30/05/2014
Étude n°10 : Christ, la loi et l’alliance, Héb 10. 11-18 (07 06 14)
« Il est médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, une mort ayant eu lieu pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui sont appelés reçoivent la promesse de l’héritage éternel. » Héb 9.15
Observons Héb 10.11-18
Le contexte
L’auteur de l’écrit aux Hébreux a démontré que la loi, c’est-à-dire les prescriptions rituelles de l’ancienne alliance, possédait seulement « l’ombre des réalités spirituelles » que Christ a accomplies parfaitement dans le sacrifice de soi, volontaire et unique, pour le pardon des péchés et la sanctification des croyants (Héb 10. 1-10).
Le texte : en trois paragraphes :
a) v 11-14 : le sacrifice unique de Christ affranchit du péché et sanctifie le croyant.
b) v 15-17 : dans la nouvelle alliance, le Saint-Esprit témoigne de la rémission des péchés.
c) V 18 : l’expiation accomplie par Jésus supprime les sacrifices pour le péché.
- Relever les notions de temps, les répétitions, et les oppositions dans le premier paragraphe (11-14). Qu’est-ce que ces oppositions mettent en valeur sur le rôle de Christ ?
- Que signifie « être assis à la droite de Dieu » ? « rendre parfaits à perpétuité » ?
V 15-17 : Comment est introduite la citation des Écritures ? Quel est le rôle du Saint-Esprit ? Comparer avec Jean 14.26 et 16.13.
- v 18 : Quelle est la principale caractéristique de la Nouvelle Alliance ?
Comprenons
Ce passage termine le discours doctrinal visant à confondre l’erreur des lecteurs chrétiens hébreux, qui regrettaient les institutions mosaïques, et par là contestaient la valeur expiatoire (= la puissance de pardon) de la mort de Jésus. L’auteur a cherché à montrer la supériorité de Christ sur les rites de l’ancienne alliance, et principalement sur le rite annuel du Yom Kippour (10.1,3) qui préfigurait le sacrifice unique de Christ pour « ôter les péchés », et la justification finale du peuple de Dieu. La loi (= ici la loi rituelle annuelle, v 1,8) n’était qu’une « parabole » prophétique de l’œuvre de Christ. Elle ne pouvait en aucun cas « sauver » le pécheur, ni le sanctifier, c’est-à-dire le rendre apte au service de Dieu. L’auteur entend par le mot « Loi » le système rituel de l’ancienne alliance et en particulier celui du Jour des Expiations (9.7), qui suggéraient, comme une « ombre » ou une silhouette un peu floue, les « biens à venir », c’est-à-dire ce que Jésus accomplirait : l’expiation des péchés, le pardon, la sanctification et le perfectionnement du croyant. On ne pouvait que deviner de façon floue comment s’accomplirait cette rédemption. L’Évangile au contraire en retraçant la vie et la mort du Rédempteur offre une représentation exacte de ces réalités spirituelles sur lesquelles repose notre salut. Il nous permet de les connaître entièrement et d’en éprouver les effets.
L’auteur revient sans cesse sur le Jour des Expiations parce que le sacrifice de ce jour exprimait le mieux l’idée symbolisée par tous les autres, le sacrifice expiatoire de Christ sur la croix pour la rémission des péchés du monde. Pour saisir la valeur expiatoire du sacrifice de Jésus, il faut se rappeler le sens symbolique du rite du Jour des Expiations (Lév 16). Le grand sacrificateur répandait ce jour-là le sang pur du bouc expiatoire sacrifié à l’Éternel sans imposition des mains, sur le propitiatoire qui couvrait l’arche (Lv 16.15). Ainsi il « faisait l’expiation pour le sanctuaire à cause de l’impureté des Israélites ». Faire l’expiation a deux sens simultanés : protéger le pécheur de la condamnation qu’il encourt à cause de son péché, et éliminer le mal. Christ a offert sa vie (= son sang) pour protéger le pécheur de la mort qu’il mérite, et pour éliminer son péché (Lv 16.30 ; Hb 10.14), le « rendre parfait » c’est-à-dire le rendre achevé, le faire parvenir au but qui est la communion éternelle avec Dieu sans obstacle, dans la sainteté, l’amour et la joie.
