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11/02/2022

Étude n°8 Jésus le médiateur de la nouvelle alliance Héb 8.1-13 (19 02 22)

Étude n°8 Jésus le médiateur de la nouvelle alliance Héb 8.1-13 (19 02 22)

« Maintenant Christ a obtenu un ministère d’autant supérieur (à celui des prêtres terrestres) qu’il est  médiateur d’une alliance meilleure, fondée sur de meilleures promesses. » Héb 8.6

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Le contexte

 L’auteur a montré dès le début de l’épitre le Fils assis à la droite de Dieu dans les cieux, après avoir fait la purification des péchés (1.3). Il a démontré que Christ est souverain sacrificateur, garant d’une alliance plus excellente (7.21-22). Dans la seconde partie de l’épitre qui débute avec le ch 8, il va montrer la supériorité de la nouvelle alliance dont Jésus est le grand sacrificateur.

Le texte

Relevez les répétitions et les oppositions pour déterminer une construction en parallèles. Qui est au centre de cette construction ?

Les nombreuses répétitions (sacrificateur ou ministre, ministère : 5 fois ; sanctuaire, tabernacle : 2 fois ; alliance : 7 fois), et ses oppositions (entre les choses terrestres et les réalités célestes, la première et la nouvelle alliance), s’ordonnent dans une structure en parallélisme concentrique, plaçant au centre le Christ médiateur :

a) v 1-2 : Christ sacrificateur du véritable tabernacle

b) v 3-5 : le sanctuaire terrestre, ombre et image des choses célestes

c) v 6 : Christ médiateur d’une alliance plus excellente

b’) v 7-9 : première alliance insuffisante remplacée par une meilleure alliance

a’) v 10-13 : Caractères de la nouvelle alliance.

Tout suggère le passage d’une économie terrestre et matérielle, à une économie céleste et spirituelle.

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Le rôle d’un sacrificateur était essentiellement de permettre le rétablissement de la relation rompue entre Dieu et l’homme à cause du péché. Pour cela, Dieu avait donné le sanctuaire terrestre, le culte lévitique et en particulier le jour des Expiations, comme des images rudimentaires d’autres réalités spirituelles meilleures qui avaient été montrées à Moïse, comme « modèle » à traduire concrètement dans le Tabernacle du désert (8.4-6).

L’auteur des Hébreux introduit l’idée que ce rituel n’était qu’un symbole, une image concrète, incapable de rétablir la relation véritable avec Dieu, de donner l’accès direct au “sanctuaire céleste, aux lieux saints »  c’est-à-dire à la présence de Dieu.

L’ancienne alliance cherchait, par les rites du sanctuaire terrestre, à faire comprendre au croyant pécheur l’œuvre de salut que seul Christ allait accomplir en sa faveur. Pour l’auteur de l’épitre, il devenait évident que Christ étant venu réaliser cette œuvre, le sanctuaire terrestre et ses rites devenaient inutiles et qu’il fallait en comprendre le sens spirituel.

Les choses terrestres sont à appréhender selon l’Esprit (2 Co 3.6) et l’alliance nouvelle se vit par l’Esprit de Dieu, comme Jésus l’annonçait à la Samaritaine (Jn 4.24) : les vrais adorateurs adoreront Dieu en esprit et en vérité. Notre perception de l’œuvre que Christ accomplit aujourd’hui dans la présence de Dieu passe par la compréhension spirituelle de l’œuvre du sacrificateur terrestre : Le sanctuaire terrestre, lieu de la présence de Dieu parmi les hommes, était le symbole de Christ, Emmanuel, Dieu avec nous, et devint le symbole du lieu spirituel de la présence de Dieu parmi les hommes, c’est-à-dire de l’Église (1 Co 3.16 ; 2 Co 6.16). Dans ce sanctuaire céleste ou spirituel (voir l’équivalence de ces adjectifs dans 1 Co 15.45-49), Christ agit par son Esprit (= chandelier à 7 branches) et par sa parole (=pains de proposition) pour inscrire sa loi dans les cœurs, et non plus extérieurement sur des tables de pierre (Hb 8.10), pour permettre la connaissance directe de Dieu grâce à l’effacement des péchés (v 11-12), comme le symbolisait le rite terrestre des Expiations. Seul, Jésus-Christ, « antitype » ou « modèle » du grand-sacrificateur terrestre, accomplit parfaitement cette œuvre d’intercesseur ou de médiateur comme représentant de l’humanité devant Dieu, offrant son sang versé pour le pardon des péchés (8.3b à rapprocher d’ Eph 5.2). Son œuvre actuelle consiste à s’interposer entre le croyant et l’Accusateur des frères, pour le réclamer comme son enfant, le déclarer juste ou pur, le sceller de son Esprit (Ap 7 ; 2 Cor 1.22 ; Eph 4.30) et le rassembler avec les autres frères en vue du jour de la rédemption (Ep 1.13-14).

