07/03/2025
Étude n°11 Esaïe 52.13 à 53.12, Qu’aurais-je pu faire de plus ? (15 03 25)
Étude n°11 Esaïe 52.13 à 53.12, Qu’aurais-je pu faire de plus ? (15 03 25)
« Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l’Éternel a fait retomber sur lui la faute de nous tous ! » Esaïe 53.6
(Évangile et Peinture,20ès, Crucifié)
Observons
52.13-15 : Paroles de Dieu sur l’élévation à la gloire de son Serviteur souffrant
53.1-10 : paroles du prophète sur le parcours de vie du serviteur souffrant
53.11-12 : Paroles de Dieu sur la mission de son serviteur glorifié.
Les souffrances imméritées et expiatoires du serviteur (au passé v 1-10) sont encadrées par les promesses (au futur) de son élévation (52.13-15) et des effets de son œuvre (53.11-12).
La description de ses souffrances est émaillée de versets révélant l’incrédulité du peuple (52.14a, 53.4b, 8), ou donnant le sens spirituel caché de ces souffrances (4a, 5,6b,8b,10a,11b,12b).
Le vocabulaire fait référence aux rites des sacrifices d’expiation du sanctuaire terrestre, et en donne le sens prophétique : Le Serviteur souffrant incarne les victimes de ces sacrifices.
Comprenons
Ce chapitre est le sommet de la prophétie d’Ésaïe et de l’Ancien Testament. Il est une réponse au texte d’Ésaïe 5.1-4, où Dieu explique tous les soins qu’il a apportés à sa vigne et se demande : Qu’aurais-je pu faire de plus (v 4). Le texte de notre étude ne peut s’appliquer qu’au Christ qui en a réalisé les moindres détails dans sa Passion. Les Juifs y voient encore le symbole des souffrances de leur peuple, mais le peuple est nettement distingué du Serviteur dans ce passage (8b).
Ignoré et victime des hommes (v 2-3), le Messie, innocent de tout mal (8-9), s’est offert volontairement (= il s'est livré en sacrifice, 10b) en faveur des hommes pécheurs, pour leur éviter la mort qu’ils méritaient à cause de leur séparation d’avec Dieu (=le péché) (v 4-6, 8). Il est "l’anti-type" de tous les animaux sacrifiés au temple sous l’ancienne alliance (v 7) : par l’imposition de ses mains sur la tête de l’animal accompagnée de la confession de ses fautes, le pécheur transférait son péché sur l'animal. La mort de l’animal mettait à mort son péché, le délivrait de sa culpabilité et lui permettait de vivre pardonné et justifié. Le texte d’Ésaïe 53 applique exactement la signification spirituelle des sacrifices du sanctuaire au sacrifice de sa vie que le Messie accomplira parfaitement sur la croix une fois pour toutes.
Les résultats de cette œuvre de sacrifice pour les péchés concernent d’abord le Serviteur lui-même : sa résurrection (10b), son ascension (52.13), sa glorification (52.14b) et sa joie (11-12), son œuvre d’intercession (12b) sont annoncées ; puis les effets de ce sacrifice sur les pécheurs sont précisés : la paix du pardon (5b), la purification (52.15), la justification (11), la connaissance et la communion (11).
Deux versets de ce texte posent problème d'interprétation :
le verset 5b : "le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui." N'oublions pas que le texte est poétique et se permet des raccourcis de la pensée. La mort sur la croix est un châtiment aux yeux des hommes. Spirituellement elle représente le sort que nous méritons en tant que pécheurs séparés de Dieu. Jésus l'assume volontairement pour que l'homme dont il fait mourir la nature pécheresse dans sa mort sur la croix, puisse faire la paix avec Dieu (Rom 6.6 ; Col 1.22) et vivre selon les directives de son Esprit (2Cor 5.15). L'expression "est tombé sur lui" peut faire croire aux yeux des hommes que c'est un effet du hasard, comme dans un tirage au sort. Mais Dieu a voulu le salut des hommes et s'est incarné en Jésus pour l'accomplir jusqu'à la mort (Phil 2.6-8, notre étude précédente). Voir en annexe le commentaire de Ph. Augendre.
Le v 10a " Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance" paraît excessif et fait de Dieu un sadique. Il exprime simplement que ce sacrifice volontaire du Messie entrait dans le plan de salut de Dieu pour l’humanité, plan que le sanctuaire concrétisait prophétiquement. "Dieu approuve son serviteur accablé par la souffrance" (BFC), parce qu'il réalise parfaitement le plan divin du salut. En aucune manière Dieu ne veut la souffrance de son serviteur, mais il reconnaît l'amour de son serviteur "qui donne sa vie pour ses amis" (Jean 15.13).
