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14/11/2014

Étude n°8 : Humilité de la sagesse céleste, Jac 3.13 à 4.10 (22 11 14)

Étude n°8 : Humilité de la sagesse céleste, Jac 3.13 à 4.10 (22 11 14)

« Humiliez-vous devant le Seigneur, et Il vous élèvera » Jac 4.10

(« Sagesse divine» icône moderne de l’atelier des Tourelles St Matthieu de Tréviers)divine sagesse JOëlle.jpg

Observons

A-    3.13-18 :

a) v 13 : Sagesse révélée par la conduite :

Quelles qualités servent de preuves à la sagesse reçue d’en haut ?

b) v 14-16 : Sagesse terrestre : Par quoi se caractérise-t-elle ?

a’) v 17-18 : Sagesse d’en haut : Par quoi en contraste se caractérise cette sagesse ?

B-    4.1-10 :

a) v 1-3 : Fruits des passions : Relever les répétitions.Sur quoi insistent-elles ? Quels sont les effets des passions ? Pourquoi les prières restent-elles inexaucées ? Que leur manque-t-il ? (voir Rom 8.26)

b) v 4-6 : Amour du monde et amour de Dieu : Comment Jacques appelle-t-il ceux qui se laissent dominer par leurs passions ?  Pourquoi ? De quoi Dieu est-il jaloux ? Quel sens a ce mot ?  (Ex 20.5 ; Zac 8.2)

De quel esprit s’agit-il ? (Gen 2.7 ; Jac 2.26 ou Rom 8.9 ?).

A quel verset précédent  le « Mais » du v 6 oppose-t-il le don de la grâce ? (voir en // Rom 5.20). Essayer de reconstituer le raisonnement.

c) v 7-10 : Humilité de la sagesse d’en haut : Relevez les impératifs. Que veulent-ils ordonner au croyant ? Dans quel but ?

Au v 8 qu’est-ce qui doit être purifié ? Quel lien existe-t-il entre la pureté, le partage de l’âme et le péché ?

V 9 : Sur quoi faut-il pleurer ? De quelle tristesse s’agit-il ? (2 Cor 7.10)

 

Comprenons

A- Les deux sagesses : Nous sommes au centre de la lettre de Jacques qui y a placé son sujet principal, la sagesse céleste, selon un procédé littéraire biblique qui met au centre d’un écrit, d’un raisonnement ou d’un texte, ce qui est jugé le plus important par l’auteur. Jusqu’à présent Jacques a dénoncé l’attitude de ceux qui se croient sages et pieux parce qu’ils connaissent et enseignent les Écritures, mais qui ne pratiquent pas eux-mêmes leurs enseignements. Dans ce passage central, Jacques rappelle le principe de base de la vie chrétienne : la sagesse qui vient de Dieu se prouve par un comportement cohérent avec la foi que l’on professe, rempli de douceur et de maîtrise de soi.

De nouveau par le procédé stylistique propre à l’hébreu de l’antithèse (opposition mot à mot), Jacques met face à face la sagesse terrestre, naturelle, animale, qui vient du diable (3. 15), et la sagesse qui vient de Dieu. L’une accumule les caractéristiques négatives  d’un cœur resté à l’état brut et sous influence de ses passions (le mot passion = ce qui domine, fait souffrir, rend passif sous sa puissance) : jalousie ou zèle amer, esprit de dispute ou de rivalité, vantardise ou prétention de piété, mensonge, hypocrisie, orgueil. Rien de spirituel chez ces prétendus chrétiens qui sont poussés par leur Ego, leur désir de gloire personnelle, et sèment désordres, querelles et pratiques hypocrites autour d’eux v 15-16).

A l’opposé, les 7(?) caractéristiques  de la sagesse d’en haut portent des fruits de justice et de paix. La pureté est l’antithèse de la duplicité, de l’hypocrisie, de la dualité entre le dire et le faire, entre l’apparence pieuse et la conduite déréglée ou sans amour. L’homme qui a reçu une telle sagesse est reconnu « artisan de paix ». Par l’accord entre ses propos et son comportement, soumis à l’Esprit, il crée autour de lui une ambiance favorable à la fraternité et à la sérénité dans l’Église au foyer ou au travail.

