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11/05/2018

Étude n°7 les dix vierges Matthieu 25.1-13 (19 05 18)

Étude n°7 les dix vierges Matthieu 25.1-13 (19 05 18)

« Veillez donc puisque vous ne savez ni le jour ni l’heure » Mat 25.13 (Polyptyque de Montbéliard 16è s)

 Dix vierges polyptique Montbéliard.jpg

Observons

Le contexte

Le dernier discours de Jésus, situé dans l’évangile de Matthieu juste avant le récit de la passion, se termine avec plusieurs paraboles (les deux serviteurs, les dix vierges, les talents, le jugement des nations), en appui d’exhortations à la vigilance jusqu’au retour de Christ (24.36-44).

Le texte

1-5 : Caractéristiques des dix vierges attendant l’époux : Qu’est-ce qui les distingue ? A quelle occasion sont-elles réunies ? En quoi se ressemblent-elles ?

 6-9 : Quand l’arrivée de l’époux est-elle annoncée ? Quelle demande les folles adressent-elles aux sages ? Quelle est la réponse des sages ? Est-ce de l’égoïsme, un manque de générosité ? Comment l’interpréter spirituellement ?

 10 : Que se passe-t-il à l’arrivée de l’époux ?

 11-12 : Pourquoi les vierges folles sont-elles rejetées ?

 13 : Quelle exhortation conclut la parabole ?

                

Comprenons

Les jeunes filles de cette parabole puisée dans la coutume des noces orientales, sont dans l’attente prolongée de l’arrivée de l’époux. Symboliquement, elles représentent tous ceux qui se réclament de l’alliance avec Christ, et attendent son retour qui conclura ses noces avec eux. Les jeunes filles représentent donc individuellement chaque chrétien, et collectivement l’Église, épouse du Christ (Ep 5.25-27).

Le temps de l’attente constitue en lui-même une épreuve de la foi et de la patience des chrétiens qui finissent par être plongés dans l’obscurité (= l’aveuglement spirituel) comme le monde. Mais les chrétiens sont munis de la lampe de la Parole de Dieu (Ps 119.105) qui les éclaire sur le but de cette attente, sur les signes de la venue du Seigneur et les attitudes à avoir pendant ce temps dont la durée est imprécise et se prolonge.

La sagesse des cinq jeunes « sages » consiste à s’être munies de réserves d’huile supplémentaire pour leurs lampes déjà remplies : elles ont prévu une longue durée d’attente, pendant laquelle l’huile, symbole biblique du Saint-Esprit, sera nécessaire pour rendre leur lampe utile pour les éclairer et les guider !

Toutes les jeunes filles ont une lampe, tous les chrétiens ont une bible, mais tous ne la considère ni ne la fréquente pas de la même façon. Les « sages » entretiennent une relation fidèle avec elle, ils cherchent avec assiduité l’aide du Saint-Esprit pour la comprendre et la vivre pratiquement. Ils ne se contentent pas d’une approche superficielle ou intellectuelle, extérieure à leur vie.

Comment peut-on faire des réserves de Saint-Esprit ? Le verset 12 de la parabole peut nous fournir une piste de compréhension. Christ dit aux jeunes folles qu’il « ne les connaît pas» !  Le verbe « connaître » désigne dans la Bible l’expérience personnelle de l’amour entre époux, c’est-à-dire spirituellement la communion intime du croyant avec Christ. Les vierges folles n’avaient que l’apparence de la foi, elles possédaient le savoir biblique, mais ne cultivaient pas une relation personnelle et profonde avec Christ.

L’épreuve de l’attente semble user la patience de toutes ces jeunes filles qui s’endorment (v 5). Leur zèle se relâche, leur certitude de la proximité du retour s’affaiblit, et peut-être même disparaît. La durée est donc la véritable épreuve pour la foi : elle va révéler la profondeur de la relation que l’on a avec Dieu.

Seconde épreuve pour ces jeunes filles : l’annonce de l’arrivée imminente de l’époux, au moment où on ne s’y attend plus. Historiquement, c’est ce qu’ont vécu les chrétiens du 19ème siècle, avec tous les mouvements de Réveil, le Millerisme et l’Adventisme, qui redécouvrirent dans les Écritures cette promesse du Retour de Christ oubliée depuis des siècles.

