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07/02/2014

Etude n°7 : Jésus et les rejetés de la société, Jean 8.3-11 (15 02 14)

 

« La femme samaritaine laissa donc sa cruche, s’en alla dans la ville et dit aux gens : Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ! Ne serait-ce pas le Christ ? » Jean 4.28-29

 (Lucas Cranach l’Ancien,15è, La femme adultère)Femme adultère Lucas Cranach 16è.jpg

 

 Observons

Le contexte

Lors d’un séjour à Jérusalem, Jésus divise la foule, et est de plus en plus contesté par les Pharisiens qui cherchent à lui tendre des pièges pour l’arrêter. Pourtant il continue à enseigner ouvertement dans le temple.

Le texte

En trois parties :

- 3-6a : le piège tendu à Jésus au sujet d’une femme adultère

- 6b-8 : Jésus renvoie chacun à sa conscience

- 9-11 : Après le retrait des accusateurs, Jésus absout la femme.

 

Quel est le champ sémantique  (= le domaine du vocabulaire) de ce texte ? sur quoi insiste-t-il ? Voir successivement les versets 3-5,  5,7 // Dt 17.7, 9, 10-11.

Ce vocabulaire donne la clef d’interprétation du piège dressé contre Jésus, de son attitude et de son pardon.

 Comprenons

Le champ sémantique  légaliste et juridique insiste sur la condamnation du péché par la loi (3-5), sur les prescriptions de Moïse (5,7 // Dt 17.7), sur la prise de conscience par les scribes de leur culpabilité personnelle (9), sur l’absence de condamnation de la femme (10-11, où le mot condamner se trouve deux fois).

-          Les scribes et les Pharisiens se considéraient comme les défenseurs de la stricte observation de la loi et s’érigeaient en garants et censeurs des bonnes mœurs du peuple. Devant la liberté et l’enseignement de Jésus qui leur semble renier les prescriptions mosaïques en fréquentant les pécheurs, et devant sa compassion pour les humbles et les femmes, ils essaient de lui tendre un piège au sujet de la loi. En présentant à Jésus une femme adultère qu’ils s’arrogent le droit de juger, ils cherchent à trouver un prétexte d’accuser Jésus devant le sanhédrin de mépriser la loi de Moïse s’il l’absout ; ou bien une raison de le discréditer  auprès du peuple, comme rigoriste, s’il la condamne à la lapidation (peine pour l’adultère, devant être appliquée selon la loi aux deux amants, Dt 22.22).

 

-          Second point légal : selon Dt 17.7, les premiers à jeter la pierre sur le condamné étaient les témoins du délit. Était-ce les scribes ? Que faisaient-ils à épier cette femme ? Par jalousie, par convoitise, par haine ? En ce cas, ils enfreignaient eux aussi la loi ! S’ils n’étaient pas les témoins, ils n’avaient aucun droit à la lapider eux-mêmes !

 

-          L’attitude de Jésus interpelle : il refuse d’entrer dans le débat en écrivant sur le sol ; il leur signifie ainsi qu’il n’est pas là pour juger de leurs affaires juridiques (Luc 12.14). Pourtant, comment par son double refus (6,8) arrive-t-il à les placer devant leur conscience (9) ?

 Jésus écrit au sol.jpg Dans la Bible, seuls trois textes nous parlent de Dieu écrivant : au Sinaï, sur les tables de pierre, il inscrit la loi (Ex 34.28), à Babylone, sur le mur du palais, sa main inscrit le jugement prononcé sur le roi Belchatsar, profanateur des objets sacrés du temple de Jérusalem. Le troisième texte est le nôtre où Jésus écrit sur le sol dans un contexte de désobéissance à la loi et de jugement.

