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21/03/2014

Etude n°13 : Le prix d’être disciple, Luc 14.25-35 (29 03 14)

 

« Notre espérance à votre égard est ferme, car nous le savons : comme vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consolation » 2 Cor 1.7

 

Observons

Le contexte : Depuis le chapitre 9, Jésus est en marche pour la dernière fois vers Jérusalem, où il donnera sa vie et ressuscitera. En chemin, il enseigne ceux qui le suivent, par des instructions et des paraboles. Notre texte se situe à peu près au milieu de cet enseignement, avant l’entrée à Jérusalem (ch 19).

Le ch 14 a commencé avec la guérison d’un malade le jour du Sabbat, qui a permis à Jésus de confondre les docteurs de la Loi et les Pharisiens qui y assistaient. Le repas pris chez un des chefs religieux est l’occasion pour Jésus de rappeler la loi d’humilité de son royaume (v 7-14), et l’extension universelle de l’invitation au repas du Maître, à la suite du refus des premiers invités (v 15-24). Jésus avertit alors la foule des conditions d’entrée dans la marche à sa suite.Cordée d'alpinisme.jpg

 

Le texte s’organise autour de deux paraboles :

1-     v 25-27 : Comment devenir disciple de Jésus

2-     v 28-32 : Deux paraboles sur l’importance de la prévoyance

3-     v 33-35 : L’importance du rôle du disciple.

Comment les versets 27 et 33 qui  encadrent les deux paraboles orientent-elles leur sens ?(répétitions, parallélisme entre croix et renoncement)

 

Comprenons

La montée à Jérusalem pour célébrer la Pâque était l’occasion de rencontres nombreuses parmi les pèlerins enthousiastes. Jésus profite de ces instants pour avertir la foule trop facilement et superficiellement entraînée à le suivre. Devenir son disciple n’est pas une décision à prendre à la légère !

 

1- Comment devenir disciple : Jésus emploie à dessein des expressions sévères et exagérées pour frapper l’attention des auditeurs.

V 26 : Nous ne pouvons pas donner au verbe « haïr » le sens premier de « détester » comme un ennemi, qui rendrait l’injonction de Jésus en complet désaccord avec son enseignement de l’amour même des ennemis (Mt 5.44), ou avec le 5ème commandement : « tu honoreras ton père et ta mère » (Ex 20.12). Le verbe « haïr » est employé ici dans le sens de « aimer moins », par opposition avec « aimer plus, préférer », la langue araméenne, que parlait Jésus, ne possédant pas cette nuance. Jésus veut dire que celui qui vient à lui doit l’aimer plus que sa famille, plus que sa propre vie (Mt 16.25 ; Luc 9.24), comme les martyrs « qui n’ont pas aimé leur vie au point de craindre la mort » (Ap 12.11). Jésus doit avoir la priorité sur toutes les affections de son disciple.

V 27 : L’image de la croix avait déjà été employée après la profession de foi de Pierre (Luc 9.23), en parallèle avec le renoncement à soi. La croix n’est pas ici le symbole du fardeau, de la souffrance physique ou morale, que l’on porte dans l’épreuve. Elle représente plutôt l’abandon total de sa volonté propre, sur laquelle nous dirions qu’il faut « faire une croix » !

Suivre Jésus demande un renoncement, douloureux certes, à l’indépendance, à « l’auto décision » de ce qui est bien ou mal, telles que les choisit l’homme naturel, d’Adam à nos jours. Ce renoncement à soi ne signifie pas la perte de sa personnalité comme d’aucuns le craindraient. Chacun garde personnalité, tempérament, histoire et culture, mais se soumet volontairement et par amour à la volonté divine et à l’action régénératrice et transformatrice de son Esprit, confiant dans la promesse que « Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment » (Rm 8.28).

Jésus a eu cette attitude toute sa vie, jusque dans son supplice à la croix. En tant qu’être humain, il a renoncé à utiliser son pouvoir divin à son profit (voir ses tentations au désert) et à sa volonté de vivre pour lui-même (voir Géthsémané). Sur la croix, il a accepté de mettre à mort la nature humaine coupée de Dieu qu’il avait accepté d’endosser, pour revêtir pleinement la nature divine à la résurrection, ouvrant ainsi le chemin de la vie éternelle à tous ses disciples.

Porter sa croix et suivre Jésus, c’est donc accepter de faire mourir en soi « les actions de la chair » non régénérée, pour vivre et être conduit par Lui comme un fils de Dieu (Rm 8.13-14).