La réponse à toutes les questions que pose la mort de Christ, se trouve clairement exposée dans ce chapitre, 700 ans avant sa réalisation ! Ce chapitre nous invite à rechercher le sens spirituel des rites du sanctuaire, des paraboles et des images symboliques, par lesquels le Seigneur a cherché à enseigner et à faire comprendre son projet de salut à des humains limités par leur péché.
En complément de cette brève étude, je vous invite à consulter le commentaire que Philippe Augendre a fait de ce texte, en 2008, que je reproduis ici en Annexe.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Suis-je plus au clair après la lecture de ce chapitre sur le sens spirituel des rites sacrificiels du sanctuaire en rapport avec la croix ?
- Puis-je m’identifier au « nous » du texte ? Est-ce que la paix de Christ remplit mon cœur et me guérit de mes culpabilités et de mes blessures profondes ? (5). Ai-je conscience que Christ a subi la mort que je mérite à cause de ma séparation d’avec Dieu, et qu’il me permet ainsi de vivre, pardonné, une relation nouvelle avec Dieu ?
- La connaissance du plan du salut accompli par Christ me remplit-elle de joie et de reconnaissance et resserre-t-elle ma communion avec lui ?(11).
Annexe
LA FOI CHRÉTIENNE AU RISQUE DU XXIe SIÈCLE :
« Beautés de Dieu pour les "naïfs" »
IV. LE SALUT : LE SERVITEUR SOUFFRANT
« Les prophètes … ont fait de ce salut l'objet… de leurs investigations » (1P 1.10)
Le salut vient de l'Éternel (Jon 2.9), je veux me réjouir dans le Dieu de mon salut (Ha 3.18). Impossible d’achever ce survol du salut dans l’A.T. sans citer les prophètes. Avec eux quelle profondeur de vue et quelles ouvertures ! Inspirés par Dieu, les prophètes ont non seulement chanté ce salut mais ils l’ont vécu avec authenticité. Contre toutes les dérives formalistes, idolâtres, immorales[1] ils ont défendu avec courage une conception élevée de la relation avec Dieu, de la vie par l’Esprit[2]. Enfin et surtout ils ont annoncé la personne et l’œuvre du Messie. Cet immense sujet, je le limiterai en essayant de dégager les lignes essentielles d’un texte capital, celui d’Esaïe (52.13 à 53.12) sur le « Serviteur souffrant ».
La fin du livre d’Esaïe vise, à partir du ch. 40, à la consolation d’Israël. Le 4e chant est un oracle, riche, surprenant, à la fois douloureux et victorieux. Mais il pose de nombreux problèmes aux spécialistes[3] et n’est pas aisé à traduire[4]. De plus, la pensée hébraïque, avec sa langue contrastée[5] et ses images hyperboliques, est souvent source de malentendus pour le lecteur occidental. A combien plus forte raison, ici, où la structure est complexe et la forme poétique. Les interprétations en sont multiples qui voient dans ce serviteur tantôt une personne tantôt une collectivité. Le N. T. lève le doute. A la question : « de qui le prophète dit-il cela ? », Philippe, inspiré, répond par « l’annonce de la bonne nouvelle de Jésus » (Ac 8.34, 35). Concentrons-nous sur ce passage qui, sans employer les mots sauver ou salut, prophétise avec force la venue du Messie et son œuvre rédemptrice.
Le texte comporte[6] : 1. Un discours initial de Dieu « Mon serviteur prospérera... » (52. 13-15). 2. Des propos du peuple « qui a cru ? il… il… nous ... nous... » (53. 1-6). 3. Une méditation du prophète sur le serviteur « il a été … » (7-10). Enfin 4. La finale de Dieu (11,12) « Mon serviteur, le juste dispensera la justice… je lui donnerai sa part… ».
