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27/08/2021

Étude n°10 repos du sabbat Jean 5.1-18 (04 09 21)

Étude n°10 repos du sabbat Jean 5.1-18 (01 09 21)

Jér 17.21-22  «Ainsi parle l’Éternel : Prenez garde à vous-mêmes ; ne portez pas de fardeau le jour du sabbat et n’en introduisez pas dans les portes de Jérusalem. Ne sortez pas de fardeau de vos maisons le jour du sabbat et ne faites aucun ouvrage, mais sanctifiez le jour du sabbat comme je l’ai ordonné à vos pères. » Piscine de Bethesda.jpg

 Observons

  • V 1-4 : Où se situe l’action ? Que signifie le nom de la piscine ? Qu’avait-elle de spécial ?
  • V 5-9 : Depuis quand le malade attendait-il la guérison ? Que lui demande Jésus ? Qu’exprime la réponse du malade ? Quel ordre reçoit-il ? Avec quel effet immédiat ?
  • V 10-13 : Que constatent les Juifs ? Est-ce le plus important ? Que dénote la réponse du paralytique guéri ? Que demandent les Juifs ? Que prennent-ils soin de taire ?
  • V 14-18 : Où Jésus retrouve-t-il l’homme guéri ? Que constate-t-il ? Que cherche-t-il à éviter au miraculé ? Pourquoi Jésus était-il poursuivi par les Juifs ? Que signifie sa réponse, v 17 ? Quels sont les trois griefs des Juifs contre Jésus ?

Comprenons

Dans ses récits, l’évangéliste Jean ne tient pas compte rigoureusement de la chronologie des faits. D’après 4.45 où il mentionne la fête, ce qui désigne la grande fête de la Pâque où tout le peuple montait à Jérusalem, et le ch 6.4 où il est question de nouveau  de la Pâque au mois d’Avril, il s’est écoulé un an pendant lequel Jésus a circulé entre la Galilée et Jérusalem. Entre temps, il y a eu une fête (5.1) qui doit être celle de Purim, au mois de mars, pour commémorer la libération de la mort des Juifs déportés, grâce à Esther (9.17, 22, 26). Ainsi se terminait l’année religieuse dans de grandes réjouissances. Jésus est remonté de Capernaüm à Jérusalem (4.43) à cette occasion. Il s’arrête à la piscine de Bethesda, située au nord-est du temple, près de la porte des brebis. Ces détails topographiques sont pour Jean porteurs d’un sens symbolique. Bethesda signifie « Maison de Miséricorde » tandis que les « brebis » évoquent le peuple des croyants dont Jésus est le Bon Berger (Jn 10.11) ; Jésus viendrait donc intentionnellement à cet endroit pour dispenser sa miséricorde à l’une de ses brebis souffrante !

La piscine était alimentée par une source intermittente et avait une réputation de guérison si grande que, ne comprenant pas le phénomène naturel de l’intermittence, on l’attribuait à l’intervention surnaturelle d’un ange, de sorte que les malades s’y pressaient dans l’espoir d’une guérison miraculeuse. Le premier qui descendait dans l’eau au moment de la résurgence était censé guérir. Par son intervention hors coutume, Jésus va bouleverser la crédulité des malades. : le paralytique sera guéri sans être descendu dans le bassin ! Il distingue dans la foule celui qui a toutes les raisons de désespérer : malade depuis trente-huit ans, seul et paralysé, il attend sans plus y croire que quelqu’un lui vienne en aide. Il devient peut-être pour Jean le symbole du peuple juif qui croupit dans l’ignorance et la paralysie spirituelle sous le poids de la culpabilité qu’alimentaient en lui les 613 prescriptions ajoutées aux Dix Paroles et imposées par les Pharisiens. Comme ce paralytique, le peuple espérait la venue d’une aide improbable en la personne du Messie. Jésus vient le vivifier et le remettre debout ! Sa question « Veux-tu retrouver la santé ? »  paraît  curieuse et inutile pour un malade couché depuis trente-huit ans ! Mais Jésus ne veut pas imposer une guérison qui est devenue très improbable. Il cherche à stimuler la volonté personnelle du paralysé, à réveiller son espoir pour le sortir de ses habitudes de paralysé. Ne cherche-t-il pas toujours à  engager chacun personnellement sur son chemin de guérison, en rompant les chaînes de sa vie soumise aux contraintes spirituelles et sociales que lui imposent son environnement et sa peur du changement. La délivrance ne peut venir que si on en prend conscience et qu’on veut vraiment en être libéré.

