26/03/2021
Etude n°1 Projet initial de Dieu Actes 17.24-28 (03 04 21)
Étude n°1 Projet initial de Dieu Actes 17.24-28 (03 04 21)
Ce texte veut introduire un trimestre d'études sur l'Alliance de Dieu avec les hommes. Apparemment ce lien n'est pas évident. Nous vous invitons donc à voir le long extrait de l'étude du chapitre 1 de la Genèse que nous plaçons à la suite de cette page. Puis après avoir examiné Actes 17, nous chercherons à trouver les fondements de l'alliance de Dieu avec l'humanité, dans la présentation de l’Éternel que Paul fait aux Athéniens.
« Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, pour qu’il domine sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, le bétail et sur toute la terre et les reptiles qui rampent à la surface de la terre. Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, homme et femme il les créa. » Gen 1.26-27 (Illustrations de Zabou)
Observons
- Où se situe cet extrait du discours de Paul ? A qui est-il adressé ? Que veut-il révéler ? v 24
- Comment Dieu est-il présenté v 24-25 (voir Gen 1.26-27)? Quel rapport a-t-il avec les hommes ?
- V 26-27 : Quelle autorité Dieu exerce-t-il sur les hommes ? Au nom de quoi (v 28a) et dans quelle intention (27a)?
- Quel contraste avec les dieux païens Paul fait-il avec cette affirmation (27b)
Comprenons
Parallèlement à la philosophie, les Grecs du peuple restaient très superstitieux et avaient multiplié les dieux de l’Olympe. Chaque élément de la nature était divinisé et il ne fallait pas oublier d’honorer ces idoles pour éviter leur vengeance. C’est ce qui a le plus indigné Paul, comme bon Juif fidèle au second commandement de la loi divine (Exode 20. 3-6). Il a su vaincre son indignation devant l’idolâtrie ; en partant de ses constats (par scrupule d’oublier une divinité, les Grecs avaient établi un autel à un « dieu inconnu » !) Paul a essayé d’amener ses auditeurs polythéistes à la conception d’une divinité unique beaucoup plus grande et puissante, le Dieu Créateur du ciel et de la terre (v 24), donc à l’origine de toute vie et bien au-dessus de l’homme. Il pourrait se passer du service et des temples humains (v 24-25) puisqu’il a toute autorité sur les nations, leur histoire et leurs lieux d’habitation (v26). Pourtant, à l’inverse des dieux païens, il n’est pas loin de chaque homme avec qui il désire avoir une relation personnelle, il ne l’impose pas et laisse l’homme libre de la rechercher ou pas (v 27b) et de reconnaître qu’en Lui il trouve la Vie (v28a).
Paul renseigne les Athéniens sur l’œuvre principale de Dieu : l’humanité. Il en est l’origine, le gouverneur, le pourvoyeur et le but (v 26-27). Dieu a une personnalité comme l’homme avec qui il cherche le contact et qu’il appelle à se tourner vers Lui. S’abaisser devant des images matérielles, c’est abaisser Dieu et se dégrader soi-même. Le paganisme est considéré comme le fruit de l’ignorance que Dieu pardonne, mais qui ne doit pas durer maintenant que Dieu offre le salut à tous, grâce à la mort et la résurrection de Jésus qui jugera tout le monde. Les hommes deviennent responsables devant Lui de ce qu’ils ont fait de leur vie. C’est ce que le Ressuscité révèlera avec justice (v 31). Les moqueries interrompirent le discours de Paul, car pour les philosophes, l’idée du retour d’un mort à la vie était impensable et celle d’un jugement encore plus absurde.
Il est remarquable que l’échec de Paul à Athènes ait eu pour cause l’annonce de la responsabilité humaine devant un Dieu incarné, mort, ressuscité, et juge. Il est tellement facile de philosopher à perdre haleine, parce que cela ne demande aucune conversion de vie, et n’engage pas l’être tout entier. Mais devoir répondre de sa vie devant un Dieu capable de ressusciter un mort, c’est autre chose !