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- L’assurance que Christ ressuscité officie pour moi comme grand-prêtre devant Dieu, change-t-elle quelque chose à ma vie quotidienne ? En quoi cela se manifeste-t-il concrètement ? 

- En quoi consiste l’intercession de Christ pour moi ? voir Jn 14.16 et 1c

6.26-27. Si Christ est Dieu, comment peut-il se prier lui-même ? Entre qui se place-t-il comme médiateur ? Pourquoi est-il le seul à pouvoir le faire ?

- Quelles promesses pour ma vie quotidienne cette étude m’a-t-elle révélées ? Qu’en ferai-je cette semaine, dans ma relation avec Dieu et avec les autres ?

 

Annexe : Un coup d’œil sur le Jour des Expiations

Lév 16 : Le Jour des Expiations, Symboles de l’expiation   

Observons 

  1. Contexte

    Le chapitre, au centre du livre, décrit la cérémonie du Jour des expiations, à l’automne, à la fin de l’année religieuse.

    Le v.1 rappelle la faute des fils d’Aaron (ch. 10) qui est la cause de l’institution de ce jour. 

  1. Composition du texte

    Trois parties :

A) Introduction : Préparatifs de la cérémonie (v. 1-5) : sainteté de la présence de Dieu dans le sanctuaire et nécessité pour l’homme pécheur de protection par le sang d’animaux, et de purification par l’eau.

 B) Partie centrale : La cérémonie (v. 6-28) : un chiasme met en valeur les actes sacerdotaux

a) v. 6-12 actes devant la tente (changements de vêtements et sacrifices)

b) v. 13-17 actes au-delà du voile (aspersion du sang)

a’) v. 18-28 actes à l’extérieur du sanctuaire (renvoi du bouc émissaire ; changement de vêtements.

Le verbe « faire l’expiation » (kiper), répété 3 fois dans la partie a) du chiasme, 3 fois dans la partie b), et 4 fois dans la partie a’), porte donc tout le sens de cette partie.

A’) Epilogue : reprise des directives essentielles (v. 29-34) :

date (v. 29), fréquence (une fois par an, v. 34), durée perpétuelle (v. 29,31,34),

état d’esprit d’humilité et de repos (v. 29,31),

cause : l’état de péché (v. 30,34),

but : la purification du péché (v. 30),

acteur : le grand sacrificateur seul (v. 32),

objets :  sanctuaire, tente, autel (v. 33),

bénéficiaires : sacrificateurs et peuple (v. 33). 

  1. Lieux

remarquables par la répétition : « devant l’Éternel » (v. 7,12,18), « au-delà du voile » (v. 12,15) « devant » et « sur le propitiatoire » (v. 14,15), « dans le sanctuaire » ou « la tente » (v.17,23,24), « dans le désert » (v. 10,21,22), « dans » ou « hors du camp » (v. 26-28).

  1. Animaux

un taureau en faveur du sacrificateur et de sa famille (v. 6,14), un bélier offert en holocauste en faveur des sacrificateurs et du peuple (v. 3,5, 24-25), deux boucs séparés par le sort, l’un sacrifié pour l’Eternel en faveur du peuple, l’autre laissé en vie et chassé pour Azazel, chargé du péché du peuple (v. 7-10,15,20-22),

  1. Tenue et actes du sacrificateur

- En dehors du Tabernacle :

tenue spéciale de lin pur pour entrer dans le sanctuaire (v. 4,23),

purifications par l’eau de son corps et de celui des officiants annexes (v. 4,24,26,28),

tirage au sort des boucs (v. 7-10),

sacrifice du taureau, d’un bouc, puis du bélier (v. 6, 11,9,15,24),

expiation et purification de l’autel (v.18-19),

imposition des mains et renvoi du bouc dans le désert (v. 21-22),

élimination des restes des animaux (v 26-27).

- A l’intérieur du Tabernacle :

parfum brûlé devant le propitiatoire (v. 12-13),

7 aspersions du propitiatoire, à l’orient, avec le sang du taureau, puis celui du bouc

sacrifié.