Dieu présente son serviteur[7] sous un jour énigmatique tant il est inattendu et contradictoire. Mais d’emblée c’est une anticipation heureuse, clé de la compréhension de l’œuvre du Serviteur, dont la victoire est assurée : « Il prospérera ». Le verbe signifie « agir avec intelligence mais aussi réussir … Il ne s’agira pas d’une grandeur d’ordre politique ou temporel mais d’une réussite dans l’accomplissement du dessein de Dieu[8] ». Ce Serviteur, ainsi nommé en début et en fin de poème, ne sera plus désigné, une fois, au cœur du texte, que comme homme de douleur et par le pronom « il ». « Il montera, il s’élèvera », non pas une orgueilleuse ascension comme celle d’Es 14.13, mais une montée, une offrande, une élévation[9]. Il sera défiguré, méconnaissable et un sujet d’épouvante. Familiarisés avec la dimension humble, douloureuse, sacrificielle du ministère du Christ, nous associons assez facilement ces réalités, humainement synonymes d’échec, à une victoire morale et spirituelle. Mais il n’en a pas été de même pour les contemporains d’Esaïe ou de Jésus. Par lui les nations seront-elles stupéfaites, émerveillées, rendues joyeuses, purifiées ? Toutes ces significations, qui trouvent en Jésus leur part de vérité, confirment la difficulté du texte. L’original évoque une aspersion et le fait d’être « éclaboussé », allusion possible au rituel des sacrifices. Les rois eux-mêmes seront bouche cousue devant ce qu’ils voient et apprennent, mais qui les prend au dépourvu. De fait, la vie et le message du Christ ont toujours été pour tous, et pour nous aussi quand nous tentons de les saisir, un sujet d’étonnement, ou d’incompréhension, de méprise potentielle. Il faudra nous en souvenir.
Dans la deuxième section, le peuple prend la parole (apparition du pronom « nous »). Son discours, similaire sur l’absence de signes extérieurs de splendeur ou de victoire, fait bientôt place aux interrogations (« Qui a cru ? »), puis à la confession de ses refus et de ses mépris (« nous ne l’avons pas estimé » à sa juste valeur). De contrits les propos deviennent prophétiques : il portera les souffrances et se chargera des douleurs de l’humanité (v.4). Conditionnés par nos traditions de lecture nous restreignons ces mots à son sacrifice sur la croix. Mais le N.T., lui, applique cette parole (Mt 8.17) au ministère de guérison. Porter nos souffrances, se charger de nos infirmités, ne se rattache pas uniquement à sa mort. Ce fait peut nous aider à mieux saisir le sens du ministère du Christ : une harmonie existe entre les différentes phases de son action salutaire ; sa vie et sa mort s’éclairent mutuellement. Ce texte majeur sur le salut, paradoxalement, n’utilise pas le mot salut mais ceux, très voisins, bien qu’avec d’importantes nuances, de paix et de guérison.
Le peuple continue en reconnaissant ses erreurs (« nous l’estimions frappé de Dieu ... mais »). Seul l’Esprit peut discerner un aveuglement si habituel. Celui des amis de Job traduisait la propension des hommes à croire que les malheurs frappant les hommes sont des châtiments de Dieu. Les auditeurs d’Esaïe et ceux du Christ pensent de même. Pourtant Jésus fut clair à ce sujet[10], mais trop de chrétiens, y compris, hélas !, des traducteurs de la Bible, ont adhéré à cette argumentation malsaine et anti-évangélique. Penser la vie du Serviteur en terme de châtiment, croire que le salut des hommes rend légitime de faire payer un innocent, revient à adopter - et c’est grave - le principe « la fin justifie les moyens ». Esaïe dit expressément l’inverse. Le chemin de douleur du Serviteur n’est pas la punition d’une faute. Au contraire, en s’engageant dans une humble voie de rectitude, de solidarité, il s’identifie à la condition pécheresse et mortelle de l’homme et l’assume (« sur lui la faute de nous tous », v. 6) jusqu’à en mourir. Ce n’est pas un « fatum » qui tombe injustement sur lui, c’est une démarche libre, volontaire, intentionnelle en vue de combattre le péché : « Percé à cause de nos révoltes, écrasé à cause[11] de nos fautes »). La cause morale de sa mort est le péché des hommes. Par la force de l’amour il en triomphera. L’abaissement du Christ est le processus par lequel le mal sera dénoncé, radicalement, attaqué dans ses effets, vaincu à sa racine, au bénéfice d’une multitude. Tel est le chemin du salut. Ce message, qui dénonce le fait de considérer un homme atteint par le mal comme frappé de Dieu, donne au v. 5 un sens rafraîchissant. La version « le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui » est doublement fautive : contresens par rapport à l’intention du passage que je viens de relever et faute de traduction[12]. « Sur lui la correction de notre paix » (A.T interlinéaire) », « Il a sur lui la discipline de notre paix » (Chouraqui). Je retiendrai la traduction : « l’éducation de notre paix lui incombe ». Avec la notion de paix[13] comme expression du salut, cette déclaration éclaire la mission du Serviteur d’un jour nouveau et profond que va confirmer la suite : « dans ses plaies notre guérison ». Par son exemple, son message et son ministère de délivrance, un des aspects (ce n’est pas le seul) de l’œuvre rédemptrice du Christ se révèle être pédagogique et thérapeutique. Principe n° 45 : le Serviteur apporte le salut, en étant tout d’abord un modèle puis en devenant l’éducateur de notre paix et le médecin de nos âmes.