Quels fondements de l'Alliance de Dieu avec l'homme pouvons-nous discerner dans ce texte ? Une alliance crée un lien entre les deux alliés : entre un supérieur et un moins puissant, c'est un lien de soumission et d'obéissance ; entre deux égaux, c'est un lien d'amour, d'assistance et d'échanges mutuels. En quoi la présentation de Dieu faite par Paul répond-elle à ces fondements ?
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quel Dieu présentons-nous dans notre témoignage auprès de nos contemporains ? Tenons-nous compte de leur façon de penser et de concevoir la divinité pour les amener à un autre point de vue sur Dieu ?
- Notre témoignage cherche-t-il à convaincre les autres de la vérité de nos croyances, ou de l’action d’amour de Dieu envers tous les hommes ?
- Comment l’échec relatif de Paul à Athènes peut-il nous faire comprendre nos propres échecs d’évangélisation Dans le monde contemporain, surtout en France ?
- Qu’est-ce qui fait obstacle aux conversions aujourd’hui ?
- Ma vie montre-t-elle que je recherche la compagnie de Dieu, que je désire sa présence tout proche de moi, et qu'il est mon allié privilégié ?
Au commencement, Dieu...(Genèse 1)
Introduction
Pour étudier ce texte poétique, nous avons privilégié une étude globale pour faire ressortir l’enseignement spirituel (= concernant la relation avec Dieu) qu’il contient.
Ce premier récit de la Création est une véritable œuvre d’art, construit très harmonieusement. Il a une portée avant tout pédagogique. En aucun cas il ne se veut scientifique, expliquant le « comment » des choses. Il est, en effet, organisé pour faire saisir le « pourquoi » des choses que l’homme peut voir dans son environnement.
Observons
Remarquez comment le texte est construit :
Un premier verset qui est un résumé de ce qui est détaillé ensuite, selon la coutume des récits bibliques, un dernier verset (2.4a) que l’on peut considérer soit comme la conclusion du premier récit de la Création, soit comme l’introduction du second récit.
Entre ces deux versets, le texte se découpe selon les jours de la semaine rythmés par les refrains : Il y eut un soir et un matin... et les répétitions : Dieu dit = 10 fois, Dieu appela = 5 fois, Il en fut ainsi = 5 fois, créer, Dieu vit que cela était (très) bon = 7 fois ; Dieu bénit = 3 fois, si l’on joint les versets 2. 1-3 au chapitre 1.
On constate en outre que les trois premiers jours sont consacrés aux espaces habitables, les trois jours suivants, à leurs habitants. Dans l’énumération suivante, il est intéressant de remarquer qu’à chaque espace correspond une catégorie d’habitants : les points 1 et 4, 2 et 5, 3 et 6, se correspondent :
Espaces habitables :
1- Lumière (séparation d’avec les ténèbres)
2- Ciel (séparation des eaux d’en-haut = air, des eaux d’en-bas = mer)
3- Terres sèches (séparation d’avec les eaux marines) et végétation
Habitants :
4- Points lumineux (soleil, lune astres)
5- Oiseaux et créatures aquatiques
6- Monde animal (bétail, reptiles, animaux sauvages, et les humains)
Comprenons
Par le récit de la Création, tel que Moïse en a reçu la révélation, Dieu a voulu rétablir la vérité sur Lui, sur l’homme, sur l’univers. Il a voulu montrer que la Création ne pouvait être l’oeuvre que de quelqu’un d’intelligent, de sage, qui savait ce qu’il entreprenait, et avait un but précis : l’épanouissement de la vie et de l’homme sur la terre.
Nous allons voir comment ce message est transmis dans le texte de Genèse 1 :
- Enseignements sur Dieu
a) Les répétitions du verbe « dire » insistent sur la Parole et ses effets. Pour Dieu, parler est une véritable action qui permet la venue à l’existence de toute chose. Voir les deux textes complémentaires de Ps 33.9 et Jn 1.1-3.
L’homme n’a pas cette capacité de créer la matière et la vie rien que par la parole. Si la parole humaine a beaucoup de puissance bénéfique ou maléfique : compliment qui fait plaisir, encouragement qui redonne le moral, ou injure qui blesse, discours qui trompe et donne de faux espoirs, etc. elle n’a d’effets que sur l’esprit des gens, mais par sur la matière, car l’homme ne peut pas créer, il peut seulement transformer la matière en la manipulant.
