03/10/2014
Étude n°2 : Le perfectionnement de notre foi, Ja 1.2-4 (11 10 14)
Étude n°2 : Le perfectionnement de notre foi, Ja 1.2-4 (11 10 14)
« Courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus qui est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection : au lieu de la joie qui lui était proposée, il a supporté la croix, méprisé la honte, et s’est assis à la droite du trône de Dieu ».Héb 12.2
Avant d’étudier le texte de Jacques, nous vous proposons la traduction littérale, établie par le pasteur Philippe Augendre, dont vous trouverez l’étude détaillée à la suite de notre note. Le texte grec a en effet été modifié par tous les traducteurs de nos Bibles, qui n’en ont pas respecté la structure grammaticale.
Voici ce que dit le grec :
« Tenez pour (sujet) de joie totale (le fait) de savoir que, quand vous rencontrez diverses difficultés, l’épreuve de votre foi produit la patience ».
Les mots entre parenthèse sont rajoutés pour une meilleure compréhension en français. En supprimant la conjonction « quand », les traductions ont complètement faussé le sens de la phrase et la pensée de Jacques !
Observons
- Par quel mot se terminait le verset 1 ? Comparez avec Actes 15.23 et l’ordre de Paul en Phi 4.4, dont le verbe est de la même racine.
- Où se retrouve la même idée au v 2 ?
- En quelles circonstances peut-on se réjouir selon Jacques ?
- Qu’est-ce qui est un sujet de joie ? Où se situe dans la phrase le complément d’objet du verbe à l’impératif ? Qu’en conclure sur son importance ?
- Par quoi ce complément d’objet est-il lui-même complété ?
- Quel est le fruit de l’épreuve de la foi ?
- Au verset 4, sur quel mot du v 3 Jacques rebondit-il ? Quelles répétitions contient ce verset 4 ? Que mettent-elles en valeur ?
- De quels perfectionnement et accomplissement s’agit-il ? voir Mat 5.48 ; Eph 4.13.
- Comment Jacques termine-t-il sa phrase ?
- Quel sens le croyant peut-il donner à l’épreuve de sa foi, à la souffrance des persécutions pour sa foi ?
Comprenons
La déformation du texte par les traductions a conduit à en faire une apologie de la souffrance absolument contraire à l’Évangile. Qui peut se réjouir sincèrement d’avoir des épreuves ? Ce dolorisme quand il n’est pas du pur masochisme, donne une image complètement faussée de Dieu, image trop courante qui éloigne de Lui bien des humains plongés dans les persécutions ou les difficultés. En revenant au texte grec original, nous retrouvons une pensée de Jacques fidèle aux enseignements de Christ.
Après une salutation :« Salut ! », qui n’est employée que par Jacques dans le Nouveau Testament, salutation d’usage dans le monde grec (= Réjouissez-vous !), mais qui prenait un sens plus profond et spirituel pour les chrétiens,
Jacques, par association de mots et d’idées, développe le sujet de joie que peuvent avoir les croyants persécutés par leurs frères Juifs.
La construction met au centre de la phrase le sujet de la joie : « sachant ». Les éprouvés peuvent se réjouir de savoir…et non de souffrir ! Le croyant n’est pas un « souffrant », mais un « connaissant ». Lorsque les épreuves arrivent, il peut s’appuyer sur leur connaissance du sens à donner aux épreuves de la vie. Par la Parole de Dieu et l’exemple du Christ (Héb 12.2), il sait que :
- ce n’est pas Dieu qui envoie l’épreuve, pour « voir » comment le croyant va réagir (Dieu le sait déjà et Il n’est pas sadique !). Jacques le dit plus loin : « Dieu ne tente personne ! » (1.13, éprouver et tenter traduisent le même mot)
- pour que le croyant supporte l’épreuve, Dieu qui est amour, envoie (montre, prépare, donne) le moyen d’en sortir (1 Cor 10.13),
- ces difficultés de la vie terrestre soumise à l’adversaire deviennent pour le croyant des occasions de témoigner de sa foi, de son attachement à Christ, le Fils de Dieu. (Voir "l’épreuve de l’épée" dans le jugement de Salomon (1 Rois 3.25-27), qui va permettre aux deux mères de révéler le fond de leurs cœurs)
- les épreuves sont pour le croyant un moyen d’épurer leur foi de toutes les fausses croyances inutiles qui ternissent l’image qu’il se fait de Dieu (1Pie 1.7) ;
- Ces afflictions enfin exercent la patience ou (l’endurance) du croyant qui est dans l’attente, le désir, l’espérance de la venue de Dieu dans sa vie et dans l’histoire du monde
Or (plutôt que « mais » qui marque une trop forte opposition) « cette patience a une œuvre parfaite à accomplir »(v 4) : dans le cœur du croyant, c’est de l’amener peu à peu à croître, « jusqu’à la stature parfaite de Christ, à l’état d’homme accompli », dans la maturité de sa foi et la justesse, la droiture de sa pratique (Eph 4.13).
