28/08/2015
Étude n°10 Philippe le missionnaire, Actes 8.26-40 (05 09 15)
Étude n°10 Philippe le missionnaire, Actes 8.26-40 (05 09 15)
« Vous recevrez une puissance, celle du Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. » Actes 1.8
(Philippe et l’Ethiopien, peinture de Decan, ex-Yougoslavie)
Observons
Le contexte
A la suite de la persécution à Jérusalem, les chrétiens se sont dispersés aux alentours. Philippe a évangélisé la Samarie et baptisé beaucoup de convertis. Les apôtres sont venus leur imposer les mains, et le Saint-Esprit a confirmé cette expansion de l’Eglise en descendant sur les nouveaux baptisés. Philippe et les apôtres sont ensuite rentrés à Jérusalem, en annonçant partout la Bonne Nouvelle sur leur passage.
Le texte
Trois parties :1) v 26-31 : l’Esprit fait se rencontrer Philippe et un ministre Ethiopien
2) v 32-35 : Annonce de la Bonne Nouvelle à cet étranger intéressé
3) v 36-40 : Action de l’Esprit sur l’Ethiopien et sur Philippe.
Les mouvements du texte
1) a- Départ de Philippe dans le désert, sur l’ordre d’un ange
b- Arrivée de l’Ethiopien lisant Esaïe
c- Ordre de l’Esprit
b’- Rencontre des deux hommes au sujet d’Esaïe
a’- Invitation à monter dans le char pour expliquer le texte
2) Lecture et explication du texte d’Esaïe, bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ
3) a- Arrivée à un point d’eau, demande de baptême
b- Profession de foi et arrêt du char
c- Descente dans l’eau
d- Baptême
c’- Remontée hors de l’eau
b’- Enlèvement de Philippe par l’Esprit
a’ Poursuite de leur chemin respectif par les deux hommes.
L’explication de la Parole par Philippe est initiée par l’Esprit et aboutit à l’engagement dans le baptême de l’Éthiopien.
Comprenons
Le contexte
Le meurtre d’Étienne par les Juifs a provoqué la dispersion des chrétiens de Jérusalem. C’est le début de l’évangélisation extérieure au peuple juif, en commençant par le pays voisin, la Samarie. Le Seigneur ne laisse pas les disciples s’endormir sur leurs premiers lauriers. Il les pousse à « élargir l’espace de leur tente, et allonger leurs cordages » (Es 54.2).
Le texte
- C’est le Seigneur qui prend l’initiative, par un ange ou l’Esprit, de donner les occasions de témoigner, sans tenir compte de la logique ou du confort : la route de Gaza est déserte, et les villes d’Azot et Césarée sont bien éloignées de Jérusalem ! Mais la prescience divine connaît les fruits de ces témoignages humainement insensés.
- L’Esprit ne donne aucune explication à Philippe. Il attend de lui ouverture et obéissance aux ordres reçus. La disponibilité de Philippe, et la curiosité de l’Éthiopien permettent à l’Esprit de tout faire concourir au salut de l’eunuque étranger. Les circonstances apparemment fortuites (lecture d’Esaïe, rencontre dans le désert, longueur du chemin qui permet l’explication, présence d’un point d’eau) sont autant de moyens offerts par l’Esprit pour permettre à cet étranger prosélyte (il venait d’adorer Dieu à Jérusalem) de rencontrer le Seigneur et de s’engager pour Lui, saisissant personnellement la promesse d’Es 56.3-5.
- L’Esprit aurait pu faire comprendre directement à l’Éthiopien la Parole qu’il lisait avec attention et recherche. Il se contente de lui insuffler le désir de comprendre, et de lui inspirer la question primordiale de tout vrai lecteur de la Bible « De qui s’agit-il ? »
L’Esprit lui envoie un témoin du Christ pour annoncer Jésus. La compréhension des Écritures passe par le partage avec d’autres (voir les écoles du Sabbat dans notre Mouvement Adventiste !). La révélation du salut ne peut se faire qu’à travers ceux qui en ont déjà fait l’expérience. Si le témoignage de Philippe a touché l’esprit et le cœur de l’Éthiopien, c’est que Philippe avait personnellement expérimenté la puissance de l’amour de Dieu (v 6-8), et compris la prophétie d’Esaïe 53, réalisée par la mort et la résurrection de Jésus.
