24/08/2018
Etude n° 9 Deuxième voyage de Paul, Actes 18.1-16 (01 09 18)
Etude n° 9 Deuxième voyage de Paul, Actes 18.1-16 (01 09 18)
« Le Seigneur dit à Paul en vision pendant la nuit : Sois sans crainte, mais parle et ne te tais pas. Car moi, je suis avec toi et personne ne mettra la main sur toi pour te faire du mal, parce que j’ai un peuple nombreux dans cette ville. » Act 18.9-10
Observons
Contexte
Paul au cours de son second voyage missionnaire, porte l’Évangile en Grèce. Après Philippes, Thessalonique, Bérée, et Athènes, il atteint Corinthe.
Texte
Plan
v 1 : Introduction : arrivée à Corinthe
v 2-3 : Liens amicaux et professionnels entre Paul, Aquilas et Priscille.
v 4-5 : travail alimentaire, puis consécration totale de Paul au témoignage parmi les Juifs, de la messianité de Jésus.
v 6-8 : Opposition des Juifs qui provoque le départ de Paul, fondation d’une école indépendante de la synagogue, et conversions de Juifs et Grecs.
v 9-10 : Vision d’encouragement du Seigneur
v 11 : Conclusion : Paul reste un an et demi à Corinthe.
V 12-17 : opposition des Juifs et jugement de Gallion
A remarquer :
- une opposition (mais) entre les v 4 et 5 : le témoignage se limite au sabbat, à cause du travail alimentaire de Paul ; puis le témoignage se fait à temps plein, à l’arrivée des compagnons de Paul.
- une opposition (mais) entre la fin du v 5 et le début du v 6 dans une construction en parallèles concentriques qui mettent en valeur le message destiné aux Juifs :
a : il attestait aux Juifs
b : Jésus était le Messie
a’ : les Juifs s’opposaient
- une opposition (pourtant) entre les v 6 et 8, entre l’attitude des Juifs et celle de Crispus le chef de la synagogue, et entre le rejet des Juifs par Paul et l’acceptation du message par les Corinthiens. Au centre (v 7) de ce parallélisme, on trouve la création de l’école chrétienne indépendante des Juifs, mais toute proche.
- les paroles du Seigneur qui ordonne, rassure et encourage à persévérer dans le témoignage.
- l’apparition autour de Paul de plusieurs personnages Juifs ou Grecs, qui vont l’aider à bâtir l’Église de Corinthe : Aquillas et Priscille, Silas et Timothée, Justus, Crispus et sa famille.
- l’attitude du romain Gallion qui pour la première fois sépare le religieux du droit civil.
Comprenons
Contexte
Corinthe était une ville commerçante florissante à l’époque de Paul, à cause de ses deux ports : à 2km, Léchée recevait le trafic maritime de l’Occident, à 13km Cenchrées, de l’autre côté de l’isthme sur la mer Egée, recevait les bateaux de l’Orient. Cette ville cosmopolite et ouverte à tous les cultes vivait dans la licence des mœurs et le matérialisme. La déesse Vénus y avait mille prêtresses, prostituées sacrées. Paul n’hésite pas à y annoncer l’Evangile, se fiant à la promesse de Christ qui, malgré les apparences, y prévoit de nombreux disciples.
Texte
On ne sait pas si Aquilas et Priscille étaient déjà chrétiens à l’arrivée de Paul. Ils avaient été chassés de Rome par un édit de l’empereur Claude contre les Juifs à la suite de troubles provoqués par un certain « Chrestus », selon Suétone, un historien romain. Y avait-il déjà aussi à Rome des disputes entre chrétiens et Juifs auxquels ils étaient assimilés ? On ne sait. Aquilas et Priscille se sont peut-être convertis après avoir rencontré Paul. Ils l’accompagnèrent à Ephèse où ils enseignèrent Apollos, et retournèrent à Rome, lorsque l’édit impérial tomba en désuétude (Ro 16.3). Paul à son arrivée à Rome trouvera des Juifs et une église chrétienne dont on ignore le fondateur (Ac 28).
Paul pratiqua assidument son métier de faiseur de tentes, pour ne pas être à charge de quiconque. Il prêchait le sabbat parmi les Juifs. L’arrivée depuis la Macédoine, de ses compagnons Silas et Timothée, lui permit de se consacrer à plein temps à la propagation de la Parole. Ses compagnons devaient lui avoir apporté des dons des Églises grecques, ou bien avoir une activité professionnelle pour subvenir à ses besoins.