 

C-    La sagesse terrestre surpassée par la grâce et la sagesse divines :

Dans un premier paragraphe (4. 1-3), Jacques développe le thème des fruits de la sagesse terrestre. Toutes les luttes intérieures et les querelles dans l’Église viennent de cœurs partagés entre l’amour de Dieu et l’amour du monde. des cœurs mus par leurs passions, leurs désirs de jouissance, leur égoïsme et leur orgueil. C’est ce partage que symbolise « l’adultère » : alliés en apparence à Dieu, ils cultivent d’autres amours, d’autres relations qui en font des ennemis de Dieu. Dans la Bible, il n’y a pas de demi mesure : entre chaud et froid, pas de tiédeur (Ap 3.16), entre ami et ennemi pas d’indifférent, entre le terrestre et le céleste, ou le naturel et le spirituel, il n’y a rien !

Le raisonnement des versets 4-6 mérite un éclaircissement. Le verset 6 commençant par « mais » s’oppose non au verset immédiatement avant, mais au verset 4. Il veut démontrer que l’amour immense de Dieu surpasse de loin ce que l’amour du monde peut offrir (v 4). Aimer le monde, éloigne de Dieu. Pourtant la créature humaine est l’objet d’un amour insondable (Eph 3.19) et exclusif (= jaloux) de la part de son Père qui lui a donné d’abord le souffle (ruah en hébreu, pneuma), l’esprit, lui permettant de communiquer avec Lui, qui l’a voulu à sa ressemblance, et enfin qui accorde sa grâce aux humbles, à ceux qui se reconnaissent avec humilité dépendants de Lui.

En conséquence, Jacques demande à ses lecteurs de cultiver cet esprit humble et soumis à la direction de l’Esprit de Dieu qui habite en eux (C’est aussi le sens du mot esprit du v 5, les majuscules n’existant pas dans le texte grec). La soumission à Dieu permet d’échapper à l’emprise de l’Adversaire Satan, de lui résister dans la tentation et de se tenir proche du Seigneur (1 Pi 5.6,8-9).

Les dix impératifs du passage veulent amener le pécheur, celui qui « rate la cible », dont « l’âme est partagée » entre amour du monde ou de soi, et amour de Dieu et des autres, à un comportement d’humilité devant Dieu, par une repentance sincère (v 9), une « tristesse selon Dieu qui mène au salut » (2 Cor 7.10), une purification, c’est-à-dire une unification entre ses mains (= ses actes, son comportement) et son cœur (l’être intérieur). Cette humilité est agréée par Dieu qui saura l’honorer dans son Royaume (Luc 14.10).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Comment manifester la sagesse de Dieu dans ma vie personnelle et dans la vie de l’Église ?

-          Quelle atmosphère règne dans mon foyer, mon Église, mon bureau ? Quelle y est ma part de responsabilité ? Qu’est-ce que je sème autour de moi ? Comment puis-je devenir « un artisan de paix » ? Suffit-il de prier dans ce sens ?

-          Quelles convoitises, quels désirs jaloux ou haineux, subsistent en moi, alors que je donne l’apparence de la plus grande piété ? Comment les faire disparaître ?

-          L’amour de Dieu qui dépasse toute connaissance emplit-il mon être et comment se manifeste-t-il dans mon comportement ? Quels autres amours ou intérêts partagent mon cœur ? De quelle misère puis-je me repentir pour être purifié et relevé par Dieu ?

-          Que représente l’humilité selon Dieu ?  Comment la distinguer de la « fausse humilité » humaine ?

 

 

Pour avoir un commentaire de l’icône de la Divine Sagesse, présentée au début de l'étude, reportez-vous au lien suivant : www.joellenicolasrandegger.fr, rubrique : iconographie / « La divine sagesse » (colonne de droite).

C’est profondément spirituel et encourageant !

 

08:00 Publié dans Jacques | Lien permanent | Commentaires (0)

07/11/2014

Etude n° 7 : Dompter la langue, Jac 3.1-12 (15 11 14)

Étude n° 7 : Dompter la langue, Jac 3.1-12 (15 11 14)

«Je vous le dis : Au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée. Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné » Mat 12.36-37.

 

Observons

Contexte : Après avoir prêché l’importance des œuvres pour prouver sa foi, Jacques aborde une « œuvre » particulière, celle de la langue.