- La citation d’Esaïe 53, véritable Évangile de l’Ancien Testament, est facilement interprétable au v 32; mais le v 33 est plus obscur, car il vient de la traduction grecque des Septante, citée librement par Luc qui n’avait pas accès au texte hébreu. Le sens du texte d’Esaïe 53 peut être : « Il a été emporté par l’angoisse du jugement qui condamnait le péché des hommes, qu’il portait comme victime expiatoire ; mais qui dans sa génération s’en est aperçu ? » Et le sens du texte de Luc peut être : « Dans l’humiliation de sa mort, le jugement du péché qu’il portait pour l’humanité a été ôté, ou encore : la condamnation pesant sur lui et sur l’humanité a été enlevée par sa mort ; qui pourra parler de sa postérité puisque sa vie a été ôtée de la terre ? » Philippe saisit cette dernière question pour y répondre par l’annonce de la résurrection du Messie et de la Pentecôte consacrant la postérité du Sauveur.
- Le baptême, résultat du témoignage de Philippe, répond d’après ce texte à trois conditions : un enseignement de la Parole, une acceptation par la foi de l’œuvre de salut de Christ, une profession de foi claire et publique qui est un engagement de l’homme pour le Seigneur.
- La présence du Saint-Esprit en l’eunuque baptisé se décèle à la joie qui l’habite malgré la séparation soudaine d'avec Philippe. Le cœur qui s’est donné à Christ et a été purifié par lui, est rempli de joie, de paix et d’espérance pour continuer sa route quelles que soient les circonstances, prêt à témoigner à son tour de l’amour de Dieu;
- L’Esprit continue à pousser Philippe toujours plus loin. L’enlèvement dont il est question, n’est sans doute pas un déplacement par lévitation (ce serait un miracle spectaculaire gratuit). Simplement Philippe rempli de joie et de reconnaissance pour la conversion de l’Éthiopien, poursuit sa route, poussé par l’Esprit, sans se rendre compte ni de la longueur ni de la direction du chemin. Il ne reprend conscience du monde extérieur qu’au milieu de la ville d’Azot, et il saisit aussitôt les occasions d’annoncer la Bonne Nouvelle à tous ceux qu’il rencontre, accomplissant ainsi le dernier ordre du Seigneur (Mt 28.19-20)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comme Philippe, suis-je disponible à l’Esprit pour saisir chaque occasion d’annoncer la Bonne Nouvelle du salut offert à tous en Jésus-Christ ?
- Comme l’Éthiopien, ai-je le désir de lire et comprendre la Parole de Dieu ?
- Suis-je capable d’expliquer à mon voisin les textes bibliques sur lesquels repose ma foi ? Si oui, pourquoi ne pas utiliser cette capacité si l’occasion m’en est donnée, par exemple dans un groupe de foyer ? Sinon, comment acquérir cette capacité pour être un témoin fidèle ?
- Ai-je fait l’expérience personnelle de la puissance de l’amour de Dieu ? Comment en témoigner ?
08:00 Publié dans Missions | Lien permanent | Commentaires (1)
21/08/2015
Étude n°9 Pierre et les païens, Actes 11.1-18 (29 08 15)
Étude n°9 Pierre et les païens, Actes 11.1-18 (29 08 15)
«La promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. » Actes 2.39
Observons
1ère partie : v 1-4: Exposé du problème
Quels sont les lieux ?
Quelles sont les personnes et leurs rapports entre elles ?
Quel est le problème ? Est-il d’ordre théologique, religieux, social, culturel ?
2ème partie : v 5-10 : la vision de Pierre
Relever tous les mots qui indiquent de qui vient cette vision.
Dans les versets 8 et 9, quelles sont les répétitions et les oppositions ?
Opposition entre Je dis, et Dieu a déclaré
Répétition avec opposition croisée : souillé, impur, pur, pas souillé.
Au centre de cette répétition opposée, la déclaration de Dieu.
Dieu est au centre, car c’est la seule voix à écouter.
3ème partie : v 11-15 : Chez Corneille
1) Application pratique de la vision
Quelles sont les relations entre les personnages ?
a- 3 hommes de Césarée vont vers
b- moi et nous dans la maison
c- l’Esprit dit à moi de partir avec eux
b’- moi et 6 frères, vers et dans la maison
a’- Corneille
Aux 3 hommes de Césarée correspond en parallèle Corneille,
à moi et nous dans la maison, correspond moi et 6 frères vers la maison
Au centre, l’Esprit qui lie moi et eux.
