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16/05/2014

Étude n°8 : La loi de Dieu et la loi du Christ Jean 15.1-12 (24 05 13)

 

 

« Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour » Jn 15.10

                                                                                               

 Parabole du cep et des sarments 

Observonscep de vigne.jpg

Contexte

14.15-31 : Promesse de Jésus d’envoyer à ses disciples, le Consolateur, L’Esprit de Vérité, pour les enseigner et leur donner la paix.

15.13-17 : Demeurer attaché au cep, c’est obéir au commandement de l’amour mutuel.

Le texte : Jean 15.1-12

Répétitions : 10 fois le verbe « demeurer », 7 fois avec le complément « en moi », y compris l’expression « être en moi »(v 2), 3 fois « dans son amour » ; 7 fois « porter du fruit »avec le v 16.

Structure : V 1-6 : Métaphore du cep et des sarments.

V 7-12 : Demeurer en Christ, c’est garder ses commandements et porter des fruits d’amour et de joie.

 

Comprenons

Jean réunit dans un long discours, au moment de la dernière Pâque de Jésus avec ses disciples, les instructions et enseignements que Jésus veut leur transmettre avant de mourir. Il cherche à les encourager pour l’épreuve qu’ils vont devoir affronter ; il leur rappelle son union avec eux, qui leur permettra de trouver l’aide du Saint-Esprit qu’il leur enverra (14.15-21).

Pour illustrer ses paroles, il prend l’image de la vigne que l’Ancien Testament avait déjà utilisée dans Esaïe 5 pour montrer les soins de Dieu envers son peuple qui est symbolisé par la vigne.

Dans la parabole du cep et des sarments (préférez cette traduction à celle de la BFC, qui atténue la force de l’image en parlant de vigne à la place du cep, car la vigne désigne l'ensemble des ceps), Jésus précise le but attendu de ses soins. Contrairement à d’autres paraboles de Luc, Jésus transpose ici directement les éléments naturels dans la sphère du spirituel par le moyen de la métaphore (= image sans terme de comparaison). Pour une compréhension plus précise, nous reprenons d’abord la métaphore naturelle, et étudierons ensuite la transposition spirituelle.

 

La métaphore :

Un vigneron plante un cep dans sa vigne ou son champ. Pour que le cep porte du fruit, il le débarrasse des sarments stériles, et il effeuille et émonde les sarments fertiles, de façon que la sève serve uniquement à la fructification, et que le soleil fasse mûrir les grains.

Les sarments coupés ne peuvent absolument pas porter de fruit, ils sèchent, puis sont ramassés hors de la vigne et sont brûlés.

 

La transposition spirituelle :

Le vigneron, c’est Dieu (v 1). Il a envoyé dans l’humanité (= le champ) sa Parole ou Jésus (= le cep nourricier). Comme un cep, Jésus est venu sans grande apparence ni beauté (Esaïe 53.2). Sa Parole, véritable sève de vie, a nourri des hommes et des femmes (= les sarments) qui ont constitué son peuple, le peuple Juif, puis l’Eglise.

La parabole révèle que tous les sarments ne portent pas de fruit. Parmi ceux qui font partie du peuple de Dieu, certains ne sont pas unis au cep (v 4), c’est-à-dire que la Parole ne demeure ni n’agit en eux (v 7), qu’ils ne peuvent donc pas être remplis de l’amour de Christ pour eux (v 9), ni de l’obéissance à ses lois, qui en découle (v 10). Ils ont l’apparence d’appartenir au Christ, mais la sève de l’Esprit n’arrive pas à faire son œuvre de sanctification en eux, de sorte qu’ils sont stériles.Ils ont la forme extérieure de la piété, mais ils en renient la puissance (2 Tim 3.5)

Dès ce monde, leur choix les coupe du cep, leur vie intérieure spirituelle s’assèche ; n’étant pas alimentés par l’Esprit,  ils sont spirituellement déjà morts, mais cela n’apparaîtra au grand jour qu’à la fin des temps, où ils seront exclus du Royaume. En effet, l’œuvre de séparation est celle du vigneron qui reconnaît les sarments inutiles. Nul ne peut agir à sa place, gardons-nous de vouloir faire le tri nous-mêmes !

Les sarments utiles sont l’objet des soins attentifs du Père. Il les émonde, les purifie de tout ce qui empêcherait le fruit de murir : défauts de caractère, habitudes néfastes au développement de l’être, orgueil, égoïsme. Dieu poursuit son œuvre de sanctification de façon continue en eux, comme la sève nourrit de façon continue les sarments. Il fait cette œuvre  par sa Parole (v 3), par son Esprit, par tous les moyens de sa grâce, tant que le sarment (le croyant) reste attaché à sa Parole dans un esprit d’ouverture et de soumission ; car demeurer dans la Parole, c’est pratiquer la miséricorde à l’exemple de Christ, c’est agir selon sa loi d’amour qui résume tous les commandements du Père ( v 10, 12). Parfois, Dieu est obligé de rappeler le croyant négligent ou paresseux par les épreuves qui surviennent, et par les renoncements à la volonté propre que la vie quotidienne nécessite ou impose. Son objectif est que le croyant attaché à lui, porte plus de fruit (v 2). « Porter du fruit » est répété 7 fois (avec le v 16), c’est bien l’objectif des soins de Jésus auprès de ses disciples.