Les directives que donne Jésus au paralytique sont les mêmes que celles qu’il a données à Capernaüm au malade descendu du toit par ses amis (Marc 2.11). Les circonstances sont différentes, puisqu’ici le pardon vient après la guérison, mais l’ordre de Jésus est le même : Jésus guérit paralytique Béthesda.jpg      « Lève-toi, prends ton grabat et marche ! ». Le paralytique une fois guéri ne peut rester couché et inerte, livré au bon vouloir des autres. Se mettre debout, c’est reprendre sa vie en main. Prendre son lit de souffrance, c’est assumer son passé sans se laisser écraser par lui et sans le renier ou l’occulter non plus. Enfin marcher, c’est se tourner vers l’avenir avec espérance, vigueur, activité, vers un but précis : rendre gloire à Dieu. Le miraculé semble l’avoir compris puisque Jésus le retrouve au Temple où il est venu louer le Seigneur et faire constater selon la loi sa guérison par le sanhédrin.

Malheureusement la réaction des Juifs (= chez Jean ceux qui ne voulaient pas reconnaître Jésus comme le Messie) s’attache au formalisme, à l’observation stricte et littérale de la loi comme Jérémie 17.21-22 l’a rapporté, plutôt qu’à la joie de la guérison miraculeuse et miséricordieuse. Ils sont aveuglés par l’arbre qui cache la forêt ! Ils ne comprennent pas la grâce immense du Messie qui s’exerce tous les jours et  plus particulièrement le sabbat, comme Jésus le leur fait entendre (v 17) en affirmant qu’il « travaille » comme son Père ! Double scandale pour les Juifs : il travaille le sabbat, et il appelle Dieu son Père personnel, se rendant ainsi égal à Lui !

Or Jésus s’affirme ainsi comme le « Maître du Sabbat » sanctifié par le Créateur. À travers la guérison du paralytique qui n’attendait plus rien, Il manifeste son amour, sa miséricorde pour tous ceux qui sont « fatigués et chargés » par la vie et leur péché. Retrouvant ce même jour, l’homme guéri, Jésus lui annonce que sa guérison physique s’accompagne d’une guérison spirituelle : son péché est effacé, pardonné, sa culpabilité ne le paralyse plus ! Mais il l’avertit que continuer à pécher comme avant, c’est-à-dire continuer à douter de Dieu, à s’éloigner de Lui, le conduira à un sort plus grave que 38 ans de paralysie, la perdition ou mort éternelle !Jésus guérit paralytique de Béthesda.jpg

Si l’on reprend le sens symbolique de ce paralysé qui représente le peuple d’Israël, Jésus annoncerait à son peuple par cette guérison, qu’il y a un espoir, qu’Il est venu le guérir, le libérer de la culpabilité que les Pharisiens faisaient peser sur lui, et lui proposer une autre vie à la gloire de Dieu. Apparemment peu dans le peuple ont compris ce message d’amour et de libération que le jour du sabbat porte depuis la création !

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Comment pratiquons-nous le repos du Sabbat ? Comment faire de ce jour un jour de libération plus que de contraintes ?
  • Comment considérer l’autre qui ne pratique pas comme moi ?
  • Quel geste de miséricorde puis-je avoir envers mon voisin ou mes plus proches ce jour-là ?

20/08/2021

Étude n°9 Les rythmes du repos Deut 5.12-15 (28 09 21)

Étude n°9 Les rythmes du repos Deut 5.12-15 (28 09 21)

« Dieu bénit le 7ème jour et le sanctifia, car en ce jour Dieu s’était reposé de toute l’œuvre qu’il avait créée » Gen 2.3Zabou sabbat marelle.jpg

Observons

Le contexte

  • Où se trouve le peuple hébreu (4.44-45)? Quelles victoires a-t-il remportées (2.26-3.22) ?
  • Quelle était la situation de Moïse ? 3.23-28
  • Quelles exhortations Moïse a-t-il adressées au peuple ? (4.1-6)
  • Que lui rappelle-t-il ? (4.10-13)
  • A qui l’Éternel a-t-il donné les Dix Paroles ? (5.4) Quel rôle Moïse a-t-il tenu ? (5.5)
  • Par quoi commence la Loi ? (5.6)
  • Au 2ème commandement (5.8-10), comment se présente Dieu ? Retrouvez le sens littéral du verbe traduit traditionnellement par « punir ». Qu’est-ce que cela change dans notre compréhension de Dieu ?

