09/03/2012
Etude n°11: Dieu artiste et artisan, Héb 8.1-5 (17 03 12)
Etude n°11 : Dieu artiste et artisan, Héb 8.1-5 (17 03 12)
« « Je demande une chose à l’Éternel que je recherche ardemment : habiter toute ma vie dans la maison de l’Éternel pour contempler la magnificence de l’Eternel » Ps 27.4
Observons
Le contexte
L’auteur a montré dès le début de l’écrit envoyé aux Hébreux, le Fils assis à la droite de Dieu dans les cieux, après avoir fait la purification des péchés (1.3). Il a démontré que Christ est souverain sacrificateur, garant d’une alliance plus excellente (7.21-22). Dans la seconde partie de l’écrit qui débute avec le ch 8, il va montrer la supériorité de la nouvelle alliance dont Jésus est le grand sacrificateur.
Le texte (v 1-5) présente le Christ comme ministre du véritable sanctuaire
Relever le vocabulaire sur le thème de la construction : Comment est-il organisé dans ces cinq versets ? Sur quels aspects de Dieu insiste-t-il ?
Structure du passage :
a) v 1-2 : Christ sacrificateur du véritable tabernacle « dressé par Dieu »
b) v 3-4 : Opposition entre prêtres terrestres et Jésus, grand prêtre céleste
c) v 5 : le tabernacle terrestre construit sur le modèle divin montré à Moïse
Comprenons
(Plan de situation du temple de Jérusalem)
Ce court passage nous montre comment Dieu a œuvré en artiste pour nous faire comprendre le salut dont il est l’artisan. Le vocabulaire de la construction (dressé, construire, modèle), les oppositions entre bâtiment céleste et bâtiment terrestre (tabernacle, sanctuaire) accentuées par les différences entre les prêtres éphémères et Jésus le grand prêtre éternel, contribuent à nous élever vers les réalités célestes, dont les représentations visibles et concrètes terrestres ne sont que les ombres. Dieu a mis à la portée des hommes limités, sa pensée et son projet de salut qui dépasse largement tout ce que nous pouvons imaginer (Eph 3.20). Dieu en avait montré à Moïse, un « type », un « modèle », une représentation à traduire concrètement dans le Tabernacle du désert (8.4-5), comme un architecte présente un plan de son projet, que l’entrepreneur doit concrétiser sur le terrain. Ce modèle, ce plan sont déjà eux-mêmes la transcription dans le visible sur papier, de l’idée, du projet conçu par l’architecte. Le projet de Dieu était de sauver l’homme pécheur. Comment montra-t-il son plan de salut à Moïse pour le rendre compréhensible aux Hébreux ? Quel plus grand et plus explicite « modèle » peut-il y avoir que Christ lui-même, artisan de ce salut ? Dieu a montré à Moïse tout ce que Christ serait et ferait lors de son incarnation pour le salut de l’homme. Moïse fut chargé de transcrire ce « modèle », cette réalité spirituelle dans le domaine du concret, du visible, par un sanctuaire terrestre. Celui-ci ne désorientait pas les Hébreux par sa construction semblable aux temples Egyptiens, mais il avait un autre sens, et cherchait à les élever aux réalités spirituelles divines. Le sanctuaire et le rituel terrestres n’étaient que des symboles, des images concrètes du plan du salut conçu par Dieu. Ils étaient incapables de rétablir la relation véritable, spirituelle, avec Dieu, de donner l’accès direct au “sanctuaire céleste, aux lieux saints » c’est-à-dire à la présence de Dieu. L’ancienne alliance cherchait, par les rites du sanctuaire terrestre, à faire comprendre au croyant pécheur l’œuvre de salut que seul Christ allait accomplir en sa faveur. Christ étant venu réaliser cette œuvre, le sanctuaire terrestre et ses rites devenaient inutiles et il fallait en comprendre le sens spirituel. Les choses terrestres sont à appréhender selon l’Esprit (2 Co 3.6) et l’alliance nouvelle se vit par l’Esprit de Dieu, comme Jésus l’annonçait à la Samaritaine (Jn 4.24) : « les vrais adorateurs adoreront Dieu en esprit et en vérité ». Ce qui est vrai pour l’œuvre passée de Christ, préfigurée dans le sanctuaire terrestre juif, l’est aussi de l’œuvre présente et future, dont on trouve aussi la représentation dans le sanctuaire terrestre et ses rites[1].