 

Jésus a purifié ses disciples par sa Parole, en leur enseignant le plan du salut tel que Dieu le réalisait en lui et par lui, donc en émondant leur foi des préjugés, des fausses attentes sur le Messie et son Royaume, et de leurs fausses conceptions sur les conditions de ce salut par leurs œuvres (v 5b). Il a déposé dans leur cœur le principe impérissable de la vie nouvelle, l’amour de Dieu et des autres, qui se développe peu à peu par l’exercice, jusqu’à leur faire atteindre « la stature parfaite de Christ » (Ephésiens 4.13b ; 2 Cor 3.18).

Le fruit qu’il attend de chacun c’est une vie d’amour fraternel et de joie, qui n’est possible que par la présence en eux de son amour inconditionnel (v 9-11) ; comme il en a montré l’exemple, et ouvert la voie, l’obéissance à ses commandements découlera de l’attachement au Père, et Le glorifiera, c’est à dire fera connaître partout son amour pour tous (v 8-9).

                               

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-         Suis-je un chrétien de nom, ou un chrétien engagé dans une vie avec Christ, au quotidien ? A quoi le reconnaît-on ?

-         Examinons avec sincérité les sentiments qui nous unissent à Jésus : peur, indifférence, intérêt (dans le sens de « désir d’une récompense »), affection, reconnaissance, confiance, désir de le connaître mieux, etc...

 

-         Qu’est-ce qui me sépare de lui ? Qu’est-ce qui m’empêche de recevoir les bienfaits qu’il a promis de donner dans cette parabole? Comment rester attaché à Christ, demeurer dans son amour, garder ses commandements ?

 

-         Quels fruits porte notre vie (individuelle et ecclésiale) ? Peut-on y reconnaître l’action de l’Esprit en nous ?

 

-          Quels engagements puis-je prendre devant Dieu, pour que ma vie puisse le glorifier ?

 

09/05/2014

Étude n°7 : Christ et la fin de la loi, Rom 9.30 à 10.4 (17 05 14)

 

« Christ est la fin de la loi, en vue de la justice pour tout croyant » Rom 10.4

 

Observons  Rom 9.30- 10.4 (Le « bon » larron pardonné)bon-larron.jpg

Le contexte :

Le début du chapitre 9 aborde la question douloureuse du salut d’Israël, le peuple « élu » de Dieu, dont Paul est originaire. Ce peuple comblé par Dieu de tous les privilèges spirituels (9.4) s’est attaché à ces avantages au lieu de compter sur la grâce divine. Il a ainsi méconnu la volonté de Dieu de sauver aussi les non-Juifs (v 24-25). Seul un reste parmi Israël, à cause de sa foi en la grâce échappera aux conséquences désastreuses de l’endurcissement de cœur d’Israël.

Le texte

-          Quelles répétitions et oppositions donnent le thème de ce passage ?

-          Comment est désigné Christ pour les non-croyants et pour les croyants ?

-          Quelle est l’erreur d’Israël (v 31-32) ?

-          Que désignent « les œuvres de la loi », en opposition à la foi ?(v 32 ; Rom 3.20 ; Gal 2.16 ; 3.10 ; Tite 3.5)

-          Que signifie « être une pierre d’achoppement ? Pourquoi ou comment Christ peut-il être une telle pierre ? (v 32)

-          Que concède Paul à son peuple ? (10.2) De quelle connaissance s’agit-il ?

-          Au verset 3, que met en valeur au centre la construction en chiasme (= parallèles concentriques : observer les répétitions parallèles ou opposées dans ce verset)? Que représente ici la « justice de Dieu » ?

-          Quel double sens peut avoir le mot « fin »de la loi ? Peut-on privilégier l’un au détriment de l’autre ?

-          Pourquoi et en quoi Christ répond-il à ces deux sens ? En quoi la « justice de Dieu » s’oppose-t-elle à la loi dans ce verset ? Peut-on en déduire qu’il n’y a plus besoin de la loi divine ?

-          Essayez de formuler dans votre vocabulaire ce que vous percevez de la pensée de Paul dans ce passage.

