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28/05/2021

Étude n°10, La nouvelle alliance, Jér 31.31-34 (05 06 21)

 

Étude n°10, La nouvelle alliance, Jér 31.31-34 (05 06 21)alliances-de-mariage.jpg

« Voici, les jours viennent dit l’Éternel, où je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle » Jér 31.31

Observons

Le contexte ch 31

  • Qu’annonce Jérémie au peuple exilé à Babylone v 1-30 ?
  • A qui est comparé le peuple (v 22), pour préparer la prophétie de l’alliance nouvelle ?
  • Quelles promesses contiennent les v 25, 28, 30 ?

Le texte

31-32 : Comment est qualifiée l’alliance que Dieu propose à son peuple ? Pourquoi ? De qui est composé ce peuple ? A quoi s’oppose cette alliance (v32) ?

33 : Que signifie la place de ce verset dans le passage ? Quelles sont les caractéristiques de l’alliance proposée par Dieu ? En quoi s’opposent-elles à l’ancienne ?

34 : Quels seront les fruits de cette alliance ? Qu’est-ce qui en est le plus important ? (voir la place au centre du verset). De quoi se compose la connaissance de l’Eternel ? Comment ce verset peut-il être lié au v 30 ?

Comprenons

Le contexte

Dans sa lettre aux captifs exilés à Babylone, Jérémie s’emploie à leur redonner l’espoir d’un retour à Jérusalem. L’Eternel reste au milieu du peuple même loin du temple, il guérira (30.17), il délivrera (31.7), il donnera un avenir (31.17), rafraîchira l’âme altérée, rassasiera l’âme languissante (31.25). Ils n’auront plus à subir les conséquences du péché de leurs pères, dont l’idolâtrie les a menés à l’exil (31.30) ; chacun sera devenu responsable de son sort. La chose novelle que Dieu créera (v 22) sera contraire à toute coutume antérieure où l’homme recherche la femme. Désormais ce sera l’inverse : « la femme recherchera l’homme ». Il faut entendre cette expression au sens symbolique biblique où la femme représente le peuple que Dieu (= l’homme) appelle, avec qui il veut s’allier. Jusqu’alors ces appels ont été vains, la vierge d’Israël (v 21) est restée errante et rebelle. Dieu promet que cela va changer et il explique ce changement dans les versets de notre texte. La jeune fille d’Israël recherchera la présence de son époux et l’entourera de son amour.

Le texte :

Alors que Jérémie s’adresse à Juda seul, la proposition d’alliance nouvelle avec Dieu concerne tout le peuple, Israël exilé et dispersé depuis une centaine d’années (721, chute de Samarie) et Juda en passe de suivre le même sort ou déjà en exil. Dieu ne veut laisser personne hors de son alliance, Il n’oublie ni ne favorise personne. Il ne veut pas non plus rendre responsables les enfants de la faute de leurs pères (v 30), comme le peule exilé le croyait selon un dicton populaire (v 29) et selon la traduction erronée de Ex 20.5 : le verbe hébreu traduit traditionnellement par « punir » signifie au contraire : « se préoccuper de, prendre soin, visiter » : Dieu ne punit pas les enfants à cause des fautes de leurs pères, il se soucie des conséquences des fautes sur les enfants, il vient les visiter pour les en délivrer et non pour les punir, ce qui serait totalement contraire à sa nature et aux paroles de Ezéchiel 18 et de Jérémie 31.30 et 34.

L’alliance sera nouvelle car l’ancienne, scellée au Sinaï après la sortie d’Égypte, a été rompue par le peuple. L’auteur de la lettre aux Hébreux, reprend ce passage plusieurs siècles après Jérémie (Hé 8.7-13), pour montrer que la désobéissance à la loi de Moïse qui avait été écrite sur des tables de pierre de façon à être indélébile, a rendu caduque une alliance restée extérieure à chacun. La loi et ses rites cérémoniels pratiqués littéralement sans en comprendre le sens profond, n’étaient « qu’une ombre et une figure des réalités spirituelles », que Christ est venu révéler pleinement (Hé 9.5,9-10 ; 10.1).