La 3e section (disparition du « nous », réapparition du « il » et mention du « Seigneur », est un commentaire du prophète sur le Serviteur. Au thème précédent s’ajoute celui de l’acceptation muette « il n’a pas ouvert la bouche » dans l’indifférence générale quand « il a été saisi par la violence et le jugement ». Notons plusieurs prophéties (v. 9) sur Jésus, son absence de péché et les circonstances de son inhumation (son sépulcre avec le riche) ainsi que la reconnaissance ultérieure de sa dignité. Le v. 10, douloureux, est difficile à comprendre, aussi bien littérairement que théologiquement. Mais, à nouveau, très encourageant puisque « il verra une descendance … et la volonté du Seigneur aboutira ». Comme pour les versets précédents sa structure est complexe. Pour la 1ère déclaration je retiendrai la traduction de la TOB (1983) « Mais Seigneur, que broyé par la souffrance, il te plaise[14] ». « Ce n’est pas la souffrance ni la mort du serviteur qui ont plu à YHWH ! Mais que les pécheurs soient sauvés, fût-ce au prix de la mort du serviteur. Ainsi la mort humiliée accomplit un mystérieux plan de Dieu[15] ». La suite est tout aussi délicate. Mot à mot : « Si tu fais réparation son âme ». La NBS et la TOB (2004) traduisent : « Si tu fais de sa vie un sacrifice de réparation, il verra une descendance ». Pour comprendre ce verset il est nécessaire de prêter attention à trois éléments significatifs : le sens et le sujet du verbe « faire », le « si » et le terme « réparation ». Le verbe, très fréquent en hébreu, a une large palette de sens : mettre, poser, placer, établir, déclarer, faire éclater, donner, etc. Le contexte indique que le sujet de l’action (« tu »), c’est YHWH. Le « si » montre que le Seigneur, en posant, par un acte libre de sa souveraineté, la vie du Serviteur comme une réparation, permettra l’éclosion d’une descendance, une nouvelle lignée d’êtres délivrés du péché, celle du second Adam. Ce crime qui achève la vie du Serviteur, Dieu, par une surabondance de sa Grâce, le fait éclater en réparation. Mais qu’entendre par là ? Nous avons vu, dans l’étude sur le sanctuaire, que la notion de sacrifice d’absolution se subdivisait en deux catégories, le sacrifice « pour le péché » et le sacrifice de réparation[16]. Le premier, le plus courant, offert en vue de l’effacement du péché trouvera son accomplissement en Christ et de fait, l’idée du pardon des fautes est très présente (v. 5a, 5b, 6c, 11c, 11d, 12e) dans le poème. Mais nous n’avions pas étudié le second, « réparation » moins fréquent, employé ici. Bien que le cadre liturgique de ce chant soit plus relationnel que sacrificiel[17], le lexique du sacrifice affleure. Ce mot, « seule la Bible en dévoile la signification. L’idée commune aux divers usages du terme… paraît être celle de l’obligation de réparer un tort, de restituer un objet, de restaurer un état[18] ». Le Serviteur démontre la victoire possible du bien sur le satan, sans usage de la force, uniquement de l’amour. Dieu peut alors reconnaître sa vie tout entière, y compris sa mort, ce qui n’était évidemment pas prévu par ses adversaires, comme un sacrifice, une offrande de réparation. Les trois sens cités plus haut me semblent pertinents pour prophétiser le ministère du Christ. Le péché a produit un tort immense ; par une existence sans péché, fidèle jusqu’au bout, le Messie le répare. Le péché a volé à Dieu son bien très précieux, la créature à son image, le Fils de l’Homme le restitue. Le péché a créé une rupture avec le Père, l’unique Médiateur restaure le lien ou l’alliance avec Lui. C’est bien le fil conducteur que Paul développera dans Rm 5. Le prophète conclut : « le désir/volonté de YHWH, par sa main, se réalisera/réussira ». P. n° 46 : (indispensable complément au principe précédent) : en accomplissant la volonté de Dieu le Serviteur permet à Dieu de faire de sa vie une « réparation » qui ouvre le salut à la multitude.
