ma faveur soutient-elle ma confiance et mon espérance ? Ai-je fait l’expérience concrète de cette œuvre de pardon et de préparation de mon être à son royaume ?
  • Suis-je en marche sur le chemin du Royaume, ou assis au bord du chemin dans l’attente de sa venue ?

B-

  • Par quels chemins humains ai-je cherché jusqu’à présent à rencontrer Dieu ? M’ont-ils donné paix et joie, ou bien suis-je toujours insatisfait et inquiet de mon salut ? Comment remédier à ce malaise ?
  • Qu’est-ce que la Parole de Dieu m’a révélé sur la personne de Dieu ? Comment me console-t-elle dans mes tristesses, mes difficultés et mes souffrances ?

C-

  • Suis-je toujours un Thomas ou un Philippe, attaché à l’apparence des événements et des personnes, ou à la lettre des Écritures ? Comment acquérir une perception spirituelle de la Parole pour voir l’invisible derrière ou à travers le visible ?
  • Comment pourrais-je contribuer à faire voir l’Invisible autour de moi ?
  • De même que Jésus a invité ses disciples à voir en lui le Père, il nous invite dans Matthieu 25.40, à le voir dans « le plus petit de ses frères » ! Comment discerner Jésus dans mon conjoint, mes enfants, mes amis, mes voisins, mes collègues et même l’inconnu que je croise dans la rue ? Et si je le discerne, en quoi cela change-t-il mon comportement à leur égard ?

 

En parallèle à cette étude, nous suggérons à ceux que l’art (à co-notation religieuse chrétienne) intéresse de consulter une réflexion d’Eric Fuchs, professeur honoraire à l’Université de Genève, sur la représentation picturale de l’Invisible, intitulée : « Faire voir l’invisible » et publiée chez Labor et Fides.

Pour Eric Fuchs, «  la théologie chrétienne, par sa symbolique de mort et de résurrection, permet une compréhension renouvelée de la fonction religieuse de la peinture ». Ce petit ouvrage, accessible à tous, donne les clés d’une lecture « religieuse » de l’œuvre d’art véritable qui doit « être un mémorial, un « faire-mémoire » de Celui qui s’y donne à reconnaître ; assurer la présence de l’absent, rappeler que le visible et le matériel, portés par l’amour, peuvent signifier l’invisible et le spirituel » (p102).

N’est-ce pas le but des images et des paraboles bibliques, et même de l’incarnation de Christ ?

 

Petit exercice pour « voir l’invisible » :

Que distinguez-vous  dans cette image ? De simples taches d’encre, une carte géographique, le visage du Christ ?

Visage du Christ.jpg

05/08/2022

Étude n°7 : Espérance indestructible  Jérémie 29.4-14  (13 08 22)

Étude n°7 : Espérance indestructible  Jérémie 29.4-14  (13 08 22) ; Texte de l'AET : Hébreux 12.1-13espérance au ciel.jpg

"L'espérance ne trompe pas car l'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné". Rom 5.5

Observons

Le contexte

Dans quelle situation se trouve les destinataires de la lettre de Jérémie ? v 1-3)

 Le texte

v 5-6 : Quel genre de vie doivent mener les exilés ? Que signifie-t-il pour eux ?

v 7 : Que doivent-ils désirer et pour qui doivent-ils prier ? Pourquoi ?

v 8-9 : Quelle mise en garde Dieu leur donne-t-il ?

V 10 : Quelle Promesse Dieu leur fait-il ? Que représentent pour eux 70 ans d'exil ?

V 11 : Quels sont les projets de Dieu pour son peuple ? Que veut stimuler Dieu en son peuple par cette affirmation ?

V 12-14 : A quoi Dieu l'invite-t-il ? Comment répondra-t-il ?

 

Comprenons

Le contexte

Jérémie resté à Jérusalem après la seconde attaque de Nebucadnetsar en 597 av JC, écrit officiellement aux exilés à Babylone. Sa lettre est transmise par les messagers du roi Sédécias resté à Jérusalem, envoyés vers le roi de Babylone.

Le texte

Contrairement à ce que devaient penser les exilés remplis de haine contre leur vainqueur, Jérémie leur conseille de prier pour eux (Voir Mt 5.44), de travailler à la paix de la ville où ils vivent  (29.7) et de contribuer au bonheur des habitants de Babylone. Ils doivent s’y multiplier et y prospérer, pour faire connaître à tous les bienfaits du Dieu qu’ils adorent. C‘est une attitude à l’encontre de tous les replis identitaires et des anathèmes lancés contre ceux qui ont le pouvoir. L’intercession dans la prière des croyants pour les incroyants qui les oppriment est une bénédiction pour eux tous et favorise un climat de paix dans lequel tous peuvent vivre et se développer harmonieusement. Au lieu d'être tendu par le regret du passé qu'on embellit toujours, ou par un espoir fallacieux d'un meilleur avenir très proche, les exilés sont invités à s'installer, à vivre pleinement leur présent, en ne craignant pas de procréer, pour transmettre les paroles bienveillantes de Dieu autour d'eux. N'est-ce pas une invitation à chacun de nous qui considérons notre vie sur terre comme un exil de la Terre Promise et du Royaume de Dieu ? Notre vie terrestre a pour but de contribuer au bonheur de tous en vivant et proclamant la parole d'espérance et de paix de notre Dieu.