Cette nouvelle alliance sera rendue possible par le pardon total de Dieu (v34c) acquis par l’unique sacrifice de Jésus (Héb 9.14, 26 ; 10.14). Pardonné et purifié dans son être intérieur (= cœur), le pécheur repentant et régénéré, reçoit la loi divine comme boussole de sa vie pour ne pas s’écarter de l’alliance avec Dieu. Le peuple de Dieu devient alors l’ensemble de ceux qui « connaissent » Dieu, c’est-à-dire ceux qui ont une relation intime personnelle avec Lui, rendue possible par le pardon divin. Nul ne peut s’y prévaloir d’une connaissance supérieure à l’autre (v 34a), car chacun cultive cette intimité dans son cœur (v 33).

Jérémie et ses contemporains, tout préoccupés par la perspective d’un retour à Jérusalem, n’ont sans doute pas perçu la dimension messianique et spirituelle de cette prophétie que Jésus a pleinement accomplie. Il faudra l’inspiration de l’Esprit Saint aux apôtres pour commencer à entrevoir la nature spirituelle de l’alliance nouvelle.

Il est évident aussi qu’au-delà de la nouvelle alliance scellée par Jésus-Christ, le tableau prophétique de ce verset 34, n’est pas encore entièrement réalisé. Il trouvera sa plénitude dans le Royaume éternel, lorsque le péché aura disparu, et que les hommes suivront la loi de Dieu tout naturellement dans leur être ressuscité et glorifié. En attendant, Dieu invite chacun à entrer de tout son cœur dans son alliance d’amour qu’a inaugurée Jésus-Christ ; par sa mort sur la croix, il nous assure « de son pardon et de l’effacement de nos péchés » (Jér 31.34c).

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Par mon baptême j’ai fait alliance avec Dieu ; mais quelle alliance ? L’engagement à l’obéissance scrupuleuse de la loi, ou la demande d’une « conscience purifiée par Dieu » (1 Pie 3.21) ?
  • Comment la loi peut-elle être écrite dans le cœur ?
  • Le pardon de Dieu m’est-il acquis gratuitement, ou me faut-il obéir pour être « en règle avec Dieu » ?
  • Comment approfondir ma « connaissance » de Dieu, ma relation intime avec Lui ?
  • Est-il utile ou possible de partager cette connaissance avec d’autres ? Comment et pourquoi ?

21/05/2021

  Étude n°9 Le signe de l'alliance Exode 31. 12-17 (29 05 21)

 

Étude n°9 Le signe de l'alliance Exode 31. 12-17 (29 05 21)

« Les Israélites observeront le sabbat ; ils célèbreront le sabbat dans toutes leurs générations, comme une alliance perpétuelle » Ex 31.16Zabou sabbat marelle.jpg

 Observons

Une construction en chiasme :

a) 13 : vous observerez le sabbat, signe que je vous sanctifie

b) 14a : vous observerez le sabbat, car il sera saint pour vous

c) 14b : celui qui fera quelque ouvrage sera retranché

d) 15a : le 7ème jour est le sabbat, le jour férié, consacré à l’Éternel

c’)  15b : quiconque fera quelque ouvrage sera puni de mort

b’)  16 : ils observeront le sabbat, ils le célèbreront comme une alliance

a’) Ce sera entre moi et eux un signe perpétuel, l’Éternel a fait les cieux et la terre et le 7ème jour a cessé son œuvre et s’est reposé.

Qu’est-ce qui est mis en valeur au centre de cette construction en chiasme ?

Comprenons

De quoi le sabbat est-il signe ? C’est un signe que :

  • l’Éternel met son peuple à part (= sanctifier) pour son service (a). Celui qui n’accepte pas ce signe, ne fait pas partie de son peuple (c,c’).
  • l’Éternel est le créateur et a inauguré lui-même ce 7ème jour précis en s’y reposant (a’).

Comment montrer qu’il est le signe de la sanctification et de la Création ?