 

2- Deux paraboles

La décision de suivre Jésus n’est pas à prendre à la légère car il y va de la crédibilité du disciple (v 29) ou même de sa vie (v 31). Jésus le fait entendre par deux paraboles, celle du bâtisseur de tour, et celle du roi en guerre.Thessalonique remparts.jpg

a)     De même que le bâtisseur ne se lance pas dans sa construction de tour sans avoir examiné l’état de ses finances pour la mener à terme et éviter déshonneur et moqueries, de même celui qui veut construire sa vie comme disciple de Jésus, doit savoir ce qu’il lui en « coûtera » en engagement de sa personne et en persévérance, pour ne pas devenir une cause d’ironie sur l’Evangile, ou même de blasphème contre Dieu, de la part des incroyants, comme Nathan le reprocha à David après son crime et son adultère avec Betsabé (2 Sa 12.14).

b)     La parabole du roi qui part en guerre contre un ennemi plus puissant présente l’engagement avec Jésus de façon paradoxale. Le roi fort de ses dix mille soldats serait une image de « l’homme naturel » qui compte sur ses propres forces, sur sa propre volonté, et qui lutte contre Dieu pour les conserver. On pense à la lutte de Jacob avec l’Ange au gué de Jabbok (Gn 32.25-33). Quand il se rend compte de son impuissance et de la supériorité des forces de celui contre lequel il lutte en le considérant comme un ennemi, il abandonne toute prétention, et se soumet pour rester en vie et en paix. D’ennemi l’autre roi devient alors son allié ! De même pour suivre Jésus, l’homme naturel doit « renoncer à tout ce qu’il possède » (v 33), c’est-à-dire sa prétention à être libre et autonome, son orgueil et sa vanité ; il passe  alors par les conditions de paix avec Dieu que Jésus a remplies lui-même parfaitement durant sa vie terrestre : humilité devant Dieu et obéissance à sa volonté.

 3- L’importance du disciple (Illustration : cristaux de sel en coupe)cristaux sel naturels.jpg

Une dernière comparaison avec le sel donne à la foule le sens du rôle de disciple. Cette image a été utilisée par Jésus dans un autre contexte (Mt 5.13), dans le Sermon sur la Montagne, juste après l’énoncé des lois du Royaume qu’on a l’habitude de nommer les Béatitudes. Le disciple devient le sel spirituel de la terre, conservant sa vie spirituelle, empêchant sa corruption et donnant une saveur exceptionnelle à l’existence terrestre par sa simple présence au monde et son lien avec le Prince de la Vie. Mais si le disciple se laisse influencer par les intérêts terrestres de son naturel, il perd sa fonction de sel, et n’a plus aucune utilité dans le monde. Son sort est pire qu’avant, comme dans la parabole de la maison nettoyée mais laissée vide, où s’établissent des esprits encore plus mauvais que les premiers occupants (Mt 12.43-45).

V 35b : La dernière injonction de Jésus à ses auditeurs veut attirer leur attention sur l’importance de ses derniers enseignements. On ne devient pas disciple de Jésus sur un coup de tête enthousiasmé, ni superficiellement. Suivre Jésus engage la vie entière du disciple et lui donne une grande responsabilité vis-à-vis du monde qui l’entoure. En devenant son disciple, il devient son représentant là où il vit, et son témoignage y porte des fruits en l’honneur de Dieu ou pas.

 

Ce passage qui insiste sur la responsabilité de l’homme dans ses choix de vie et sur le renoncement à soi du disciple est heureusement suivi des paraboles de la brebis, de la drachme perdues et du fils prodigue, qui mettent en lumière la puissance de la grâce et de l’amour de Dieu, sans qui le disciple ne pourrait persévérer ni garder sa saveur et sa fonction de « sel » de la terre.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Qu’est-ce qui est prioritaire pour moi et pour mon église ? Cela vient-il en conflit avec les exigences ou l’exemple de Jésus ? En quoi devons-nous modifier notre échelle de priorités pour mettre Jésus à la première place dans notre vie ?

 

-          Que signifie pour moi être disciple de Jésus ? Soyons honnêtes avec nous-même et envisageons cette question dans tous les domaines d’application : social, familial, professionnel, amical, ecclésial, spirituel !

 

-          A quoi suis-je amené à renoncer si je veux être le sel bienfaisant de la terre, sans brûler ni devenir fade ?

 

-          Quels engagements puis-je prendre dans ma marche avec Jésus et avec l’aide de son Esprit ?