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28/11/2014

Étude n°10 : Pleurez et gémissez, Jacques 5.1-6 (06 12 14)

Étude n°10 : Pleurez et gémissez, Jacques 5.1-6 (06 12 14)

 

« Là où est ton trésor, là sera ton cœur » Mat 6.21

 

Observons Ja 5.1-6

-          A qui s’adresse cette deuxième invective ? (voir la première au ch 4.13). Quel est le ton de ce passage ? (voir les répétitions, les verbes, les images).

-          V 1 : De quels malheurs (historiques, eschatologiques ?) veut parler Jacques ? A quels pleurs sont appelés ces hommes ?

-          Relevez les adjectifs qui qualifient les possessions matérielles ? Que veulent-ils signifier  aux possédants, sachant que l'or n'est pas oxydable ?

-          A quoi fait allusion la « chair dévorée comme par le feu » ?

-          V 3 : Que reproche Jacques aux riches ? Pourquoi une notion de temps intervient-elle à la fin du verset ?

-          Pourquoi Jacques appelle-t-il Dieu : « l’Éternel des armées » ?

-          V 4-5 : Quel est l’état du cœur de ces riches propriétaires (voir Amos 5.11-12)

-          Pourquoi Jacques ne cite-t-il que les moissonneurs comme ouvriers ?

-          Que signifient les « cris et clameurs qui montent au ciel » ? (Gen 4.10 ; Luc 18.7 ; Ap 6.10)

-          V 5 : Qu’est-ce que « le jour du carnage » ? (v 3b ? Luc 21.34-35 ; Jér 12.3b ; Sop 1.14-18 ; Ap 19.17-18) ; Que dénonce Jacques dans ce verset ?

-          V6 : De quel juste s’agit-il ?

 

 Comprenons

Polyptyque de Montbéliard, 16è Lazare et le richeLazare et riche Polyptique Montbéliard 16è.jpg

En parallèle avec le verset 13 du ch 4, et  de part et d’autre du v 17, Jacques invective maintenant les riches après avoir averti dans les mêmes termes ceux qui n’associent pas Dieu à leurs projets d’avenir.

Le ton prophétique est donné par l’accumulation des pronoms « vous », les images très fortes, les allusions aux temps de la fin et au jugement, le rythme accéléré des phrases jusqu’à l’ultime accusation de « tuer le juste ». Ce n’est pas la première fois que Jacques s’en prend aux riches, chrétiens ou pas (1.10 ; 2.6-7), mais dans ce paragraphe il est beaucoup plus incisif et énergique, car il les met face aux conséquences de leurs injustices non seulement sur les pauvres, mais surtout sur eux-mêmes au jour du jugement. Ce jour, dans la ligne des prophètes, Sophonie, Amos, Joël (2.1-11), est présenté comme le jour redoutable de la colère de Dieu (Rom 2.8) sur ceux qui ne sont pas accueillis dans le Royaume (voir Lazare et le riche, Luc 16.20). Ce jour en effet révèle toutes leurs turpitudes qui justifient leur rejet. Les riches peuvent pleurer et se lamenter de peur et d’effroi (Mat 13.42 ; Luc 6.25), car ils perdront tout ce à quoi ils étaient attachés, et de plus, la vie éternelle. Leur malheur sera double, matériel et spirituel !

Ils sont peut-être aussi invités par cette invective à faire couler dès à présent des larmes de repentir avant que ce jour ne fonde sur eux (Luc 6.21b). Jacques reproche à ces riches confiants dans leurs biens terrestres d’oublier que ces trésors matériels dans lesquels ils ont mis leur cœur (Mat 6.21) sont fragiles et périssables (mites, rouille), et les feront périr spirituellement. Dévorés déjà de leur vivant, par le feu de leur passion, par leur cupidité, leur avarice, leur injustice, et leur goût des plaisirs, ils sont promis à disparaître définitivement comme toute « chair » (v 5), c’est-à-dire comme tout homme resté à l’état « naturel, animal »(Rom 7.5-8 ; Eph 2.1-3). Leur attachement aux trésors terrestres leur fait oublier qu’ils sont appelés à rechercher d’abord le Royaume de Dieu et sa justice (Mat 6.33), surtout que « ces jours sont les derniers » (v 3). Les premiers chrétiens croyaient en effet que Christ allait revenir de leur vivant, pour juger le monde et rendre justice à tous les opprimés. Il fallait donc ne pas perdre son temps à des futilités, ou dans l’injustice, mais rechercher sa présence dans tous les aspects de la vie quotidienne (Michée 6.8). Dire que les cris des victimes d’injustices ou de persécutions montent à Dieu, c’est affirmer que Dieu garde le souvenir de leurs souffrances injustes, de leurs vies opprimées, pour leur rendre justice, les réhabiliter, et les rétablir dans leur droit à la résurrection et à son retour (Ap 6.9-11).