2) v 13-15 : Relever les actions divines en parallèles : l’ange dans sa maison, et le Saint-Esprit sur eux. Au centre les paroles de salut.
Comparaison entre « sur eux » et « sur nous aussi ».
Quel est l’objectif de la relation établie par Dieu entre Corneille et Pierre ?
4ème partie : Conséquences
Rechercher les répétitions : Dieu nommé 7 x
les oppositions : baptême d’eau, et baptême d’Esprit Saint
Dieu qui donne et moi qui m’oppose
Au centre des oppositions, une ressemblance : Même don de Dieu qu’à nous qui avons cru au Seigneur Jésus-Christ
Cette ressemblance amène la conclusion en parallèle : Dieu a accordé la repentance aussi aux païens, pour qu’ils aient la vie.
Comprenons
La question dont doit se justifier Pierre est d’ordre moral, due à des préjugés socio-religieux. Elle n’est pas d’ordre théologique. On ne l’attaque pas sur la conversion de païens, mais sur la relation humaine qu’il a avec eux.
Du problème moral de la fréquentation des païens incirconcis donc impurs, on est passé à la question spirituelle du salut offert par Dieu à tous également, et à l’action de l’Esprit qui unit tous les hommes dans la foi en Jésus-Christ.
Les préjugés des Juifs sur les païens les excluaient du peuple élu à cause de leur incirconcision. Ils ne tenaient aucun compte des dispositions de cœur de ceux qui comme Corneille avaient adopté leur foi, et refusaient de les fréquenter par peur de devenir eux-mêmes impurs, donc impropres au service de Dieu. Ils pensaient que la circoncision de la chair était indispensable au salut.
Que nous fait comprendre le texte sur l’action de l’Esprit ?
Il est au centre de la relation entre Dieu et les hommes : c’est lui qui fait voir, entendre et comprendre la volonté de Dieu sur la question spirituelle du salut offert également à tous ceux qui croient en Jésus-Christ (v17), et de la pureté devant Dieu qui est un don de Dieu à cause de la repentance (v 9 et 18= sens de la pureté : être non partagé dans son cœur, tout entier à Dieu).
C’est l’Esprit aussi qui balaye les préjugés et met en relation les hommes entre eux pour la propagation de la Bonne Nouvelle à tous (v 12).(Gustave Doré : Pierre prêche chez Corneille, 20è)
Pierre a compris que la vision répétée 3 fois et suivie immédiatement de l’arrivée des hommes païens que l’Esprit lui demande de suivre, a un sens spirituel et non alimentaire : l’impureté ou la pureté dont il s’agit, n’est pas celle des aliments, mais des cœurs humains.
Pierre l’a reconnu aussi par 3 fois : 10.28b ; 10.34-35 ; 10.43. Et il en a conclu en 10.47 : Peut-on refuser le baptême d’eau à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que nous qui avons cru. Même éclairés par cette expérience, et celle du concile de Jérusalem (Actes 15,) Pierre et les autres disciples auront beaucoup de mal à se défaire de leurs préjugés, et à accepter de fréquenter des non-circoncis. A Antioche, Pierre sera vertement repris par Paul, qui lui reprochait une attitude double : il acceptait de manger avec les convertis du paganisme, quand il n’y avait pas de Juifs, mais à l’arrivée des chrétiens Juifs de Jérusalem, il refusait de s’asseoir avec eux ! (Galates 2 .12)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quels préjugés m’éloignent de telle ou telle personne ? D’où viennent-ils (orgueil, égoïsme, peur, nationalisme, racisme, etc...). Comment puis-je les vaincre ? Ce texte peut-il m’aider à les discerner et les balayer ?
- Pourquoi suivre mes préjugés vis-à-vis d’autrui est-ce m’opposer à Dieu ? Comment l’éviter ?
- Comment manifester concrètement cet amour de Dieu pour quiconque est sa créature, appelée à la vie éternelle ?
- Toute rencontre peut devenir occasion de faire connaître la bonne nouvelle du salut en Jésus. Prenons la décision d’y penser cette semaine dans nos relations.
08:00 Publié dans Missions | Lien permanent