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25/05/2018

Étude n°9 Les déceptions dans le temps de la fin Ap 13.1-10 (02 06 18)

Étude n°9 Les déceptions dans le temps de la fin Ap 13.1-10 (02 06 18)

« Ils se prosternèrent devant le dragon, parce ce qu’il avait donné le pouvoir à la bête ; ils se prosternèrent devant la bête en disant : Qui est semblable à la bête et qui peut la combattre »Ap 13.4angers_bete_dragon Ap 13.jpg

(Tapisserie d’Angers : transmission du pouvoir du dragon à la bête sortie de la mer).

Pour plus de précisions, se reporter à l'ouvrage d'E Zuber: "La femme et le dragon, une lutte séculaire" sur les ch 12-14 d'Apocalypse" Ed www.bod.fr

Observons

Le contexte :

- Où se situe le passage dans le livre ? Qu’est-il décrit au ch 12 ? Sur quel mot le ch 13 s’enchaîne-t-il au ch 12 ? Quel est le sens symbolique de ce mot ?

 Le texte

Structure

a) v 1-2 : apparition de la bête qui monte de la mer : Quelles sont ses caractéristiques ? Comparez avec Dan 7.4-8 ? Qui lui donne son pouvoir ?

b) v 3-4 : histoire de cette bête : Qu’arrive-t-il à la bête ? De quelle nature est son pouvoir (v 4) ? Qui ses adorateurs parodient-ils (Ps 113.5 ; 89.7 ; Ap 12.7)?

a’) v 5-8 : action de la bête : En quoi consiste son action ? Pendant combien de temps agit-elle v 5 ? A qui s’en prend-elle, v 6-7 ? Sur qui s’étend son pouvoir, v 7-8 ?

c) v 9-10 : Avertissement aux saints : Que leur est-il demandé ? Que sous-entend le début du v 10 ?

d) Comment cette première bête est-elle appelée dans la suite de l’Apocalypse ? voir 14.8 ;17.5 ; 18.2 : qu’est-ce que cela signifie et ajoute à son portrait ?

 Comprenons

Le ch 13, au centre du livre et de la vision centrale (12-14), développe, sous l’effet d’un zoom grossissant, la guerre terrestre du dragon-Satan contre la femme-Eglise fidèle (12.13-18).

Avant toute chose, soyons au clair sur les symboles utilisés : le dragon représente Satan, puissance spirituelle maléfique (12.3,9) en lutte contre Dieu. Vaincu par Micaël-Christ à la croix (12.7,10), il est réduit à combattre sur terre contre les adorateurs de Dieu, pour tenter de les séparer du Seigneur. Bête et corne représentent dans la Bible des puissances terrestres qui dominent les hommes, religieusement, politiquement, et/ou économiquement, comme l’ange l’expliqua à Daniel dans sa vision des 4 bêtes (7.17-20).

a) La description de la bête se réfère à Dn 7.3-8 : le dernier animal de Daniel est repris par Jean avec les caractéristiques des trois autres, mais avec plus de précisions. La bête a la même apparence que le dragon (12.3) dont elle reçoit la puissance (v 26). Les 7 têtes sont 7 montagnes (17.10) où on peut reconnaître les sept collines de Rome. Ce sont aussi 7 rois (17.10) qui se succèdent et indiquent ainsi la durée du pouvoir de la bête, tandis que les 10 cornes sont aussi 10 rois (17.12) qui existent simultanément et qui représentent l’étendue du pouvoir de la bête.

Au ch 12 le dragon représentait spirituellement Satan luttant contre Jésus (v 9) et historiquement le pouvoir de l’empire romain au moment de la naissance de Jésus (v 4). Cet empire païen est tombé, comme l’annonçait Dn 7.24a, sous les coups des Barbares, et a essaimé dans divers royaumes européens. Les diadèmes, symboles du pouvoir royal, des 7 têtes du dragon (12.3) sont passés sur les 10 cornes de la bête pour symboliser cette dispersion du pouvoir central politique de Rome sur plusieurs nations, comme le suggère aussi le fait que la bête sorte de la mer, symbole de l’ensemble des peuples (Ap 17.15 ; Es 57.20).