Dieu se montre ainsi bien supérieur à l’homme !
Les mots « créer » et « Dieu vit que cela était (très) bon » se retrouvent 7 fois. C’est sur ce chiffre qu’est fondée la semaine donnée à l’homme comme repère de temps. Dieu veut signifier par là que ce qu’il a conçu, puis créé, était parfait, et correspondait à ses intentions de bonheur pour l’homme sur la terre. Ce chiffre est un peu comme la marque de qualité que Dieu appose sur son œuvre.
Premier enseignement du récit : Dieu crée tout parfaitement par sa Parole
b) Un problème chronologique et logique, selon notre expérience des phénomènes de photosynthèse, est posé par l’ordre des créations : la lumière et la végétation apparaissent le 1er et le 3ème jour, avant les astres (4ème jour) qui indiquent les saisons, les jours et les nuits.
Mais le texte n’est pas un rapport scientifique, il veut apprendre quelque chose sur Dieu : Il est la lumière nécessaire à toute vie (Jn 1.4)
Le verset 2 commence le récit par un tableau de ce qui existait au moment où Dieu organisa la terre pour la vie de l’homme. Ce verset permet de penser qu’il y eut un laps de temps indéterminé entre la création de la matière et son organisation pour la vie.
Le texte indique aussi qu’il y avait des ténèbres. D’où venaient-elles ? C’est comme si l’auteur voulait nous dire qu’elles ne venaient pas de Dieu (comme le mot « ténèbres » employé par Jean dans son prologue de l’Evangile le laisse entendre), mais que l’Esprit de Dieu les maîtrisait. C’est un indice précieux de l’existence du Mal antérieure à la création de notre monde, qu’on peut rapprocher des textes d’Esaïe 14.12-15, Ezéchiel 28.14-19, et Apocalypse 12.7-9, pour tenter de comprendre la rébellion de Satan contre Dieu.
Que la lumière soit ! (v 3): en opposition aux ténèbres, le texte révèle que là où Dieu se manifeste, jaillit la lumière. Si on veut travailler dans un endroit, il faut de la lumière, pour distinguer les objets. La lumière donne la possibilité de prendre conscience des choses. Ainsi nous pouvons comprendre comment sur les plans psychologique et spirituel, Dieu dans sa Parole est lumière pour nous : Il nous permet de prendre conscience de notre état devant Lui, et nous révèle les moyens de rester en communication avec Lui. Le récit ne donne là aucun renseignement scientifique, mais il se place au niveau spirituel.
Avec la lumière apparaît la notion de temps, rythmé sur l’alternance du jour et de la nuit. Dieu étant lui-même hors du temps, éternel (comme l’exprime 2 Pie 3.8 : devant le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour), fait ce cadeau du temps à l’homme. Seul de ses créatures à percevoir et mesurer le temps, l’homme pourra compter ses jours et en rendre grâce au Seigneur (Ps 90.12). De plus le rythme de la semaine de sept jours que Dieu adopte pour ce récit de la Création (Rien ne l’empêchait de créer en un seul jour, en un clin d’œil !) indique à l’homme un rythme biologique parfait pour son équilibre physique (Ceux qui ont voulu changer ce rythme, les révolutionnaires français, ont subi des échecs cuisants, les hommes s’épuisant très vite sous un autre régime), et son équilibre psychique et spirituel, le septième jour étant consacré comme on le voit au ch 2, après six jours d’activité pour sa propre vie, à l’adoration, la louange et la communion de l’homme avec son Créateur en harmonie avec la création entière.
c) Le processus de création suivi par Dieu est celui d’une œuvre d’art : il y a d’abord création du cadre avec les éléments essentiels à la vie : lumière, air, eau, terre, végétation. L’air est indiqué dans la Bible comme « l’étendue ». Les Anciens considéraient que cette étendue, ou atmosphère, était la frontière entre les eaux qui sont au-dessus et les eaux qui sont au-dessous, c’est-à-dire celles de la terre. Ils expliquaient ainsi la présence de l’eau de pluie, de la brume et des nuages dans l’atmosphère : c’étaient les eaux du dessus qui passaient par des trous dans l’étendue ! Il n’y a rien de scientifique dans cette manière d’exprimer une impression, une conception humaine de l’environnement.