C’est la connaissance de ce processus et de ce sens de l’épreuve qui remplit le croyant éprouvé de joie et de confiance en Dieu, dont il sait la volonté de tout faire concourir à son bien (Rom 8.28).
Pouvoir donner un sens aux difficultés incompréhensibles et même aux persécutions injustes pour la foi, est un privilège, une grâce de Dieu (1 Pie 2.20-24) qui nous permet ainsi de marcher sur les traces de Christ, « les yeux fixés sur Lui », de sorte que nous sommes « transformés en la même image » par l’œuvre de son Esprit en nous (2 Cor 3.18).
Puissions-nous tous nous en souvenir dans nos épreuves, pour faire rayonner la gloire de Dieu !
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelles sont mes réactions lorsque je suis atteint(e) par le malheur ? ou lorsque je vois souffrir des proches ou des frères dans la foi ?
- Comment transformer ma révolte, mon indignation justifiées en actions positives pour mon entourage et pour moi ?
- La patience revient-elle à tout accepter passivement, avec fatalisme ?
- Sur quelles paroles ou exemples de Jésus puis-je m’appuyer pour supporter mes épreuves ?
- Comment faire de mes difficultés des occasions de témoigner de ma foi et de mon espérance en Christ ?
Étude de Philippe Augendre (Bibliothèque de la Faculté Adventiste de Théologie, Collonges sous Salève, F 74160)
Beautés de Dieu (11)
La révélation de Dieu
Le dire et le vouloir-dire du texte
« Tenez pour (sujet de) joie totale (le fait) de savoir que, quand vous rencontrez diverses difficultés, l’épreuve de votre foi produit l’endurance » (Ja 1.2,3)
Reprenons les règles d’interprétation déjà vues avec un exemple concret. L’étude plus approfondie d’un passage biblique nous acheminera vers deux autres importantes règles d’interprétation.
Le passage de Ja 1.2-3. est une clé de l’expérience chrétienne. Mais dans les versions habituelles (Segond, NBS, Darby, TOB, Bayard, etc.) le sujet interpelle. N’est-il pas choquant, voire révoltant de considérer comme une joie totale le fait d’avoir des tentations ou de souffrir ? Le christianisme serait-il un masochisme ? Ce texte dit-il cela ? Dans l’esprit de la règle 1 sur la prière et la recherche de l’inspiration divine reprenons les règles déjà énoncées.
La règle 2 précise : « reconstituer le texte original aussi exactement que possible ». Celui-ci ne pose pas de problème spécial mais il est difficile à rendre en bon français car les syntaxes grecque et française ne sont pas les mêmes.
La règle 3 ajoute : « remettre le texte à étudier dans son contexte ».
a) Le contexte global (R. 3a) est évidemment celui du N.T. Le v. 1 ne présente-t-il pas l’auteur comme serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, lequel est mentionné treize fois dans cette courte épître ? Pourtant …
b) Le contexte général (R. 3b) nuance le propos précédent. Si le livre, d’un grec recherché, est fondamentalement chrétien, il est hébraïque dans son style (rythmes poétiques, nombreux proverbes/paraboles (mâshâl ) typiques de la littérature de la Sagesse). Proche des dires de Jésus, comme le sermon sur la montagne, c’est le plus vétéro-testamentaire du N.T. L’auteur pense en hébreu. Ainsi le terme « patience » (grec hupomonê, v. 3). veut dire « endurance », « tenir ferme sous le fardeau ». Mais ce mot grec ne traduit pas, dans la LXX, les racines hébraïques de « supporter[1] », « se tenir debout[2] » ou « demeurer ferme ». Il exprime plutôt l’espoir, l’attente, la tension vers[3], ce qui enrichit la notion.
