25/09/2020
Étude n°1 Éducation en Éden Genèse 2.1-25 et 3.1-7 (03 10 20)
Étude n°1 Éducation en Éden Genèse 2.1-25 et 3.1-7 (03 10 20)
« Dieu se montre sublime par sa force ; Qui saurait enseigner comme lui ? » Job 36.22
Nous reprenons le second récit de la création étudié au 2ème trimestre 2019, dans l’optique d’y découvrir les moyens pédagogiques de Dieu et ses principes d’éducation de sa créature humaine « à son image », appelée à lui ressembler (Gen 1.26).
Après avoir vu les principes d’éducation donnés par Dieu, nous examinerons ceux que Satan a voulu leur substituer, en étudiant le texte de Genèse 3.1-7.
C’est évidemment une étude très longue pour un groupe d’une heure, elle nécessite de votre part d’en faire une synthèse avec les points qui vous paraîtront essentiels.
Observons la construction du Second récit de la Création
V 1 à 3 : conclusion du ch 1 ou transition avec le second récit de la création : le septième jour
a) V 4 à 6: État de la terre à l’origine : à quels versets du ch 1 correspond cette introduction ?
b) V 7 à 15: Création de l’homme et de son environnement dans le jardin d’Eden :
v 7 : Comparez ce verset avec 1.27 et détaillez les nouveautés.
V 8-9 : Quel environnement végétal est donné à l’homme ? Quelle portée a le nom des deux arbres : sont-ils du domaine physique, symbolique, spirituel ? Que signifie la « connaissance du bien et du mal » : Que représentent le « bien » et le « mal » dans ce contexte de la Genèse ?
V 10-14 : Quel environnement fluvial et minéral est créé autour de l’humain ? Dans quel but ?
V 15 : Quelle mission est confiée à l’homme ? Que sous-entend-elle ?
c) V 16 à 17: les commandements de Dieu à l’homme : Quelles sont les premières paroles de Dieu à l’Homme v 16 ? Puis les secondes ? Que nous apprennent-elles sur Dieu et sur l’homme ? Quels principes d’éducation y sont exprimés ?
b’) V 18 à 20 : l’homme et les animaux : Que désire Dieu pour l’homme ? Que lui demande-t-il ? Quels versets du ch 1 sont développés ici ? Quel principe d’éducation y est suggéré ?
a’) v 21 à 25 : l’homme et la femme : Pourquoi n’est-il pas bon que l’homme soit seul ? Comment Dieu créé-t-il la femme (voir les répétitions) ? Pourquoi endort-il l’homme puis amène-t-il la femme vers l’homme ?
v 23 : que signifient les premiers mots de l’homme devant sa femme (prise de pouvoir sur elle, conscience de la ressemblance avec lui, émerveillement, amour)?
V 24 : Qui prononce ces mots ? (voir Matthieu 19.4-5). Qu’instituent-ils ? Quelles directives pédagogiques donnent-ils pour la formation du couple ?
V 25 : Dans quel état physique et moral vivait le couple en Eden ?
Au centre du second récit de la création, nous trouvons les premières paroles de Dieu adressées à l’homme, une autorisation (une liberté épanouissante) et un interdit (une limite structurante) ; à la fin du chapitre nous découvrons les premières paroles de l’homme pour sa compagne : un chant d’amour.
Comprenons
Nous avons choisi la version Segond révisée, dite à la Colombe, pour ce texte aux interprétations multiples et controversées, car elle est la plus proche du texte hébreu.
Contrairement à beaucoup de critiques de la Bible, nous considérons le second récit de la Création comme un développement de la partie essentielle du premier récit, la création de l’humain. Nous avons vu dans le premier récit comment tout était prévu et réalisé par Dieu Elohim (nom général) pour permettre la vie de l’être humain sur la terre.
Dans le second récit certains détails sont précisés sur son environnement, ses conditions de vie, sa mission de représentant sur terre .du Dieu Yahvé (nom personnel).
La compréhension de ce texte est primordiale pour saisir la volonté de Dieu et les réflexions de Jésus et des apôtres sur la mission de l’homme et de la femme. Sans cesse la Bible se réfère à ce texte, que nous étudions avec précision, toujours dans une optique spirituelle (considérant la relation entre Dieu et l’homme), et non scientifique ou historique. En effet si l’on s’engage à chercher les réalités géographiques (quels sont exactement les 4 fleuves ?), chronologiques (combien de temps Adam fut-il seul ?), morphologiques (Adam eut-il une côte en moins ?), ou autres, on se trouve vite dans des impasses. Le texte a pour seul but d’éclairer l’homme sur ce que Dieu a voulu pour son bonheur terrestre et ses relations avec les autres créatures et sur sa propre nature de créature. En conséquence, le texte pose des principes pédagogiques pour l’éducation et l’épanouissement de l’Humain.
A la différence des croyances païennes qui conçoivent des dieux indifférents ou hostiles à l’homme, le récit biblique enseigne un Dieu Créateur, soucieux jusqu’au bout de la créature qui porte son image. Il ne se contente pas de lui offrir de quoi satisfaire ses besoins physiques, air, eau, nourriture, abri. Il se préoccupe de ses besoins psychiques, affectifs, moraux, relationnels et spirituels.
Nous nous attachons ici à découvrir comment Dieu pourvoit aux besoins essentiels de l’homme et l’éduque pour sa croissance « jusqu’à la stature parfaite de Christ » (Eph 4.13)
1- L’environnement
Les versets 4-6 décrivent l’état de la terre mentionné en 1.2 : une terre inculte et vide.
La pluie et la vapeur d’eau apparaissent ici comme signes de l’intervention de Dieu pour rendre la terre propre à la vie végétale, animale et humaine. Même le monde physique a besoin de l’intervention divine pour faire germer la vie.