Jacques ne mentionne que les moissonneurs comme ouvriers des riches, peut-être pour accentuer le scandale de l’injustice qu’ils subissent : les riches privent de leur salaire, de leur moyen de vivre, ceux qui par leur travail les nourrissent, et les font « bien vivre ».

L’Éternel des armées est invoqué par l’apôtre pour rappeler qu’Il est le chef des armées angéliques, qui détient autorité et puissance pour secourir, et pour exercer son jugement, libérateur envers les opprimés, et éliminateur pour les oppresseurs.

L’expression du verset 5 : « vous avez rassasié vos cœurs « au jour du carnage » peut s’entendre de deux façons différentes :

-          le mot grec traduit par « carnage » contient l’idée de sacrifice d’un animal :  les riches seraient comparés à des animaux qui se nourrissent encore avidement le jour où ils vont mourir et être sacrifiés, car ils n’en n’ont ni conscience ni connaissance.

-          Le mot a aussi le sens de tuerie, et ferait allusion de façon prophétique au jour de l’élimination totale des impies, tel qu’il est décrit par l’Apocalypse (19.18) dans le « festin des oiseaux » où le sang coule et monte jusqu’au mors des chevaux ! Les riches continueraient à jouir des plaisirs terrestres avec insouciance, alors que ce jour est à la porte, alors que « leurs derniers jours » s’accomplissent.

On le voit, les deux sens cohabitent et ne s’excluent pas l’un l’autre, ils dénoncent l’aveuglement et l’avidité de ces hommes réduits spirituellement à l’état animal.

Le dernier reproche de Jacques v 6) accuse les riches de meurtre délibéré, contre le « Juste » Jésus-Christ (il n’y a pas de majuscule dans le texte grec), qui ne s’est pas défendu, ou contre son disciple, le plus petit de ses frères (Mat 25.45), considéré comme juste par Dieu :  à l’exemple de son Maître il ne résiste pas, mais adopte une attitude de non-violence, parce qu’il se confie en son Dieu pour être justifié au jour du jugement. (Mat 5.11-12 ; 10.22 ; Luc 21.12).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Le fait d’être riche est-il condamnable dans la Bible ? Un riche est-il exclu du Royaume (voir le jeune homme riche Luc 18.24-26, et Zachée, Luc 19.1-10) ? Doit-il culpabiliser de sa richesse ? Comment peut-il entrer dans le Royaume ?

 

-          D’une façon ou d’une autre, nous, les chrétiens ou les adventistes d’Occident nous sommes riches par rapport à beaucoup de nos frères. Comment utilisons-nous nos richesses matérielles et spirituelles ? Par quoi en montrons-nous de la reconnaissance à Dieu et de la solidarité avec les plus pauvres ?

 

-          Quelles sont nos principales préoccupations ? Par quoi sommes-nous mobilisés ? Quelle place tient dans notre vie quotidienne le souci de notre relation avec Dieu et avec les autres,  ?

 

-          Comment réparer les injustices commises par l’Église et par nous-mêmes, à l’égard des plus pauvres, des exclus, des méprisés ?

08:00 Publié dans Jacques | Lien permanent | Commentaires (1)

21/11/2014

Etude n° 9 : Si Dieu le veut ! Jac 4.11-17 (29 11 14)

Étude n° 9 : Si Dieu le veut ! Jac 4.11-17 (29 11 14)

« Un seul est Législateur et Juge, Celui qui peut sauver et perdre. Mais toi, qui es-tu toi qui juges ton prochain. » Ja 4.12

 

Observons

Ce passage comprend deux parties distinctes :

 A- v 11-12 : la médisance

B- v 13-17 : la présomption dans les projets de vie

Questions pour observer :

A : - Comment ce paragraphe sur la médisance se rattache-t-il au précédent sur l’humilité ?

      - Quel lien existe entre médisance et jugement d’un côté et loi de l’autre ? Que signifie « juger la loi » ? En quoi est-ce opposé à « obéir à la loi » ?

     - Comment comprendre le verset 12 : Dieu a-t-il le « pouvoir de perdre » ? A quoi peut se référer Jacques en affirmant cela ?(voir Mat 24.50 ; 25.12,21,23,28-30, 40,45-46). Comment concilier ce pouvoir de « perdre » avec les textes d’Ezéchiel 18.20,30,32 ; Jean 3.16,18 ; Rom 8.1,34 ; 1 Tim 2.4 ; 2 Pi 3.9.