Jérémie pouvait désespérer : resté prisonnier du roi Sédécias à Jérusalem et l’élite de son peuple étant exilée à Babylone avec le roi Jojachin, l’avenir entrevu était très sombre : Jérusalem serait bientôt prise et son temple détruit (en 586). Pourtant il écrit une lettre d’encouragement à ses frères exilés pour soutenir leur courage par des promesses divines de rétablissement. La parole de Dieu est appelée « bonne parole » ou bonne nouvelle (v 10) ! Dieu a un plan, un projet de paix, d’avenir rempli d’espérance pour son peuple accablé. Dieu veut effacer de leur esprit l’idée qu’Il veut leur malheur, ce que pense l’homme quand il est frappé par les conséquences de ses propres erreurs. Depuis Adam et Caïn, l’homme accuse Dieu du malheur qu’il a lui-même provoqué (Gn 3.12 ; 4.13).

Jérémie avertit les déportés  que leur exil durerait 70 ans (v 10). Par cette promesse concrète de retour à Jérusalem, Dieu rappelle que son désir le plus cher est de voir son peuple revenir à lui et être heureux en sa présence, puisque Israël associait alors la terre de Palestine et son temple à la présence de Dieu.

Les v 12 et 13 révèlent les conditions qui permettront aux exilés de voir les promesses s’accomplir : la connaissance de ces promesses, l’annonce du salut promis, pousseront les cœurs vers Dieu, leur inspireront la confiance et la foi nécessaires pour voir l’accomplissement des promesses et pour s’emparer du salut offert. Lorsqu’on reçoit un cadeau bien enveloppé, on peut le laisser sur la table sans l’ouvrir et alors ce cadeau ne sert à rien, on ne connaît même pas son contenu, c’est comme s’il n’existait pas. Mais on peut aussi être curieux et désireux de le découvrir, et ainsi tout mettre en œuvre pour l’ouvrir et en jouir pleinement. Il en est de même du salut : Dieu l’offre à chacun, mais seuls peuvent en tirer les bénéfices ceux qui cherchent de tout leur cœur (v 13) à le saisir et à l’expérimenter dans leur vie, c’est-à-dire à vivre dans la présence libératrice de Dieu chaque jour. Dieu peut ainsi révéler son plan merveilleux de vie à celui qui est attentif et curieux de le connaître.

En fixant la longueur de l’exil à Babylone à 70 ans, Dieu attire l’attention de son peuple sur les faux espoirs de retour rapide au pays, que lui donnaient certains « prophètes » autoproclamés ! Il faudra attendre la troisième génération parmi les exilés pour voir l’intervention libératrice de Dieu. Daniel, jeune exilé à la première déportation en 606 av JC, s’appuiera fermement sur cette prophétie pleine d’espérance et suppliera l’Éternel de la réaliser quand le temps sera écoulé (Da 9.2). Il en verra l’accomplissement sans pouvoir participer au retour à cause de son âge avancé. Au sein de l’épreuve, la parole divine de paix et d’espérance  est un puissant soutien. Savoir que Dieu ne forme pour ses enfants que des projets de bonheur (v 11) affermit l’espoir de les voir se réaliser et la confiance en un Dieu d’amour qui intervient en faveur de ceux qui le recherchent de tout leur cœur (v 13). 

V 14 : Au-delà de la réalisation historique de la prophétie de Jérémie par le retour des Juifs à Jérusalem en 538 sous la conduite de Zorobabel, nous pouvons penser à une seconde réalisation de la promesse par le retour des rescapés de la Shoah en 1948 dans leur « terre promise » de Palestine pour y fonder l’état d’Israël.

