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02/05/2014

Étude n°6, La mort de Christ et la loi, Romains 7 (10 05 14)

 

 

«De même mes frères, vous êtes morts à l’égard de la loi, par le corps de Christ, pour appartenir à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu» (Rom 7.4) 

 

Observons

Le contexte : le chapitre 6 a développé l’argumentation de l’identification du croyant dans le baptême, au Christ mort et ressuscité, qui le délivre de la condamnation du péché, et lui perme de vivre libre dans la justice.

Le chapitre poursuit la réflexion en deux grandes parties

A-    v 1-6 : le croyant est libéré de la loi par sa mort avec Christ

a)     1-3 : exemple de la loi matrimoniale

b)     4-6 : même principe appliqué dans la vie spirituelle

B-    v 7-12 : Rôle de la loi avant la conversion

a)     7-9 : le péché est révélé et amplifié par la loi

b)     10-12 : la loi sainte révèle ma culpabilité et me voue à la mort

La fin du chapitre développe  l’idée de conflit intérieur entre la loi divine bonne et sainte et la nature humaine, faible et portée au mal.

14-20 : conflit intérieur entre volonté spirituelle et nature charnelle

21-25 : La délivrance du péché révélé par la loi est en Jésus-Christ, par l’Esprit.

Tout le passage est construit sur les antithèses, habituelles au style de Paul, entre loi, lettre, péché, nature charnelle, mort d’un côté, et libération, Esprit, vie, volonté spirituelle de l’autre. Au centre de ces antithèses l’affirmation de la sainteté de la loi ou parole de Dieu (v 12).

 

Comprenons

A-    Libération de la loi ( v 1-6) :

Paul introduit un enseignement un peu différent du précédent qui s’adressait plutôt aux pagano-chrétiens, en se tournant maintenant vers ses frères (v 1 et 4), les judéo-chrétiens connaisseurs de la Loi. Il s’agit ici plus de la loi de Moïse que des lois civiles de Rome, car le droit matrimonial auquel il se réfère dans son exemple n’est pas celui de Rome mais celui de l’Ancien Testament.

Paul a parlé auparavant de l’affranchissement du péché par la grâce (5.20 ; 6.18), il veut aborder maintenant l’affranchissement de la lettre de la loi par l’Esprit (7.6).

Pour faire comprendre cet enseignement, il prend l’exemple concret de la loi de Moïse qui limitait la durée du lien matrimonial à la durée de la vie du mari. La mort de celui-ci libérait la veuve de tout lien avec lui.

De même, dit Paul, la mort de Christ à laquelle le croyant s’est identifié dans son baptême, le libère de la condamnation de la loi, de l’obéissance à la lettre de l’Ecriture, le délivre de l’emprise du péché sur lui, qui lui faisait porter des « fruits de mort »(v 5) ; en effet, dans la mort de sa nature charnelle, sans Dieu, que symbolise son baptême, la culpabilité lui est spirituellement ôtée. Mort spirituellement avec Christ (7.4) et son vieil homme crucifié (6.6), le croyant entre dans un autre « régime » de vie, éclairé et guidé par l’Esprit de Celui qui est ressuscité, et qui le ressuscite avec Lui, pour qu’il porte des fruits pour Dieu (7.4). La Bible Annotée de Neuchâtel commente ainsi le passage :

« La « lettre», c’est la loi qui commande, interdit, exige, condamne, mais ne donne aucune force au pécheur qui veut lui obéir…Le régime légal nous laisse dans notre état naturel d’impuissance » Le légaliste craint la condamnation de la loi puisqu’il n’arrive pas à lui obéir, et il en est l’esclave. Il pense que sa relation avec Dieu dépend de son obéissance fidèle à la loi, et se désespère d’y parvenir. Au contraire, régénérés par l’Esprit de Dieu lorsque nous acceptons la grâce de Christ, nous sommes rendus des êtres spirituels, vivant pour Dieu, selon sa volonté.

