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01/07/2022

Étude n°2  (Sens) des épreuves à venir 1 Pierre 4.12-19 (09 07 22)

Étude n°2  (Sens) des épreuves à venir 1 Pierre 4.12-19 (09 07 22)
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"Bien-aimés, ne soyez pas surpris de la fournaise qui sévit parmi vous pour vous éprouver, comme s'il vous arrivait quelque chose d'étrange ; au contraire, réjouissez-vous de participer aux souffrances de Christ, afin de vous réjouir aussi avec allégresse, lors de la révélation de sa gloire". 1 Pie 4.12-13

Observons 

Le contexte

- Où se situe ce passage dans l'épitre ? A quoi Pierre avait-il exhorté ses destinataires (4.1-2, 8) ? Dans quel but, v 11 ? 

Le texte

 Distinguez les trois parties autour de deux thèmes opposés  (le feu de l’épreuve : fournaise, souffrances, outrages, honte, et la joie en Christ : se réjouir, allégresse, gloire, heureux, Esprit de gloire, glorifier Dieu, juste sauvé (opposé à impie pécheur)

  • v 12-13 : être avec Christ dans la souffrance pour se réjouir avec lui dans la gloire
  • v 14-16 : souffrir pour sa foi, et non pour ses crimes, glorifie Dieu
  • v 17-18 : les épreuves constituent « le jugement » de la maison de Dieu

- Pou

Quelle est la Conclusion : v 19 ?

Comprenons

Le contexte

La première épître de Pierre s’adresse à des croyants éprouvés et persécutés (1.6 ; 2.19-20), pour les exhorter à marcher à l’exemple de Christ (2.21) dans la justice et la sainteté au milieu des souffrances qu’ils subissent injustement pour leur foi.

Pierre joue tout le long de sa lettre sur le contraste entre l’espérance et la joie du salut qui habitent le croyant, et les persécutions qu’il subit de la part des impies.

Notre passage se situe à la fin de la troisième partie de l’épître (2.11-4.19), où Pierre exhorte le chrétien à agir et souffrir comme Christ, pour qu’en toutes choses Dieu soit glorifié (4.11) dans l’attente du jour du jugement (4.5,7). Après un appel à la vigilance, à l’amour fraternel (4.7-10) et à l’exercice des dons de Dieu pour  Sa gloire, Pierre revient au problème des épreuves ou des souffrances du croyant.

Le texte

Les malheurs qui surviennent dans la vie du chrétien ne sont pas étranges pour plusieurs raisons :

  • ils servent à « éprouver » (v 12) la foi, à donner des preuves de foi, en même temps qu’à la fortifier et la purifier de tout ce qui n’est pas l’Evangile de Dieu (1.6-7), de tout ce sur quoi l’homme pouvait s’appuyer en dehors de Dieu (confort, argent, famille, santé, préjugés, mérites, etc.
  • ils font participer aux souffrances de Christ (v 13), c’est-à-dire que comme Christ a été persécuté, ses disciples le sont aussi (Jn 15.20). Christ ayant souffert, peut soutenir ses disciples dans leurs souffrances (Hb 2.18 ; 2 Co 1.4-5, 7), par son Esprit qui repose sur le croyant.
  • ils sont l’occasion de glorifier Dieu par une conduite sainte et une espérance inébranlable dans la gloire à venir (v 13b, 15-16, 19b).

Enfin, ils participent au « jugement » du peuple de Dieu. Attention ! Il n’est pas dit que les malheurs sont des punitions de Dieu pour les fautes commises par l’homme pécheur (Luc 13.1-5). Les souffrances ne sont pas des châtiments de Dieu, mais parfois des conséquences inéluctables de mauvais choix de vie, (à l’exemple de l’indigestion qui survient après une trop grande absorption de nourriture). Dieu ne veut pas la souffrance de l’homme, en « punition » de ses fautes (Ez 18.23). Mais s’il y a faute, Dieu laisse ses effets atteindre l’homme, comme moyens pédagogiques (Job 33.19 ; Dt 8.5), pour lui faire prendre conscience de l’état de son cœur et le ramener à Lui (Dt 8.2 ).

