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02/08/2013

Etude n°6 : Confession et repentance , conditions du réveil,2 Cor 7.8-11 (10 08 13)


« Celui qui dissimule ses fautes ne réussit pas. Mais celui qui les confesse et les délaisse trouve de la compassion » Pro 28.13. (Le fils prodigue, d’Arcabas, 20è)fils prodigue.jpg

 

Observons 2 Cor 7.8-11

Le contexte

Paul avait écrit une première lettre depuis Ephèse à l’église de Corinthe troublée par des disputes de partis (1 Co 1 et 3) et des désordres moraux et relationnels (ch 5-6). L’apôtre avait rappelé que chacun, et l’église tout entière, étaient le « temple du St Esprit » et se devaient de glorifier Dieu en toutes circonstances (1 Co 6.19-20). La seconde lettre, écrite de Macédoine un an après, reprend l’exhortation à vivre d’une manière digne de l’Evangile (2 Co 6.11-18), et fait part de l’émotion de Paul devant les effets dans l’église, de ses remontrances passées (2 Co 7) : la tristesse de la repentance s’est transformée en joie du salut !

Le texte 

Paul utilise un jeu d’antithèses fortes entre les mots plusieurs fois répétés.

-          Quels mots sont mis en opposition et combien de fois sont-ils répétés ? (attrister, 4 fois, opposé à regretter (3 fois), et à se réjouir, 1 fois ; tristesse : 4 fois dont deux « tristesse selon Dieu » opposés à    « la tristesse du monde ».

-          Par quelles émotions Paul est-il passé depuis sa première lettre ?  Pourquoi ?

-          Quel sens Paul donne-t-il à « la tristesse selon Dieu » et à « la tristesse du monde » ?

-          Quels sont les fruits de la tristesse selon Dieu, sur la spiritualité et la vie relationnelle des Corinthiens ?

 

Comprenons

Un problème d’inceste entre un homme et sa belle-mère au sein de l’église de Corinthe (1 Co 5) avait amené Paul à préconiser l’excommunication du fauteur de trouble (1 Co 5.5, 13). Ce rejet n’avait pas pour but la protection de l’église contre la contagion du péché, mais il était une tentative de provoquer la repentance du pécheur (5.5b). Envoyé en avant-garde par l’apôtre, Tite revient de Corinthe lui donner des nouvelles des effets de sa lettre sur l’église. Au milieu de ses propres souffrances, ces nouvelles de Corinthe sont un puissant réconfort et un sujet de joie pour l’apôtre (2 Co 7.6-7) ; il avait en effet été très affligé par la situation spirituelle de cette église qu’il avait fondée à Corinthe quelques années plus tôt (2 Co 2.4).

Paul reconnaît avoir « attristé » les Corinthiens par une sévérité qu’il a pu regretter sur le moment (2 Co 7.8b). Il n’est pas facile d’user de remontrances autoritaires envers des frères qui sont des « fils spirituels ». Il pouvait se demander s’il n’avait pas été trop loin dans sa sévérité, s’il avait été bien compris, ou s’il ne risquait pas de voir certains Corinthiens abandonner la foi.

Tite lui a rapporté les manifestations de « pleurs », de tristesse, d’affliction des Corinthiens, qui auraient pu être des regrets stériles. Mais Paul en distingue les vraies motivations. Ils pleuraient non par honte d’être réprimandés, d’être percés à jour dans leur péché, ou d’être atteints dans leur orgueil ou leur « liberté », ce que Paul appelle la « tristesse du monde » qui conduit à la mort. Cette tristesse vient en effet de l’attachement aux coutumes, aux valeurs, aux biens de cette terre matérialiste, qu’il faut abandonner. Celui qui en est esclave ne supporte pas qu’on lui en montre la vanité ou la nocivité, et réagit par l’amertume, le cynisme ou la violence. Il reste plongé dans son aveuglement, rejetant l’idée même d’un changement qui le sauverait de la mort spirituelle, et parfois même physique.

