23/06/2017
Etude n°1 Paul, apôtre des Gentils, Actes 15 (01 07 17)
Etude n°1 Paul, apôtre des Gentils, Actes 15 (01 07 17)
« Dieu a accordé la repentance aussi aux païens afin qu’ils aient la vie » Act 11.18
Observons
Le contexte
Le premier voyage missionnaire de Paul à Chypre et en Asie Mineure, a ouvert la porte du salut aux païens. Après ce voyage, Paul est revenu en 49, à Antioche de
Syrie, la première église d’origine en majorité païenne. Des croyants judaïsants viennent poser la question de la cohabitation entre croyants Juifs et Gentils ou Grecs. Ils veulent imposer pour tous le retour aux rites juifs, surtout la circoncision, comme nécessaires au salut.
Le texte
Plusieurs parties en parallèles concentriques :
a) v 1-6 : Discussion à Antioche sur l’incirconcision qui fermerait le salut aux païens convertis. Envoi de Paul et Barnabas à Jérusalem
b) v 7-12 : Concile de Jérusalem : Dieu dans sa grâce a purifié le cœur des païens qui ont foi en Lui.
c) v 13-21 : Dieu veut que tous portent son nom et le manifestent dans leur conduite
b’) v 22-29 : Lettre aux Églises : rien que le nécessaire pour glorifier Dieu
a’) v 30-35 : Retour de la paix à Antioche.
Le discours de Pierre au Concile (7-11) est construit en parallélisme concentrique déterminé par :
- les répétitions : comme à nous, aucune différence entre nous et eux, de la même manière qu’eux.
- les oppositions - entre ce que Dieu a fait (v 7-9) et ce que les hommes font (v 10-11),
- entre la grâce du don du Saint-Esprit (v 8) et le joug sur le cou (v 10). Le parallélisme met en valeur au centre le v 9 : Dieu a aussi purifié les cœurs des païens par la foi.
La réponse de Jacques (14-21) est centrée sur le nom de Dieu (v 14, 17) : son peuple d’Israël, choisi parmi les nations, doit le porter selon sa volonté « afin que le reste des hommes cherche le Seigneur » (v 17) ; Jacques en déduit les pratiques essentielles qui permettront aussi aux païens de porter le nom de Dieu dignement.
La lettre aux Églises (v 23-29) oppose l’unité des frères dans la foi en Jésus-Christ, anciens, apôtres et païens convertis, inspirés du Saint-Esprit (v 23, 25-28), à l’initiative privée de certains semeurs de trouble (v 24). Cette lettre recommande les pratiques indispensables au témoignage fidèle à Dieu (v 29).
Comprenons
Le contexte du concile
Les païens convertis posèrent très vite un problème à ceux des Juifs convertis qui avaient accepté l’Évangile mais qui n’avaient pas abandonné les préjugés des pharisiens sur l’impureté rituelle des incirconcis. Comment vivre ensemble, ou même se fréquenter si les uns considèrent les autres comme « impurs », et si les « circoncis dans la chair » se croient seuls sauvés ? Le problème divise tellement l’église d’Antioche, qu’on en réfère à l’église de Jérusalem où se trouvent les apôtres, ceux qui ont été en contact avec le Christ et ont reçu, les premiers, l’ordre d’aller témoigner vers les païens, alors qu’ils étaient Juifs (Actes 10). En chemin vers Jérusalem, Paul et Barnabas, témoignent de leurs expériences de conversions des Gentils (nom donné alors aux non-juifs), à la grande joie des frères. Ceux-ci vivant en Phénicie ou en Samarie, étaient en contact permanent avec les Grecs. Ils étaient beaucoup plus ouverts à la conversion des païens que les frères de Jérusalem, en majorité Juifs d’origine et marqués par des préjugés ethniques et religieux.
Le texte
Pierre, le premier choisi par Dieu pour porter l’Évangile aux païens (Act 10), se fait le porte-parole des délégués d’Antioche qu’il a rencontrés auparavant en privé (Gal 2.2). Il témoigne de la grâce de Dieu qui
- a voulu que les païens aient accès à l’Évangile et à la foi (15.7),
- leur a donné le Saint-Esprit en considérant seulement leur engagement de cœur (8),
- a purifié leur être par ce don de l’Esprit, en ne tenant compte que de leur foi, sans faire de différence entre incirconcis et circoncis (v 9),
- sauve, selon leur foi, les uns et les autres par pure grâce (11).