 Pierre ici veut signifier que les épreuves inopinées servent de « révélateurs » des enfants de Dieu, car un des sens du mot biblique « jugement » est « libération », « mise en lumière » (Jn 3.19-21). Dans l’épreuve, le croyant, par son attitude de paix intérieure, de bonté envers les autres, d’espérance et même de joie (v 13), va révéler ce qu’est un « fils de Dieu » habité par l’Esprit de Dieu. L’épreuve est l’occasion de révéler les choix spirituels et moraux du croyant qui se sait sauvé et justifié par Dieu (v 18). Par là même l’épreuve opère un tri parmi les vrais et faux croyants, une séparation des « fils de Dieu » de l’hypocrisie et de la confusion générale ambiante (Ap 18.4 : Sortez de Babylone, mon peuple !). « Car le Jour fera connaître l’œuvre de chacun, parce qu’elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera de quelle nature elle est » (1 Co 3.13-15 ; 1Pi 1.6-7).

Ce texte de Pierre est un de ceux sur lesquels nous appuyons notre conviction adventiste du « jugement préliminaire » au retour de Christ. Ce tri parmi ceux qui se disent chrétiens dans le monde permet de déterminer et de rassembler le peuple des croyants, qui entrera dans le Royaume céleste. Les épreuves subies par les croyants au nom de leur foi en Christ sont symbolisées et prophétisées dans le récit du jugement de Salomon (1 Rois 3.16-28), (véritable « type » du jugement préliminaire de la maison de Dieu) par l’épreuve de l’épée menaçant la vie du fils, qui permet à la vraie mère de se révéler. (Voir en annexe une étude de ce texte pour comprendre ce que nous entendons sous le vocable de « jugement de Dieu »).

Pierre distingue nettement les souffrances injustes du croyant persécuté parce qu’il obéit à la volonté de Dieu, le Créateur, des souffrances justifiées par des délits qui vont de l’indiscrétion au meurtre. S’ingérer dans les affaires des autres (= surveiller autrui, littéralement), peut s’entendre de toute démarche ou activité entreprise envers l’autre sans y avoir été appelé (1 The 4.11). Cela procède d’un zèle intempestif assimilé au prosélytisme (2 Ti 3.6) dont on accusait certains chrétiens dans le monde antique, sous prétexte qu’ils semaient le trouble et la division  dans les familles et le peuple (Ac 17.6-7). Il paraît bon à Pierre de rappeler que telle n’est pas la conduite attendue de ceux qui se réclament du nom de Christ, leur exemple en toutes choses. Le nom de « chrétien » leur fut attribué par les païens en injure haineuse contre Christ. Les chrétiens sont invités au contraire à le considérer comme un titre de gloire, et à en faire une occasion de témoigner de leur appartenance et de leur croyance dans leur Créateur et  Sauveur en suivant l’exemple et la volonté de Christ (v 19).

Ce verset 19 peut prêter à confusion : ce ne sont pas les souffrances qui sont voulues de Dieu (Ja 1.13 : le verbe grec « tenter » peut être aussi traduit par « éprouver » : Que personne ne dise, lorsqu’il est tenté : C’est Dieu qui me tente,…car Dieu ne tente lui-même personne). Les épreuves ou souffrances surviennent sur le croyant, parce qu’il agit selon la volonté de Dieu en accomplissant le bien dans un monde qui se complait dans la rébellion et la désobéissance à Dieu (17b). La conduite droite du croyant met en lumière la turpitude de l’incroyant et provoque ainsi son rejet, comme ce fut le cas pour Jésus. Il peut ainsi « se réjouir » dans la souffrance de ressembler à son Maître (Mt 5.11 ; Ac 5.41)

Une autre torsion du texte est actuellement de croire que du moment qu’on est persécuté, que l’on souffre beaucoup, c’est qu’on accomplit la volonté de Dieu : on ferait de la persécution la preuve de notre justice ! On risque alors de tomber dans la propre-justice, et l’illusion d’être saint et pur ! La souffrance devient un mérite dont on peut se prévaloir devant Dieu « J’ai beaucoup souffert, j’ai droit à la faveur de Dieu ! » Cette conception méritoire de la souffrance est totalement étrangère à Pierre et à toutes les Écritures.

En conclusion, dans la souffrance le chrétien est appelé à remettre sa vie au Créateur, et à faire le bien.  

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

  • Comment est-ce que je porte le nom de « chrétien » ? Avec gêne, avec discrétion pour ne pas choquer, avec fierté (Rm 1.16), avec orgueil et ostentation ? Quels exemples de ces attitudes puis-je retrouver dans ma vie et en témoigner ?

 

  • M’est-il arrivé de souffrir pour mes convictions et mes choix de chrétien ? Quelles ont été mes émotions, mes sentiments et mes réactions ?

 

  • Comment garder joie et espérance dans l’épreuve ? Quels passages bibliques, quelles promesses divines soutiennent ma foi à ce moment-là ? Lesquel(le)s choisirai-je pour « consoler » mon voisin, mon frère dans la foi, quand il est éprouvé ?