  1. Cause et but de cette cérémonie

sainteté de Dieu incompatible avec le péché de l’homme,

besoin d’une expiation, = absolution, effacement du péché, pour que l’homme vive (v. 2,16-17).

Comprenons

  1. Vocabulaire :

« sanctuaire » (qodesh) = le Lieu Très-Saint, au-delà du voile (v. 2, 16-17) et 

« tente d’assignation ou tente de la rencontre » = soit l’ensemble du bâtiment, soit seulement le Lieu Saint (v. 7, 16-17, 20).

« faire l’expiation » (kiper), 16 fois dans le chapitre, sans compter l’utilisation de sa racine pour désigner le propitiatoire, ou couvercle de l’arche (7 fois), a deux sens en hébreu : couvrir dans le sens de « protéger » (pas le sens de cacher), et « éliminer ». Ce verbe n’a pas le sens de pardonner (salach que l’on trouve en 5.18). Le pardon est obtenu grâce à un sacrifice bi-quotidien, qui réclame une confession et une imposition des mains.

Ici, le sacrifice pour faire l’expiation se fait sans confession et sans imposition des mains. Il symbolise les deux actes de Dieu dans le processus de salut de l’homme, la protection du croyant pécheur face à la sainteté de Dieu, et l’élimination du mal.

Le « sacrifice pour le péché »  (v. 3), ou « sacrifice expiatoire », = tout ce qui répare ce qui est sorti du droit chemin. Ce sacrifice rappelle à l’homme sa condition, sa nature, son état de pécheur. C’est un sacrifice collectif et non individuel, en faveur de la famille sacerdotale avec le taureau, et du peuple  avec le bouc pour l’Eternel.

Le péché est une notion trop abstraite pour l’hébreu, qui le désigne toujours par son expression concrète, les « transgressions » ou par sa conséquence, la « souillure », « l’impureté ».

L’ « holocauste » (v. 3) = sacrifice entièrement consumé sur l’autel, en signe de consécration totale.

« L’autel » (v. 12) = soit l’autel des parfums du Lieu-Saint, puisqu’il est question de parfums portés au-delà du voile d’entrée du Lieu-Très Saint, soit l’autel des sacrifices, puisqu’il est précisé, comme aux v. 7 et 18, qu’il se trouve « devant l’Éternel », donc devant la tente de la rencontre, ou sanctuaire.

« Azazel »(v. 8) n’est mentionné que dans ce texte. Placé en parallèle avec l’Eternel, il ne peut désigner qu’un personnage destinataire du second bouc. Les Esséniens orthographiaient ce nom « Azzael » dont le sens est « Qui abandonne Dieu ». En hébreu, az = puissant, azl = s’en aller. On aurait ici l’idée d’un « puissant qui s’en va, loin de Dieu » (?).

  1. Construction

Elle met en valeur les actes « d’expiation » ou d’élimination de l’impureté accumulée dans le sanctuaire, siège de la présence sainte de Dieu, par le sang des sacrifices quotidiens pour le pardon, et les actes de purification de tout ce qui touche à l’homme, hors du sanctuaire lui-même.

Les règles du récit biblique n’ont pas les mêmes exigences de chronologie que le récit occidental. Le déroulement de la cérémonie n’est pas rapporté dans l’ordre que demande notre logique. Les faits importants sont simplement mis en relief par le procédé de la « répétition » (sacrifices, entrée au-delà du voile, place du sacrificateur devant le propitiatoire, aspersion, sortie du sanctuaire, ablutions, renvoi du bouc dans le désert). Ces répétitions ne donnent pas une chronologie certaine des actes mentionnés : le sacrificateur porte-t-il au-delà du voile, en une seule fois, en 2 ou 3 fois, le parfum, le sang du taureau, le sang du bouc ? Le texte ne permet pas de le déterminer, et il ne faut pas se hâter de faire des transferts symboliques précis avec la ou les entrées de Jésus dans le sanctuaire céleste (Héb 9).

  1. Signification

Ce chapitre, au centre du livre, comme pivot de toutes les lois cultuelles, alerte notre attention sur l’importance de sa signification. Il nous est impossible ici d’entrer dans l’explication de tous les détails. Voici un essai pour dégager l’essentiel de l’enseignement divin dans cette cérémonie.