Cette eau restera dans toute la Bible le symbole de la faveur divine pour un peuple vivant en Orient et craignant par-dessus tout la sécheresse. Spirituellement, la pluie est devenue le symbole de l’intervention puissante de l’Esprit (Joël 2.23-3.2 ; Actes 2.17-21). Sans cette pluie de l’Esprit, rien ne peut vivre éternellement. Dans l’éducation d’un enfant, il est nécessaire de satisfaire ses besoins physiques d’alimentation et de boisson, mais aussi ses besoins spirituels de transcendance, ne serait-ce que dans la contemplation de la nature créée par Dieu en sa faveur, pour lui permettre d’accueillir un jour personnellement la pluie de l’Esprit- Saint.
Les versets 8-14 montrent l’organisation de la matière terrestre par Dieu pour permettre le développement de la vie humaine. Jardin avec arbres et fruits, fleuve à 4 bras, pierres précieuses, or, parfums, tout doit satisfaire les besoins physiques ou esthétiques de l’homme. Rien n’est trop beau pour lui !
Les noms du Tigre et de l’Euphrate localisent ce jardin à l’Est du Moyen Orient, le pays de Kouch désigne la région de la Haute Egypte, Nubie et Ethiopie, le Guihon pourrait être le Nil. Ces localisations ont comme intérêt de donner un cadre aux Hébreux sortis d’Egypte et à la recherche de la Terre Promise en Canaan. Celle-ci leur est présentée ici comme le jardin d’Eden, le Paradis où il fait bon vivre. Tout homme a besoin d’un lieu auquel se rattacher, se référer pour trouver son identité et s’assurer une stabilité morale au milieu des pérégrinations auxquelles la vie terrestres l’astreint.
Pour nous, ce jardin est aussi le symbole de la Terre Promise de la Nouvelle Création, héritage des élus dont parle Apocalypse 22.1-2. On y retrouve le fleuve et l’arbre de vie, symboles de la présence de Dieu dont dépend la vie éternelle de l’homme.
2- Les conditions de vie
a) la nature de l’homme
v 7 : les traductions de ce verset varient selon les versions et les conceptions des traducteurs ! Il est important de faire remarquer que
- l’homme est fait de la matière « Adama » créée par Dieu
- cette matière a besoin du souffle donné par Dieu pour devenir vivante, animée.
- Ce souffle est accordé aux animaux, pour en faire aussi des « êtres vivants » (1.20,21,24 //2.7) C’est la respiration (voir Ezéchiel 37.5 ; Daniel 5.23 ; Actes 17.25).
Il n’est pas question ici ni d’une parcelle d’Esprit Saint introduite dans le corps matériel de l’homme, ni d’une âme indépendante et immortelle qui viendrait habiter momentanément le corps mortel et lui donner ainsi un peu de son immortalité !
Lorsque Jésus sur la croix dit : Père, je remets mon esprit entre tes mains, il ne dit rien d’autre que Je te rends le souffle que tu m’as donné.
Le texte dit en Genèse 2.7 : l’humain devint un être vivant (ou une personne, une âme vivante) comme les animaux. Il ne dit pas qu’il eut une âme !
Ce n’est pas le verset 7 qui explique l’image de Dieu du ch 1.27. Ce sont les suivants qui explicitent la responsabilité et la mission de l’homme à la ressemblance de Dieu.
À remarquer que le mot souffle de vie « ruah » de Genèse 1.2. n’est pas employé ici pour la création de l’humain ! Il (ruah) a été traduit en grec « pneuma » et en latin par le mot « spiritus » esprit, sous l’influence des idées dualistes du philosophe grec Platon (5è s av JC). Le mot employé ici est « nichamah » mot synonyme de ruah, « vent, souffle ». Comme il est précisé que c’est Dieu qui donna à l’être humain ce souffle, on en déduisit, dans une lecture spirituelle et non plus littérale, mise à tort[1] en parallèle avec 1 Thes 5.23 ( que votre être tout entier, l’esprit, l’âme et le corps…) que Dieu donnait son Esprit à l’humain, ou bien lui accordait une faculté étrangère aux animaux, l’esprit, par laquelle Dieu pourrait communiquer avec lui. Il ne nous semble pas que ce texte nous permette d’aller jusque-là.
Par cette formulation, le texte de Gen 2.7, dans une lecture littérale, nous enseigne que la vie de l’humain dépend de Dieu, qu’elle est de la même nature que le règne animal (matière + souffle), que son être est un, comme le confirmera le v 17. Quand il perdra le souffle, sa vie s’arrêtera, son être tout entier retournera à la poussière ! Ce texte nous incite à considérer le corps physique comme bon, créé par Dieu, donc digne de respect et de soin. Il n’a rien de méprisable car comme Paul le dira plus tard il devient le temple du Saint-Esprit pour ceux qui acceptent de vivre avec Dieu, en se nourrissant de l’Arbre de vie.
b) La responsabilité de l’être humain, (versets 9, 16-17).
L’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal sont placés au centre du jardin : ils en sont donc les éléments essentiels, selon le processus de pensée hébraïque, qui met au milieu du développement l’argument important.
Dieu se sert des réalités physiques, matérielles, pour faire comprendre des vérités spirituelles.
On ne doit pas exclure la matérialité de ces deux arbres, mais ils avaient surtout une fonction pédagogique pour l’homme.
Ils peuvent être interprétés comme les symboles de deux façons de vivre[2] :
* L’arbre de vie représente la vie dans la dépendance de Dieu, et sous-entend le développement harmonieux de toutes les capacités spirituelles, intellectuelles, morales et physiques de l’être humain dans la lumière de la présence de Dieu.
* L’arbre de la connaissance du bien et du mal est le symbole inverse d’une vie
sans Dieu, dans l’indépendance de sa volonté, et même en opposition à Dieu, puisque l’être humain désire prendre sa place, en devenant comme Dieu (Voir le ch 3).