Le contexte général nous dit aussi que l’Epître est destinée à des gens dans la dispersion, en souffrance. C’est un parcours de sagesse (1.5 ; 3.13,15,17) allant de la patience/endurance/attente (1.3) à la patience/grandeur-de-cœur/longanimité[4] (5.10). D’où la vigueur du début de l’Epître qui aborde une réflexion majeure. Il ne s’agit pas seulement de l’espérance de la gloire à venir ; c’est une vie au quotidien dans un monde de lutte et de souffrance. Loin d’attitudes masochistes ou stoïques, le sens donné à cette existence dans les difficultés sera la pierre de touche, la preuve, de toute l’expérience chrétienne.
c) Le contexte large (R. 3c), le paragraphe contenant notre texte) va jusqu’au v. 12[5]. Il introduit, face au doute ou à l’orgueil, le sujet de sa lettre : une sagesse non pas terrestre ou théorique mais divine et pratique.
d) Le contexte étroit (R. 3d) est la longue phrase des vs. 2 et 3.
Décortiquons-la au point de vue grammatical pour s’assurer qu’elle fait un tout, pour comprendre sa structure et en déduire une traduction plus satisfaisante. Traduite mot à mot on y trouve cinq propositions : « 1. Tenez pour toute joie | 2. mes frères | 3. quand vous rencontrez diverses difficultés | 4. sachant | 5. que l’épreuve de votre foi produit l’endurance. » La proposition n° 2 est une incise riche de sens mais sans incidence sur la phrase. La n° 1, à l’impératif, est la principale. En tant que telle, elle ne se suffit pas à elle-même (à la différence d’une pr. indépendante). Son verbe (considérez/tenez pour) a besoin, afin qu’on sache de quoi il est question, d’être complété. C’est ce que fait le participe présent n° 4 et sa subordonnée n° 5. La n° 3 précise (circonstancielle de temps : « quand ») dans quelles circonstances il est possible de « tenir pour ». La n° 4 : « sachant », placée au centre de la phrase, à la mode hébraïque, est la plaque tournante de la pensée. C’est elle qui, réduite à un participe présent, est le véritable complément d’objet[6] précisant de quoi on doit se réjouir. Elle introduit cette « connaissance », elle aussi très hébraïque, qui fait que, même dans des conditions négatives, peut se développer la joie. L’emploi du participe présent en français exprime une action simultanée au verbe de la principale qu’il complète. L’usage en grec du participe présent, souvent utilisé comme nom, est encore plus courant et plus fort. Il exprime une manière d’être, une disposition personnelle qui non seulement escorte le verbe principal mais constitue le premier temps de l’action[7]. En clair, le croyant, est d’abord « sachant ». C’est en fonction de cela que dans un second temps de perception des choses, il « considère » celles-ci d’une manière neuve. Mais sachant quoi ? La n° 5, complément d’objet direct du participe, répond à cette question : le chrétien sait que… l’épreuve de la foi produit...
Passons maintenant à l’étude du texte lui-même avec la 4e règle : « donner aux termes de la Bible leur sens le plus évident ». Nous avons déjà donné le sens de quelques mots. Les vocables les plus importants, sur lesquels il nous faut nous arrêter sont ceux de tentations/difficultés (épreuves) (v.2) d’une part, et d’épreuve (v.3), d’autre part. Fait significatif, l’original a deux mots différents. Que veulent-ils dire ? Question complexe pour deux raisons :
a) la langue analogique donne à chaque mot une pluralité de sens qui peuvent évoluer avec le temps,
b) l’usage fait que les mots « difficulté », « tentation », « épreuve », quoique différents, ont des sens se recouvrant largement, dans les originaux comme dans notre langue.
Le premier, peirasmoi[8] veut dire tentations et surtout difficultés. La traduction par « épreuve » ne peut être retenue qu’à condition de donner à ce mot le sens large de « mal subi » mais cela introduit alors une confusion regrettable avec le mot suivant. Ces ennuis, peines, afflictions que rencontre tout homme sont de toutes natures : vous en verrez « de toutes les couleurs[9] ».