Après la mort des deux fils d’Aaron, le peuple n’ose plus s’approcher du Dieu Saint, à cause de son état de péché. Dieu révèle ce qu’il a prévu pour permettre la rencontre de sa sainteté avec le peuple pécheur. Il ne s’agit pas de pardon individuel mais d’acceptation collective :

- le sacrificateur, représentant toute l’assemblée, sacrificateurs et peuple, se présente devant la sainteté de Dieu, entouré des prières d’intercession que l’assemblée adresse pour lui à Dieu. Il symbolise aussi la médiation de Jésus pour son peuple, depuis son retour au Père.

- Le sang pur (symbole de la vie et de la mort de Christ) du bouc pour l’Éternel, aspergé sur le propitiatoire (couvercle de l’arche), protège le peuple représenté par le sacrificateur, de la mort que sa nature de péché encourt face à la sainteté de Dieu. Il peut ainsi se tenir debout devant Dieu qui le considère comme « juste ».

- Par le sang de ce bouc, Dieu veut aussi éliminer le mal, qui avait été porté symboliquement par le sang des sacrifices quotidiens sur les cornes de l’autel des parfums, et qui a souillé tout ce que l’homme a touché. Le sacrificateur en asperge tous les objets du sanctuaire, pour le purifier

- L’aspersion du sang du premier bouc dans le sanctuaire effectue le premier acte de l’expiation, la protection du pécheur, mais aussi la purification , l’élimination de la souillure des objets du sanctuaire..

- . La responsabilité du mal revient enfin à son auteur d’origine, symbolisé par le bouc pour Azazel envoyé au désert. L’imposition des mains et le renvoi du second bouc effectuent le second acte de l’expiation, l’élimination définitive du mal.  

L’expiation-protection du pécheur ne se fait que dans le Lieu-Très Saint, lieu de la présence sainte de Dieu, où le sacrificateur ne pénètre que ce jour-là. La purification ou « élimination du mal »n’est nécessaire que pour ce qui touche à l’homme pécheur, dans le Lieu-Saint sur les cornes de l’autel des parfums, dans le parvis sur l’autel des sacrifices, les vêtements et le corps du sacrificateur.

La « purification » par l’eau (déluge, ablutions rituelles, changements de vêtements v 24, symboles du baptême), par le sang (jour des expiations), par le feu (Sodome, fin des temps, 2Pi 3.10,12, effusion de l’Esprit), est un état transitoire qui fait passer l’homme de l’état de péché à celui de justice ou sainteté, dans laquelle il progressera par la sanctification, qui est la mise à part pour le service exclusif de Dieu dans une vie purifiée.

- L’holocauste de la fin de cérémonie signifie que le peuple et les sacrificateurs, acceptés en la présence de Dieu, et délivrés du péché, peuvent enfin se donner totalement à leur Seigneur. 

Par ce jour des expiations, Dieu lève un coin du voile sur le problème du mal et sur sa résolution. Le peuple d’Israël perçoit un peu du grand conflit entre Dieu et l’Adversaire, Azazel. Dieu dit au peuple pécheur, à l’Eglise, qui désire avoir une relation avec lui : « Parce ce que je t’aime et ai donné ma vie pour toi (sacrifices du taureau et du bouc), je te protège, par le don de la vie de Christ (incarné et mort sur la croix)  de la condamnation à mort que ton état de péché encourt, si tu veux bien reconnaître cet état devant moi (humilité et prière d’intercession mutuelle), et placer ta confiance dans l’acte d’amour de Christ en ta faveur. Je te promets que tu seras délivré définitivement du mal, à la fin des temps, lorsque l’initiateur du mal sera enfin reconnu publiquement responsable et mourra. La disparition du mal te permettra de vivre éternellement dans ma sainte présence, et dans la consécration parfaite à mon service ».

Tel est le message d’espérance de ce jour des Expiations, qui met en lumière l’amour (protection) et la justice (élimination du mal) de Dieu, lors de ce qu’on appelle le Jugement dernier , ou « Libération définitive ».

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Comment l’Eglise m’aide-t-elle concrètement à prendre conscience de mon état de pécheur devant la sainteté de Dieu, et du pardon libérateur acquis par la mort de Christ pour moi ? Comment nos liturgies le transmettent-elles ? Comment la vie de la communauté et ma propre vie en témoignent-elles ? 

- Comment cette promesse de purification totale est-elle un encouragement à me placer sous la protection de Dieu et à vivre dès maintenant pardonné et purifié par lui ? 