On voit s’organiser la vie matérielle du missionnaire :
- il commence par assurer sa vie par un travail et l’aide d’amis hospitaliers, pour ne pas être accusé ensuite de vues intéressées (voir à ce sujet Actes 20.34 ; 1 Co 9.11-18 ; 2 Co 11.8-9).
- Puis, il se consacre entièrement à l’enseignement de la Parole, dès qu’une communauté peut en assumer la charge financière, selon le principe de 1 Co 9.13-14.
- Il s’entoure de collaborateurs fermes dans la foi, qui peuvent poursuivre son œuvre dans les Églises, tandis qu’il va plus loin.
L’apôtre dans une ville nouvelle se tourne d’abord vers son peuple, à qui il annonce toujours la messianité de Christ, puisque l’espérance des Juifs était la venue du Messie. Une fois encore (Ac 13.45-48) le refus des Juifs provoque le départ de Paul vers les païens.
Secouer ses vêtements symbolisait la rupture absolue de toutes relations. Les paroles de Paul (v 6) le dégageaient de toute responsabilité dans leur perte spirituelle : il leur avait annoncé le salut, c’étaient eux qui le refusaient.
Devant l’opposition des Juifs qui rejettent la grâce, Paul pour la première fois renonce à enseigner dans la synagogue et ouvre une école biblique dans une maison contiguë (Ac 18.7). Si Paul se tourne vers les païens, il ne s’éloigne pas beaucoup de ses frères Juifs : il va enseigner chez un voisin de la synagogue, un Grec « craignant Dieu », prosélyte du judaïsme. Il reste si près de la synagogue que les Juifs bien disposés ont l’occasion d’entendre encore l’Évangile !
Cette proximité fut source de conversions de Juifs et de Grecs, qui pouvaient librement se retrouver chez Justus. Cette école chrétienne unissait les deux peuples autour du Christ (Ep 2.11-16).
La conversion de Crispus, chef de la synagogue, et celle de sa famille, furent un grand triomphe de l’Évangile, au point que Paul tint à les baptiser lui-même, contrairement à ses habitudes (1 Co 1.14). Elles augmentèrent l’hostilité et la jalousie des Juifs rebelles, qui se soulevèrent contre Paul.
Le Seigneur accompagnait Paul et l’encouragea de deux façons : il le réconforta dans une vision par une promesse de sa protection et du succès de sa mission dans la ville, et il inspira Gallion pour le libérer en refusant de traiter une affaire hors de ses compétences. Avec sagesse, Gallion, frère du philosophe Sénèque, ne voulait pas mélanger délit et conviction religieuse, politique et conscience.
Sosthène avait peut-être succédé à Crispus comme chef de synagogue. Il était venu accuser Paul devant Gallion au nom de tous les Juifs. Après avoir été éconduit, il subit la fureur de dépit de la foule des siens, qui le battent sous les yeux indifférents de Gallion, trop content de donner ainsi une leçon à bon compte, à ces agitateurs Juifs.
Le témoignage de Paul s’appuie sur la révélation personnelle de Christ, sur la foi en sa présence et sa protection constantes, sur la promesse de l’efficacité de sa Parole.
Pendant ce séjour de 18 mois à Corinthe, Paul écrivit les deux plus anciens livres du Nouveau Testament, ses deux lettres aux Thessaloniciens.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Ai-je conscience que le Seigneur attend ma participation active à la propagation de la Parole ? Sur le plan matériel par la dîme et les offrandes pour subvenir aux besoins de ceux qui consacrent leur vie à ce ministère de la Parole, et sur le plan affectif, par ma collaboration personnelle et amicale avec les pasteurs, à la mesure de mes capacités
- Comment puis-je aider cette semaine mon pasteur dans cette œuvre de témoignage, aussi bien parmi mes frères de l’Église qu’à l’extérieur ?
- Quel est le sujet de mon témoignage : ma personne, mon Eglise, ou Jésus-Christ, le Sauveur ?
- De quelles promesses de ce texte puis-je m’emparer pour témoigner autour de moi ?
- Vers qui ce texte m’invite-t-il à me tourner pour lui annoncer le salut en Jésus-Christ ?
08:00 Publié dans Actes | Lien permanent | Commentaires (0)
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