La transmission de la puissance du dragon (= Empire romain païen) à une bête qui lui ressemble signifie que celle-ci hérite d’une autorité semblable sur une foule de peuples et exerce sur eux le même pouvoir de mort, physique et spirituelle, que Satan. Les noms de blasphèmes qu’elle porte indiquent qu’elle s’attaque à l’autorité et l’identité mêmes de Dieu (v 6).

 b) L’histoire de la bête dont la réalisation se poursuit encore, est remarquablement résumée au v 3. La blessure à la tête serait l’exil et l’emprisonnement du pape par Napoléon en Avignon, à la fin des 42 mois ou 1260 jours/années (v 5) du pouvoir temporel exercé par l’empire romain chrétien de la papauté médiévale. La guérison de la blessure a commencé à notre époque où les interventions mondiales et politiques du pape se multiplient. Reconnaître l’autorité de la bête en se prosternant devant elle, c’est implicitement se soumettre à l’autorité du dragon-Satan qui l’a suscitée (v 4).

Satan parodie trois fois l’histoire et l’autorité du Christ :

v 4 : le cri des adorateurs de la bête « Qui est semblable à la bête ? » est un écho du nom de Micaël que porte Jésus dans sa lutte contre Satan : « Qui est semblable à Dieu ? »

v 3 : la blessure à la tête parodie la mort de Jésus,

v 3 : sa guérison et sa montée en gloire imitent la résurrection et l’ascension de Christ.

a’) L’action de la bête se caractérise par l’orgueil, le blasphème (3 fois), la persécution des saints, et l’universalité du pouvoir. Cette puissance politico-religieuse s’attaque à Dieu et à ses fidèles en usurpant ce qui ne revient qu’à Dieu : son nom  = Père, Très Saint Père, sangers_adoration bete de la mer.jpgon tabernacle par sa prétention qu’en dehors d’elle il n’y a pas de salut, ceux qui habitent au ciel (Ep 2.6 = les saints de l’Église fidèle) en les excommuniant comme hérétiques. (Tapisserie d’Angers, adoration de la bête)

v 8 : l’adoration de la bête est dans le futur par rapport à sa guérison et à sa victoire sur les saints, et annonce les v 14-15. Les habitants de la terre (= les adorateurs de la bête, opposés aux habitants du ciel du v 6) sont reconnus comme ne figurant pas sur le livre de vie de l’Agneau immolé. Ce détail renvoie au ch 5 où l’Agneau s’apprête à ouvrir le livre scellé et à révéler ainsi ceux qui ont fait alliance avec lui en acceptant son sacrifice comme seul moyen de salut, car il les connaît dans sa prescience divine depuis la fondation du monde. Le v 8 fait allusion à un tri parmi les hommes en fonction de leur position vis-à-vis de l’Agneau immolé, c’est-à-dire vis-à-vis de Christ crucifié et Ressuscité.

Les v 9-10 contiennent une notion de jugement et de sanction : chacun aura le sort qu’il aura choisi, démontré par ses attitudes dans sa vie terrestre. Ils avertissent les saints et les encouragent à la persévérance de la foi dans un monde qui se détruit par sa propre violence (Ez 28.18b).

Dans les chapitres suivants cette première bête, qui historiquement a été une image du système de la papauté, devient soit une grande ville, nommée Babylone, soit une femme prostituée. La femme étant dans la Bible symbole du peuple de Dieu, désignerait donc le peuple chrétien infidèle, qui comme le signifie le nom de Babylone (<Babel) fait régner la confusion spirituelle sur la terre. On ne peut malheureusement pas limiter cette image au seul système de la papauté, quand on voit de nos jours la confusion des esprits sur tous les plans, religieux, moraux, politiques et économiques ! Les chapitres suivants de l’Apocalypse (16-18) la détailleront avec plus de précisions.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- La compréhension de la prophétie de la première bête stimule-t-elle ma peur de  l’avenir et ma propre-justice (je n’adore pas la bête), ou augmente-telle ma foi en Dieu et ma persévérance dans l’obéissance et l’amour ?

- Comment présenter cette prophétie à un catholique sans le blesser, pour l’amener à comprendre qu’il ne s’agit pas de condamner sa foi, mais d’évaluer les attitudes et les tentations d’un système mondial qui vise à l’hégémonie politico-religieuse ?

- La prophétie nous a-t-elle été transmise pour que nous passions notre temps à en scruter les réalisations dans l’actualité, ou pour que soient encouragées notre foi et notre persévérance dans la mission de représenter l’amour de Dieu (14.1-5) ? Comment cela se traduit-il dans ma vie ?

- Comment sortir de la confusion généralisée dans le monde ?