10/10/2014
Etude n°3 : Face à la tentation, Jac 1.12-18 (18 10 14)
Etude n°3 : Face à la tentation, Jac 1.12-18 (18 10 14)
« Heureux l’homme qui endure la tentation, car après avoir été mis à l’épreuve, il recevra la couronne de vie que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment » Ja 1.12
Observons
Le contexte 1.5-11 :
V 5 : - Sur quel mot du paragraphe précédent, Jacques ouvre-t-il cette parenthèse ?
- Quelles sont les deux caractéristiques du don de Dieu que retient Jacques ?
V 6-8 : - Quelle qualité réclame la prière pour obtenir la sagesse ?
- De quelle sagesse s’agit-il ? (Ps 111.10 ; Mat 7.24 ; Ja 3.17)
- Comment la comparaison avec la mer agitée décrit-elle l’état du cœur à
éviter ?
v 9-11 : - De quelle élévation s’agit-il pour le pauvre ? (Mt 5.3 ; Luc 6.20-23)
et de quelle humiliation pour le riche ? (Luc 6.24-26 ; 14.8-14) De qui viennent-elles ?
- Par quel chemin intérieur doit passer le riche dans l’épreuve, pour pouvoir « se glorifier » de son humiliation ? (Mat 19.23-26)
Le texte : 1.12-18
Il peut se décomposer en trois paragraphes :
a)- v 12-13 : Promesses divines dans l’épreuve :
Comment Jacques revient-il au thème de l’épreuve/tentation ?
- A quels versets antérieurs se rattache ce v 12 ?(voir dans l’étude précédente et le commentaire de Philippe Augendre, le paragraphe b) sur le contexte général, et la note 5).
- A qui est promise la couronne de vie ? Comment dans l’épreuve prouver que l’on aime Dieu ?
- Quand l’épreuve devient-elle tentation ? Quelle est la tentation suprême d’après le v 13 ?
b) v 14-16 : Processus de la tentation
- Quelle est la racine de la tentation selon ce texte, Dieu, le cœur humain, Satan ?
- Qu’est-ce que la convoitise ? (1 Jean 2.16)
- Quelle différence y a-t-il entre convoiter et pécher ?
- Contre quoi Jacques met-il le fidèle en garde ? (v 16)
c) v 17-18 : Dieu le Père
- En reliant ces deux versets au v 13, relever tous les qualificatifs donnés à Dieu ? Quelle image de Dieu donnent-ils ? Pourquoi Jacques insiste-t-il autant sur cette image ?
- En contrepoint des versets 14-16, quelle valeur le v 18 donne-t-il à l’homme ?
- Quels sont ces « don excellent et cadeau parfait » qui viennent de Dieu ? (Mat 7.7-11 ; Luc 11.13 ; Rom 5.15 ; 8.32). Comment peut-on les relier au titre donné à Dieu « Père des lumières » ? (Jean 1.5-9 ; 1 Jean 1.5).
- Quelle différence y a-t-il entre l’enfantement du v 15 et celui du v 18 ? Quels en sont les sources et les résultats ? (v 14 //18)
- v 18 : Que signifie la comparaison faite entre les chrétiens et les prémices des récoltes ?
En résumé, que veut faire comprendre Jacques sur Dieu et sur l’homme ?
Comprenons
Par une nouvelle association d’idée, Jacques aborde le sujet principal de son épître, qu’il place au centre d’un parallélisme entre les versets 1-4 et 12-18, selon la forme littéraire hébraïque du chiasme. Il vient de dire que l’homme accompli ne « manque de rien », et enchaîne sur le manque de sagesse que l’on peut ressentir dans sa faiblesse, ou dans l’épreuve. Cette sagesse n’est pas une connaissance intellectuelle comme chez les Grecs, c’est l’intelligence des choses de Dieu, et leur expérimentation dans la vie pratique. L’Ancien Testament fourmille de définitions de la sagesse, qui font toutes référence à la relation à Dieu « : « La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse » (Ps 111.10 ; Pr 1.20,23 ; 2.1-11, 20-21 ; Job 28.28 ; 32.7). Dans l’épreuve la sagesse consistera à s’appuyer sur les promesses de la « Parole de vérité »(v 18). La foi alors ne chancellera pas, sera affermie par le don de l’Esprit accordé par Dieu avec libéralité et sans condition à celui qui le lui demande. Le croyant évitera ainsi d’être « ballotté à tout vent de doctrine » (Eph 4.14), ou de circonstances.