Mais cette promesse de rassemblement du peuple dispersé dans toutes les nations et de retour au pays d’origine prend une dimension eschatologique, et soutient l’espoir de tous les croyants de la voir s’accomplir au retour du Christ, dans l’établissement du Royaume. Ainsi Dieu révèle-t-il son plan de salut à travers des événements historiques qui sont les « types », les modèles prophétiques d’événements spirituels et cosmiques. S’il prend soin d’indiquer des durées ou des points de repère dans le temps, c’est parce qu’il sait que nous avons besoin de précision pour soutenir notre espérance et notre vigilance. De même les paroles de Jésus en Luc 12.54-56 : « …Vous savez discerner l’aspect de la terre et du ciel  (pour déterminer la météo) ; comment ne discernez-vous pas ce temps-ci (de la venue du royaume) ? » nous invitent à entrevoir dans les faits historiques ou les événements de notre vie la réalisation matérielle et spirituelle de ses prophéties.

Dieu invite ainsi à le rechercher de tout notre cœur, à le mettre en premier dans nos préoccupations et dans nos choix. Ce qui est peut-être obscur peut alors s’éclairer. Il donne le discernement pour saisir dans les détails de notre vie, et à la lumière de sa Parole, les indices révélateurs de son plan de vie pour nous. Au milieu des souffrances et des épreuves de notre vie, chaque réalisation de ses promesses est le gage des réalisations futures et stimule notre espérance en son retour.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  •   Comme Jérémie et les exilés nous pouvons peut-être ressentir de l’appréhension devant un avenir obscur, mais Dieu nous appelle à le chercher de tout notre cœur, parce que ses plans pour nous sont bons et pleins d’espérance. Il nous propose le bonheur dans une vie avec lui dès à présent, dans et malgré nos épreuves. Saurons-nous saisir ce cadeau, en le laissant entrer dans nos cœurs pour les transformer et leur permettre de refléter son amour auprès des autres ?
  • Quels signes du plan d’amour de Dieu pour moi, puis-je discerner dans ma vie  ? Sont-ils un stimulant pour chercher toujours mieux à vivre avec Dieu ?
  • Sur quelles promesses de Dieu puis-je m’appuyer pour faire confiance à mon Seigneur ?
  • La recherche du royaume de Dieu et de sa justice est-elle ma priorité ? (Mt 6.33). Par quoi suis-je troublé et inquiété lorsque j’envisage l’avenir ? Comment être libéré de ces soucis matériels ou affectifs ?
  • Comment éviter que l’espérance indestructible du retour du Christ et du «rétablissement de toutes choses » me rende insensible aux souffrances du monde présent, et stérilise tout effort personnel ou collectif pour améliorer sa situation et mon environnement selon les conseils de Jérémie (29.7).

 

Annexe : Hébreux 12.1-13 (Texte choisi par l’AET)

Lorsque l’on a les yeux fixés vers un but à atteindre, on ne peut pas se laisser distraire par autre chose, sinon on échoue. L’image de la course dans un stade est très forte car pour arriver au but, il ne faut pas s’encombrer de vêtements gênants ou de chaussures trop lourdes ni surtout ralentir quand on voit la ligne d’arrivée ; mais au contraire, il s’agit d’accélérer et de tendre toutes les fibres de notre être vers ce but. Nous avons à choisir : soit vivre sans but défini, satisfaire tous nos désirs humains qui nous paraissent parfois si légitimes, mais risquent de nous faire rater le but que nous avions un jour choisi de donner à notre vie, soit garder les yeux sur Jésus qui est là tout le long de la route, connaissant les obstacles et nous aidant à les franchir. Quand la lutte est âpre et le combat acharné, nous sommes assurés de son regard plein d’amour qui nous soutient et ranime notre foi et notre courage.

Par contre, si nous détachons nos regards de Christ, nous ne voyons que les pierres qui sont sur notre route, nos imperfections, ce que nous avons raté,  et nous nous décourageons. Pourtant, si parfois nos regards se sont détournés du but, restons sur la piste et reprenons la course en avant,  Dieu connaît nos cœurs et nous dit « ne perds pas courage » (12.5). Lui, Il veut que nous arrivions jusqu’au bout, car Il nous aime.

C’est pourquoi, comme un bon pédagogue, Dieu cherche à conduire ses enfants sur le chemin de la croissance dans la sanctification, en utilisant le châtiment (Segond), la correction (NBS), la discipline de Yaweh, la correction (= rectification de la direction), la pédagogie de nos pères (Chouraqui). Dans les deux premières versions on pourrait croire que Dieu se tient avec un bâton prêt à nous châtier, nous punir, si nous nous égarons. Mais Dieu éduque ses enfants, les reprenant parfois car Il ne veut pas qu’aucun s’égare ; lorsque des épreuves nous atteignent, celles-ci étant souvent les conséquences de nos choix irréfléchis, Dieu nous invite à les considérer comme des occasions de revenir dans la voie droite. Cette correction de trajectoire effectuée par Dieu est répétée neuf fois en sept versets (12.5-11), ce qui montre l’importance donnée à l’éducation de Dieu pour nous conduire dans la sanctification « sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (12.14).