03/01/2014
Etude n°2 : Métaphores sur les disciples : Luc 14.15-24 (11 01 14)
« Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne lui parlait point sans parabole, afin que s’accomplit ce qui avait été annoncé par le prophète : J’ouvrirai ma bouche en paraboles, Je publierai des choses cachées depuis la création du monde. » Mat 13.34-35
Observons
Le contexte : un repas chez un pharisien (14.1) offre l’occasion à Jésus de donner une leçon d’humilité à propos de l’hospitalité désintéressée (v 1-14). Jésus illustre ces instructions par la parabole des conviés (v 15-24)
Le texte est suivi d’un exposé des conditions pour suivre Jésus : avoir un cœur pur, c’est-à-dire non partagé, tout entier tendu vers Dieu (v 25-35).
Le texte (v 15-24)
La réflexion enthousiaste d’un convive à la suite de l’évocation de la résurrection des justes (fin du v 14), introduit la parabole des invités au repas.
Structure de la parabole
a) v 16-17 : Première invitation, lancée à l’avance et répétée au moment du repas.
b) v 18-20 : les excuses des invités : acquisition de champs et de bœufs, mariage.
c) v 21a-b : rapport du serviteur et irritation du maître.
b’) v 21c-23 : les deux autres invitations, sur les places et dans les rues, sur les chemins et le long des haies.
a’) v 24 : avertissement d’exclusion des premiers invités.
La structure plaçant au centre des parallèles l’irritation du maître, permet de saisir l’objectif de Jésus : avertir les pharisiens sur les conséquences de leur refus de répondre à son appel et de le reconnaître comme le Serviteur de Dieu.
Comprenons
Texte Interprétation
Les personnages et leurs actions
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Le maître : offre un grand souper Invite beaucoup de gens
Envoie son serviteur répéter l’invitation Est irrité
Lance une invitation à l’extérieur Ordonne de contraindre d’entrer |
= désir de communion, d’intimité, de partage des biens abondants avec beaucoup, générosité = désir d’être au complet dans sa maison = déception d’être refusé, chagrin de voir les invités se priver eux-mêmes du repas avec lui, mais pas d’agressivité envers eux (v 24). Cette colère est un anthropomorphisme quand on l’applique à Dieu. = universalité de l’offre = contraindre en grec signifie presser, insister, faire de l’acte d’entrer une nécessité absolue. La contrainte est morale et non physique, par la force armée. Elle s’exerce sur les consciences par la sainteté de la loi, sur les cœurs par la puissance de l’amour, sur la volonté par l’action du saint-Esprit (Jn 16.8-11). Dieu ne force personne, mais il fait en sorte qu’on veuille le suivre, par amour et conviction. L’invitation du maître symbolise l’offre gratuite d’entrer dans son royaume, elle est faite à tous par Dieu.
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Le serviteur : est envoyé à l’heure du repas Invite à venir Sait que tout est prêt Rend compte de sa mission, mais a pris l’initiative de devancer la pensée du maître en invitant aussi les pauvres et estropiés de la ville. |
= participe pleinement au projet du maître qu’il connaît bien : il représente Jésus, serviteur envoyé par Dieu. Il insiste sur la gratuité du repas : tout est déjà prêt. Il a le même désir que le maître de voir la maison pleine et la même miséricorde pour offrir une place à chacun, même le plus humble.
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Les invitésLes premiers refusent à cause de leurs biens matériels, leurs affaires commerciales, leur vie privée.
Les humbles de la ville répondent à l’invitation
Les extérieurs à la ville sont invités avec insistance à venir au repas sur les chemins,
le long des haies Contrains les gens d'entrer |
= ce sont des nantis qui n’ont pas faim ; ils connaissaient de longue date l’invitation mais ne lui ont pas prêté attention. Ils symbolisent ceux qui dans le peuple juif (la ville) avaient la connaissance des appels de Dieu au salut, mais les ont négligés et ont rejeté Jésus, parce qu’il les dérangeait dans leur matérialisme terrestre.
= ceux qui sont considérés avec dédain par les premiers invités, les péagers et prostituées du peuple, ont faim et soif de justice, de valorisation : l’invitation au salut est pour eux l’occasion d’être rassasiés ; Jésus les reconnaît, fait attention à eux et répond à leur besoin. Ils répondent avec empressement. = Ils symbolisent tous ceux qui actuellement ont besoin de communion spirituelle, qui ressentent douloureusement leur indignité, leur pauvreté, qui sont peut-être repoussés par les « bien-pensants, les propres justes des Églises, mais auxquels Jésus prête attention, avec qui il désire aussi partager son intimité. Ils se situent hors du peuple de Dieu (la ville), = en recherche spirituelle, ou dans l’errance et sans abri ; = arrêtés par les obstacles qui les empêchent d’entrer dans le peuple de Dieu : obstacles externes à eux, posés par les gens de la ville qui veulent protéger leur identité, tels que observation stricte de la loi de Moïse, circoncision, interdits, recel jaloux de la Parole… ou obstacles internes personnels tels que idolâtrie, préjugés, complexes, peurs, etc… = Le salut, la protection de Dieu, l’intimité avec lui leur sont offerts avec insistance pour briser tous ces obstacles par l’action du Saint-Esprit en eux. Ils les saisiront comme une vraie bouée de secours, comme le seul moyen de survie qui leur reste. Cette dernière invitation annonce aux Juifs contemporains de Jésus que le salut sera offert aux nations, à cause (ou grâce) à leur propre refus.
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Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Qu’est-ce qui m’a le plus frappé dans cette parabole : la « colère » du maître, son avertissement menaçant, son jugement des premiers invités, ou son invitation insistante, sa miséricorde, son désir de voir sa maison pleine, sa générosité désintéressée ? Quelle image de Dieu domine ma pensée et ma relation avec lui ?
- Dieu m’a lancé de longue date son invitation à entrer dans son intimité, à accepter son offre gratuite du salut : suis-je retenu par les biens de ce monde (matériels ou affectifs) ?
Cette invitation me donne-t-elle la valeur qui me manque aux yeux du monde ? Est-elle vitale pour ma vie, et me rassasie-t-elle pleinement ? Sinon, Pourquoi ? Comment lui donner toute son importance ?
- Quelles « haies » m’empêchent de pénétrer dans la maison de Dieu ? Quels obstacles ma vie et mes paroles peuvent-elles dresser devant ceux qui aimeraient connaître Dieu et vivre avec lui ?
- Si je suis serviteur de Dieu, ai-je entendu l’ordre divin de « sortir » pour inviter les autres au partage de l’intimité avec Dieu ? De quoi dois-je encore « sortir », pour accomplir le plan de Dieu de réunir en lui tous ses enfants dispersés (Jn 11.52), ou d’unir mon cœur partagé entre mes divers désirs et intérêts (Lc 14.25-35) ?
- Chaque sabbat, Dieu m’invite à manger avec d’autres le pain de sa parole ? Est-ce une fête ou une contrainte ? Est-ce un surplus qui me gave, ou une nécessité vitale ?
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