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13/08/2021

Étude n°8 Libres de se reposer Marc 2.1-12 (21 08 21)

Étude n°8 Libres de se reposer Marc 2.1-12 (21 08 21)

«  Qu’est-ce qui est plus facile de dire au paralytique : tes péchés sont pardonnés, ou de dire lève-toi, prends ton lit et marche ? » Marc 2.9guérison du paralytique polyptique Montbéliard 16ès.jpg

(Guérison du paralytique, Polyptique de Montbéliard 16è s)

Observons

Le contexte

Après la guérison d’un lépreux en Galilée, Jésus se tient éloigné de la ville quelques jours, afin de ne pas provoquer l’opposition et l’inimitié de ses adversaires qui pouvaient l’accuser d’impureté légale pour avoir touché un lépreux. En prenant du recul, Jésus obligeait ceux qui le recherchaient à venir à sa rencontre. (1.45)

Le texte est construit en quatre parties :  

1-4   : retour de Jésus et arrivée du paralytique :

Où se tenait Jésus pour enseigner la foule ?

Comment le paralytique s’approche-t-il de la maison ? Pourquoi ne peut-il y entrer ?

Que firent ses amis ?

 5-7   : le pardon scandalise les scribes

Que lui dit Jésus d’emblée ? En quoi est-ce surprenant ?

Quels arguments ont ses opposants

8-11 : la guérison prouve le pouvoir de pardonner.

Que rétorque Jésus ? Que doit prouver la guérison du paralytique ?

Que peut  signifier l’ordre de prendre son lit et d’aller dans sa maison ?

12 : Quels sont les effets de la guérison sur les assistants ?

Que signifie « glorifier Dieu » ?

Comprenons

Jésus débute son ministère en Galilée par un enseignement appuyé de quelques guérisons symboliques de sa mission de libération du mal : un possédé d’un esprit impur (1.24), la belle-mère de Simon-Pierre (1.30), un lépreux (1.40). Il manifeste l’autorité et la puissance de sa parole sur le mal qui accable les hommes. Ses contemporains croyaient que la maladie était le châtiment du péché personnel du malade, et au premier abord la guérison du paralytique semble confirmer cette croyance, par ailleurs démentie (Jn 9.2-3). A travers cette guérison précédée du pardon des péchés, Jésus enseigne que tout mal dans le monde émane du péché général et non particulier (= séparation d’avec Dieu) : il vient avant tout délivrer le monde de cette cause du malheur humain.

Le texte nous apprend que

  • pardon et guérison physique sans être forcément liés, peuvent être signes l’une de l’autre. Les troubles de la conscience, la peur ou la culpabilité, peuvent aboutir à une véritable paralysie physique ou psychique, qui disparaît quand la cause est supprimée.
  • Le pardon est accordé par Jésus qui a vu la foi du malade et de ses amis. La foi des amis exprimée par l’action entreprenante et la charité, n’est pas récompensée par le pardon, elle dispose simplement les cœurs à le recevoir comme une grâce. Elle prouve ici l’humilité et le désir ardent de délivrance, même si dans leur ignorance, le malade et ses amis ne réclament que la guérison physique, effet visible du péché.
  • Le pardon est immédiat et total, sans aucune condition. Ce n’est pas une promesse pour le futur, c’est une libération spirituelle pour le présent (verbe au présent !). Il donne à l’âme coupable l’apaisement instantané.
  • Le pardon accordé par Jésus scandalise ceux qui ne voient en lui qu’un homme usurpant le pouvoir de Dieu, donc blasphémateur. Mais en ne reconnaissant pas l’autorité divine de Jésus, et en refusant sa miséricorde, les scribes blasphèment eux-mêmes ! Jésus en effet leur a fait comprendre qui il est en s’appelant le « fils de l’homme »(v10), celui que Daniel (7.13-14) présente comme le Messie, le Juge (= libérateur de son peuple) promis à la gloire et à l’honneur, après une venue dans l’humilité de la condition humaine. Par cet acte de pardon, Jésus invite les scribes à dépasser le visible pour découvrir en lui le Sauveur d’un Israël paralysé dans son formalisme pharisien et son légalisme sans cœur. Lorsque les disciples recevront le pouvoir de pardonner (Jn 20.23), ce ne sera pas en leur nom mais au nom du Père et du Fils, à l’amour desquels le pardon rend témoignage.
  • Le pardon saisi par la foi délivre aussitôt le paralytique de son mal spirituel et psychique ; libéré du poids qui l’accablait, il peut répondre avec une confiance absolue à la parole lui ordonnant de se lever et de se mettre en marche. L’ordre de « prendre son lit », c’est-à-dire la natte où il était allongé, lui signifie qu’il doit et peut désormais assumer son passé sans se culpabiliser ni plier sous son poids. Lorsque Jésus offre gratuitement son pardon, il donne aussi la force et l’enthousiasme pour obéir à sa parole et agir à son service, de façon à être glorifié, c’est-à-dire reconnu comme Sauveur par les témoins de cette transformation totale du pécheur délivré.
  • L’entourage de Jésus fut au départ un obstacle à la rencontre du paralytique et de Jésus. Malgré l’opposition de quelques scribes, la foule ensuite s’émerveilla et exprima sa reconnaissance pour ce miracle étonnant. D'autre part, la ténacité et l’ingéniosité des amis du malade qui savent saisir l’occasion, lui ont permis d’approcher Jésus et de trouver pardon et guérison.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

Sachons nous situer :

-du côté des scribes refusant la miséricorde et le pardon offerts gratuitement par Jésus, au nom de préjugés dogmatiques, ou d'orgueil mal placé.

