02/12/2016
Étude n°11 Au milieu de la tempête, Job 38.1-7 et 42.1-6 (10 12 16)
Étude n°11 Au milieu de la tempête, Job 38.1-7 et 42.1-6 (10 12 16) (Icône écrite par Joëlle, Atelier des Tourelles, Saint-Matthieu de Tréviers, 21ème s)
« Où étais-tu quand je fondais la terre ? Déclare-le si tu le sais avec ton intelligence ? » Job 38.4
Observons
38.1-7 :
- Quand Dieu se met à parler, à qui s’adresse-t-il ? D’où parle-t-il ? Que peut signifier cette indication de lieu ?(v 1)
- Comment considère-t-il son interlocuteur ? Pourquoi ? Que veut-il lui faire comprendre ? (v 2-3).
- A quel événement remonte-t-il ? Quelle importance ce rappel lui donne-t-il ? (v4-6)
- Quels parallèles contient le verset 7 ? Qui sont les personnages ainsi nommés ? Dans quels sentiments sont-ils ?
42.1-6
- Comparer cette seconde intervention de Job avec la première (40.3-5) : Quels en sont les points communs et les différences ?
- Quelles paroles de Dieu Job rappelle-t-il ? (v 3 =38.2 ; v 4=38.3)
- Que reconnaît-il aux v 2,3b,5-6 ?
- De quoi peut-il se repentir et se condamner, lui qui a jusqu’au bout clamé son innocence ? v 6
Comprendre
Résumons l’ensemble des ch 38 à 41:
Les derniers chapitres du livre constituent la réponse de Dieu aux cris de Job, en deux discours. Dieu ne donne pas à Job les raisons de ce qui lui est arrivé. Jamais il ne dévoile le conflit entre Satan et lui, dont Job est l’enjeu.
Le long discours du mystérieux quatrième ami Elihu, qui a précédé, ne reçoit ni approbation ni désaveu, parce qu’il a servi à préparer le cœur de Job pour tirer profit de l’apparition de Dieu : la souffrance endurée, lui a dit Elihu, est peut-être un avertissement de Dieu pour empêcher Job de se livrer à l’orgueil (33.17, 19), et pour le conduire à s’en remettre totalement au Seigneur miséricordieux, sans chercher à se prévaloir de mérites illusoires, et même sans comprendre, car Dieu est beaucoup plus grand que ce qu’on peut imaginer (36.22-26 ; 37.14).
Au lieu de s’adresser à Elihu qui vient de parler, Dieu parle enfin à Job. L’expression hébraïque dit que « Dieu parla avec Job », c’est une conversation plus intime, plus respectueuse de la personne de Job, même si Dieu va lui montrer tout ce qui Le sépare de lui. Elle exclut tous les spectateurs et intervenants précédants.
Le texte dit que Dieu intervient dans « la tempête » ? De quelle tempête s’agit-il ? Est-ce une formule pour désigner la puissance de l’intervention divine, comme au Sinaï avec Moïse, par exemple ? ou bien s’agit-il de la tempête des événements que traverse Job éprouvé par une souffrance injuste ? D’habitude, la voix de Dieu se fait entendre dans le silence extérieur, comme pour Elie en Horeb (1 Rois 19.11-12). En hébreu, le mot qui est traduit par tempête peut signifier aussi « crâne » : la voix de Dieu se fait entendre à Job intérieurement dans les tourments de son cœur. Il n’est pas sûr que ses amis et sa femme l’entendent !
Dans ses questions pleines d’ironie, Dieu reprend toute une série d’interrogations d’Elihu à Job (ch 37), sur les merveilles du Créateur. (idem, détail)
Dans une première partie (ch 38-39), Dieu cherche à faire sentir à Job à la fois sa petitesse et sa dépendance, et la grandeur miséricordieuse de Celui qui a créé la nature inanimée (ch 38) et le monde animal (ch 39). Rappeler la Création de la nature dont l’homme n’était pas témoin, insiste sur l’importance primordiale des commencements que seul Dieu peut connaître, mais que l’homme doit chercher à comprendre avec humilité pour trouver le sens et le but de sa vie. Tout discours orgueilleux et prétentieux de l’homme sur ce qui lui échappe est considéré par Dieu comme vain, ridicule, et vaniteux de sa part. Il existe une prière juive qui dit : « Sais-tu pourquoi Je t’ai créé seulement le sixième jour ? C’est pour que tu ne puisses jamais prétendre être mon associé ! » Seules les « étoiles du matin » image en parallèle dans le verset avec les « fils de Dieu » que sont les créatures angéliques (Job 2.1 ; Ps 89.7 ; Ap 1.20), ont pu contempler ces merveilles et s’en réjouir !