- Qu’est-ce que ce chapitre me fait comprendre sur le ministère actuel de Christ pour son Église et pour moi ? Comment cela transforme-t-il notre relation à Dieu et aux autres ?

 

 

 

08:00 Publié dans Hébreux | Lien permanent | Commentaires (0)

04/02/2022

Étude n°7 Jésus l’ancre de l’âme, Hébreux 6.9-13, 17-20 (12 02 22)

Étude n°7 Jésus l’ancre de l’âme, Hébreux 6.9-13, 17-20 (12 02 22)

« Cette espérance nous l’avons comme un ancre solide et ferme pour notre âme ; elle pénètre au-delà du voile là où Jésus est entré pour nous comme un précurseur » Héb 6.19

Observonsancre de la foi.jpg

Le contexte :

Qu’a reproché l’auteur à ses lecteurs ? (5.11-12)

Qu’a-t-il recommandé ? (6.1)

De quel danger les a-t-il prévenus ? (6.4-8)

Le texte v 9-12

  • Comment l’auteur s’adresse-t-il à ses lecteurs ?v 9
  • De quoi est-il persuadé à leur sujet ? v 9
  • Sur quoi fonde-t-il sa conviction ? v 10
  • De quelle nonchalance ou paresse s’agit-il ici ?
  • A qui fait-il allusion comme modèles à suivre ? v 12 (voir ch 11)

V 13-16 : Exemple d’Abraham : pourquoi a-t-il fait confiance à Dieu et a-t-il été patient ?

V 17-20

  • V 17 : Que fit Dieu pour confirmer sa promesse ? Qu’est-ce que cela ajoutait à ses paroles ?
  • V 18 : Dans quel but ? A quoi sommes-nous encouragés ? Quel est notre refuge dans l’épreuve ?
  • V 19 : A quoi est comparée notre espérance ? Développez cette métaphore : que représente l’ancre pour un bateau et pour la foi ?
  • Qui pénètre au-delà du voile ? Qu’est ce voile ?
  • V 20 : A quoi est accrochée l’ancre de notre espérance ? Que signifie que Jésus est notre grand sacrificateur ? (5.9-10)

Comprenons

Le contexte

Les destinataires de cet écrit (traité, discours, lettre ?) étaient sans doute des judéo-chrétiens de Palestine ou du monde méditerranéen, ce qui justifie l’adresse aux Hébreux. Ils connaissaient les rites du temple de Jérusalem, mais leur persévérance chrétienne s’affaiblissait devant le retard du retour de Christ. Ils avaient perdu leur premier amour (Ap 2.4) et ils étaient tentés de retourner aux pratiques juives, oubliant d’affermir leur foi en Christ en se nourrissant de la Parole. L’auteur leur reproche leur foi infantile restée au stade élémentaire de la connaissance de Dieu et leur incapacité à discerner le bien et le mal (5.12-14). Il a l’intention de les pousser à se perfectionner (6.1-3), sans reprendre les fondements de la foi qu’il espère connus de ses destinataires. Toutefois c’est avec une grande sévérité qu’il les avertit du danger de s’endurcir aux appels de Dieu et aux enseignements spirituels de la Parole (6.4-8). Le refus de changer de conduite équivaudrait à crucifier de nouveau le Fils de Dieu (v 6) et les entrainerait à leur perte éternelle (voir Héb 10.29).

Le texte

V 9-13 : Pour atténuer ces propos sévères, pour la première et unique fois dans son écrit, l’auteur s’adresse à ses lecteurs comme à des « bien-aimés ». Il veut ainsi leur manifester tout l’amour fraternel qu’il leur porte, son désir de leur révéler des « choses » ou paroles (c’est le même mot en hébreu, même si cet écrit est en grec) favorables à leur salut, et son assurance qu’ils sont tous en bonnes dispositions pour les recevoir (v 9). L’auteur fonde sa conviction sur la serviabilité et l’amour envers les frères dont ils ont fait preuve, et que le Seigneur saura récompenser par d’autres bénédictions (Mat 10.40-42). Il ne dit pas que ces qualités sont des mérites que Dieu considèrera, mais sont des preuves de leur foi et des bénédictions qu’ils ont reçues et recevront encore de la part de Dieu. L’auteur invite ces croyants à rester fidèles jusqu’à la fin (leur mort ou le retour de Jésus) dans une foi active et pleine d’espérance dans la réalisation des promesses divines. La nonchalance ou la paresse qu’il refuse ne sont pas du domaine de l’action, c’est plutôt celles de leur état d’esprit lent à comprendre (5.11) et de la tiédeur de leur foi et de leur espérance. On pense ici aux reproches adressés à l’Église de Laodicée (Ap 3.15).