 

B-    Le rôle de la loi avant la conversion (v 7-12)

L’argumentation continue pour répondre à une objection nouvelle que nous entendons encore souvent : si la grâce nous libère de la loi, alors la loi est mauvaise, on peut donc ne plus en tenir compte. Beaucoup de chrétiens qui considèrent le mot « Loi » comme désignant tout l’Ancien Testament, ses lois, ses rites et ses enseignements, pensent que tout cela est périmé ; ils reprochent même à la loi d’être à l’origine de tous les problèmes moraux et spirituels de l’homme. Ils ne comprennent pas que Jésus n’est pas venu abolir, mais accomplir les Ecritures (Mat 5.17), et qu’il y a unité et harmonie dans toute la révélation de Dieu dans sa Parole.tables décalogue 2.jpg

Paul considère cette attitude de mépris et de méconnaissance des Ecritures (à son époque, constituées du seul Ancien Testament) comme impie. Il montre dans des formules très condensées, quel est le rôle de la loi, entendue dans le sens du Décalogue (v 7). Elle reste utile, parce que dans un premier temps elle révèle la volonté de Dieu. L’homme en en prenant connaissance, prend conscience de son péché, de son état naturel séparé de Dieu et incapable de faire le bien, donc voué à la mort (v 10-11). Loin d’être mauvaise en soi, la loi -Parole de Dieu- est « sainte, juste et bonne » (v12), car elle est l’expression de la volonté de Dieu pour la vie libérée de son enfant (Ex 20.1 ; Ps 19.8-9). Elle exprime les principes de vie du Royaume éternel, que l’Esprit de Dieu inscrit dans le cœur du pécheur repenti (Jér 31.33 ; Héb 8.10), pour lui permettre une obéissance de cœur et non de devoir (Rom 6.17).

Dans les versets 9 à 13, Paul dresse le tableau des rapports de l’homme avec la loi avant sa conversion à Christ. Mais dans les versets 14 à 24, il décrit le conflit intérieur (v 14,18,21) qui continue à déchirer le converti : par la loi, il a pris connaissance de sa faiblesse naturelle devant le péché, de son incapacité irréfutable à pratiquer par lui-même le bien selon Dieu, malgré son désir de l’accomplir. Il s’aperçoit qu’il n’y a pas d’autre solution que de crier à Dieu (c’est en cela que la loi est un pédagogue qui mène à Dieu selon Gal 3.24), pour être délivré de la fatalité de ce conflit et pour recevoir la grâce divine.

On a beaucoup discuté sur ce passage pour savoir si Paul parlait seulement de la situation de l’homme avant sa conversion, ou s’il étendait aussi ce conflit intérieur après la conversion. La fin du verset 25 : « ainsi donc, par mon intelligence, je suis esclave de la loi de Dieu, tandis que par ma chair, je suis esclave de la loi du péché », semble suggérer par ses verbes au présent, que tant que l’homme est sur terre, il est, même après sa conversion, quotidiennement soumis à deux exigences en lui : celle de sa nature charnelle, esclave involontaire du péché qui règne sur terre, et celle de son être intérieur, guidé par l’Esprit, qui lui donne la volonté… et la force d’accomplir la loi de Dieu. La dualité du vouloir et du faire demeurera jusqu’à la résurrection, où l’homme sera revêtu par la grâce de Dieu de l’incorruptibilité éternelle (1 Cor 15.52-53). Seul un chrétien dans la maturité de sa foi peut se reconnaître comme incapable par lui-même d’obéir à une loi qu’il sait bonne et qu’il aime profondément. Par l’Esprit, l’homme a la possibilité de vivre ce conflit intérieur dans la confiance en la victoire remportée par Christ en sa fAnastasis (Joelle).jpgaveur et offerte à quiconque s’attache à Lui (Icône 20ès, Anastasis = Victoire de Jésus sur la mort). Christ n’a-t-il pas promis à ses enfants de leur donner la victoire (1 Cor 15.57), et de « les transformer à son image de gloire en gloire, par le Seigneur qui est l’Esprit » (2 Cor 3.18) ?

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Quelle place tient la Loi du Décalogue dans ma vie de foi ? L’obéissance à la loi est-elle à mes yeux une condition, un moyen de mon salut, ou une manifestation de la présence de l’Esprit en moi ?

 

-          V 6 : Qu’est-ce qui distingue concrètement le « régime ancien de la lettre » et le « régime nouveau de l’Esprit » ? Donnez un ou deux exemples de vie selon ces deux régimes.

 

-          Pourquoi est-il inévitable et même nécessaire qu’existe en nous, malgré notre conversion, un conflit intérieur entre notre volonté de bien faire et notre incapacité naturelle à bien agir ?

 

-          Comment expliquez-vous avec vos propres mots le rapport entre la mort de Christ et la loi ? Christ n’a-t-il pas obéi parfaitement à la loi ? Que signifie alors sa mort ? En quoi sommes-nous concernés par cette mort, autrement qu’en bénéficiaires de la grâce ?