Notre perception de l’œuvre dont Christ est l’artisan aujourd’hui dans la présence de Dieu, passe par la compréhension spirituelle de l’œuvre du sacrificateur terrestre. Le sanctuaire terrestre, lieu de la présence de Dieu parmi les hommes, et de sa rencontre avec eux, était le symbole de Christ, « Emmanuel, Dieu avec nous ». Il devint le symbole du lieu spirituel de la présence de Dieu parmi les hommes, c’est-à-dire de l’Église, peuple des croyants (1 Co 3.16 ; 2 Co 6.16). Dans ce « sanctuaire céleste » ou spirituel (voir l’équivalence de ces adjectifs dans 1 Co 15.45-49), Christ agit par son Esprit. Il y accomplit parfaitement l’œuvre d’intercesseur ou de médiateur d’un grand prêtre, comme représentant de l’humanité devant Dieu, offrant son sang versé pour le pardon des péchés (Héb 8.3b à rapprocher de Ep 5.2). Son œuvre actuelle consiste à s’interposer entre le croyant et l’Accusateur des frères, pour le réclamer comme son enfant pardonné (Bas relief à Notre Dame de Paris), le déclarer juste ou pur, le sceller de son Esprit et rassembler son peuple en vue du jour de la rédemption (Ep 1.13-14).
[1] Voir en annexe un essai d’explication des symboles du sanctuaire terrestre.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- L’étude du sanctuaire terrestre me permet-elle de faire mienne la parole du psalmiste du verset à retenir, Ps 27.4 ? Comment partager son désir « d’habiter dans la maison de l’Éternel pour contempler sa magnificence» ?
- L’assurance que Christ ressuscité officie pour moi comme grand prêtre devant Dieu, change-t-elle quelque chose à ma vie quotidienne ? En quoi cela se manifeste-t-il concrètement ?
- En quoi consiste l’intercession de Christ pour moi ? voir Jn 14.16 et 16.26-27. Si Christ est Dieu, comment peut-il se prier lui-même ? Entre qui se place-t-il comme médiateur ? Pourquoi est-il le seul à pouvoir le faire ?
- Quelles promesses pour ma vie quotidienne cette étude m’a-t-elle révélées ? Qu’en ferai-je cette semaine, dans ma relation avec Dieu et avec les autres ?
Annexe
Les trois parties du sanctuaire et les rites qu’on y pratiquait, préfiguraient l’œuvre du Messie à venir. Le parvis représentait l’humanité où le Messie incarné en Jésus, serait l’Agneau immolé pour le pardon des péchés du monde. Les sacrifices quotidiens annonçaient celui de Jésus et manifestaient la repentance et la foi des fidèles dans le pardon gratuit de Dieu. L’œuvre terrestre de pardon et de purification du Messie une fois accomplie, Jésus par son ascension a franchi symboliquement le premier voile qui donnait accès au Lieu Saint du sanctuaire. Depuis il officie comme Prêtre et Roi au sein de ce lieu où demeure son Esprit. Les apôtres l’ont compris comme étant l’Eglise dans son ensemble, et le cœur de chaque croyant en particulier (1 Cor 3.16 ; 2 Co 6.16 ; Eph 2.21 ; 1 Pi 2.5). Là se manifeste la présence de Jésus Roi qui éclaire de son Esprit, nourrit de sa Parole, et intercède pour son peuple, à l’image des rites quotidiens du Lieu Saint Juif.
Enfin, le rite annuel du Yom Kippour montrait qu’à la fin du service spirituel de Jésus au milieu et en faveur de son peuple, le Sauveur passerait spirituellement et symboliquement le second voile du temple pour accomplir la dernière partie de sa mission : la purification de son sanctuaire (Daniel 8.14) ; à ce moment il agit comme Juge : au sens biblique du mot, il est le Libérateur de son peuple, il reconnaît comme siens et rassemble autour de lui ceux qui se sont réclamés de son sacrifice et qui l’ont laissé agir dans leur vie pour les transformer à son image (1 Co 1.8 ; 2 Co 3.18). Les considérant comme justes devant Dieu, il peut ensuite ressortir du sanctuaire spirituel, revenir sur terre de façon visible et glorieuse, pour éliminer définitivement de la terre le mal et ses conséquences, pour permettre à son peuple purifié une nouvelle vie éternelle en sa présence.
Cette organisation du sanctuaire terrestre symbolisait aussi le chemin de foi du croyant : par la repentance qui marque la crucifixion de son Moi pécheur (Rom 6.6), et par le baptême où il s’identifie à la mort et à la résurrection de Christ (Rom 6.4), le croyant entre dans le peuple de Dieu gouverné spirituellement et sanctifié par le Seigneur. Eclairé par l’Esprit et nourri par la Parole, il grandit dans la foi au service de Dieu et des hommes (1 Pi 2.2, 9). Lorsque le Christ accomplira sa dernière mission de Juge, le croyant sera justifié par Lui, définitivement scellé par l’Esprit pour paraître debout devant Dieu.