Les symboles dont s’est servi l’artiste Zabou dans sa représentation des arbres du jardin d’Eden essaient de rendre l’enseignement de ces arbres. Ils permettaient à l’être humain de prendre conscience de sa liberté de choisir sa vie (voir Deutéronome 30.19) : soit une vie avec Dieu, dépendante de Lui et éternelle (= arbre de vie, portant des grappes, symbole du vin de la Cène, donc du Christ et du sang versé pour nous (Luc 22.20), soit une vie d’expériences personnelles sans Dieu, qui conduit à la mort (= arbre de la connaissance du bien et du mal portant les « yeux » de la connaissance).
Illustration de Zabou : Au centre du Jardin d’Eden
Il ne s’agit pas ici de la connaissance intellectuelle, du savoir, de la science. La langue hébraïque a l’habitude de désigner une notion abstraite par son nom en y associant son contraire. Le bien ou bon, c’est la présence de Dieu. L’arbre de vie donnait à l’homme la possibilité de rester en contact avec Dieu, ce qui est le bien pour l’homme.
L’autre arbre lui faisait connaître le contraire : le mal, c’est-à-dire la privation, l’absence de Dieu. On le voit, la connaissance dont il s’agit, est spirituelle, et ne s’oppose en rien à la science. Dieu ne voulait pas maintenir l’homme dans une ignorance scientifique et intellectuelle, indigne de sa condition d’image de Dieu !
La liberté de choisir sa vie confère à l’être humain sa dignité d’image de Dieu. Seule créature animale à pouvoir échapper au déterminisme de ses instincts et de ses besoins, l’être humain est responsable de sa vie présente et future (v 16-17). Qui dit choix sous-entend raisonnement et volonté. En cela l’humain est image de Dieu comme nous avons vu que Dieu a pensé la Création et l’a réalisée selon sa volonté. Toute véritable éducation a comme base la liberté de choix de sa vie, donc l’apprentissage de sa responsabilité personnelle. Le texte nous apprend aussi la nécessité de représenter concrètement les notions abstraites pour les faire saisir par les enfants ou les cultures plus portées sur le concret, le visible, que sur la réflexion et la pensée abstraites.
c) La mission
Le texte nous indique les différents aspects de la mission de représentation de Sa personne confiée par Dieu à la seule créature qui soit à sa ressemblance.
1) Dieu ayant créé par la Parole, est un Dieu de communication et de révélation ; l’être humain le représentera grâce à sa faculté de communiquer et de parler : c’est lui qui nommera les animaux et qui accueillera son complément féminin par le premier poème d’amour de l’humanité (v 18-20, 23). En nommant les animaux et en leur parlant, l’humain (= Adam) s’engage à être responsable de leur vie physique ; mais aussi psychique et spirituelle pour son vis-à-vis, son semblable. Sur ce verset a été fondé le système patriarcal où l'homme domine la femme. Mais si l'on traduit "Adam" en "être humain", la responsabilité des animaux et du vis-à-vis est également partagée entre les deux genres, masculin et féminin.
2) Dieu étant le maître de l’univers, l’humain sera le maître de la terre et des animaux : il en sera le gestionnaire et le responsable, gardien du jardin (v 15). Il aura à cultiver la nature, donc à en maîtriser la connaissance et en contrôler les mécanismes, la nature étant aussi bien l’environnement que la nature humaine dans toutes ses dimensions. Pas de soumission à ses instincts, ses pulsions, ses besoins naturels. L’humain est appelé à les connaître et à les ordonner, les maîtriser, sans en être dominé et s’en rendre esclave. C’est tout l’objectif d’une « bonne éducation » !
Cet aspect de la mission confiée par Dieu dès la Création est mis en œuvre dans l’Église adventiste dans la pratique de la Gestion Chrétienne de la Vie dans ses cinq dimensions : la personne, le temps, les dons spirituels, les biens matériels, l’environnement.
3) Dieu étant un Dieu d’amour, attentif à chacun, l’humain partagera son amitié et son respect avec les animaux et avec ses semblables (v 19-20) : donner un nom à quelqu’un était considéré dans l’Antiquité comme une véritable adoption, une reconnaissance de paternité qui impliquait des liens d’affection, de respect et de protection.
4) La création de la femme entre aussi dans le projet de Dieu de faire de l’être humain son représentant sur la terre. Ce passage, souvent mal compris, a servi à maintenir la femme dans un rôle subalterne et inférieur sous prétexte que sa création vient en dernier, et que le mot « aide ou auxiliaire » sous-entend "infériorité" dans nos esprits. Ces arguments fondés sur des préjugés culturels ne tiennent pas après une étude du texte.
En effet, le fait que le récit de la création de la femme vienne en second dans le récit de la Création tient au procédé littéraire du récit hébraïque où on revient toujours sur les détails importants, après avoir rapporté les généralités. La création de la femme au chapitre 2 explicite le texte : Il les créa homme et femme de 1.27, sans notion de hiérarchie entre eux.
De plus le mot aide, loin d’avoir une connotation péjorative, est employé dans la Bible toujours pour parler de Dieu qui vient en aide à sa créature, ou encore dans un contexte d’alliance entre deux chefs égaux qui unissent leurs forces pour lutter contre un ennemi commun. On ne peut donc tirer de ce mot l’argument de l’infériorité de la femme. Elle est la partenaire égale et de même nature (comme le suggère le jeu de mots ich / icha, traduit par compagnon / compagne dans la BFC), qui multipliera les forces de l’être humain, et lui permettra d’échanger avec son vis-à-vis. D’où la nécessité d’éviter la solitude : l’homme est un être social et le contact avec les autres lui permet de grandir et de former sa propre personnalité. L’éducation de l’enfant en tient compte grâce à la famille et à l’école qui sociabilisent les enfants et leur apprennent (en principe !) à tenir compte des autres, à les considérer comme égaux entre eux et de même valeur qu’eux.