 

  • Dans l’épreuve, prions l’Esprit Saint de nous donner le discernement de notre part de responsabilité dans ce qui nous arrive, et la volonté de nous tourner vers Dieu pour recevoir de Lui pardon, consolation et persévérance dans la foi.

 

ANNEXE  

L’équipe de l’AET (A l’Écoute du Texte) de l’UFB ayant choisi pour ce sabbat de se pencher sur le texte de 2 Corinthiens 12.7-10, Nous présentons ici en complément  quelques réflexions au sujet du verset 9 de ce passage :

2 Corinthiens 12.9 : Ma grâce te suffit

Pour comprendre ce que dit Paul, on doit examiner le contexte :

Paul a dû défendre son ministère contre de faux apôtres qui l’avaient contesté et dénigré pour se mettre en valeur eux-mêmes. Paul a été obligé de « se glorifier » (v 1) c’est-à-dire de rappeler les révélations et bénédictions qu’il a reçues et qui justifient son ministère auprès des Corinthiens. Mais il « se glorifie » à contre cœur, car il sait bien que tout lui vient de Dieu, et que lui-même est faible et même infirme : il a une écharde dans la chair (v 7) pour le lui rappeler constamment. Toute la gloire de son ministère revient donc à Dieu seul !

 La réponse de Dieu à sa prière d’être délivré de son infirmité (dont on ne connaît pas la nature, mais qui semble être soit une maladie des yeux, soit un défaut d’élocution, 1 Cor 2.3-4 ; Gal 4.13-14) n’est pas l’exaucement qu’attendait Paul ! Dieu veut lui donner beaucoup plus. Dieu se donne à lui gratuitement, l’accepte tel qu’il est faible et infirme, et Dieu agit avec lui d’autant plus puissamment que Paul s’est reconnu impuissant et a abandonné toute velléité de se glorifier lui-même, de mettre son MOI, son Ego, en avant.

Paul ayant accepté que Christ habite en lui, reconnaît ses souffrances et ses difficultés comme des occasions de manifester l’action puissante de Dieu dans et par sa vie. Par sa faiblesse, il laisse toute la place au Seigneur de se manifester et d’être glorifié.

 

Nous avons dans la Bible plusieurs exemples de la même humilité. En voici parmi d’autres :

Moïse en s’avouant incapable de parler à Pharaon (Ex 4.10) va permettre à Dieu d’agir avec puissance pour délivrer son peuple. Ce sera l’œuvre de Dieu et non celle de Moïse !

Gédeon manifestera la puissance de Dieu en acceptant de partir au combat avec une force militaire très réduite (Juges 7.5-8). La victoire en reviendra à Dieu.

David refuse les armes de Saül et part au devant de Goliath, armé d’une fronde et de sa foi en Dieu (1 Sam 17.37) ! Jonathan de même attaque le poste des Philistins à lui tout seul, fortifié par l’assurance que rien n’est impossible à Dieu (1 Sam 14.6).

Esther, en acceptant d’affronter avec humilité son époux Assuérus, même au péril de sa vie, voit son  audace récompensée et sauve son peuple.

Marie se reconnaissant l’humble servante du Seigneur, fait l’expérience de sa grâce en devenant mère du Sauveur. Cette grâce lui a suffi pour affronter le regard condamnateur des autres et les risques de mort que sa situation de mère célibataire comportait (Mat 1 ; Luc 2).

Jean-Baptiste a accepté de s’effacer devant Jésus, lui permettant ainsi de commencer son ministère de grâce (Mat 3.11).

La dernière rencontre de Pierre et Jésus révèle tout l’amour et la grâce du Ressuscité pour son disciple repentant et humble devant lui. Son pardon (= sa grâce) vont faire de lui un apôtre audacieux pour annoncer la Bonne Nouvelle devant le sanhédrin juif (Jean 21 et Actes 4).

Par tous ces exemples, et ceux que nous pouvons constater dans nos expériences de vie, le Seigneur nous appelle à l’humilité, à l’ouverture à son Esprit et aux dons et bénédictions qu’il veut répandre en nous et à travers nous. Nous pouvons mettre notre totale confiance en Lui et nous le verrons accomplir de grandes choses car Il nous aime, et veut « faire tout concourir au bien de ceux qui l’aiment » (Rom 8.28).

Pour cela interrogeons-nous : qu’avons-nous à délaisser pour permettre à Dieu d’agir avec puissance en nous et par nous ?