Après le cadre, il y a création du contenu, les trois jours suivants : les astres, les animaux et l’homme.
En ordonnant ainsi le récit, Dieu indique qu’il agit selon un projet précis, voulu, conçu dans sa pensée et exécuté méthodiquement. À comparer avec la démarche de l’architecte, ou celle de l’artiste. Tout a été prévu par Dieu pour que la vie soit possible sur terre.
Remarquons que tout est dit deux fois, d’abord quand Dieu exprime son intention, puis quand il la réalise par sa Parole.
En mentionnant neuf fois « selon son espèce » pour caractériser plantes, arbres et animaux, le récit montre d’abord que Dieu a agi avec ordre. Rien n’a été fait au hasard, tout a été prévu et planifié. Cette insistance fait comprendre que Dieu est très ordonné dans tous les détails, qu’il a conçu chaque chose avec soin, et lui a fixé sa place. Ainsi ni les plantes, ni les animaux n’évoluent en passant d’une espèce à l’autre. Cela contredit la théorie de l’évolution progressive qui voudrait faire descendre l’homme du singe ou du poisson. Mais cela n’exclut pas une adaptation au milieu de vie au sein de chaque espèce.
Second enseignement : Dieu a tout conçu et réalisé selon un plan précis.
Troisième enseignement : Dieu a voulu chaque créature à sa place, et dans son règne respectif, végétal, animal, humain.
d) Le récit biblique de la Création nous donne un quatrième enseignement : Dieu veut, dans tout l’Ancien Testament, se révéler comme le seul vrai Dieu. Chacun des jours de la Création frappe de plein fouet toutes les idolâtries de l’Antiquité, mais aussi de notre époque avec les philosophies et religions panthéistes, qui adorent la Nature et ses forces, comme l’avaient fait les Egyptiens dont les Hébreux devaient s’affranchir !
En créant les astres le 4ème jour et les animaux les 5ème et 6ème jour, Dieu leur redonne leur nature de créatures qui lui sont soumises et dépendent entièrement de lui pour leur existence. Les astres ne sont que des luminaires, des lampes, destinés à éclairer la nuit et à marquer le temps pour les habitants de la terre. Il est nécessaire de distinguer ici l’astrologie de l’astronomie. L’astrologie attribue un pouvoir divin aux astres sur les caractères et le destin des hommes. L’astronomie étudie les lois qui régissent le monde de l’espace. C’est une science exacte, alors que l’astrologie vient de l’occultisme.
Grâce aux astres, nous pouvons, comme Moïse, « compter nos jours », nos heures et nos années.
Quand on considère les merveilles de la nature comme l’aile du papillon ou l’oeil d’une mouche, la splendeur du ciel étoilé ou des montagnes majestueuses, peut-on croire, que tout cela s’est fait tout seul, de soi-même ? La complexité et la beauté de la nature sont justement des raisons de croire que son auteur est un être bien plus intelligent, sage et puissant que l’homme lui-même. Adorer la nature ou la matière, ou l’énergie, c’est leur donner plus d’importance et d’intelligence qu’à l’homme, qui reste incapable de créer la vie de rien, et qui craint les forces qu’il ne maîtrise pas ! Qu’est-ce qui est plus logique : honorer la matière ou un animal, ou honorer un Être intelligent et bon ?
L’humain est le fruit d’une décision spéciale d’un Dieu créateur, unique mais aussi paradoxalement « pluriel »: Il énonce son intention au pluriel « Faisons l’humain à notre ressemblance ». On peut voir dans ce pluriel, confirmé par la forme au pluriel du mot hébreu « Elohim » traduit par « Dieu », la première suggestion du Dieu trinitaire, que l’Evangile révèlera comme Père, Fils et Saint-Esprit. On peut deviner la présence de ces trois manifestations d’Elohim dans ce chapitre 1 de la Genèse: il y a Dieu le Créateur, qui conçoit et organise son œuvre, Dieu qui par la Parole (Jn 1.1-3) donne existence à ses projets, et Dieu l’Esprit qui « plane au-dessus des eaux », qui protège la création. C’est dire l’importance de la création de l’humain, aux yeux d’un Dieu qui s’engage tout entier pour mettre au monde le chef-d’œuvre de sa création, un être qui va lui ressembler, et porter son image au milieu des autres créatures animales et végétales.