L’épreuve surmontée lui servira de moyen pour prouver à son entourage un amour inconditionnel pour Dieu. Il pourra aussi révéler l’action régénératrice que Dieu accomplit en lui, par la présence de l’Esprit Saint, sur son caractère, ses humeurs, ses réactions,
Éclairé par sa lumière (v 17), le croyant éprouvé peut percevoir, comme Jérémie (Jér 31.3), toute la valeur (=l’élévation, v9) qu’il a aux yeux de son Père (Eph 2.4). Il est considéré en effet par Dieu comme les « prémices » de la moisson qu’Il récoltera de par le monde. Le croyant sait de qui il est engendré (v 18), mais la moisson se fera aussi parmi des hommes qui ne connaissent pas Dieu, mais agissent selon la loi d’amour qu’Il a inscrite dans leur cœur, à leur insu (Mat 25.31-40).
Le pauvre, l’éprouvé, peut se réjouir à la perspective de la reconnaissance qu’il obtiendra auprès de Dieu ; tandis que le riche, s’il ne s’enorgueillit pas, peut comprendre avec joie, dans l’épreuve qui l’humilie parce qu’elle le ramène à terre (= humus en latin est la racine du mot humilité), à la faiblesse de sa condition humaine, que seul Dieu peut le soutenir et faire durer sa vie éternellement. On a ici un écho du verset 2 : Le sujet de joie du riche comme du pauvre lorsqu’ils sont éprouvés, n’est pas la souffrance, mais ce qu’elle leur fait découvrir et acquérir, l’assurance que Dieu est un Père aimant qui leur donne Esprit, sagesse, courage et foi, pour qu’ils dépassent leur souffrance et se confient totalement en Lui.
L’épreuve si elle n’est pas considérée comme un moyen de prouver sa foi, devient alors tentation de se séparer de Dieu. Si le croyant ne regarde plus à son Père, il se laisse aller à « la convoitise de la chair et des yeux, et à l’orgueil de la vie » (1 Jean 2.16), qui viennent de son cœur et, s’il les entretient, le conduisent à la mort spirituelle, dans une négation de l’amour de Dieu. L’image qu’il se fait alors de Dieu est celle du troisième serviteur de la parabole des talents (Mat 25.24-25) qui voit en son Dieu un maître dur, inconstant, injuste et effrayant. Tout le contraire du portrait que Jacques dresse du Seigneur Dieu, un Père vrai, généreux, stable, lumineux (Jean 1.9), qui a voulu ses enfants, les a engendrés et régénérés par sa Parole, et qui appelle toutes ses créatures humaines à être moissonnées dans sa Maison.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelles sont mes demandes à Dieu lorsque je suis éprouvé, ou lorsque l’un de mes proches souffre ? Correspondent-elles à ce que nous dit Jacques dans ce texte ?
- Quelle image de Dieu me suis-je forgée dans les expériences de ma vie ? Me conduit-elle à l’adoration ou à la révolte et au doute contre Dieu ? Comment alors modifier cette image ?
- Comment éviter de tomber dans les tentations et les convoitises que mon cœur et mes yeux me présentent ?
- Comment l’église m’aide-t-elle à faire de mes épreuves des occasions de grandir dans la sagesse et la foi ?
08:00 Publié dans Jacques | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.