Dieu a créé la femme d’une côte ou à côté de l’homme pour signifier qu’elle n’est ni au-dessus, ni au-dessous de son compagnon, et qu’elle est exactement de la même nature que lui, avec les mêmes capacités ou potentialités, comme le reconnaît immédiatement Adam.
L’image de Dieu (1.27) ne pouvait être exacte et complète que dans cette dualité masculin /féminin. Cela ne condamne pas les célibataires, mais signifie à chacun, qu’il a à développer harmonieusement en lui les caractéristiques psychologiques et affectives des deux sexes, et non à étouffer celles qui sont attribuées conventionnellement à l’autre sexe.
(Dessins de Zabou : Création d’Eve, et Eve reconnue par Adam)
Par exemple, on dit à un jeune garçon qu’il ne faut pas pleurer, parce que ce sont les filles qui pleurent. On habitue ainsi les hommes à refouler leur sensibilité, pour paraître plus virils, ou on refuse aux filles l’esprit de décision et d’entreprise, pour rester féminines !
Pour que l’homme puisse reconnaître et écouter la composante féminine de sa personnalité, Dieu l’a plongé dans le sommeil, suggérant ainsi que c’est dans le repos et le silence de sa masculinité, qu’il pourra être attentif à ce qui reste caché en lui, et qui doit s’exprimer pour lui permettre de vivre dans l’harmonie voulue par Dieu.
Dieu, dont l’être humain est l’image, révèle tout au long de la Bible les aspects masculins et féminins de sa personne. Ainsi Il dirige, organise, agit dans l’univers, mais aussi Il aime et est ému de compassion dans ses entrailles, en hébreu son utérus ! L’éducation veillera à l’équilibre des deux composantes de la personnalité de chacun, en respectant son sexe et en ne méprisant pas celui de l’autre !
5) L’union de l’homme et de la femme : Dieu éprouvant un amour privilégié pour la créature à son image et désirant s’unir à elle intimement, l’homme (= l’humain) s’attachera par un lien d’amour privilégié à son vis-à-vis, dans une communion de pensée, de projet de vie, de sentiments, de sensations et de plaisir (v 24-25). C’est ainsi que Dieu institua l’union conjugale comme signe et image de son caractère et de sa volonté de bonheur pour l’être humain.
Les versets 24 et 25 sont indissociables, malgré la typographie de certaines Bibles, qui depuis le 4e siècle de notre ère les séparent. On peut considérer ces versets comme l’expression de la volonté de Dieu pour le bonheur du couple humain et l’accomplissement de sa mission. Jésus reprend ces paroles comme venant de Dieu dans le texte de Matthieu.
Psychologiquement et affectivement chacun des partenaires du couple cherchera à :
- avoir atteint la maturité psychique qui le rend conscient de sa personnalité et responsable de lui-même et de ses choix de vie (quitter son père et sa mère)
- être capable de se détourner de son égoïsme naturel pour s’attacher à l’autre du sexe opposé et l’aimer, comme Dieu aime (il s’attachera à sa femme)
- avoir un projet de vie cohérent, un objectif à atteindre en commun avec l’autre, l’union des corps devant manifester l’union des cœurs et des esprits. (= devenir un seul être, ou une seule chair). Cette expression ne s’entend pas seulement de l’union physique du couple, et de l’union entre les valeurs de vie des deux partenaires, mais aussi de l’unité intérieure entre les composantes masculines et féminines de la personnalité de chacun.
- enfin, être vrai et transparent dans tous les domaines (tous deux étaient nus sans honte). La nudité sans honte est le symbole d’une sexualité acceptée et vécue avec joie parce qu’elle consacre l’union de deux êtres à l’image de Dieu. Comme le suggère la place de ce verset dans le texte, la sexualité voulue par Dieu est le point d’orgue de l’union conjugale : elle en augmente la durée et en resserre les liens déjà noués sur tous les autres plans, mais ce n’est pas elle qui débute et fonde l’union, comme veulent le faire croire les médias et les coutumes actuelles.
La nudité est aussi le symbole de l’acceptation de soi et de l’autre, tels que nous sommes et tels que Dieu nous voit, dont l’expression moderne « être bien dans sa peau » est une traduction ! En hébreu il y a homophonie entre les mots : nu, peau et lumière[3].
Nus de peau, vivant dans la vérité entre eux et avec Dieu, ils jouissent de la lumière et la chaleur de l’amour divin partagé sans obstacle ni arrière-pensée. Ainsi, psychologiquement, la nudité sans honte du jardin d’Eden signifiait qu’entre les deux humains, rien ne faisait obstacle à la communication, tout était clair entre eux, ils n’avaient rien à cacher ni à Dieu ni à eux-mêmes.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- L’image de Dieu que nous sommes a été oblitérée par le péché, mais par sa grâce, Jésus-Christ nous permet de la restaurer. Quelle image de Dieu puis-je donner dans ma vie familiale, professionnelle, ecclésiale, et sociale ?
- Qu’ai-je découvert par cette lecture plus symbolique qu’historique ou littérale, sur Dieu, sur l’homme et sur moi, et sur l’éducation selon les principes divins ? Comment l’intégrer à ma vie ?
- Retrouvez dans le texte les principes divins d’éducation qui semblent les plus importants pour la croissance harmonieuse de l’humain : Confiance mutuelle (Dieu en l’homme, l’homme en Dieu), Liberté encadrée, responsabilité individuelle de ses choix, responsabilité vis-à-vis de l’entourage naturel et humain, égalité respectueuse des différences entre humains, transparence dans les relations humaines, amour et dialogue, obéissance volontaire…
Observons Gen 3.1-7
Verset 1 :
- Quel nouveau personnage apparaît dans le récit ? Quel qualificatif a-t-il ? Quels sont son origine et son habitat ? Comparez avec l’habitat de l’homme à ce moment-là (Gen 2.15).