-du côté de la foule des curieux, des indifférents ou des adeptes trop zélés qui finissent par garder pour eux ce qu’ils reçoivent de Jésus,

-du côté des amis qui aident le malade à venir à Jésus pour y trouver pardon, guérison, paix, joie et mouvement,

-du côté de Jésus lui-même qui répond aux besoins de chacun, en apportant pardon et guérison ?

-Désirons-nous être guéris de nos maux psychiques et spirituels aussi ardemment que de nos maladies physiques ? Quelle paralysie spirituelle ou morale, plus ou moins confortable, nous empêche de croître dans la foi et la sanctification ? Quels moyens de guérison ce texte nous enseigne-t-il ?

-Avons-nous conscience d’être déjà pardonnés, ou bien restons-nous inquiets à ce sujet ? Comment guérir de cette inquiétude et de cette culpabilité ?

-Quelles leçons tirer de ce texte sur l’obéissance et la mission du pécheur pardonné ?

-Comment imiter Jésus et annoncer son pardon autour de nous pour apporter le repos aux personnes troublées par leur culpabilité ?

 

06/08/2021

Étude n°7 Repos, relations et guérison Gen 45.1-15 (14 08 21)

 Étude n°7 Repos, relations et guérison Gen 45.1-15 (14 08 21)

« Maintenant ne vous affligez pas et ne soyez pas fâchés de m’avoir vendu pour être conduit ici, car c’est pour vous garder en vie que Dieu m’a envoyé devant vous. » Gen 45.5Joseph pardonne.jpg

Observons 

Texte : Construction en parallèles concentriques :

a) v 1-2 : émotion de Joseph qui veut rester seul avec ses frères

b) v 3-4 : Joseph se fait reconnaître comme celui qu’ils ont vendu

c) v 5-8 : Plan de salut de Dieu

b’)  v 9-13 : Joseph se fait reconnaître comme le gouverneur d’Égypte

a’)  v 13-15 : émotion des retrouvailles entre frères.

Le texte central (5-8) joue sur des répétitions : Dieu m’a envoyé (3x), garder en vie, assurer un reste, survivre par une grande délivrance (= 3x l’idée de vie), et sur un contraste entre le v 5 où Joseph est « vendu » et le v 8 où il est « établi père de Pharaon, seigneur de toute sa maison, gouverneur du pays ». On a le même contraste entre les versets 4 et 9, et entre l’épouvante du v 3 et les pleurs et l’embrassade du v 15. 

Comprenons

Contexte : La transformation du cœur des frères s’est opérée au fur et à mesure des épreuves qu’il leur a fait subir (42.15-17) : l’emprisonnement avait mis les frères dans une condition semblable à la captivité de Joseph dans le puits. Il les avait amenés à réfléchir et à rechercher les vraies causes de leur malheur. Leur conscience leur avait déjà parlé devant l’affliction de leur père, et maintenant (42.21) elle leur fait avouer leur faute. Joseph a cherché à les interpeller par des gestes de bonté incompréhensibles pour eux, mêlés à des accusations injustes, destinées à leur faire prendre conscience de leur dépendance, de leur besoin de pardon et de grâce. En même temps il sonde leur capacité à se donner pour quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes (44.16.33). Alors que dans la situation présente ils sont innocents, ils s’avouent coupables (44.16) : la situation désespérée où ils se trouvent leur apparaît comme le juste châtiment de leur crime passé, selon la croyance hébraïque qui fait du péché la cause directe du malheur. A cet aveu, ils ajoutent une proposition de solidarité avec le plus jeune frère : ils s’offrent comme esclaves. Ils montrent ainsi qu’ils n’ont plus de jalousie pour les fils de Rachel, ils ne pensent plus à leur intérêt personnel, ils sont compatissants envers leur père. Devant une telle transformation, Joseph ne contient plus son émotion. 

Texte :

Sections a) et a’) : Le moment des retrouvailles et du pardon ne peut se vivre que dans l’intimité. C’est pourquoi Joseph éloigne toute présence étrangère au problème et laisse libre cours à son émotion (2, 14-15). Une démarche de pardon bouleverse l’affectivité avant même la raison. L’accolade entre les frères finit par vaincre les dernières résistances dues à la peur et au remords (3b) ou à l’étonnement devant un pardon aussi complet de la part de la victime.

v 3-4, 12 : Joseph doit insister pour convain­cre ses frères de son identité.