- Le sabbat est saint pour nous = il est à part, réservé parmi les autres jours (b) pour manifester que l’on est allié à Dieu, comme l’anneau de l’alliance manifeste qu’on est marié, donc réservé à quelqu’un que l’on aime, qui nous a choisis et qu’on a choisi !

- C’est pourquoi on s’arrête de travailler, à l’image du Créateur (a’). Mais si on s’arrête le sabbat de travailler, cela veut dire que l’on a travaillé les autres jours !

- Le sabbat est férié (= une fête) et consacré à l’Éternel (d) à perpétuité (a’). Célébrer cette fête est une joie, un élan du cœur et non une obéissance imposée.

- On y célèbre l’alliance avec Dieu car c’est un  jour de rencontre avec Dieu (b’) en commun avec l’ensemble du peuple de Dieu.

Au centre du texte l’insistance est mise sur l’aspect festif de ce jour consacré à l’adoration de l’Éternel Créateur (Ex 20.11) et Libérateur (Ex 20.2 et Deut.5.15 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • En quoi le sabbat est-il à part dans notre vie, et nous met-il à part des autres ?
  • En quoi le sabbat est-il une fête à l’Éternel ? Comment le vivons-nous comme une fête ? Est-il une contrainte ajoutée aux autres contraintes de la vie ? Comment le rendre attirant pour ceux qui hésitent à l’observer ?
  • Qu’est-ce qui manifeste qu’on adore ce jour-là  notre Créateur et notre Libérateur ?
  • Que signifie « célébrer l’alliance » pour nous chrétiens ?
  • Comment accepter la condamnation à mort demandée dans ce texte pour celui qui n’observe pas le sabbat ? Avons-nous le droit de croire que ceux qui n’observent pas le sabbat comme nous, sont perdus ?

Annexe : Commentaire sur le sabbat (Genèse 2.1-3)

Dieu sanctifia ce jour

 Ce verbe signifie autant séparerdistinguer  que appartenir  à Dieu. Ce qui est sanctifié est mis à part  pour un but particulier, le service de Dieu. Ainsi le septième jour est un jour différent des autres.

 Caractéristiques du sabbat

 a) Un jour de repos :

     -    pour Dieu.

Dieu, l’Éternel, le hors du temps, qui domine le temps et l’espace, s’est en quelque sorte introduit dans le temps qu’il a conçu pour l’homme.

Il l’y a précédé en organisant le temps de travail, six jours et  le temps de repos, le septième jour. S’arrêtant lui-même de créer, il indique à l’homme qui est son image, d’arrêter ce jour-là aussi ses activités « profanes », pour le servir.

     -    pour l’homme.

Il semblerait qu’au départ, l’homme créé parfait ne devait pas connaître la fatigue ni le stress. Il avait un « patron » discret, des animaux dociles, un jardin sans mauvaises herbes, pas de maladies.

Dieu a-t-il prévu ce repos, en cas de...? Sans doute mais pas seulement. Il a tout fait parfait pour ce moment-là, car le sabbat n’est pas qu’un jour de cessation d’activités pour reposer son corps. 

b) Un jour pour se souvenir

... un jour qui lui est réservé, car il s’y reposa de tout son travail de Créateur.(v 3 version F.C.)

 Dieu rappelle qu’il est l’auteur de toute la création. Il en est le Seigneur, le Maître. Il possède seul la sagesse pour donner les instructions parfaites qui feront la réussite de l’avenir. L’homme, en adoptant le rythme de vie que Dieu lui propose, premièrement se place dans une perspective heureuse; deuxièmement annonce de semaine en semaine qu’il est le bénéficiaire d’un cadeau qu’il doit gérer et faire fructifier.

Le donateur, le propriétaire, c’est Dieu. L’homme le proclamera de génération en génération. Rendez à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César..., dira Jésus (Mc 12. 17) 

c) Un jour pour confirmer notre identité

France Quéré, dans La Famille, p. 253, écrit ceci :

« Qui suis-je ? Je suis aimé ! Voilà mon identité.... Bonne nouvelle que l’amour des autres dépose dans nos cœurs et avec cette vérité-là, nous irons au bout du monde : je suis aimé, donc je suis : toute terre m’est une patrie, tout homme devient mon frère. » 

Je suis aimé de Dieu ! Voilà mon identité !