- De qui s’approche-t-il de préférence ? Pourquoi ? (voir v 6) Qu’est-ce que cela suggère sur la nature humaine en général ?
- Comparez ses propos avec la parole de Dieu en 2.16 : quelle est la différence ? Quel est le but de cette différence ?
Versets 2-3 :
- Comment la femme rectifie-t-elle l’insinuation du serpent ? Qu’oublie-t-elle en parlant de « l’arbre qui est au milieu du jardin » ? Que rajoute-t-elle à la parole de Dieu ?
Verset 4 :
Quelle est l’affirmation péremptoire du serpent ? Que prétend-il savoir ?
Verset 5 :
- Quelle image de Dieu présente le serpent ? Que promet-il aux humains ? De quels yeux parle-t-il ? Quelles ambitions humaines flatte-t-il ?
Verset 6 :
- Comment l’arbre apparaît-il à la femme ? Comparez avec Jac 1.14 et Jean 2.16.
- De quel discernement s’agit-il pour elle ?
- Quel est le sens du verbe « connaître » dans la Bible ? voir Gen 4.1. Que signifie alors la connaissance du bien et du mal, pour le couple encore en Eden ?
- Que signifie la présence silencieuse de l’homme auprès de la femme ?
Verset 7 :
- Quelles conséquences immédiates sur le couple a la prise du fruit interdit ? Sur quoi leurs yeux s’ouvrent-ils en réalité ? Que représente leur prise de conscience de leur nudité : la nudité physique est-elle mauvaise ? (comparez avec 2.25). Pourquoi la cacher ? Comment le couple essaie-t-il de se couvrir ? Qu’est-ce que cela symbolise ? voir Gal 2.16
Comprenons
V 1 : La séduction faisant appel essentiellement aux sens et à la sensibilité, le séducteur va s’attaquer à celui des deux êtres humains où ils sont les plus développés, la femme, par rapport aux facultés de raisonnement logique, et de maîtrise de soi que l’on attribue plutôt à l’homme, étant bien entendu que le couple uni symbolise la nature humaine en général, dans sa dualité interne entre le féminin et le masculin qui habitent tout être humain (Gen 1.27). Evitons de stigmatiser un sexe (ou un genre) en les appelant « faible ou fort » ! Chacun a ses spécificités complémentaires de l’autre.
Le serpent, animal pris comme médium et symbole de Satan (Ap 12.9), se présente à l’homme comme « lumineux », par le jeu de mots hébreux intraduisible entre le « nu » du ch 2.25 et le « rusé » du ch 3.1. Cela sera rappelé par Paul en 2 Cor 11.14 : « Satan se déguise en ange de lumière » pour mieux séduire. Avant de séduire, il cherche à semer le doute sur la parole de Dieu dans l’esprit d’Eve, en la transformant en paroles négatives, et en ajoutant un adverbe « réellement » qui interroge sur la vérité des propos de Dieu.
V 2-5 : Les ajouts ou transformations de la parole de Dieu apportés par Eve (le fruit, ne pas toucher), montrent combien l’interprétation de la Parole de Dieu dépend de l’esprit auquel on se soumet pour interpréter : cherche-t-on à être guidé et éclairé par Dieu, ou par sa propre intelligence ou par ses sentiments, ses sensations, ou par un esprit de critique ?
Si on n’y cherche pas une relation intime avec Dieu, la lecture et l’étude de la Bible seront vaines, ou influencées par d’autres esprits que l’Esprit Saint. Eve en écoutant le serpent s’est déjà mise sous son influence et le montre tout de suite par son ajout à la parole divine, et par son oubli de l’arbre de vie, comme s’il n’y avait qu’un seul arbre au milieu du jardin, celui de la connaissance du bien et du mal.
Mettre en doute la parole de Dieu ouvre la porte à toutes les convoitises. Celles des yeux et de la chair (1 Jean 2.16) se manifestent dans le désir d’Eve de posséder ce que symbolise pour elle le fruit de l’arbre défendu : l’immortalité et le discernement personnel du bien et du mal, qui sont les privilèges de Dieu, mais que Dieu leur accordait par le fruit de l’Arbre de Vie ! En écoutant le séducteur, Eve en a oublié ce que Dieu proposait d’infiniment meilleur. Satan a su éveiller en elle l’aspiration à sortir de sa condition dépendante de Dieu, et à conquérir le pouvoir divin de décider ce qui est bien ou mal. Elle qui faisait l’expérience du bien en Eden, convoite de connaître, de faire l’expérience du mal, c’est-à-dire de l’absence de Dieu, de l’indépendance vis-à-vis de Lui. Or les promesses de Satan se révèlent totalement fallacieuses : leurs yeux s’ouvrent[4] non pas sur le monde spirituel et invisible des dieux (ou de Dieu = Elohim, nom au pluriel), ou des réalités spirituelles, mais sur leur situation terrestre de dénuement total de créatures sans Dieu !
Nous retrouvons quotidiennement les facettes de cet « orgueil de la vie », lorsque sans même nous en rendre compte, et souvent avec les meilleures intentions du monde, nous nous mettons à la place de Dieu. Déterminer qui est sauvé ou pas, décider de la vie de ses proches ou de l’Église selon sa propre volonté, chercher à briller aux yeux des hommes, ou à grimper dans les hiérarchies pour exercer un pouvoir sur les autres, toutes ces attitudes reproduisent le péché de nos premiers parents, et sont malheureusement au cœur de l’éducation terrestre. Ce péché les écarta de l’arbre de vie qui seul pouvait leur donner l’immortalité, et les conduisit à cacher leur faiblesse, ou nudité spirituelle, devant Dieu et les autres par des moyens de fortune précaires. Ainsi en est-il de nos efforts pour donner le change et faire croire à une capacité personnelle de nous sortir des impasses dans lesquelles nous nous enfonçons par notre insoumission à Dieu ou notre doute sur sa Parole.