Les  Hébreux sont invités à imiter (v 12) tous les héros de la foi (dont il sera question au ch 11).

V 13-16 : Comme Abraham, tous ces héros se sont appuyés sur les promesses que Dieu avait confirmées par un serment solennel (Gen 22.15) : pour les hommes jurer par quelqu’un de cher ou de supérieur à soi, c’est certifier la vérité et l’inviolabilité de son serment.

 V 17-20 : Dieu entre dans cette façon humaine de prêter serment, en jurant par lui-même, puisqu’il n’y a personne de plus grand que lui, il engage son honneur et certifie la réalisation de la promesse. Les héros de la foi se sont appuyés sur ces deux facteurs, promesse et serment de Dieu (v 18), pour attendre avec patience et espérance la réalisation lointaine du salut en Jésus-Christ. Comme eux, les Hébreux – et nous-mêmes – sont invités à être sûrs de la promesse divine du salut offert par Jésus et à trouver réconfort et refuge en Lui pendant les périodes de difficultés.

V 19 : L’auteur utilise une belle métaphore pour expliquer le rôle de l’espérance dans la vie du fidèle : comme l’ancre d’un bateau lui permet en s’accrochant au fond de la mer de rester fixe au milieu des flots agités, l’espérance du chrétien pénétrant dans les profondeurs spirituelles de la révélation de la  Parole divine, derrière le voile de notre condition humaine pécheresse, lui permet de comprendre l’œuvre qu’accomplit en sa faveur le Christ depuis qu’il officie comme grand prêtre auprès de Dieu. Pour la troisième fois dans son écrit, l’auteur parle de Jésus comme d’un « sacrificateur selon l’ordre de Melchisedek » (5.6 et 10), pour le différencier des sacrificateurs humains qui recevaient leur fonction par hérédité et consécration humaines. Melchisedek,  rencontré par Abraham après sa victoire sur les agresseurs de Sodome (Gen 14.18) n’avait pas de généalogie à laquelle le raccrocher, et officiait comme sacrificateur du Très-Haut, tout en étant « roi de Justice et de Paix », préfigurant ainsi la personne même de Jésus !

Quel était le rôle du grand sacrificateur le jour où il pénétrait dans le Lieu Très Saint,  derrière le voile du temple qui cachait l’arche de l’Alliance contenant la Loi de Dieu aux yeux des prêtres officiant dans le lieu Saint ? (Voir  Lévitique 16, qui concerne le Jour des Expiations).

Au jour des expiations le grand prêtre répandait sur le couvercle de l’Arche le sang pur d’un bélier sacrifié sans imposition des mains, pour « effacer » (= expier) virtuellement les fautes commises contre la Loi divine par le peuple pendant l’année écoulée. Ce rite préfigurait et révélait par des gestes concrets, l’action de pardon qu’accomplit Jésus depuis son ascension auprès du Père. Dans ces lieux invisibles car spirituels, en présentant son sacrifice sur la croix pour le salut des hommes, Jésus s’oppose aux accusations de Satan contre le pécheur, Christ avocat détail 2 transept nord Paris.jpgenlève ses habits sales et le revêt de sa justice (Voir Zacharie 3.1-5). Le croyant peut être assuré ainsi de son pardon et espérer fermement que la promesse de retrouver Christ dans le Royaume, au-delà du voile de sa condition présente, se réalisera pleinement. Cette espérance solide lui permet de vivre et de patienter, sans être « balloté à tout vent de doctrine » ou de vicissitudes (Eph 4.14).  

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Où en sommes-nous dans notre croissance spirituelle : des nourrissons au lait maternel ? des adolescents instables, capricieux et contestataires ? des adultes solidement nourris de la Parole ?
  • Par quels services montrons-nous notre amour pour Dieu et les autres ?
  • Quelle est véritablement l’espérance qui nous soutient dans l’épreuve ?
  • Sur quoi s’appuie-t-elle ? A quoi nous raccrochons-nous pour ne pas être emportés à tout vent ?
  • Sommes-nous assurés d’être pardonnés par Jésus ? comment manifester cette assurance ?

 

08:00 Publié dans Hébreux | Lien permanent | Commentaires (0)