Texte

A-    v 1 Responsabilité des « docteurs » :

- Qui sont les « docteurs » dans l’Église ?mors de cheval.jpg

- Quelle ambition Jacques fustige-t-il ? Quelle raison donne-t-il à cet avertissement ? Pourquoi le jugement sera-t-il plus sévère pour ces « docteurs » (voir Rom 2.17-24)

B- v 2-4 : Deux comparaisons : le cheval et le navire (Tapisserie de la reine Mathilde, Bayeux, 11ème s)

- Que signifie « broncher » au sens propre et au sens spirituel ?

- Que veulent démontrer ces deux comparaisons ?gouvernail de nefs tapisserie_de_bayeux.jpg

- Pourquoi la maîtrise de sa langue est-elle nécessaire à l’enseignant ?

            C- v 5-6 : Troisième comparaison : le feu

- Relever le vocabulaire et les répétitions qui ont trait à la comparaison avec le feu : comment est qualifié ce feu ? Quels effets a la langue sur l’homme ?

- En quoi la langue peut-elle être « le monde de l’iniquité » ? Comment souille-t-elle le corps tout entier ?  Qu’est-ce que la géhenne qui l’enflamme ?

            D- v 7-8 : Langue Indomptable : Quatrième comparaison animale

- A quels animaux est comparée la langue ? Pourquoi ? Quel pouvoir a-t-elle ?

            E- v 9-12 : Dualité de la langue : trois dernières comparaisons tirées de la  nature et de la végétation :

- Relever les oppositions du v 9 : que veulent-elles dénoncer ? (Mat 23.3, 28 ; 1Jn 4.20-21).

- Comment l’affirmation du v 10 est-elle développée dans les versets suivants ? (Que signifient ces trois dernières comparaisons (voir Mat 7.16-23)

Comment peut-on qualifier la foi de celui qui ne maîtrise pas sa langue ? (Mat 16.6, 11-12 ; 1 Cor 5.8).

 

Comprenons

A-               Responsabilité des docteurs :

En abordant l’ambition de certains chrétiens d’être des docteurs, des enseignants, Jacques revient au thème principal de sa lettre : quelle sagesse doit rechercher le chrétien (1.5 et 3.13-18), quelle religion doit-il pratiquer, celle des lèvres ou celle du cœur ? Il avait déjà (1.19, 26) amorcé ce thème de la langue à « tenir en bride ». Il y revient donc avec plus de précisions. Il faut se souvenir que les « docteurs » juifs aimaient discourir sans fin à tout propos, et enseigner les autres de façon à se mettre en avant, car selon la coutume dans les synagogues, chaque homme pouvait prendre la parole devant l’assemblée pour commenter un texte. Jacques veut faire prendre conscience de la responsabilité que cela implique devant Dieu et devant les hommes. Comme les autres œuvres, la parole est un acte (en hébreu, c’est le même mot : davar), sur lequel notre foi sera évaluée. Paul dénoncera le même travers des docteurs en Rom 2.17-22, en des termes aussi sévères. L’enseignant se doit d’être le premier à agir selon ses enseignements : il ne peut se contenter de belles paroles,  ni se glorifier de ses connaissances, s’il ne les met pas lui-même en pratique, pour ne pas « déshonorer» par ses transgressions, le nom de Christ  qu’il porte (Rom 2.23-24). Un témoignage de vie contraire à l’enseignement donné peut éloigner du royaume celui qui le reçoit ! Jésus lui-même a dénoncé l’hypocrisie des Pharisiens (Mat 23.3, 14), qu’il a avertis d’un jugement plus sévère que les autres, car « Dieu connaît les raisonnements des sages (de ce monde) et sait qu’ils sont vains. Que personne ne mette sa gloire dans les hommes » recommandait aussi Paul aux Corinthiens (1 Cor 3.20-21a). Ces enseignants se glorifient de leur savoir et en prenant la parole à toute occasion, ils veulent briller aux yeux de leurs auditeurs, faire assaut d’érudition, et par elle en imposer aux plus ignorants !

 

B-    Le cheval et le navire

Le premier signe de la sagesse chrétienne, est de savoir maîtriser sa langue. Avec le verbe « broncher » Jacques amorce l’image du cheval, qu’il poursuit avec l’expression « tenir en bride » et « mettre le mors aux dents ». Broncher au sens propre, pour le cheval, signifie « trébucher », « faire un faux pas ». Pour l’homme, au sens figuré et spirituel, c’est s’écarter de Dieu, pêcher de quelque manière que ce soit. C’est le lot de tout humain, il aura à en rendre compte, alors autant éviter d’en rajouter par les paroles, par un enseignement hypocrite ou erroné. La maîtrise de notre parole prouvera notre capacité à dominer nos impulsions naturelles ou nos passions.