Sens des paroles séductrices du serpent (d’après un commentaire du regretté pasteur Marcel Fernandez)
v 4-5 : Les paroles du serpent présentent les 7 dogmes de l’humanisme spirituel qu’a repris la philosophie du Nouvel-Age, et qui s’infiltrent dans la pensée contemporaine. Ils ont comme objectif subtil et masqué de séparer l’homme de Dieu, et de faire de l’homme un rival de Dieu en lui faisant croire à son indépendance, son pouvoir et son intelligence.
1- Vous serez comme des dieux : c’est le refus du statut de créature dépendante de Dieu, et l’aspiration à l’auto-adoration.
2- Vous ne mourrez pas : c’est la croyance en l’immortalité naturelle, que l’on retrouve dans toutes les religions, et qui conduit à la foi en la réincarnation ou à la survie d’une « âme » après la mort.
3- Vos yeux s’ouvriront : dans la Bible cette expression s’emploie pour la prise de connaissance du monde occulte, donc inaccessible au profane, au non-initié.
Eve va croire que Dieu la condamne à la naïveté, à avoir les yeux fermés sur ces pouvoirs de l’esprit, sur cette intelligence de l’infini et de l’au-delà.
4- Vous connaîtrez le bien et le mal : chacun sera capable de déterminer ce qui est son bien ou son mal : c’est le relativisme moral, où l’homme n’a de compte à rendre à personne que lui-même.
5- Dieu a-t-il réellement dit ...: le doute est semé sur la révélation divine, qui prend moins d’importance que la communication de l’esprit humain avec les forces surnaturelles.
6- Dieu sait que ...: Dieu est présenté comme un Dieu d’obscurantisme, un Dieu qui veut garder jalousement son savoir, qui interdit à l’homme la connaissance, l’ouverture d’esprit.
7- Un fruit précieux pour ouvrir l’intelligence : la recherche du développement du cerveau par l’énergie cosmique (symbolisée par cet arbre) avec laquelle on entre en contact grâce à la méditation, est l’idée-clé de la philosophie humaniste spirituelle. Elle s’introduit aussi dans l’Eglise, lorsqu’on ne perçoit pas toute la subtilité des propositions sataniques, dont le but est de séparer de Dieu.
V 6 : La tentation d’Eve reprend les trois convoitises dont parle l’apôtre Jean (1 Jean 2.16) : convoitise des yeux, convoitise de la chair et orgueil de la vie.
La tentation d’Adam est un peu différente : présent à côté de sa femme, il n’ouvre pas la bouche pour avertir, contredire ou empêcher sa femme de suivre ses désirs. Il devait choisir entre écouter Dieu et perdre sa femme, ou écouter sa femme, perdre Dieu et se perdre tous les deux. Il préféra la seconde solution, ce qui fait dire que le péché d’Adam avait une connotation sexuelle : il ne voulait pas perdre le plaisir de la communion avec sa femme. Mais en aucun cas, nous ne pouvons prétendre que le péché de nos parents fut l’acte sexuel ! Celui-ci était voulu et béni par Dieu, pour le bonheur de l’être humain et le peuplement de la terre, et même pour symboliser l’union que Dieu voulait vivre avec la créature à son image ! (Gen 2.24)
v 7 : On peut trouver une piste d’interprétation de ce verset, dans le jeu de mots qui existe dans la langue hébraïque entre le mot nu et le mot lumière, comme nous l’avons déjà dit plus haut, (et comme l’a illustré notre regrettée sœur Zabou)
Quand on entendait le verset 25 du ch 2, l’hébreu pouvait aussi comprendre ils étaient lumière. Cette lumière leur venait de la présence de Dieu. Et voilà que, après leur désobéissance, ils comprennent qu’ils se sont séparés de la présence de Dieu, ils ont perdu sa lumière et se retrouvent seuls face à eux-mêmes, sans sa protection. Le froid extérieur et la peur intérieure qu’ils en éprouvent se traduisent par la honte de se voir tels qu’ils sont, selon une réaction psychosomatique bien connue.
La nudité dans la Bible devient alors le symbole de l’état de péché du cœur de l’homme, qu’il ne peut cacher devant Dieu. Mais physiquement elle n’a pas de valeur négative, de même que le sexe et la sexualité. Ils ont été voulus par Dieu pour le bonheur, la complémentarité et la procréation des êtres humains. C’est le péché introduit par l’homme, la séparation d’avec Dieu, qui en a fait des tabou, des sujets de honte et de souffrance.
La conscience de la nudité qu’a l’être humain à ce moment est l’expression physique, somatique (sentiment de froid) de sa détresse intérieure, psychique, en s’apercevant qu’il s’est coupé de Dieu, qu’il se retrouve seul, démuni de sa protection, et voué à la mort.
Ici, leur honte intérieure de s’être séparés de Dieu, se transfère sur leur nudité : ils ne peuvent plus se regarder eux-mêmes en face, tels qu’ils sont, ils ne s’aiment plus eux-mêmes, et ne peuvent plus aimer l’autre car chacun renvoie à l’autre l’image d’un être faible et privé de la présence et de l’amour de Dieu.
Les feuilles de figuier qu’ils utilisent pour se couvrir sont le symbole des efforts humains pour cacher l’état de pécheur, et pour mériter son salut. Dieu va en montrer toute la vanité, en offrant lui-même un vêtement de peau. Pour cela, Il est contraint de sacrifier le premier animal innocent. Il enseigne ainsi concrètement le plan du salut de l’homme: Il sacrifiera son propre Fils pour que l’homme puisse vivre ! C’est le sens des sacrifices bibliques.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment se manifeste notre désir humain d’être comme Dieu ?
