26/06/2015
Etude n°1 : Nature missionnaire de Dieu, Esaïe 55.1-13 (04 07 15)
Etude n°1 : Nature missionnaire de Dieu, Esaïe 55.1-13 (04 07 15)
« Voici, je l’ai établi comme témoin des peuples, comme conducteur, commandant des peuples » Es 55.4
Observons
-A qui s’adresse cet appel ? De qui vient-il ? (voir les répétitions dans les v 5-7).
- Remarquer l’alternance des pronoms personnels et essayer de définir qui ils représentent.
- Relever les verbes à l’impératif et au subjonctif d’ordre (v 1-3 ; 6-7) .Quel domaine concernent-ils ? (matériel, moral, spirituel ?) Comment les ordres du début sont-ils développés à la fin du passage ?
- Quelle est la promesse de Dieu ? Où se situe-t-elle dans le passage ? Qu’est-ce que cela signifie ?
- A qui s’adressent les promesses des v 4-5 ? Qui peut-on voir à travers le personnage de David ?
- Quelles injonctions sont faites au peuple ? Quelles qualités de Dieu révèlent-elles ? (v 6-7)
Comprenons
Ce passage fait partie de la prophétie d’Esaïe (ch 40-66) consacrée à la délivrance d’Israël, temporelle (= affranchissement de l’exil), spirituelle et eschatologique sur la terre renouvelée (58-66), opérée par le Serviteur de l’Éternel (49-57).
Dans les chapitres précédents (53-54), le Serviteur de l’Éternel a offert sa vie pour le salut d’Israël (53.11-12) ; il a rétabli la gloire de Sion par une alliance d’amour (54.5,8,10). Le chapitre 55 invite à saisir ce salut offert gratuitement, pour pouvoir jouir de ses bienfaits.
L’appel à venir à Dieu, répété 3 fois, est insistant et s’adresse à tous ceux qui ont soif des eaux vives et rafraichissantes de l’Esprit (v 1 ; Ap 22.17), et faim du pain nourrissant de la Parole (v 2 ; Jean 6.35). Paradoxalement le prophète invite à « acheter » quelque chose de gratuit (v 1). Il nous faut voir dans ce verbe « acheter », non le sens mercantile, mais l’idée d’acquérir, de faire sien, de prendre, le cadeau de la grâce, sans chercher à le mériter par des « œuvres », ou à l’acheter par notre argent. Ce cadeau n’appartient pas au monde matériel, monnayable. Il est spirituel, et s’accepte avec reconnaissance. Dieu promet à tous d’être rassasiés, enfant (lait), adulte (pain, vin, et mets succulents et abondants, v 2). On retrouvera les mêmes promesses dans la bouche de Jésus, avec la parabole du festin des noces (Mat 22.4). Le Seigneur ne lésine sur rien pour satisfaire tous les besoins spirituels de ses enfants. Il marque combien ces besoins sont vitaux en les comparant aux besoins vitaux concrets d’eau et de pain. S ‘ils ne sont pas satisfaits, ils conduisent tout aussi bien à la mort ! Le verset 2 fait bien la différence entre le travail de l’homme pour assurer sa subsistance physique, et les besoins de sa vie spirituelle qui doit avoir la priorité dans ses préoccupations.
Le Seigneur attend de ses enfants qu’ils viennent à lui (voir la parabole du fils prodigue, (Arcabas, 20ès), et qu’ils « l’écoutent ». Ce n’est pas seulement entendre, percevoir par l’ouïe son appel, c’est aussi suivre ses conseils et ses instructions (Jac 1.23-24).
L’appel des prophètes à Israël « Écoute, Israël… » (Deut 6.4 ; Ps 81.14 ; Jér 38.20) est devenu la profession de foi du peuple Juif. Esaïe le lance ici comme seule condition du salut : la grâce (= vie, alliance éternelle, bienveillance fidèle) promise à David, est à saisir par tout un chacun. Cette grâce a été réalisée partiellement avec David, puis parfaitement avec Christ, dont David est le « type », la préfiguration. Comme David a été témoin de Dieu, conducteur et conquérant de nombreux peuples, Christ glorifié fera bénéficier toutes les nations de ces promesses. Élevé sur la croix, puis ressuscité et monté à la droite de Dieu, il « attirera tous les hommes à Lui » (v 5 ; Jn 12.32), par son témoignage d’amour. Dieu désire en effet « qu’aucun périsse, mais que tous parviennent à la repentance » (2 Pie 3.9), c’est-à-dire qu’ils acceptent humblement son amour, son pardon et la vie éternelle que Dieu leur propose. Pour montrer l’importance de cette promesse, le texte la place en plein centre du passage (v 3b-5), encadrée des appels de Dieu.
Le passage se termine par une reprise des ordres divins : il est urgent de rechercher l’Éternel, tant qu’il est près. Est-ce à dire qu’il peut s’éloigner ? L’exemple de Pharaon devant les appels de Moïse nous fait comprendre que ce n’est pas Dieu qui part loin de l’homme, c’est l’homme qui, par sa surdité à ses appels et l’endurcissement de son cœur, se rend incapable d’entendre Dieu et de sentir sa présence. Souvent on va le chercher très loin, alors qu’il est tout près, attendant qu’on «l’écoute » ! (Deut 30.11-14 ; Rom 10.8).
La recherche de la présence divine demande une véritable conversion : une coupure et un abandon de ses pensées humaines (v8), et de ses actions qui éloignent de Dieu, une adhésion, ou retour à l’Eternel pour recevoir et accepter son pardon inconditionnel, toujours offert, mais malheureusement pas toujours accepté par l’homme pêcheur. Or le salut gratuit ne peut être efficace que pour celui qui s’en saisit d’un cœur humble et reconnaissant, comme le bon larron sur la croix (Jubé du 15ès, à St Fiacre du Farouët). On peut comparer le salut à un cadeau bien emballé qui nous serait offert. Si nous le laissons sur la table, sans l’ouvrir, nous ne saurons jamais ce qu’il contient, et nous ne bénéficierons jamais de ses avantages.
La mission de Dieu, c’est de nous l’offrir, celle de l’homme c’est de s’en saisir, puis de la partager avec d’autres, comme Jésus l’a fait, de la proposer autour de nous, pour nous en délecter tous ensemble.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quels sont les objectifs de ma vie ? De quelle nature sont-ils ? Matériels (confort, aisance, loisirs…), relationnels (amitiés, couple, famille, église, associations caritatives…), spirituels (Paix avec Dieu, avec moi-même, avec les autres, connaissance de la Parole, témoignage…) ? Rien de tout cela n’est illégitime, ni bon, ni mauvais en soi, mais quelles sont mes priorités ? Que dois-je modifier dans mon échelle de valeurs ?
- Comment ai-je éprouvé la bienveillance fidèle de Dieu à mon égard, et à l’égard de mon église ?
- Qu’est-ce que ce texte me demande personnellement de changer dans ma relation à Dieu ? Comment renforcer mon assurance en son pardon ?
08:00 Publié dans Missions | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Dieu est- il le premier missionnaire?
Notre réponse :
Qu'est-ce qu'un missionnaire ? C'est un envoyé , porteur d'un message de salut, une bonne nouvelle pour tous. Jésus fut le missionnaire par excellence. Mais l’Éternel n'a-t-il pas dès la création annoncé et manifesté au genre humain tout son amour et sa volonté de le sauver gratuitement de l'emprise du Mal sur lui ? On peut donc dire qu'il est le premier missionnaire !
Écrit par : Claudy Revilus | 28/06/2015
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