Le texte :

V 12 : Quelles différences observe-t-on avec Exode 20.8 ? Quel ton cela donne-t-il au commandement ?

V 14 : Qu’est-ce qui est ajouté au texte d’Exode 20.10 ? Qu’apportent ces ajouts au sens du sabbat ?

V 15 : Quel souvenir doit évoquer le sabbat pour cette 2ème génération après la sortie d’Égypte ? En quoi cela correspond-il au 1er commandement v 6 ? Cela annule-t-il Ex 20.11 ? Pourquoi Moïse ne l’a-t-il pas rappelé ? 

Comprenons

Le contexte

Après 40 ans de nomadisme dans le désert du Sinaï, les Hébreux sont arrivés aux portes de Canaan à l’Est du Jourdain, en ayant contourné la Mer Morte appelée ici Mer de l’Araba, par le sud et l’est (4. 49). Malgré leur idolâtrie dans les plaines de Moab (Nombres 25), sur l’ordre de Dieu, ils ont épargné les territoires des fils de Lot, Moab et Ammon, mais ont conquis les pays de Sihôn et d’Og, rois des Amoréens (4.12-13) établis au nord de Moab, à l’est du Jourdain. Ruben et Galaad se sont installés à l’est du Jourdain pour faire paître leurs troupeaux, avec l’engagement des chefs de  clans de ces deux tribus de servir d’avant-garde au reste des tribus lors de leur conquête de Canaan.(3.18,20).

Moïse les avait accompagnés jusque-là, tout en sachant qu’il ne pourrait pas entrer avec eux dans la Terre Promise, malgré ses supplications à l’Éternel (3.23-28) : dans un mouvement d’irritation contre les incessantes récriminations du peuple, il avait frappé deux fois le rocher d’Horeb au lieu de lui parler pour en faire couler de l’eau, en s’en attribuant la puissance à la place de l’Éternel (Nb 20.8-12). L’Éternel consentit à lui montrer du haut du mont Pisga (=Nébo), au sud-est de Jéricho, l’étendue et la beauté de cette Terre Promise vers laquelle il avait conduit le peuple en le faisant sortir d’Égypte (3.27). Moïse sait donc qu’il va mourir, on sent son amertume, mais c’est sans doute une grâce du Seigneur, car il est vieux (120 ans) fatigué, et affaibli par ce long exode difficile, il ne pourrait pas supporter les guerres de conquête du pays que devra diriger Josué, plus jeune et combatif que lui (3.28). Moïse se soucie du peuple dont il connaît la faiblesse de foi, et recommande aux Hébreux de se souvenir des Dix Paroles que leurs pères ont entendues de la bouche même de Dieu sur le Mont Horeb et que Dieu a gravées de sa main dans la pierre (4.12-13 ; 5.4).

Moïse de son côté agit en médiateur entre Dieu et le peuple qui tremblait de peur (5.5) et après avoir apporté les tables des Dix Paroles, il transmit d’autres prescriptions et lois pour organiser ce « ramassis de gens » sortis d’Égypte, en peuple du Dieu Unique, qui devait se garder soigneusement de toute idolâtrie (4.14-20). 

Cette répétition de la Loi donne son nom au livre entier du Deutéronome (= Seconde Loi). Mais par de subtils détails, Moïse en fait son testament plein de bienveillance pour ceux qu’il a vu grandir au fur et à mesure des expériences avec Dieu, tout le long de ces quarante années d’errance.

Les deux premiers commandements sont semblables à ceux d’Exode 20. Ils présentent l’Éternel (c’est son nom propre !) comme un Dieu qui libère de l’esclavage (5.6), qu’on ne peut représenter  concrètement comme les idolâtres le faisaient de leurs dieux. Il est un « Dieu Jaloux », c’est-à-dire que son amour réclame l’exclusivité de la part de ses adorateurs.  Trompés par leurs préjugés et par leur image de Dieu issue du péché (Gen 3.8-10 : Adam et Eve eurent peur de Dieu, donc de la punition !), frappés par le contraste des durées entre le v 9 et 10 (entre 4 et 1000 générations) ou par l’opposition entre ceux qui haïssent et ceux qui aiment Dieu, les traducteurs ont méconnu ce si grand amour de Dieu, et ont traduit par « punir » un verbe qui signifie littéralement « visiter, prendre soin, s’occuper de ». Dieu ne punit pas les fautes des pères sur leurs enfants (ce serait l’injustice même !) mais il s’en occupe pour que leurs conséquences sur les enfants ne durent pas au-delà de quatre générations. Ils peuvent échapper à leur hérédité si pendant ce laps de temps ils se tournent vers Dieu pour être libérés ! Cet aspect de l’amour de Dieu a été méconnu tant la culpabilité pesait sur le peuple si souvent infidèle, malgré les promesses des prophètes comme Ezéchiel (18.4, 20-23). Nous avons malheureusement hérité de cette compréhension faussée d’un Dieu punisseur, qui pourtant a donné sa vie en s’incarnant en Jésus pour que nous soyons libérés de l’esclavage du péché et de la culpabilité ! Comment devant tant d’amour ne pas répondre par l’amour obéissant et respectueux de la personne du Père (v 10-11) ?