La langue est comparée à un mors et à un gouvernail, pour la petite taille de ces objets par rapport à ce qu’il faut maîtriser ou diriger pour accomplir la volonté du « pilote ». Or le pilote du chrétien, c’est le St Esprit (Jean 16.13), que Dieu accorde au croyant pour qu’il accomplisse sa volonté. Le fruit de l’Esprit ne comprend-il pas la maîtrise de soi ? (Gal 5.22).

Comme le mors pour le cheval, et le gouvernail pour le navire, la langue malgré sa petite taille a un grand pouvoir sur l’ensemble du corps, selon le « pilote » qu’elle se donne !

 

C-    Troisième comparaison : le feufeu de forêt.jpg

Oubliant les fruits positifs de la parole, Jacques la compare à un feu dévorant, nuisible, pour la personne qui la prononce et pour ceux qui la reçoivent : la langue exprime la vantardise de celui qui parle, elle « souille le corps tout entier », par la haine, la rivalité, le mensonge qui habitent le cœur (« c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » Mat 12.34) et qu’elle propage tout autour, en enflammant sa propre vie et celles des autres de passions néfastes. C’est pourquoi Jacques la classe dans le monde des iniquités et la compare au feu de la géhenne, qui brûlait les ordures de Jérusalem.

 

D-    Quatrième comparaison : les animaux sauvages dont le serpent.langue de serpent.jpg

L’homme a réussi à se rendre maître de la plupart des animaux sauvages, mais la langue, telle un serpent échappe à sa domination. L’homme ne peut spirituellement par ses propres forces dominer son désir de parler, d’enseigner aux autres, pour se faire valoir à leurs yeux. La comparaison avec un serpent (voir aussi Rom 3.13-14) vient de la croyance  que le venin était inoculé à la proie par la langue fourchue de cet animal. Le venin, symbole du mal, est distillé par la langue humaine, parce qu’elle a une double capacité : prononcer des paroles « mielleuses », apparemment bonnes et pieuses, des louanges au Père, et en même temps, critiquer, juger, dévaloriser, médire (= maudire) ses créatures, pourtant « à son image ». Cette dualité de sentiment, de parole et de conduite, est incompatible avec la qualité d’enfant de Dieu, de disciple de Christ. (v 10b au centre des comparaisons !)

 

E-    Trois dernières comparaisons, la source, le figuier, la vigne :

Pour appuyer son exhortation, Jacques ajoute trois autres images, déjà employées par Jésus (Mat 7.16-18). Il invite ainsi à examiner les effets que nous produisons par nos paroles ou nos actes, et surtout les contradictions entre les unes et les autres. La sagesse du chrétien se manifeste donc en premier par cette faculté de dompter son désir de se mettre en avant, en faisant étalage de ses connaissances, en prononçant des jugements catégoriques et dévalorisants sur les autres, sans avoir soi-même une conduite conforme à la volonté de Dieu qu’il enseigne.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          A quelle occasion me suis-je surpris(e) à ne pas faire ce que je conseillais à un autre ? Pourquoi ai-je eu ce comportement ? Comment puis-je le réparer ou le changer ?

 

-          Comment avoir une parole vraie, juste, bienveillante dans mes relations personnelles ?

 

-          Dans nos groupes bibliques, à l’église ou à la maison, nous sommes appelés à exprimer notre pensée à propos des textes étudiés. Que cherchons-nous quand nous prenons la parole : mettre en avant nos connaissances ou notre expérience pour briller ? attirer l’attention sur nous mêmes, sur nos problèmes personnels ? partager nos interrogations ou nos lumières sur le texte, pour nourrir la réflexion du groupe ? Contribuer à l’approfondissement de la Parole de Dieu ? imposer notre point de vue aux autres ?

 

-          Puisse ce passage de la Parole de Dieu nous inciter à plus d’humilité, de maîtrise de nos impulsions et de cohérence entre nos dires et notre faire, sous la conduite et avec l’aide de l’Esprit saint !

 

 

 

 

08:00 Publié dans Jacques | Lien permanent | Commentaires (3)