Face à cette grâce divine, les efforts des hommes pour être purs par des pratiques légalistes sont une atteinte à la volonté de Dieu. Tenter ou éprouver Dieu en allant contre sa volonté et en lui opposant incrédulité et révolte, c’est provoquer ses jugements. Les légalistes, en voulant imposer la circoncision et les lois rituelles judaïques aux païens manifestaient leur ignorance de la grâce. Ils ne se souvenaient pas que c’est le cœur qui doit être circoncis (7.51, Ro 2.28-29), ou consacré entièrement à Dieu, « pur » de toute pensée de mériter le salut. C’est Dieu qui dans sa grâce accomplit cette purification pour celui qui ouvre son cœur, qu’il soit d’origine juive ou païenne, à la foi en Jésus-Christ et au don du Saint-Esprit. Les miracles parmi les païens, racontés par Paul et Barnabas (12), confirmaient la volonté de Dieu d’accepter chacun selon sa foi et non selon ses pratiques rituelles.
Les recommandations de Jacques furent acceptées de Pierre et de Paul sans problème. Elles visaient, en effet, à permettre au chrétien « Grec » de manifester à la fois son amour exclusif pour le seul vrai Dieu et son respect des nombreux Juifs de l’entourage (v 21). Ces recommandations sont le plus petit dénominateur commun des chrétiens de cette époque : ils « porteront le nom du Seigneur » pour que d’autres le cherchent et l’invoquent (v 14, 17) en bannissant toutes leurs anciennes pratiques idolâtres, pour ne pas heurter aussi leurs frères Juifs qui les avaient en horreur. En revanche, le silence sur la circoncision et les autres pratiques mosaïques doit implicitement faire comprendre aux Juifs convertis qu’elles n’ont pas de valeur pour l’obtention du salut. Alors que le débat avait été provoqué par la question de la circoncision, les lettres envoyées aux Églises ne la mentionnent même pas ! Pour les chrétiens judaïsants, ce dut être un choc immense ! Ils devaient vraiment revoir leur attitude face au salut par la foi seule, que prêchait Paul.
Les pratiques recommandées (abstention de viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés et de l’impudicité), avaient toutes un rapport avec l’idolâtrie de l’époque. Les sacrifices aux idoles étaient consommés dans des banquets orgiaques après la cérémonie. Manger la viande des victimes était considéré comme une participation au culte idolâtre. Ces animaux, souvent « impurs » selon la loi juive, c’est-à-dire impropres au culte de Dieu, n’étaient pas toujours égorgés, et vidés de leur sang. On les consommait ainsi, et on buvait leur sang, pour acquérir leur force et leur vie, et par leur intermédiaire celles de l’idole. Enfin, l’immoralité, ou l’inconduite, n’était pas une simple pratique morale d’adultères ou de mariages prohibés par la loi juive (Lév 18). Elle découlait de l’habitude de la prostitution sacrée. En s’unissant sexuellement aux prêtresses ou aux prêtres païens, on mimait l’œuvre de fécondation de leurs dieux et on croyait ainsi s’attirer leur faveur pour la fertilité des champs et la prospérité de la maison. Cette croyance avait amené une débauche des mœurs, condamnée par la loi de Dieu, car elle était le signe de l’infidélité à l’alliance de Dieu, de l’adultère spirituel à son égard qu’est l’idolâtrie.
On comprend que le souci de l’Église primitive ait été de porter dignement le nom du Seigneur parmi les nations et parmi les Juifs, en s’écartant de tout ce qui, dans la conduite, rappelait les pratiques idolâtres, et tout ce qui, dans les rites religieux, pouvait faire croire à un salut gagné par les œuvres.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- L’Église, composée de croyants d’origines diverses, a toujours pour mission de porter dignement le nom du Seigneur. Si vous deviez écrire aux Églises les prescriptions indispensables à un témoignage fidèle dans le monde actuel, quelles pratiques communes vous sembleraient suffisantes ? Expliquez les raisons de votre choix.
- Suis-je convaincu(e) que la grâce de Dieu seule m’a sauvé(e) ? Comment cette conviction transparaît-elle dans ma vie et dans mes relations avec les autres, chrétiens ou pas ?
- Quelle est ma réaction face à un frère ou une sœur qui ne mange pas comme moi, qui ne vit pas le Sabbat comme moi, et face à un chrétien d’une autre dénomination? Puis-je prier avec lui? Comment le fréquenter en le respectant, sans perdre mon identité d’adventiste ?
- Mes attitudes et mes paroles rendent-elles gloire à Dieu devant mon entourage en toutes circonstances ? (1 Co 6.20 ; 10.31).
- Mon témoignage a-t-il pour objectif de révéler à l’autre : l’amour que Dieu lui porte, l’amour que je porte à Dieu, le jugement divin et humain sur ses actes, la sainteté de ma propre conduite, la supériorité de mon Église, l’obéissance stricte à la loi, ou le pardon offert gratuitement par Dieu en Jésus-Christ ? Quelles attitudes envers l’autre entraîne chacun de ces objectifs ?
08:00 Publié dans Galates 2017 | Lien permanent | Commentaires (0)
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