Enfin par ce récit de la Création, la Bible nous enseigne que l’homme est une créature spécialement conçue par Dieu.
Les animaux créés à la Parole de Dieu émanent de leur milieu de vie. L’homme, lui aussi créé par la Parole de Dieu, est le seul « à l’image de Dieu », « à sa ressemblance ». Dieu lui accorde ainsi une valeur supérieure au monde animal ou végétal, qu’il doit gérer en maître responsable (= dominer).
Ce que Dieu crée est immédiatement conforme à son projet. Il n’a pas besoin d’essais successifs !
- Enseignements sur l’homme
La création de l’humain n’est pas décrite en détail. Elle fera l’objet de plus de développement au chapitre 2. Mais ce qui en est dit au ch 1 nous révèle déjà bien des éléments essentiels pour connaître ce qu’il est et sa mission :
a) Comme Dieu est pluriel, l’humain portant son image est aussi pluriel : homme (masculin) et femme (féminin) ; le chapitre deux nous apprendra ensuite que la troisième personne de la Divinité sera donnée à l’humain par le « souffle de Dieu », donnant vie à cette créature humaine, seule « image de Dieu » parmi toutes les autres. C’est dans l’union du masculin et du féminin de la nature humaine avec son Esprit Saint, que Dieu laisse percevoir ses propres qualités dites masculines (esprit d’entreprise, de décision et d’action, extériorité, logique, jugement, etc.) ou féminines (sensibilité, intériorité, intuition, amour, imagination, etc). Cela rend bien vaines toutes les discussions futures sur la nature et le rôle de la femme, qui ont agité les hommes érudits de tous les siècles, imbus d’une fausse idée de leur supériorité !
b) La ressemblance avec Dieu se poursuit dans la mission donnée à l’humain : il est le roi de la terre qu’il doit « dominer » et « gérer ». Solidaire du règne animal créé le même jour que lui, l’homme n’a pas à se laisser dicter sa conduite par lui, ni à abuser de lui pour son profit, mais il doit gérer la nature pour permettre à chacun de vivre dans l’harmonie des uns et des autres, à l’exemple de son Dieu créateur.
c) Dieu prend soin d’indiquer aussi la nourriture de chaque espèce : la végétation portant semence ou fruit pour l’humain, l’herbe verte pour l’animal. Ce régime végétalien convenait dans un monde exempt du péché mais sera complètement bouleversé après la chute du roi de la terre !
d) Comme pour l’animal (v 22), la bénédiction de Dieu sur l’homme se manifestera par la fécondité, qui permettra de peupler la terre. Mais, comme il est à l’image de Dieu, l’humain non seulement perpétuera la vie physique de son espèce, mais créera et développera tout ce qui est du domaine de la vie morale et relationnelle, artistique et scientifique. Son intelligence sera féconde et sa relation avec Dieu lui permettra de grandir harmonieusement sur tous les plans.
3- Conclusion
Récapitulons quelques-uns des enseignements principaux de ce texte :
Le récit très structuré n’est pas scientifique. Ce n’est pas un rapport qui rend compte objectivement des faits observés. De toutes façons l’auteur du livre, n’était pas présent au moment de la Création ! Dans la façon dont il relate cet événement miraculeux, il témoigne de sa foi en un Dieu Roi de l’Univers :
a) Dieu existe à l’origine de tout. Aucune description n’est fournie sur l’apparence de Dieu. Il existe tout simplement.
b) C’est Lui qui a tout fait. Il est à la fois l’architecte, l’ingénieur, l’entrepreneur, l’artiste, le charpentier, le jardinier, l’électricien, etc.
c) Il crée par sa seule Parole : Il ne fabrique pas à partir d’une matière préexistante, il fait jaillir la matière et les êtres vivants de la formulation de sa pensée, à la différence de l’homme qui ne peut que transformer la matière.
d) Dieu est le seul dieu. Il est au-dessus de toutes ses créatures et des corps célestes, qu’il dirige selon son plan. Ce texte réfute l’adoration païenne de la Nature et le polythéisme des religions environnantes. Si Dieu est unique, il se manifeste de façon « plurielle », selon ses fonctions.
e) Dieu est un Dieu d’ordre. Tout était à sa place et occupait la fonction pour laquelle Dieu l’avait créé.
f) Dieu a tout créé bon. Il est parfait et son œuvre reflétait cette perfection.