Dieu peut alors reprendre la parole pour célébrer son Serviteur et expliquer le triomphe annoncé au début. « Ayant payé de sa personne ... » : le salut est coûteux, non par suite d’un quelconque paiement mais en termes d’engagement, de larmes, de peine, de souffrance. Mais grâce à son sacrifice « il verra une descendance, il sera comblé de jours, sitôt reconnu juste, il dispensera la justice, lui, mon Serviteur, au profit de foules ». En effet par son œuvre rédemptrice le Serviteur apporte le pardon, il « se charge des fautes » et « porte le péché ». Le Serviteur méprisé devient le Sauveur. Mentionnons encore son abaissement jusqu'à la mort que Dieu associe à son identification à la condition pécheresse de l’humanité. Et pour finir, la mention de son intervention comme intercesseur et avocat : « pour les pécheurs il est intervenu/s’est interposé », autre facette essentielle de l’œuvre du salut.
Ce chant du Serviteur, par sa dimension prophétique et christologique, nous invite à comprendre, à vivre la Bonne Nouvelle de Jésus. Est-il de plus beau sujet que la réalisation historique du salut, que la manifestation de celui qui s’appelle Jésus, Yéshoua, Yahvé sauve, Emmanuel, Dieu avec nous ?
Philippe AUGENDRE Manosque, le 29/03/2008
Notes :
[1] Par ex. : Es 1.11-19 ; 5.20-21 ; 29.13 ; 59.1-8 ; Jr 6.20 ; 18 ; Ez 33. 13-15 ; Os 6.6 ; Am 5.24-25.
[2] Par ex. : Es 41.10 ; 42.21 ; 57.15 ; Jr 31.3 ; Ez 11.
19 ; Os 3. 16-23 ; Jl 2.12-14 ; Mi 6.8 ; So 2.3 ; 3.17.
[3] Il y a d’importantes variantes entre le texte hébreu officiel (dit texte massorétique, VIIe - Xe s.) et ceux, bien antérieurs, des manuscrits de Qumran et de la version grecque (LXX).
[4] Il suffit de comparer les différentes versions.
[5] Par ex. l’expression « aimer ... haïr » ne doit pas être prise au pied de la lettre et signifie « préférer ».
[6] Cf. A. Wénin, Le serviteur souffrant, lecture synchronique, Cahier Evangile (n° 97), Le Cerf, p. 14.
[7] « Mon serviteur » apparaît 2 fois en début (52.13) et en fin (53.11) de passage. Ailleurs il n’est plus désigné, en dehors des verbes décrivant sa personne ou son ministère, que par « l’homme de douleur » (53.3) et les formes pronominales « pour lui (52.15 ; 53.8), devant lui (53.2), loin de lui (53.3), sur lui (53.5) ». Notons qu’en araméen, la langue de Jésus, le même mot désigne le serviteur et l’agneau, ce qui éclaire la parole de Jean le Baptiseur (Jn 1.29).
[8] P. Grelot, Cahier Evangile, p. 8.
[9] Notion reprise par Jésus (Jn 3.16 : 8.28) et qualifiée aussi de glorification (Jn 7.39 ; 11.4).
[10] Jn 9.2-3.
[11] Sens, en hébreu comme en grec, du « pour ».
[12] Le mot hébreu (moûsâr, 50 mentions) veut dire ceinture (Jb 12.18), instruction, enseignement (Pr 4.1 : 8.10), leçon (Pr 1.3), correction ou discipline (Pr 3.11), science (Jr 10.8), exemple (Ez 5. 15). Dans une culture où les châtiments corporels étaient usuels, le sens de châtiment est réel mais dévoyé ; appliqué à l’action de Dieu c’est une dégénérescence mondaine et monstrueuse. Dans le grec (LXX), c’est le mot paideia (d’où pédagogie), éducation.
[13] Héb. shâlôm, «La racine shlm est attestée …selon un large éventail de sens … plénitude, paix, santé, bien-être, salut » J.-P. Prévost, « shalôm », Nouveau Vocabulaire Biblique (NVB), Bayard, 2004.
[14] Autre exemple de la difficulté de ce texte : la traduction de la LXX : « le Seigneur veut le purifier de sa blessure (laver ses plaies ?) ».
[15] A.-M. Pelletier, Le livre d’Isaïe, Cerf, 2008, p.132.
[16] Ou de culpabilité, héb. ’âshâm, (46 m.), offense, (sacrifice de) réparation ( Lv chap. 5 ; 6 ; 7 ; 14).
[17] Par exemple la brebis et le mouton ne sont pas pour le sanctuaire mais pour la tonte ou l’abattoir.
[18] J. l’Hour, « ’asham », NVB.
08:00 Publié dans Amour et Justice de Dieu 1 tri 25 | Lien permanent | Commentaires (0)