Les v 1 et 2 du ch 40 qui terminent le premier discours de Dieu marquent une pause où Job avoue son insignifiance devant tant de grandeur divine (v 4-5). Il se place ainsi dans une attitude d’écoute et de dépendance de Dieu, qui va lui permettre d’entendre la seconde leçon de Dieu (ch 40-41)
Dans ce deuxième discours, Dieu va proposer à Job qui a contesté sa justice, de gouverner le monde à sa place, pour l’amener à saisir son incapacité. Si lui, Job, ne peut pas dompter les deux animaux sauvages considérés comme les plus féroces à son époque, l’hippopotame et le crocodile du Nil (40.10-19 ; 40.20-41.25), comment gouvernerait-il avec justice un monde où se déchaînent des puissances autrement plus maléfiques que ces deux monstres, devenus les symboles des puissances démoniaques ? Si ces créatures inspirent un tel respect, qui peut mépriser impunément le Créateur qui en prend soin (41. 1-2) ?
Finalement, Job s’incline (42.1-6) : l’ironie de Dieu dont il reprend deux phrases (v 3a et 4), l’a fouetté et lui a fait saisir combien il était incapable de rivaliser avec Dieu. Il reconnaît la Toute Puissance et la grandeur de Dieu (v2), sa propre ignorance (v3b), et fait part de l’expérience qu’il vient de vivre : il y a une différence entre entendre parler de Dieu, et le « voir », personnellement par les yeux de la foi. Cette expérience vient de lui faire comprendre que son péché était de ne pas reconnaître sa place de créature devant Dieu, de se croire sans péché. Il y a une différence entre les péchés (= actes concrets) dont l’accusaient ses amis et qu’il n’a pas commis, et le péché (état d’esprit) qu’est la séparation fondamentale entre le Créateur et la créature humaine, que Jésus est venu abolir par sa mort et sa résurrection.(idem, détail)
La pédagogie de Dieu envers Job ne correspond pas à ce que nous attendrions ; Nous aimerions qu’Il lui dévoile, comme à nous, la scène du prologue, pour qu’il saisisse la globalité du problème. Dieu a seulement fait comprendre à Job sa place de créature, que la foi amène à la confiance totale en Dieu dans les bons et les mauvais jours : Dieu dans sa sagesse, sa bonté et sa puissance peut en effet « tout faire concourir au bien de ceux qui l’aiment » (Romains 8.28).
Nous pouvons toutefois bénir Dieu de nous avoir aussi révélé les dessous de cette histoire, dans le prologue : au sein de la souffrance injuste, la fidélité du croyant envers Dieu, son amour pour Lui et sa confiance, réfutent les accusations de service intéressé lancées par Satan, et témoignent aux yeux des hommes et des anges des bienfaits de la présence de Dieu dans sa vie.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Suis-je attentif et sensible aux enseignements que Dieu veut me donner par le spectacle de la nature, pour me faire grandir dans ma relation avec Lui ?
- Qu’est-ce qui dans la nature inanimée et animée m’invite à louer Dieu pour les merveilles de son amour, et à lui faire confiance sans réserve ? (Vous pouvez faire relever les différentes merveilles des ch 38-41, et faire choisir celle qui parle à chacun, ou vous pouvez leur en faire chercher d’autres dans leur expérience personnelle).
- Pourquoi est-ce si difficile et désagréable de se reconnaître dépendant de quelqu’un et même de Dieu ?
08:00 Publié dans Job | Lien permanent | Commentaires (0)
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