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22/11/2024

Étude n°9  Jean 7. 37-52 Source de Vie (30 11 24)

 Étude n°9  Jean 7. 37-52 Source de Vie (30 11 24)

« Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle » Jean 4.14 

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Le contexte

Jésus enseigne dans le temple à l’occasion d’une fête et provoque l’étonnement de tous (7.14-29), par sa hardiesse et son autorité. Les Pharisiens cherchent à se saisir de lui et envoie des gardes pour le saisir (v 30-32). Jésus annonce à la foule son incapacité future à le trouver à cause de son incrédulité et de son endurcissement (33-36).

Le texte

37-39 : appel de Jésus à venir boire à sa source d’eau vive

40-44 : Réactions diverses dans la foule

45-49 : Incrédulité et mépris des Pharisiens

50-52 : Remontrances de Nicodème

Comprenons

La fête qui réunissait le peuple à Jérusalem et durait huit jours était sans doute celle des Tabernacles (Jn 7.2), célébrée en Octobre. Le peuple vivait sous des tentes pendant cette semaine, en mémoire de l’Exode et du séjour dans le désert, et il louait Dieu pour sa protection et sa providence durant cette errance de 40 ans. Chaque matin on faisait une libation d’eau pure, en plus des sacrifices au temple, en souvenir de l’eau jaillie du rocher (Ex 17 ; Nb 20) : un prêtre descendait à la source de Siloé, y puisait de l’eau et la portait dans un vase d’or au parvis du temple. Là, les sacrificateurs et la foule le recevaient en chantant les paroles d’Ésaïe 12.3 : « Vous puiserez de l’eau avec joie aux sources du salut. » Le sacrificateur versait ensuite l’eau sur l’autel des holocaustes du côté de l’ouest, et une coupe de vin du côté de l’est.

Jésus utilise ce rite institué par les hommes et non par Dieu (il n’en est pas fait mention dans la Bible), pour lui donner son véritable sens spirituel : il est à la fois l’eau qui désaltère (v 37) et le rocher d’Horeb d’où coulent les eaux vives du salut (v 38 ; Jn 4.14 ; 1 Co 10.4). Les images de la soif et des eaux vives encadrent l’expression « venir à lui et boire », qui est expliquée par « croire en Jésus ».

Croire en lui, c’est le seul moyen d’avoir la vie (comme l’eau est indispensable à la vie) ; c’est aussi la seule condition pour recevoir l’Esprit dans sa plénitude (symbolisé par l’eau vive), de façon à être régénéré et à devenir soi-même source de vie pour les autres (v 39), qui ont aussi soif de salut.

Cette promesse de Jésus, annoncée par les prophètes (Es 35.6-7 ; 41.17-18 ; 48.21 ; Joël 2.23 ; Ps 114.8), s’est réalisée totalement à la Pentecôte (Ac 2) et dans les siècles suivants. Jean explique ainsi les paroles de Jésus prononcées avant sa passion pour annoncer l’effusion de l’Esprit après sa résurrection et son ascension.(Jn 14.15… ;16.5…).

La présence de Jésus en chair empêchait les disciples de voir en lui le Fils de Dieu. Sa résurrection et son retour au Père leur ouvriront les yeux de la foi et permettront à l’Esprit de se répandre sur eux tous et de créer une vraie communion spirituelle avec Christ.

Réactions diverses

Les paroles de Jésus ont des résonances diverses sur les auditeurs selon leurs préjugés ou leur ouverture d’esprit. Les uns, sérieusement impressionnés, croient reconnaître en lui « le prophète » promis à Moïse (Dt 18.18), que les Juifs pensaient être le précurseur du Messie (Jn 1.21 ; 6.14). D’autres voient en lui le Messie même, que tous attendaient pour les délivrer... de l’occupation romaine (41)!

Par contre, les sceptiques et les blasés, s’appuyant sur leurs connaissances des Écritures (Mi 5.1), mais mal renseignés sur les origines davidiques et béthléémites de Jésus, ne peuvent pas croire que l’homme de Nazareth en Galilée, soit celui qu’ils attendent. Ils oublient les paroles d’Esaïe 9.1, qui prédisaient que « le peuple qui marche dans les ténèbres, verrait une grande lumière ». La Galilée située aux confins du monde païen était considérée avec mépris par les Juifs de Judée comme « marchant dans l’ombre de la mort » !

Les paroles de Jésus provoquent une telle division que certains en viennent à vouloir se saisir de lui (44). Pourtant les gardes envoyés par les Pharisiens pour l’arrêter, ne le font pas, car ils sont si impressionnés qu’ils auraient cru commettre un sacrilège. Leur étonnement admiratif et respectueux transparaît dans leur réponse aux Pharisiens, sans excuse ni justificatifs. Pris entre leur devoir d’obéissance et leur humble conviction naissante, ils préfèrent se taire devant les sarcasmes méprisants des Pharisiens.

Les Pharisiens, gardiens de l’orthodoxie de la foi, se posent en modèles, mais leur orgueil leur fait croire que leur groupe incrédule est sans faille (48), ce que Nicodème va immédiatement démentir (50). Ils manifestent la profondeur de leur vanité par le mépris avec lequel ils considèrent la foule ignorante, et par la malédiction contre elle, qui annonce l’excommunication qu’ils vont lancer plus tard contre ceux qui croiront en Jésus (Jn 9.22).

Nicodème, venu voir Jésus de nuit (ch 3) par crainte de ses pairs, ose avec ironie objecter  à la condamnation de Jésus, les prescriptions de la loi pour la défense d’un accusé. Vexés par ce rappel de leur « omission » de lois dont ils prétendent être les enseignants et les garants, les Pharisiens ne peuvent qu’injurier Nicodème en le traitant de « Galiléen », ce qui sous-entend «sympathisant de Jésus ». Eux aussi de façon impardonnable, oublient la prophétie d’Ésaïe (9.1), et la nationalité des prophètes Jonas (2 Rois 14.25), Elie et Nahum, originaires du royaume du nord. 

La parole de Christ, par ses images appropriées aux situations vécues, touche au plus profond de l’être, où Dieu a placé la pensée et la soif de l’éternité (Ec 3.11). Elle ne laisse personne indifférent. Chacun est poussé à se déterminer entre l’accueil et le rejet, donc entre la vie et la mort (Dt 30.19-20). Ce choix est influencé par le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur les autres. Une partie des auditeurs attendaient humblement la venue du Messie libérateur, et purent étancher leur soif d’une vie nouvelle. Les autres, pleins de leurs certitudes, de leurs préjugés religieux ou racistes, se fermèrent à l’interpellation de Jésus, et s’endurcirent dans l’incrédulité ! De quel côté nous situons-nous face aux paroles de Dieu ? 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • En quoi la Parole de Dieu est-elle le Rocher d’où coule la source de vie pour moi et mon Église ? Comment cela se voit-il dans nos comportements et nos propos ?
  • Mes yeux ont-ils été ouverts sur les réalités spirituelles de Dieu, sur le sens des paroles de Jésus, et sur la direction de l’Esprit dans ma vie ? Comment les ouvrir ? Quels sont les obstacles à cette ouverture ?
  • Quelles paroles de Dieu m’ont interpellé(e) et m’ont fait découvrir son amour pour moi ? Comment les partager avec mon entourage ?
  • Nos efforts d’évangélisation proclament-ils les paroles de Dieu pour attirer à Christ, seule source de vie (v 37), ou prêchent-ils des doctrines qui conduisent vers nos institutions ecclésiales ?