- Satan dans ses tentations de Jésus a utilisé la Parole de Dieu. Cela peut-il être d’actualité ? Comment discerner ses pièges ?
- Qu’est-ce que je recherche dans la lecture ou la citation de la Parole de Dieu ?
- De quelles « feuilles de figuier » ai-je essayé de cacher mes faiblesses, mon éloignement de Dieu, pour ne pas perdre la face devant les autres, ou me persuader de ma « pureté » ?
- Retrouvez dans le texte les principes d’éducation sataniques : Doute sur Dieu et sa Parole, écoute privilégiée de ses sentiments, émotions, désirs, convoitises, au détriment de la Parole de Dieu, mensonge et accusation contre Dieu et l’autre, refus de reconnaître ses fautes, méfiance ou peur du jugement de Dieu et de l’autre, dissimulation…
- Quelle erreur d’éducation dois-je éviter encore vis-à-vis de mes enfants ?
[1] Ce ne sont ni la même époque, ni le même contexte, ni la même culture. Paul détaille les dimensions de l’être humain : le spirituel, le psychique et le physique, qui forment la personne, un tout indissociable.
[2] Voir en parallèle le symbolisme de l’arbre du Psaume 1.3 ; Daniel 4.17-19 ; Jér 17.8 ; Ez 47.7 et 9 ; etc.
3 Ces mots se prononcent de la même façon mais s’écrivent différemment. La langue hébraïque use souvent de ces jeux de mots pour signifier brièvement des notions éloignées plus ou moins l’une de l’autre. Seule une lettre muette les différencie à l’écriture.
[4] *Cette expression dans la Bible s’applique toujours aux « voyants », prophètes de Dieu ou devins, qui ont accès au monde invisible (voir 2 Rois 6.16-17).
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18/09/2020
Étude n°13 Une démarche de foi Jean 21.15-19 (26 09 20)
Étude n°13 Une démarche de foi Jean 21.15-19 (26 09 20)
« Ayez en vous la pensée qui était en Jésus-Christ » Phil 2.5-7
« Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni avec la langue, mais en action et en vérité » 1 Jean 3.18
Observons
Le contexte
- Après quelle scène Jésus s’adresse-t-il à Pierre, v 1-14 ?
- Comment Pierre a-t-il réagi à la vue de Jésus, v 7 ? Qu’est-ce qui peut l’expliquer ? (remords, honte, joie, désir de voir Jésus en premier, de recevoir de sa bouche le pardon ?)
Le texte
V 15 : - Comment Jésus appelle-t-il Pierre ? Pourquoi ? Qu’y a-t-il d’humiliant pour Pierre dans cette interpellation et dans la question qui suit ? (voir Jean 13.37 et Marc 14.29).
- Quel est le verbe « aimer » employé deux fois par Jésus ? Avec quel mot Pierre répond-il à Jésus pour lui exprimer son amour ? Quelle est la différence ? Qu’exprime-t-elle ?
- Quelle mission Jésus confie-t-il à Pierre ? Qui désigne-t-il par les agneaux ? Qu’est-ce que cela signifie pour Pierre ?
V 16 : - Quelle différence y a-t-il dans la deuxième question de Jésus ? Quelle mission est confiée à Pierre ? Que représentent les brebis ? Quel est le rôle d’un berger de troupeaux d’animaux ? Comment le transposer au troupeau humain de l’Eglise (voir 1 Pierre 5.2-3) ?
V 17 : - Quelle modification importante se trouve dans la troisième question de Jésus ? Pourquoi ?
-Comment Pierre reçoit-il cette dernière question ? Pourquoi ? ( voir 18.12-18, 25-27)
-Comment Pierre répond-il ? Avec quels sentiments ?
-Que signifient ces trois répétitions pour le statut de Pierre ? A qui le troupeau confié à Pierre appartient-il ?
V 18 :- Par quelle formule Jésus introduit-il ce passage prophétique ? Dans quel but ?
-Que signifient les images : se ceindre soi-même, et aller où l’on veut, en opposition à celles d’étendre ses mains et être mené où on ne veut pas ?
-Qui peut être « l’autre qui conduira Pierre jusqu’à la mort ?
V 19 : - Qu’est-ce que « glorifier Dieu « ? (Phi 1.20-21)
-Comment Jésus conclut-il l’entretien ? Qu’est-ce que cela demande à Pierre ? (voir le titre de l’étude).
Comprenons
Le contexte
Sept disciples dont Pierre, sont retournés à leur métier de pécheurs en Galilée, après la résurrection de Jésus et sa première apparition dans la chambre haute de Jérusalem (20.19-31). Après une nuit de pêche infructueuse, Jésus est apparu incognito sur le rivage, et leur a donné l’ordre de relancer leur filet sur la droite de la barque. Ordre incongru de la part d’un inconnu pour des pêcheurs aguerris et épuisés ! Leur obéissance est toutefois récompensée par une pêche doublement miraculeuse ce n’est pas le matin que les poissons se trouvent et en si grande quantité que les filets menacent de se rompre. Ce double miracle révèle aux disciples stupéfaits la main du Seigneur. Aussitôt Pierre oublie d’aider ses compagnons, pour sauter à l’eau le premier rejoindre Jésus. Dans un mouvement de respect pour Jésus, il se revêt de son vêtement, pour cacher sa nudité physique. Sa honte n’est-elle que physique ? N’y a-t-il pas ici une tentative de cacher son remords d’avoir trahi Jésus, et un désir de le rencontrer personnellement en tête à tête pour recevoir son pardon ? Toujours est-il que les autres rejoignent la rive sans lui, qui ne vient aider qu’après l’invitation de Jésus à apporter les poissons. L’entrevue de Jésus avec Pierre n’aura lieu qu’après le repas partagé avec tous, qui a dû rappeler aux disciples leur dernier repas avant leur abandon et la crucifixion. Jésus veut-il leur faire comprendre collectivement le pardon qu’il a obtenu pour eux tous à la croix ? Tous les gestes et paroles de Jésus après sa résurrection sont destinés à enseigner les disciples à qui il va confier la proclamation de son œuvre !