Jésus-Christ est présenté ici à la fois comme le grand sacrificateur, et comme la victime offerte, à cette différence avec les victimes des sacrifices de l’ancienne alliance, qu’il s’offre volontairement lui-même, portant consciemment le péché de l’humanité séparée de Dieu, afin de le mettre à mort dans son corps crucifié, comme le symbolisaient les victimes de l’ancienne alliance. Cette offrande de lui-même est unique (v 12, 14), et suffisante pour apporter le pardon à ceux qui se l’approprient (Rom 6.4). Pardonnés (v 17) et considérés par Dieu comme justes, « parfaits »(v 14) malgré leur nature toujours pécheresse, les croyants de la nouvelle alliance sont mis à part (= sanctifiés) pour le service de Dieu, grâce au Saint Esprit qui « écrit la loi dans leur cœur et leur intelligence ». L’Esprit Saint qu’ils accueillent, transforme leur être intérieur (= le cœur), leur vision spirituelle (= intelligence), de sorte qu’ils suivent la volonté de Dieu avec reconnaissance, et dans une nouvelle perception de ses préceptes (Voir le discours de Jésus sur la Montagne, Mat 5-7). Assurés du pardon de Dieu en Jésus-Christ ils n’ont plus besoin de recourir aux rites de l’Ancienne Alliance (v 18).
Ils savent aussi que Christ a retrouvé pleinement sa nature divine dans la gloire de Dieu. Il participe à son gouvernement du monde, jusqu’à ce que ses ennemis lui soient définitivement soumis (v 12-13). Leur foi dans l’œuvre et l’action de Christ en leur faveur les rend pleins d’assurance dans cette attente (v 19-22) que le Saint-Esprit remplit d’espérance et de reconnaissance.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Que représente pour moi le sacrifice de Christ ? Essayer de l’exprimer avec simplicité et sincérité, sans recourir à des mots « théologiques ».
- Quel lien faisons-nous entre obéissance à la loi et pardon ? Comment notre comportement religieux le révèle-t-il ?
- A quoi m’engage l’assurance du pardon de Dieu ? Si je n’ai pas cette assurance, pourquoi ? et comment y parvenir ?
- Qu’est-ce qui subsiste des pratiques et des conceptions de l’ancienne alliance, dans notre foi chrétienne, à propos de la place de la loi par exemple?
08:00 Publié dans Christ et Loi | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Dans la conclusion de la leçon n° 10 vous écrivez : "... Christ a retrouvé pleinement sa nature divine ..." Pourriez-vous m'expliquer quel cheminement vous amène à cette affirmation ?
Je vous remercie pour votre réponse.
Patrick
Notre réponse :
Sans entrer dans les querelles théologiques sur la double nature de Christ, je me base sur le texte de Philippiens 2.6-11 qui décrit le cheminement de Jésus. Il s'est dépouillé lui-même de la gloire qu'il avait auprès du Père (Jean 17.5), il s'est incarné devenant un simple homme, sans toutefois pécher, c'est-à-dire se séparer du Père en agissant contre la volonté de Dieu (Jean 10.30 ; 14.10). Il a accepté de passer par la mort, pour mettre à mort dans sa chair la nature humaine pécheresse (Romains6.6 ; Colossiens 2.15). A sa résurrection il retrouve un corps affranchi des contraintes terrestres d'espace et de temps, et à son ascension, il reprend sa place à la droite du Père, c'est-à-dire qu'il partage avec Lui gloire, gouvernement du monde, éternité (Hébreux 1.2-4). Ses titres et ses pouvoirs sont désormais ceux qui étaient attribués à son Père le Dieu Créateur (1 Timothée 6.15 // Apocalypse 17.14 ; 19.16 ; Matthieu 28.18 ; Jean 5.27). Toutes les créatures chantent les louanges de Christ, l'Agneau immolé, assis sur le trône avec Dieu, au milieu des quatre êtres vivants (Apocalypse 4.2,6,11, ; 5.6,9,12-13). La nature divine de Christ, tout comme sa nature humaine (Agneau immolé) cohabitent à 100% chacune dans notre Sauveur et Seigneur. C'est un des mystères divins que seule la foi peut accepter, sans autre explication de la raison !
sa résurrection, il retrouve un corps affranchi des contraintes d'espace et de temps de
Écrit par : Patrick | 03/06/2014
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