B : Les v 13 et 16 mettent entre parenthèses les v 14-15.

-          Comment Jacques qualifie-t-il le fait de faire des projets d’avenir ? Pourquoi condamne-t-il une telle attitude ? (v 14) Qu’oublie-t-elle ?

-          Avoir des projets est-il condamnable en soi ?

-          V 17 Qu’est-ce que « faire le bien » dans ce passage ? (// Luc 12.47)

 

Comprenons

Dans le paragraphe précédent (4-10) Jacques exhortait le croyant à ne pas être partagé entre son amour de Dieu et son amour du monde (v 4). Il l’invitait à s’approcher de Dieu dans l’humilité et la soumission (v 7-10).

A- La médisance : Le signe de cette humilité devant Dieu sera donc l’attitude du croyant face à son prochain : en effet se permettre de dire du mal (= médire) de son voisin est une attitude d’orgueil, de jugement de l’autre. Or juger le prochain, c’est se croire supérieur à lui, et c’est prendre la place de Dieu qui seul peut juger. La loi qu’il a édictée ordonne le respect et l’amour du prochain comme soi-même. Au lieu de se soumettre à cette loi, celui qui médit, l’ignore et même la méprise, en se positionnant au-dessus d’elle. Or elle est l’expression de la volonté de Dieu qui seul juge de ce qui est bien ou mal.

C’est dans cette perspective du jugement qui revient à Dieu seul, que Jacques dans une formule lapidaire lui attribue le pouvoir de sauver et de perdre. Y a-t-il de la part de Dieu  une volonté de perdre ?  Lui seul discerne la vérité du cœur de chacun et peut conclure en conséquence, de son acceptation ou de son rejet du salut offert. Tous les textes sur le jugement nous disent que la volonté de Dieu est de sauver et non de perdre. Mais Dieu respecte le choix de vie de chacun. Il ne sauvera personne contre son gré, et si quelqu’un choisit jusqu’à la fin de refuser de répondre à ses appels, il le laissera assumer son choix de mort, assurément pas de gaîté de cœur ni de propos délibéré, car sa volonté pour tous est la vie éternelle avec Lui ! Mais chacun est responsable de ses choix de vie, que Dieu ne fait qu’entériner au moment du jugement dernier, sans cesser d’offrir pardon et salut jusqu’à notre mort.

 

B- La présomption dans les projets d’avenir :parabole riche insensé Luc 12.jpg

Autre présomption ou orgueil, dénoncée par Jacques, celle de se croire maître de son avenir (Luc 12.18). Former des projets n’est pas mauvais en soi, car par rapport à l’animal, c’est une caractéristique de l’homme, créé à l’image de Dieu, de pouvoir se projeter dans l’avenir. Le reproche de Jacques porte sur la présomption de maîtriser le lendemain, l’oubli de sa condition humaine fragile et mortelle (v 14), et surtout l’absence d’association de Dieu à ces projets. En oubliant que Dieu est le maître de sa vie et de son avenir, on se croit tout-puissant, et on prend orgueilleusement la place de Dieu.

Le verset 16 insiste par trois mots très proches sur la vanité d’une telle attitude : se glorifier, présomption, gloriole. Elle devient péché lorsque celui qui l’adopte est conscient de la souveraineté de Dieu mais n’en tient pas compte. Faire le bien pour Jacques dans ce passage, consiste donc à rester à sa place de créature soumise à Dieu et à sa loi d’amour, dans la confiance totale en sa direction clairvoyante pour l’avenir, et en sa présence bienveillante pour le présent.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          A quelles occasions me suis-je surpris à médire de mon prochain ? Qu’est-ce qui me motivait profondément ?

-          Quelle différence y a-t-il entre juger mon prochain et discerner ses erreurs ?

-          Sous prétexte de ne pas juger l’autre, faut-il tout accepter de lui ? Comment agir avec amour et prudence dans ce cas ?

 

-          Comment éviter dans l’église le fléau du jugement les uns sur les autres ?

 

-          Quand nous formons des projets d’avenir, en famille ou en église, suffit-il de dire « Si Dieu veut », pour que ces projets soient bénis ?

 

-          Quelles sont nos réactions quand nos projets ne se réalisent pas comme nous le désirions ?

 

Rêves du riche insensé Luc 12.13-21

riche insensé rêve.jpg

 

08:00 Publié dans Jacques | Lien permanent | Commentaires (0)