Sections b) et b’) : Joseph se fait d’abord reconnaître comme victime, pour que ses frères aient pleinement conscience de leur culpabilité et de leur incapacité à s’en libérer eux-mêmes. Le chemin de vie passe par l’acceptation de sa culpabilité face à Christ crucifié, et de sa dépendance totale du pardon et de la grâce de Dieu. Le pardon de Joseph était acquis à ses frères dès le début de leurs rencontres, sans qu’ils le sachent. Pour être efficace, il fallait que les frères prennent conscience de leur culpabilité et de leur incapacité à s’en libé­rer eux-mêmes. Après leur aveu d’impuis­sance et leur don d’eux-mêmes à celui dont ils étaient dépendants pour leur vie, ils peuvent saisir le pardon offert avec recon­naissance comme leur seule bouée de sa­lut et de libération.

Le pardon de Dieu, comme celui de Joseph, est acquis à tous depuis longtemps, (depuis la mort et la résurrection de Jésus, ou même depuis Adam et Eve Gen 3.15 et 21), mais il ne peut bénéficier qu’à des cœurs assoiffés de le recevoir.

Joseph se fait ensuite reconnaître comme seigneur qui promet d’accueillir, et protéger sa famille. Après avoir déstabilisé, il rétablit et restaure.

De même Christ, après avoir fait prendre conscience à l’homme  pécheur de sa culpabilité envers Dieu, offre pardon et protection pour vivre une nouvelle relation avec lui. 

v 15 : Le pardon de Joseph est tellement extraor­dinaire que les frères n’osent y croire, il leur faut l’accolade et les pleurs des deux fils de Rachel pour pouvoir s’associer à la joie de la réconciliation.  

C’est une merveilleuse parabole du chemin du salut que nous propose Dieu : nous sommes dans la même situation que les frères de Joseph, coupables envers Dieu et souvent rebelles pour l’avouer. Par les épreuves de la vie, Dieu nous conduit à reconnaître notre état de pécheurs et à saisir son pardon salvateur. Avons-nous autant de mal que les frères de Joseph à laisser la joie de la réconciliation entrer dans nos cœurs transformés ? 

Section centrale c) : Joseph va au devant des remords de ses frères en leur découvrant par trois fois le plan de salut de Dieu pour les déculpabiliser (v 5, 7-8).

La construction et les répétitions de ce passage insistent sur l’action de salut de Dieu. Joseph déculpabilise ses frères par la révélation du sens caché de toute leur aventure. S’ils sont responsables de leurs sentiments contre Joseph et de la vente de leur frère, tout le reste ne leur appartient plus : Dieu a tout fait concourir au bien de chacun (Rom 8.28) : d’un mal il a fait sortir du bien. Il a établi Joseph au pouvoir (8), car il voulait aussi sauver ses frères et son père, en faire des « rescapés » de la famine (10-11) par sa grâce.

Joseph, par ses paroles et son attitude, est un « type » de Jésus, envoyé par Dieu auprès de ses frères, les hommes coupables de l’avoir rejeté, crucifié ou méconnu. Il offre pardon, restauration et vie à ceux qui dans la repentance acceptent de venir à lui et de le reconnaître avec joie comme leur Sauveur et leur Seigneur. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Par les épreuves de la vie, Dieu nous conduit à reconnaître notre état de pécheurs et à saisir sa grâce. Comment réagissons-nous à nos épreuves ? Les considérons-nous comme des châtiments de sa part, plus ou moins justes ? Ou savons-nous, comme Joseph, y discerner son action libératrice et formatrice, son projet de vie pour nous ?
  • Joseph a voulu se faire reconnaître par ses frères dans l’intimité, avant une reconnaissance officielle (v 16-20) : Comment manifestons-nous notre appartenance à la famille de Dieu : nous contentons-nous des cultes et rencontres ecclésiales, ou vivons-nous une relation intime et profonde avec Dieu dans le secret de nos cœurs, qui nous pousse à agir auprès des autres avec amour, pardon et compassion ?
  • A la mort de Jacob, les frères se retrouvèrent seuls face à Joseph et se laissèrent à nouveau envahir par la crainte de sa vengeance (50.15-18). Comment accueillons-nous le pardon de Dieu : avec réticence, incrédulité, crainte du jugement dernier, reconnaissance et joie ? Comment cela se manifeste-t-il concrètement dans nos relations interpersonnelles en famille, au travail ou en église ?

Pour témoigner : Les querelles de famille sont extrêmement fréquentes même entre chrétiens. Le meilleur témoignage est de suivre l’exemple de Joseph envers ses frères, ou l’exemple du père de la parabole du fils prodigue envers ses deux fils. Que Dieu nous donne patience, discernement, maîtrise de nos pulsions de haine ou de rancœur, pour entrer dans un chemin de pardon libérateur, au sein de nos familles et de nos communautés. Ainsi se réalisera la parole de Jésus : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples !"