19/06/2015
Etude n°13 Crucifié et ressuscité Luc 22.39-46 (27 06 15)
Etude n°13 Crucifié et ressuscité Luc 22.39-46 (27 06 15)
« Il disait : il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et qu’il ressuscite le troisième jour. »Luc 24.7
Observons
Le contexte
Jésus vient de célébrer la dernière Pâque de sa vie avec ses disciples, transformant la commémoration de la libération d’Égypte en cérémonie prophétique et symbolique de la libération spirituelle qu’il allait accomplir sur la croix. Il a prévenu ses amis de la trahison de Judas (v 21) du reniement de Pierre (v 33-34) et de la fin de sa mission terrestre (v 37), tout en les assurant de son intercession (32) et de la nécessité pour eux de se prendre en charge matériellement et spirituellement (v 36, l’épée peut être considérée comme l’arme spirituelle de la Parole – deux épées suffisent, v 38 = Ancien et Nouveau Testament ? - pour lutter contre les attaques de Satan
Le texte
Récit reconstituant la dernière lutte de Jésus, à Getsémané.
V 39 : Déplacement de Jésus et ses disciples au Mont des Oliviers pour prier.
V 40 : Pour qui Jésus demande-t-il à ses disciples de prier, dans quel but ?
V 41-42 : Supplication de Jésus dans la solitude : Quelles volontés s’opposent ? Que représente la coupe ? A quoi Jésus se résout-il ?
V 43-44 : Quelle est la réponse de Dieu ? Que veut démontrer Luc en donnant ces manifestations physiques de l’angoisse de Jésus ?
V 45-46 : Retour de Jésus auprès des disciples : Quelle était la cause de leur tristesse ? Quelle est la préoccupation de Jésus pour eux ? Quel sens prend à ce moment l’opposition entre le sommeil et l’ordre de se lever ?
Comprenons
L’heure suprême de la mort approche pour Jésus qui en pressent les souffrances, mais en connaît l’enjeu : le salut éternel de l’homme. Dans ce moment crucial, Jésus a besoin de la compagnie de ses amis les plus proches, et de leur accompagnement dans la prière « afin de ne pas entrer dans la tentation » (v 40). Ce qu’il dit est valable pour les disciples mais d’abord pour lui-même à cet instant ; il pourrait en effet être tenté de tout abandonner pour ne pas souffrir dans sa chair d’humain. Il est étreint par l’angoisse devant la souffrance et la mort qu’éprouve tout homme sur cette terre. Son seul refuge et recours c’est de se tourner vers son Père, pour y trouver réconfort, espérance et renouvellement de la claire vision de sa mission de Sauveur.
Sa supplication manifeste son désir tout humain de voir s’éloigner la coupe de l’épreuve physique et psychique, mais aussi sa résolution de faire confiance à son Père et d’accomplir sa volonté de salut pour l’humanité. Jésus sort fortifié dans sa résolution de soumission à Dieu pour le salut des hommes, peut-être par la conviction qu’il ressuscitera (Luc 18.31-33). Un ange serait venu l’assister dans ce moment de profonde angoisse et de lutte intérieure si intenses qu’il en perd eau et sang (Luc 22.43). La chute à terre de ces humeurs préfigurerait-elle l’ensevelissement de sa nature humaine au tombeau ?
Face à lui, malheureusement il ne trouve que des disciples endormis, inconscients de ce que vit leur Maître, ou écrasés de tristesse par l’avenir terrifiant qu’ils pressentent vaguement. Le sommeil est leur refuge pour ne rien voir ! Malgré leurs protestations de fidélité, ils n’ont pu veiller et prier avec lui, illustrant concrètement ses paroles : « l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible » (Jn 15.5). Jésus indique le moyen d’éviter la présomption et la soumission à sa nature humaine faible et séparée de Dieu : se lever, veiller et prier. Sans l’Esprit « nous ne pouvons rien faire » contre la tentation. Paul reconnaîtra aussi : Je suis à même de vouloir, mais non pas d’accomplir le bien » (Rm 7.18). C’est pourquoi Jésus leur demandait instamment de prier pour eux-mêmes. Les mêmes trois amis les plus proches, étaient aussi appesantis de sommeil à la Transfiguration, mais l’intensité de leur joie à la vue de la gloire de Jésus les avait tenus éveillés. Ici, à l’heure de l’angoisse et de la tristesse ils ne résistent pas à la fuite dans l’inconscience du sommeil. (disciples endormis)
Jésus constate leur faiblesse humaine qui consiste à adopter l’attitude de l’autruche face au danger : selon la croyance populaire, elle cache sa tête dans le sable, pour ne pas voir le danger, et croit être ainsi à l’abri. (En réalité elle enfouit ses œufs dans le sable et les retourne de temps en temps)
A l’inverse, Jésus a puisé dans la prière le calme et la confiance qui font sa force pour affronter ce qui l’attend, et pour donner volontairement sa vie pour que l’homme ait la vie éternelle (Jean 3.16). Il n’est pas question ici de spéculer sur les raisons de l’angoisse de Jésus. Le texte est très discret sur ce point que les théologiens ont abondamment développé. Nous pouvons seulement tirer du récit de cette heure tragique des enseignements précieux pour notre vie actuelle à la fin des temps, à la veille du retour de Jésus et dans les angoisses de l’avenir qui peuvent nous assaillir. Si Laodicée est endormie dans son confort ou son aveuglement, Jésus l’invite à se lever, s’éveiller et prier pour ne pas tomber dans la tentation de l’insouciance, du coma spirituel ou de la confusion. La prière fervente lui permettra de retrouver l’élan de son premier amour, et le zèle pour remplir sa mission de témoignage d’un Sauveur qui vient libérer du mal tous ceux qui l’acceptent comme le Seigneur de leur vie.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quel est mon réflexe quand l’angoisse m’étreint ? Quelles promesses de Dieu me permettent d’être fortifié( e) ?
- Que signifie pour moi et pour l’église de rester éveillé ? Dans quel domaine faut-il veiller ?
- Comment prier pour lutter contre la tentation de faire notre volonté et non celle du Père ?
- Que signifie « faire la volonté du Père » ?
- Quelles expériences de prières fortifiantes puis-je partager avec mon groupe ?
08:00 Publié dans Evangile de Luc | Lien permanent | Commentaires (0)
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