L’auteur témoigne aussi de sa foi dans l’être humain, homme et femme, roi de la terre :
a) Créé pour couronner les espèces animales dont il fait partie (créé le même jour), il en est différent par sa ressemblance avec Dieu non pas physique, mais psychique, morale, relationnelle et spirituelle.
b) Il reçoit la mission de gérer la terre et ses habitants. Dieu lui délègue une partie de ses pouvoirs et lui donne une responsabilité.
L’organisation du récit révèle que tout a été fait pour que l’homme puisse vivre en harmonie avec la nature et avec son Créateur, le seul vrai Dieu.
08:00 Publié dans Alliance avec Dieu | Lien permanent | Commentaires (0)
19/03/2021
Étude n°13 Renaissance de la planète Terre Ésaïe 65.17-25 (27 03 21)
Étude n°13 Renaissance de la planète Terre Ésaïe 65.17-25 (27 03 21)
« En effet, voici que je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle; ainsi le passé ne sera plus rappelé, il ne remontera plus jusqu’au secret du cœur ». (65.17)
Observons
Le contexte
Les paroles du début du chapitre 65 sont terribles. C’est un chapitre construit sur le mode alternatif. Les déclarations contrastantes entre les promesses de bien-être faites au peuple fidèle et les reproches contre ceux qui abandonnent l’Eternel (v11-12) montrent la souveraineté divine en matière de jugement. Elles évoquent le paradoxe moral chez l’homme. Ceux qui ne sont pas considérés comme faisant partie de l’alliance se retrouvent parmi le peuple de Dieu (v1), tandis que ceux qui appartiennent au peuple de Dieu mais se conduisent en idolâtres, assisteront, l’esprit abattu (v 14), à la joie et au triomphe des vrais serviteurs, bénis par le Dieu de Vérité et de fidélité (v 16). Le début de ce chapitre fustige les idoles et leurs adorateurs.
Le texte : 17-25
- Quels sont les éléments clés de la déclaration du v 17
- Que deviendra Jérusalem ? Relever les répétitions dans les v 18-19a.
- Qu’est-ce qui changera dans la condition humaine ? (v 19b-20)
- Quelle promesse contiennent les v 21-23
- Quelle relation avec Dieu sera établie ? (v24)
- Que traduit le tableau idyllique du v 25 sur la nouvelle création de Dieu ?
Comprenons
Le Seigneur ne ménage pas son peuple dans les derniers chapitres du livre d’Esaïe où il tente de le faire revenir à lui, par des reproches et des supplications et en essayant de stimuler sa repentance par la révélation qu’un autre peuple plus ouvert l’écoutera mieux (v 1) et constituera avec la descendance directe des patriarches, un peuple de serviteurs bénis du Dieu de vérité et de fidélité (v 9-16)
Le verset 17 est l’un des plus beaux versets que nous aimons citer, d’autant plus qu’il est repris dans le Nouveau Testament (2 Pierre 3.13 ; Apocalypse 21.1). Il est porteur d’espérance et de renouveau.
Les mots-clés de ce verset 17 sont: créer ; nouveaux, cieux, terre ; se souvenir, passé ; cœur ou pensée.