Porter une attention particulière au jour du sabbat, c’est reconnaître Dieu comme le créateur plein d’amour de toute forme de vie et affirmer que nous avons notre origine en Lui. C’est nous déclarer fils et filles bien-aimés de Dieu. C’est rejeter le hasard, c’est bannir la peur de l’avenir.

C’est affirmer, semaine après semaine : je sais d’où je viens et où je vais, je sais qui je suis.

Le sabbat est un jour qui m’indique aussi mes limites : je suis créature, et ma sécurité est en lui, mon Créateur.

d) Un jour de fête

Après une bonne nouvelle comme celle-ci, comment ne pas faire la fête ! Comment, aujourd’hui, alors que la plupart de nos contemporains courent après une identité par l’appartenance à un groupe sportif ou religieux, à un parti d’opposants au pouvoir en place, au monde des vedettes, à celui des industriels ou de la finance, de la marginalité, etc., comment ne pas se réjouir de se savoir fils ou fille de Dieu ? Ne faut-il pas fêter chaque semaine cette bonne nouvelle avec ceux qui reconnaissent la paternité de Dieu ? Ne faut-il pas louer l’auteur de notre vie ? 

Peut-être pourrait-on mettre un panneau à l’entrée de nos églises pour dire aux gens : aujourd’hui nous nous réjouissons que Dieu soit notre créateur ! Voulez-vous partagez notre joie ? ... A condition qu’elle soit réellement à l’intérieur de nos portes !

e) Un jour pour la délivrance

S’il est vrai qu’au départ Adam et Eve n’avaient pas besoin d’un jour pour se défatiguer, est-il besoin, aujourd’hui d’insister sur la nécessité absolue de prendre du repos physiquement et psychiquement (compétition, tensions, conflits, stress).

Le travail est devenu le symbole de l’esclavage, de l’anti-liberté. C’est la course aux loisirs en même temps que la course à l’argent. Gagner gros en un minimum de temps. Nous sommes dans une économie de pouvoir, de domination de l’homme par l’homme. Sans compter l’injustice suprême : ne pas avoir de travail !

Le sabbat nous rappelle que Dieu nous a créés ni dominés, ni dominants, mais équivalents (= ayant même valeur)  devant lui qui est notre seul Maître. En ce sens, le sabbat nous délivre de l’oppression de l’homme par l’homme.

C’est à la sortie d’Égypte que le peuple reçoit les commandements (Exode 20.1-17; Dt 5. 6-21). Ils sont reliés à la délivrance opérée par Dieu. C’est moi le Seigneur, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude...  (v.2.) 

Cette notion de délivrance est reprise dans Hébreux 3.7 à 4.11, où nous sommes appelés à sortir de la révolte (comme à Massa et Mériba, Exode 17.7) pour entrer, dans le repos de Dieu, qui, dans ce texte, est clairement relié au repos du 7e jour.

Que le récit de la création compte chaque journée  d’un coucher du soleil à l’autre, n’est pas gratuit pour entrer dans le repos du sabbat : pendant la première soirée, puis la nuit, l’homme a le temps de se détacher de ses préoccupations de la semaine, pour préparer son corps et son esprit à la rencontre avec son Dieu dès le matin (Amos 4.12). 

Le jour du sabbat nous ramène tous à égalité : tous esclaves du péché, avec ou sans gros sous, avec ou sans travail ! Et tous sauvés, si nous écoutons, aujourd’hui, la voix de Dieu  et entrons avec joie dans son repos. Tous dépendants de la grâce de Dieu. De son amour infini qui nous délivre, nous rachète tous au même prix, celui de la vie de son Fils. 

Le sabbat est plus que libération des fatigues du travail, il est symbole de libération du mal, du péché qui envahit nos vies et la préfiguration du repos en présence de Dieu, pour l’éternité.