Le quatrième commandement détaille cette obéissance respectueuse et aimante demandée aux enfants de Dieu. Au lieu de l’ordre de "se souvenir" du jour du repos qui débutait le commandement dans le livre de l’Exode (20.8), nous trouvons ici l’ordre « d’observer ». A la première génération, le peuple ne connaissait pas le sabbat et devait donc mémoriser un rite nouveau qui se référait à la Création où Dieu s’était reposé le 7ème jour. Il devait se souvenir qu’il avait un Créateur qui prenait soin de lui tous les jours et spécialement le jour de la semaine qu’Il avait sanctifié (=mis à part) afin de permettre à son peuple de l’adorer, le louer, l’écouter, le prier. Tout au long des 40 ans de nomadisme, le signe de la manne qui ne tombait pas ce jour-là ravivait ce souvenir. La deuxième génération à l’entrée de Canaan, avait intégré ce rythme hebdomadaire.et son sens. Son problème n’était plus tellement de s’en souvenir, mais d’y rester fidèle, d’où l’ordre de Moïse "d’observer" le  sabbat comme un jour consacré à la communion avec l’Éternel.

Par contre, Moïse va donner un autre sens au sabbat dont cette deuxième génération doit se souvenir, car elle n’a pas connu directement ce qui a précédé la sortie de l’Égypte : l’esclavage qui oppressait ses pères. Le commandement du sabbat explique au v 15, le premier commandement où Dieu se déclare le Libérateur de l’esclavage. Le sabbat devient le jour de la libération de tout ce qui entrave la relation avec le Dieu libérateur, c’est pourquoi doit cesser le travail quotidien de toute la maisonnée, jusqu’au bétail (bœuf et âne sont précisés dans cette seconde édition des Dix Paroles) et à l’étranger dans les murs. Pourquoi comme dans l’Exode ne parle-t-on pas de la femme, maîtresse de la maison, au risque de l’exclure de ce repos, pourtant bien nécessaire pour elle  si on en croit le portrait des Proverbes (31.10-31) ? En utilisant la seconde personne « tu », Dieu s’adresse au couple qui selon Gen 2.24, est appelé à ne constituer qu’une « seule chair », pas seulement physiquement mais moralement et spirituellement. Dieu parle à l’homme et à la femme à égalité, car il considère chacun comme responsable du foyer qu’ils ont à gérer en commun. Pas ici de misogynie ou d’oubli de la femme ! Le commandement la concerne tout autant que son époux ! Elle est libérée par Dieu au même titre que les autres créatures humaines ou animales.

Si les animaux sont nommés, c’est que leurs soins ne doivent pas devenir un prétexte pour exempter leurs maîtres du repos du sabbat. Jésus viendra plus tard rétablir les priorités, les pharisiens ayant établi une hiérarchie entre animaux et humains en défaveur des humains ! Ils acceptaient que l’on sorte du puits l’animal qui y était tombé le sabbat, mais refusaient que Jésus libère ce jour-là de sa maladie  un malade accablé (Luc 13.15). Jésus rappelait dans son attitude vis-à-vis du sabbat que c’était un jour, par essence même, de libération, ce dont ne se souvenaient plus ses contemporains. A nous aussi 2000 ans plus tard de nous en souvenir, pour sanctifier ce jour dans l’esprit que Dieu désire.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Comment notre observation du repos du sabbat fait-elle connaître notre Dieu comme Créateur et/ou Libérateur ? par quelles paroles, quels actes ?
  • Si je dois travailler ce jour-là, comme maîtresse de maison, personnel sanitaire, ou vivrier (boulanger, agriculteur, éleveur, par exemple) comment vivre ce jour en le « sanctifiant » à la gloire du Père ?