Dans la parabole, le cri de minuit réveille en effet les jeunes filles qui se saisissent de leurs lampes et découvrent leur état de préparation. Les sages dont la relation avec Dieu est restée vivante, même si l’espoir du retour proche de Jésus disparaissait, ravivent leur lecture et leur pratique de la Parole ; leur sagesse vient de « l’intelligence» spirituelle, = de la compréhension par l’Esprit de la Parole, de l’enseignement et de la pratique de la justice qu’elles en tirent (voir Daniel 12.3) : par leurs paroles et leurs actes, par leur caractère transformé, épuré, elles reflètent autour d’elles les qualités de Dieu que l’on nomme les fruits de l’Esprit (Galates 5.22).

Dans notre réalité, la prise de conscience de la proximité du retour de Christ éprouve notre foi, et nous révèle  notre responsabilité personnelle dans la préparation spirituelle à ce retour, et dans la mission que nous avons auprès des autres de témoigner de l’amour de Christ. Au verset 9 de la parabole, les jeunes « sages » peuvent apparaître comme de parfaites égoïstes qui refusent de partager et d’aider leurs compagnes à être prêtes. En fait, il ne faut pas pousser l’interprétation de tous les détails d’une parabole. Ce genre littéraire est utilisé pour faire comprendre  de façon générale un enseignement important et simple. Le refus des jeunes filles cherche à signifier que d’une part on est responsable personnellement de sa vie spirituelle et d’autre part on ne peut avoir de relation avec Christ par personne interposée aussi « sainte » soit-elle (jeunes filles sages ou marchands d’huile). Une relation superficielle, épisodique ou négligente avec Christ, durant la vie terrestre, ne permet pas une vraie rencontre avec Lui et ne donne pas l’assurance du salut (Mat 7.21). D’autre part aucune autre recherche philosophique, religieuse ou spirituelle ne peut garantir l’entrée dans le Royaume de Dieu (Actes 4.12).

La fermeture de la porte rappelle ce qui se passa au déluge (Ge 7.16), où la porte de l’arche fut fermée par Dieu après l’entrée des animaux et de la famille de Noé, sept jours avant la destruction du monde pécheur. Ici la porte est fermée après la venue de l’époux et l’entrée des vierges sages dans le Royaume, pour insister sur l’impossibilité totale de seconde chance de conversion après le retour du Christ. Le choix de la vie éternelle est au présent (Ps 95.7 ; Hé 3.7, 15 ; 4.7).

L’épreuve de l’attente, puis celles de l’obscurité ambiante et de l’annonce de l’arrivée de l’époux ont opéré un tri parmi le peuple de Dieu, une épuration (Daniel 12.10), un « jugement » ou une  "révélation des caractères" :  d’un côté ceux qui  sont remplis de l’Esprit et qui rayonnent de l’amour de Christ, et de l’autre ceux dont la foi n’est que façade fragile, sans fondements solides (voir la parabole des deux maisons en Luc 6.47-49).

L’appel à la vigilance de la conclusion invite à deux choses : ne pas chercher à calculer le jour ni l’heure du retour de Jésus, et rester debout, c. à d. cultiver une relation étroite avec Christ dans la pratique fidèle des enseignements de sa Parole éclairée par l’Esprit.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quelle place tient dans ma vie et celle de mon église l’attente du retour de Christ ? Comment cette attente influence-t-elle mes choix et mes engagements ?
  • Comment la Parole de Dieu modifie-t-elle mes pensées et mes actions ? Comment lui accorder plus d’intérêt et d’influence sur la transformation de mon caractère ?
  • Où en est ma relation personnelle avec Dieu ? Par quoi en manifester la réalité et la qualité autour de moi ?
  • Comment mon église et moi-même pouvons-nous être des lumières dans notre entourage immédiat ?
  • De quoi ma foi et mon caractère ont-ils besoin d’être épurés pour refléter l’image de mon Sauveur et Seigneur ?

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