 

Comprenons        

            Ayant opposé les Juifs au non-Juifs dans le paragraphe précédent, Paul, en deux questions rhétoriques, tente de montrer le fondement spirituel de cette opposition. Paul est bien placé pour cette explication, puisque de Juif pharisien, convaincu de sa propre-justice, il est devenu par un retournement (conversion) extraordinaire un disciple de Jésus-Christ, plein d’humilité, apôtre des « Gentils » (= les païens, les non-Juifs). Il connaît très bien la mentalité de son peuple, fier d’avoir été « élu », choisi par Dieu pour porter son Nom parmi les nations. Mais Israël se croit à cause de cette élection, seul appelé au Royaume, dont il pense ouvrir la porte par une obéissance scrupuleuse aux commandements de Dieu. Pour n’en transgresser aucun, les religieux avaient accumulé les préceptes codifiant en détail tous les actes et situations de la vie. Ils cherchaient un ensemble de lois qui « donne la justice », sans jamais obtenir la certitude d’être impeccables, sans péché ! Devenus ainsi « esclaves de la loi », sous sa condamnation puisqu’ils ne pouvaient lui obéir parfaitement  (Rom 3.19), les Juifs ne comprenaient pas les appels de Christ à la repentance. Ils croyaient être agréés par Dieu par leur obéissance (voir la parabole du pharisien et du publicain Luc 18.9-14), et méconnaissaient la « justice de Dieu » fondée sur sa miséricorde et sa grâce. Christ, le rocher ou la pierre angulaire (pierre de l’angle des fondations d’un bâtiment), sur laquelle ils pouvaient fonder leur existence et leur foi, est devenu pour eux une occasion de chute (pierre d’achoppement), d’éloignement de Dieu (9.33).

 

Avec le mot « frères », Paul semble s’adresser en priorité aux judéo-chrétiens qui pourraient s’étonner et s’affliger comme lui du refus du salut par la majorité d’Israël.  La prière de Paul est la réponse remplie d’espérance au désarroi des judéo-chrétiens qui s’interrogeaient sur l’attitude de Dieu à l’égard du peuple d’Israël. Tout le paragraphe à partir de 9.30 à 10.13 envisage l’histoire du salut, considérée du côté humain. Les Juifs se sont attachés avec zèle à une recherche du salut ou de la justice (= justification par Dieu = être considéré comme juste par Dieu) dans l’accomplissement de la loi (v 5), sans voir que cette loi menait à Christ (« fin » = but), comme l’esclave romain appelé « pédagogue » menait l’élève chez son maître dans le monde antique (Gal 3.24). La « fin » selon le dictionnaire, c’est « le but, le résultat vers lequel une chose ou un être est conduit, auquel ils tendent  ». En révélant son péché à l’homme incapable d’y obéir, la loi le pousse à trouver quelqu’un qui lui pardonne et le purifie. Christ est ainsi le but que la loi propose à tout croyant, Juif ou non, de rechercher et de rencontrer pour être justifié.

 

Les Juifs n’ont pas compris non plus que Christ, en accomplissant parfaitement la loi, mettait « fin » (= un terme) au système judaïque, aux rites du temple qui le préfiguraient ou prophétisaient symboliquement son œuvre ; Christ en est  « l’anti-type » (= la réalisation), et rend vaine la recherche du salut par ses propres œuvres, par son obéissance à la loi.

Paul continue son raisonnement (v 5-13) par l’affirmation que chercher le salut ailleurs qu’en Christ, fut-ce au ciel et dans l’abîme (représenteraient-ils le mysticisme et le spiritisme ?), c’est anéantir l’œuvre de sa mort et de sa résurrection en faveur des hommes. C’est vouloir recommencer ce qu’il a déjà accompli une fois pour toutes (Héb 9.26-28a). Il est inutile de chercher le salut bien loin, c’est dans son cœur qu’on le trouve, le jour où l’on croit à Christ (v 9), et où on le confesse publiquement en paroles (v 10) et en actes. En effet la foi n’est pas à confondre avec la croyance ni avec la connaissance, qui sont du domaine de l’affectif et du cognitif. Le cœur, synonyme de l’être intérieur, comprend outre ces deux domaines, celui du spirituel par lequel on est en contact avec l’Esprit de Dieu. L’être intérieur ne se révèle pas seulement par des paroles, mais par la transformation visible de l’être extérieur, comme Jacques (2.17-18) l’exprime avec force : « Il en est ainsi de la foi, si elle n’a pas d’œuvres, elle est morte en elle-même » (= elle ne vaut rien !) ; C’est en effet, « par mes œuvres que je montrerai ma foi ».

Le souci de Paul n’est pas ici d’expliquer cette apparente contradiction avec Jacques. Il veut seulement marquer l’opposition entre la recherche du salut dans la propre justice humaine (v 3) et l’acceptation du salut  par la foi en la grâce de Christ, seule voie offerte aux Juifs comme aux Gentils (= païens), (v 12-13).

 

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          En quoi ou en qui croyons-nous pour notre salut ? Comment notre conduite en est-elle affectée ?

                  

-          Dans quelle mesure notre observation scrupuleuse du Sabbat peut-elle ressembler à ce que Paul reproche aux Juifs, une recherche du salut par notre obéissance ? Examinons sans complaisance nos motivations en ce domaine et tirons-en les conclusions qui s’imposent pour nous réformer !

 

-          Comment puis-je prouver que je crois à la grâce de Dieu à mon égard ?

 

-          Que représente la loi de Dieu dans ma vie spirituelle et pratique ?