Le texte
Jésus ayant pris à part Pierre l’interroge sur son amour pour Lui, au lieu de lui faire des reproches sur son reniement. Mais au lieu de l’appeler Pierre comme il en avait pris l’habitude, il lui redonne son nom d’origine « Simon fils de Jonas ». Il souligne ainsi la faiblesse de sa nature humaine, non régénérée, qui s’était manifestée dans le reniement. De plus la question de Jésus en le comparant aux autres disciples, relève l’orgueil que Pierre avait manifesté au repas de la scène en prétendant aller en prison et donner sa vie pour Jésus (Luc 22.33), sans faillir « quand tous les autres trouveraient une occasion de chute » (Marc 14.29). En opposition à cette faiblesse de Pierre, Jésus lui demande s’il l’aime, en employant le mot grec (agapè) qui désigne l’amour divin, l’amour inconditionnel que seul, Dieu possède ! Jésus cherche-t-il à faire comprendre à Pierre que même humilié et pécheur, il est considéré comme appelé à éprouver cet amour venant de Dieu, ou comme capable de le recevoir, parce que pardonné par Jésus ? Pierre n’ose pas comprendre et répond simplement en exprimant sa confiance dans la connaissance des cœurs qu’a Jésus, et humblement lui dit l’aimer (phileô) d’un amour humain et amical. Jésus alors lui confie la mission de s’occuper, de soigner, de nourrir, les « agneaux »spirituels de son troupeau. Lui, Pierre, cet homme qui avait renié son maître, Jésus l’investit de la charge de pasteur auprès des plus faibles et des nouveau-nés dans la foi ! Quel honneur, quelle valorisation pour le disciple repentant !
La deuxième fois, Jésus emploie les mêmes mots tout en supprimant la comparaison avec les autres. Il a entendu l’humble réponse de Pierre et ne cherche pas à le rabaisser, mais au contraire à le relever, en lui renouvelant son appel à conduire les brebis, c’est-à-dire, à enseigner les disciples plus affermis dans la foi, mais qui ont besoin d’un guide humain pour avancer sur le chemin de la vie éternelle, comme les brebis animale suivent leur berger pour retrouver la bergerie. (Evangile et Peinture :le bon berger)
A la troisième fois qui rappelle à Pierre ses trois reniements, Jésus compatit à la souffrance de Pierre et accepte son humilité en reprenant le verbe plus faible employé par son disciple pour lui exprimer son amour. Pierre reconnaît que cet amour-amitié n’est pas à la hauteur de l’amour divin, et se confie entièrement au jugement de Jésus qui sait lire dans son cœur mieux que lui-même ! Jésus lui montre qu’il a entièrement pardonné parce que pour la troisième fois il le réinvestit dans la mission de berger, et le rétablit dans son rôle de directeur spirituel de ses disciples. Il lui rappelle ensuite que ce rôle ne lui donnera pas le droit d’être indépendant et de se croire libre d’agir comme il le veut, mais au contraire ce rôle le rend dépendant du Seigneur à qui appartiennent les brebis, et entrainera sa mort à son service. Servir Jésus, c’est accepter de renoncer à ses propres désirs et marcher dans ses traces jusqu’à une mort qu’on n’aura peut-être pas souhaitée mais qui honorera et glorifiera Dieu car elle manifestera le même amour de Dieu et des autres que Jésus.
V 20 : Pierre, dans son enthousiasme devant le pardon reçu et la prophétie sur son avenir, voudrait connaître aussi le sort de son compagnon Jean, auteur de l’Evangile connaisse. Jésus l’arrête aussitôt : l’avenir de chacun lui appartient et il le dévoile quand il veut. Nous ne pouvons pas demander à connaître ce qui ne nous concerne pas directement ! La volonté de Dieu sur l’avenir de chacun est du ressort de la relation de chacun avec Dieu. Nul ne peut juger ou définir l’avenir de l’autre. La réponse de Jésus a donné lieu à bien des suppositions sur la longévité de Jean et sur le retour proche de Jésus (v 23). Mais quand Jean est mort, on a compris que cette réponse insistait plutôt sur le libre arbitre de Jésus que sur le sort de Jean ! L’essentiel pour Pierre c’était de s’engager et de faire « un pas de plus » dans le chemin de la foi, en faisant totale confiance à son Maître.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Lorsque je me suis écarté de Jésus, est-ce que je tarde à revenir à lui, comme David après son adultère avec Betsabé, par honte et crainte devant le jugement de Dieu ? Est-ce que j’accepte de reconnaître ma faute et reviens à Lui avec humilité et empressement comme Pierre, pour trouver pardon et paix du cœur ?
- Qu’apprend ce récit pour la direction spirituelle d’une église ?
- Si Pierre représente le disciple que je suis, de quel(s) reniement(s) ai-je à me repentir ? Et de quelle mission suis-je investi(e) en acceptant le pardon gratuit qu’il m’offre ?
- Quelle est ma responsabilité envers mes frères et sœurs du troupeau de Jésus, sachant que tous les troupeaux de moutons ne marchent qu’en suivant celui qui est devant ?
- Comment faire grandir notre amour-amitié pour Jésus et lui permettre d’être transformé en amour véritable, semblable à celui de Jésus ?
- Essayer de définir ce qu’est l’amour–agapè par rapport à l’amour–amitié ?
08:00 Publié dans Joie du témoignage | Lien permanent | Commentaires (0)