Le second, dokimion[10], veut dire épreuve, non dans le sens communément employé de malheur ou d’adversité, comme le fait peirasmoi, mais au sens positif ; c’est l’expérience-examen, ce qui démontre une valeur ou une capacité, la mise à l’épreuve. Ce sens se retrouve dans des expressions comme l’épreuve/examen du bac ou une épreuve sportive. Ici, il s’agit bien entendu de l’épreuve de la foi victorieuse qui comme l’or « éprouvé » par le feu, dénote un croyant véritable, éprouvé, c’est-à-dire sûr, sans être nécessairement en souffrance. Afin d’éviter tout malentendu, je précise que c’est dans ce sens strict que j’emploierai ce mot.
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Je ne m’arrêterai pas sur la 5e règle : déterminer le sens du texte. C’est manifestement ici le sens littéral ou grammatical. Énonçons maintenant les 6e et 7e règles relatives à l’acte de lire, qui est comprendre le dire du texte et découvrir le vouloir dire de la Parole.
6e règle : établir le dire du texte
Ce n’est pas la difficulté qui est objet de joie[11], c’est le « sachant », le discernement fécond que donne la foi, de ce qu’elle produit. Pour moi le texte dit (voir la traduction en exergue) : « mes frères, quand vous rencontrez soucis et difficultés, cela peut être une expérience victorieuse de foi engendrant l’endurance et l’attente de Dieu ; discerner cela et pouvoir le vivre sont un sujet de joie profonde. »
7e règle : proposer son vouloir dire
Le vouloir dire de ce texte me semble être le suivant. Tous les hommes rencontrent des ennuis, des chagrins, des drames, petits ou grands. Ces faits ont parfois un sens en eux-mêmes, comme ceux révélant les conséquences d’une erreur/faute personnelle. Mais la majorité des maux subis, bien qu’humainement négatifs, sont, en eux-mêmes, moralement neutres. Leur donner du sens[12], par exemple en les appelant « tentation », comme le fait la Bible. C’est déjà une grâce d’y voir, par un acte de conscience, un enjeu potentiel.
Mais dans la difficulté l’homme ne s’arrête pas là. Il peut y trouver une occasion de découragement, de révolte, de mal penser, de mal faire. C’est humain, c’est le subtil début de l’égarement, de la séduction, de l’errance (Ja 1.16 ; 5.19). Voie négative.
Le croyant peut aussi « savoir[13] » que, face à tant d’humains sans espérance, c’est une puissante ressource d’assumer cette difficulté avec Dieu, dans la foi, comme un combat où nous ne sommes pas seuls : premier moment de la voie positive[14]. La difficulté, alors, n’est plus difficulté, ni même tentation, elle devient épreuve (sens strict) : ne pas rester dans la neutralité, résister à la tentation, démasquer la séduction et lui dire non. Entrant dans ce cheminement, le chrétien peut alors faire l’expérience (épreuve) que la foi produit l’attente, le mouvement, la tension vers Dieu, ressort secret mais puissant de la patience-endurance : deuxième temps de la voie ascendante. C’est une seconde grâce, une grâce supérieure venant conforter la première (Jn 1.16). De cela on peut vraiment et sainement se réjouir. Cet enseignement, parfaitement évangélique, me semble essentiel pour l’ensemble de la vie chrétienne.
Philippe AUGENDRE
[1] Héb. nâsah’ , par ex. Es 1.14 ; Ps 55.13.
[2] Héb. "âmad, par ex. Gn 18.22 ; Es 3.13, 21.8.
[3] Héb. miqewèh, par ex. 1 Ch 29.15 ; Jé 14.8.
[4] Grec makrothumia, Rm 2.4 ; 2 Co 6.6 ; Ja 5.10, cf. aussi le verbe makrothumeô, avoir de la patience, de la générosité, ex. Mt 18. 26 ; 1 Co 13. 6 ; Ja 5.7,8.