Les éléments clés de la déclaration du v17 sont :
- Le renouvellement de la création
- L’oubli du passé à caractère douloureux
- La perspective d’une mentalité nouvelle
De nouveaux cieux seront créés, une nouvelle terre est également prévue. En somme, il est question d’un bouleversement, terrible pour ceux qui ont abandonné le Seigneur, ceux qui ont renié l’alliance, mais enthousiasmant pour ceux qui auront servi l’Eternel avec vérité et fidélité. En rappelant son œuvre de Créateur, Dieu dénonce dans ce verset ce que les hommes en ont fait, par leur idolâtrie et leurs mauvais choix. Ils l’ont plongée dans une détresse telle, qu’il faut l’intervention du Créateur pour créer un nouvel environnement de vie à ceux en qui l’Eternel trouvera sa joie (v19) et qui eux-mêmes vivront dans la joie et la paix (v 18, 21, 23, 25), parce qu’ils communiqueront directement avec leur Dieu (v 24), sans souci de pleurs, de deuil ni de mort. Le verset 17 d’Esaïe 65 inaugure une vision de la nouvelle création, celle qui permettra d’effacer les souvenirs terribles.
La nouvelle création est la restauration de Jérusalem. C’est la ville nouvelle, avec une ambiance nouvelle où aucun cri de douleur ne sera entendu. Le livre de l’Apocalypse reprendra ce même discours (21.4), ce qui donne une dimension eschatologique au chapitre 65 d’Esaïe. La fin du chapitre est une déclaration d’espérance, une décision divine de rétablir sa créature dans une nouvelle dispensation où les antagonismes, les peurs, les angoisses de mort disparaîtront.
La sainte montagne, abandonnée par les infidèles, oubliée par les adorateurs négligents, deviendra le lieu du renouveau, un lieu où l’enthousiasme et la paix règneront parmi les bénis de l’Eternel (v 23).
Il n’est pas question de voir dans le verset 17 et le tableau qui suit comme une nostalgie de l’Eden… Le péché est venu bouleverser l’existence de l’homme et a amené des comportements contraires à l’alliance établie entre Dieu et son peuple. Le plan de la rédemption nous oriente vers de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera, où il n’y aura plus ni cris, ni pleurs car les mauvaises expériences appartiendront vraiment au passé. Cette ancienne alliance, reposant sur la loi, a abouti inévitablement à un jugement du fait qu’elle a été rompue par l’homme, et le tournant du chapitre est bien l’annonce de la nouvelle création fondée sur une nouvelle alliance, éternelle, scellée par le sang de Jésus-Christ répandu pour le pardon des péchés (Mat 26.28 ; Heb 8.10).
Ce chapitre est interpellant car il révèle que le Seigneur est fidèle à sa Parole et qu’il va jusqu’au bout de ses projets, qui sont des projets de vie éternelle en sa présence (Les contemporains d’Esaïe n’avaient pas notion de l’éternité, c’est pourquoi Esaïe use d’images utilisant le temps humain comme référence : 100 ans sera le minimum de vie pour les élus, v 20 !). Ceux qui se moquent du Seigneur ou qui renient l’alliance auront à assumer leur responsabilité car toute alliance, ne l’oublions pas, implique des devoirs aussi bien que des droits.
Cet avertissement ne doit pas seulement nous projeter dans le futur mais nous faire réfléchir ici et maintenant à notre participation à la condition humaine : dans l’angoisse existentielle et l’idolâtrie des dieux modernes (profit, gloire, sport, pouvoir…) ou au service du Dieu Eternel auprès de nos frères humains, dans l’attente d’une nouvelle création ? Les ‘adventistes’ sont engagés dans le monde d’ici mais ils vivent avec la mentalité de celui qui est à venir. La vie ici et maintenant avec le Seigneur est l’école qui nous prépare pour la nouvelle création éternelle.
Questions pour une application dans la vie chrétienne :
- Comment vivre ici et maintenant tout en étant en attente de « ces nouveaux cieux et de cette nouvelle terre » ?
- Qu’est-ce qui me remplit de joie à la perspective de ce renouveau à venir ?
- Quel est mon attitude face à la création aujourd’hui ?
- Le renouvellement de la création implique-t-il la destruction ravageuse complète de notre terre, ou une transformation de la Terre dans une nouvelle économie, un nouveau fonctionnement, sous l’autorité du Dieu d’amour ?
- Comment puis-je être en mesure de guérir dès maintenant de mes mauvais souvenirs et de mes peines ?
- Comment partager cette bonne nouvelle dans la société contemporaine ?
08:00 Publié dans Esaïe | Lien permanent | Commentaires (0)