Ce symbolisme du sanctuaire a servi de base à l’affirmation de Paul qui résume le chemin de foi du croyant, dans 1 Co 6.11 : « Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés, au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu ».
Extrait d’un livre à paraître « L’ Apocalypse, un message d’espérance » d’E. Zuber
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02/03/2012
Etude n°10 Dieu exauce la prière, Mat 26.36-46 (10 03 12)
Etude n°10 : Dieu exauce la prière, Mat 26.36-46 (10 03 12)
« Moi, je crie à Dieu et l’Éternel me sauvera » Ps 55.17
Observons
Le contexte : Jésus au cours du dernier repas, a annoncé ce qui allait arriver, et a prévenu Pierre de son reniement la nuit même, alors qu’il protestait de sa fidélité (Matthieu 26.33).
Le texte
- 36-38 : Retrait de Jésus à Gétsémané pour prier à l’écart, avec ses trois amis
- 39-41 : Première prière angoissée, et première recommandation aux disciples endormis
- 42-43 : Seconde prière et second retour vers les disciples
- 44-46 : Troisième prière et acceptation de la volonté de Dieu
Relever les répétitions de situations et de mots : Quelles différences peut-on y observer ?
Comment se marque l’évolution de la prière et de l’état d’esprit de Jésus et des disciples ?
Quel est le résultat de la prière pour Jésus?
Comprenons
L’heure d’angoisse et de tentation suprêmes est venue pour Jésus, heure de lutte intérieure contre la mort.
La coupe, symbole de cette épreuve, est d’autant plus amère pour Jésus que ses disciples, incapables de le comprendre et de veiller, le laissent seul. Malgré sa souffrance et son déchirement, Jésus garde confiance et amour pour Dieu son Père.
Une dernière fois, le choix terrible s’offre à lui : sauver sa vie terrestre en déclarant publiquement sa puissance, ou mourir pour endosser et mettre à mort la culpabilité de l’homme afin de le sauver de la condamnation à la mort éternelle qui pèse sur lui à cause de sa séparation de Dieu.
C’est la même tentation qu’au désert après son baptême, mais elle est portée au paroxysme, car c’est la dernière, où chacun des deux adversaires engage toutes ses forces. Par trois fois Jésus prie en exprimant son désir tout humain d’éviter souffrances et mort. La première fois, il exprime son souhait tout humain que « la coupe s’éloigne » de lui, les deux autres fois, il admet qu’elle peut ne pas s’éloigner, et s’en remet à la volonté de Dieu, qui n’est pas une volonté de mort, mais de vie, de salut pour tous les hommes (1 Tim 2.4 ; 2 Pi 3.9). Par là il se donne entièrement, et surmonte la tentation de ne penser qu’à lui.
Au-delà de la mort physique qu’il avait annoncée plusieurs fois et préfigurée à la Cène, et vers laquelle il allait volontairement, peut-être y avait-il l’angoisse de la mort éternelle que lui faisait encourir le poids de la culpabilité humaine qu’il avait choisi de porter. Représentant de notre humanité pécheresse, il se mettait sous le jugement de Dieu. L’Adversaire tentait de le faire douter de l’amour du Père. Du fond de cette angoisse, Jésus se tourne encore vers Dieu à qui il s’abandonne totalement. Le texte de Luc 22.43 ajoute qu’un ange vint alors le fortifier. Il put se relever dans le calme et la détermination, et s’avancer vers ceux qui dormaient ou le trahissaient. Il avait remis son sort terrestre et éternel à Dieu et accepté d’accomplir sa mission de salut jusqu’au bout.
Par trois fois il trouva les disciples endormis, inconscients de ce qui se jouait dans cette nuit, symbole de leur nuit intérieure (Hans Schaüfelein, 16è). Par trois fois il les encouragea à veiller et prier, pour ne pas tomber dans la tentation. Sa propre expérience de prière pressante, d’abandon à un Dieu qui reste un Père plein d’amour pour ses enfants plongés dans l’angoisse, la souffrance et la solitude, devait leur servir d’exemple, et les assurer que Dieu exauce la prière en apportant les forces nécessaires pour affronter tentations, difficultés et mort.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment ne pas se laisser envahir par le doute sur l’amour de Dieu, quand nos prières ne sont pas exaucées ?
- Pourquoi Dieu ne veut-il ni ne peut-il exaucer toutes nos prières ? Qu’en conclure sur notre responsabilité dans leur exaucement ou pas ?
- Comment dans la souffrance ou la solitude éviter la tentation de se croire abandonné de Dieu ?
- De quels exaucements puis-je témoigner devant mon groupe ?
08:00 Publié dans Dieu | Lien permanent | Commentaires (0)