[5] Les vs. 2 à 12 forment un tout où se font écho : 1. joie et heureux, 2. le couple difficulté-épreuve, 3. l’endurance. Le v. 12 boucle la péricope sur le point d’orgue de la couronne de vie. Au centre : la sagesse et la foi en Dieu testées aux deux « mâshâl » vent-mer du doute, soleil-chaleur du jugement. Le v. 13, quoique très voisin, inaugure un autre sujet, celui de l’auto-séduction testée par la parole et la loi. Ce découpage (v.2-12) est aussi celui de L. SIMON, Une Ethique de la Sagesse, commentaire de l’Epître de Jacques, Genève : Labor et Fides, 1961, p. 9. Un ouvrage remarquable.
[6] Beaucoup de versions font de la pr. n° 3 le C.O., négligeant le fait que celle-ci est une circonstancielle et omettant même le mot « quand » pourtant présent dans le grec.
[7] De très nombreux verbes rendus par des formes conjuguées sont dans l’original des participes présents (Cf. Ap 1. 3-4, p. suivante).
[8] Pluriel de peirasmos, épreuve, tentation, mais aussi difficulté. Le commentaire adventiste (Seventh-Day Adventist Bible Commentary, 2002, v. 2.1, sur Ja 1.2) indique en note : essai, épreuve (test, trial), peine, chagrin, affliction, malheur (trouble) et ajoute : « Le mot peirasmoi comprend beaucoup plus que le mot "tentations" ne suggère... Il comprend les afflictions telles que maladie, persécution, pauvreté et calamité ». Dans l’A.T. (la LXX) et dans les Apocryphes le nom et le verbe (peirazô) veulent dire « épreuve » dans le sens de test, de preuve, mais aussi « tenter » dans le double sens de : a) solliciter au mal, (tentation) et b) essayer, chercher à atteindre (tentative). Cette racine grecque traduit l’hébreu nâçâh (34 versets, 37 mentions). On peut la rendre par mettre à l’épreuve (Gn 22.1 ; Ex 15.25), essayer/oser (Dt 34.4 ; 1 S 17.39 ; Jb 4.2), tenter (Segond), provoquer (NBS, Ex 17.2,7 ; Nb 14.22). L’examen des contextes montre que souvent la signification renvoie à une difficulté, un malheur qui survient. Dans le N.T. (20 v. et 21 m. pour le nom, 33 v et 37 m. pour le verbe), la traduction la plus courante est tenter/tentation/tentateur (Mt 4.1,3 ; 26.41 Ac 5.9 ; 1 Tim 6.9 Ap. 3.10, etc.) Mais le mot est aussi traduit par épreuve/éprouver (Mt 16.1 ; 19.3 ; Mc 8. 11 ; Jn 6.6 ; 8.8 ; Ga 4.14, etc.). Il est parfois rendu par : essayer de/se disposer à (Ac 16.7), examiner (2 Co 13.5). L’emploi de ce mot dans des textes comme Mt 22. 35, Ja 1.12 ; Ap 2.2 3.10 montre que la signification de ces « tentations » est en réalité une souffrance, une difficulté, un malheur.
[9] L. Simon, Op. cit., p. 41.
[10] Le mot (neutre) est rare (ici et dans 1P 1.7). Heureusement les termes de la même famille sont fréquents : dokimê (nom féminin, 6 v. 7 m.), épreuve, preuve, fidélité ou valeur éprouvée, ex. Rm. 5.4 ; 2 Co 8.2 ; 9.13 ; dokimazô (verbe, 21 v. 24 m.), éprouver, approuver, examiner, discerner , juger bon, ex ; Lc 12.56 ; Rm 1.28 ; 1 Co 3.13 ; Ga 6.4 ; 1 P 1.7 ; 1 Jn 4.1, dokimos (adjectif, 7 v. 7 m.), éprouvé (sûr), approuvé, apprécié, qui a fait ses preuves, ex. : Rm 14.18 ; 1 Co 11.19 ; 2 Tim 2.15 ; Ja 1.12. Cette racine a donné le terme de docimologie ou science des examens et de l’évaluation.
[11] 1P 1.6.
[12] L’attribution de sens est un des moteurs puissants de changement, cf. J. LECOMTE et St. VANISTENDAEL, Le bonheur est toujours possible, Paris : Bayard, 2000.
[13] En grec biblique « gignôskô » est beaucoup plus qu’un savoir théorique, c’est une compréhension, une connaissance.
[14] Voir Itinéraires de croissance, GCV/UFB, Vie et Santé, 2004, p. 50.
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