 On peut penser que ce qu’il écrit n’est pas étranger à ces deux autres écrits de Dieu qui manifestent sa loi et son jugement. Au lieu de ne retenir que le 7ème commandement comme le font les accusateurs de la femme, Jésus leur rappelle peut-être les autres commandements qu’ils ont enfreints eux-mêmes. Placés ainsi individuellement devant leur culpabilité, les accusateurs deviennent accusés (Jn 7.19) et ne peuvent pas répondre à l’exigence de Jésus (7). Mais en même temps, ils peuvent pressentir leur pardon dans le fait que Jésus écrit sur le sol effaçable, et non sur la pierre comme le fut la loi. La loi éternelle révèle le péché et condamne (Rm 3.19),  mais la miséricorde de Jésus efface et pardonne les péchés (1 Jn 1.9 ; 2.1b).

 

- La femme adultère aurait pu profiter du départ de ses accusateurs pour s’éclipser discrètement, avec sa culpabilité au cœur, comme les scribes. Le fait qu’elle reste prouve qu’elle a été touchée par les paroles de Jésus, le seul qui est sans péché, et suggère qu’elle en attend plus : au-delà de l’angoisse de la mort qui s’éloigne, et du sentiment de culpabilité qui l’envahit, elle espère sans doute la compassion que Jésus a déjà manifestée à d’autres. Elle ne fuit pas Jésus, mais s’attend à lui qui seul peut la sauver.

 

- Jésus, en ne condamnant pas la femme, comme les scribes voulaient le pousser à faire, et comme il était le seul à pouvoir le faire, libère la femme du sentiment écrasant d’une culpabilité bien réelle, dont elle se repent, pour l’inviter à faire le pas suivant de la conversion : Va, et ne pêche plus ! ».

 La culpabilité mise à jour peut conduire, sans Christ, au désespoir, au repli sur soi, à la névrose, mais présentée à Jésus avec repentance, elle produit le désir de changement et de libération. Le pardon obtenu entraîne la reconnaissance et l’amour pour le Sauveur dont la miséricorde opère la régénération du cœur et de la vie.

Par ses actes comme par ses paroles, Jésus enseigne la sagesse d’un Dieu d’amour et de justice, qui permet aux hommes de Le connaître et de marcher dans ses voies (Pr 2.1-9, 20-21).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Quelle place tient la loi dans ma vie : est-ce un code de références pour accuser les autres de péchés que je ne crois pas commettre moi-même, un miroir pour révéler mes fautes et me culpabiliser dans mes efforts de sainteté et de perfection, un moyen pédagogique pour me faire tourner vers Christ en lui avouant  mes faiblesses (Ga 3.24), des directives pour m’indiquer comment manifester ma reconnaissance pour le pardon reçu de Christ ?

 -          Est-ce que je crois que Jésus a tout pardonné en moi ? Qu’est-ce qui m’empêche d’obéir à sa voix : Va, et ne pêche plus !

 -          Suis-je prêt à imiter la miséricorde de Christ devant le péché évident d’un de mes voisins, ou  de ma famille, ou d’un de mes frères et sœurs dans la foi ?

 -          En quoi la sagesse de Dieu diffère-t-elle de la sagesse humaine ? Comment mon église et moi-même vivons-nous cette sagesse divine et miséricordieuse ?

 -          Le pardon équivaut-il pour moi à l’oubli de la faute, à la faiblesse qui ferme les yeux, à l’offre d’une nouvelle vie ?

 

 

Commentaires

Enfin un billet apportant suffisamment de précisions sur ce point ! Continuez sur la même voie ! il existe peu de sites proposant un contenu précis. À très bientôt ! Joel

Écrit par : kit | 04/05/2014

Jésus est bon, et Dieu encore plus. Ils nous ont sauvé et même si on est rejeté par la société, il nous aime quand même. Le point de vue de la société est différente de celle de Dieu. Parfois, ce sont ceux que la société adore qui font des choses contraires à la volonté de Dieu et vice versa. C'est même souvent le cas.

Écrit par : Laurent | 15/07/2014

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