La tristesse des Corinthiens fut tout autre : ce fut l’affliction de se découvrir séparés de Dieu par un comportement contraire à sa volonté. Ne pas avoir censuré ou exclus le pécheur notoire, avoir toléré sa conduite mensongère, c’était se rendre complices de son péché et donner à l’extérieur un contre témoignage qui déshonorait le Seigneur dont ils portaient le nom. C’était ne pas remplir leur mission « d’ambassadeurs de Christ » (2 Co 5.20).

Cette tristesse de se reconnaître pécheurs s’appelle la repentance, premier pas indispensable sur le chemin du salut. Comment éprouver le désir de vivre avec Dieu, si on ne prend pas conscience de son incapacité naturelle à faire sa volonté, de sa faiblesse congénitale qui maintient dans le péché, c’est-à-dire dans la séparation d’avec Dieu. Cette « tristesse selon Dieu » est salutaire au pécheur, car elle le pousse à se tourner vers le Seigneur pour changer d’état d’esprit et de comportement ! Alors que le regret est tourné vers le passé, sans autre effet que la tristesse du monde ou la culpabilisation, la repentance est ouverte sur l’avenir, sur le désir et l’acceptation du pardon divin, ainsi que sur l’action réparatrice des torts.

De ces deux genres de tristesse, Judas et Pierre sont deux exemples parlants, après leur trahison de Jésus. L’un meurt de regret pour son échec dans sa tentative de pousser Jésus à montrer sa puissance de Messie libérateur du peuple, et de désespoir par manque de foi dans le pardon de son ami trahi ; l’autre pleure amèrement de se reconnaître si faible et fanfaron, mais revient vers ses frères attendre avec eux le pardon et la résurrection de leur Maître (Jean 20-21).

La repentance des Corinthiens a été suivie d’une série d’actes dont Paul se réjouit profondément, car ils prouvaient leur « pureté », c’est-à-dire leur engagement sans réticence ni mélange sur la voie de la Vie avec Dieu (v 11).

Les Corinthiens se sont empressés de présenter leurs « excuses », d’avouer leur erreur de jugement et de comportement vis-à-vis du pécheur et de Dieu. Ils ont manifesté leur indignation non seulement à l’égard de l’incestueux, mais aussi devant leur propre laxisme moral dont ils n’avaient pas mesuré les conséquences et qu’ils pouvaient maintenant redouter. Ils prenaient conscience de leur coresponsabilité dans les désordres de l’église. Au nom d’un amour fraternel mal compris, ils avaient caché une conduite inadmissible parce qu’elle portait atteinte à l’honneur du Dieu dont ils portaient le nom, et poussait les incroyants à calomnier la Voie de la Vérité (Rm2.24 ; 2 Pi 2.2). Frappés de leur indignité, ils ont été pris du désir ardent de recevoir la grâce de Dieu, et de réparer leurs torts en infligeant au frère pécheur une « sanction », plus « correction » que « punition », comme moyen de le redresser et de lui faire retrouver la voie juste. Paul se réjouit des bonnes dispositions des Corinthiens et des fruits de leur repentance, mais par ailleurs il les exhorte maintenant à « faire prévaloir l’amour envers lui », à lui pardonner et le consoler, « de peur qu’il ne soit accablé par une tristesse excessive » (2 Co 2.8) ! Le blâme, la correction n’ont pas pour but d’exclure et d’abandonner le pécheur, mais de le remettre en situation propice au repentir. La discipline ecclésiastique doit rester un acte d’amour et de compassion pour pousser le pécheur non au désespoir, mais au réveil et à la réforme. La réprobation des actes ne signifie pas  dans l’église le rejet de celui qui les commet, mais s’accompagne d’une aide à changer de conduite.

 

 

 

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Comment désolidariser dans nos esprits et dans nos comportements réforme et intransigeance doctrinaire ? (Pensons aux exemples d’Esdras et Néhémie à propos du mariage des Juifs avec des femmes étrangères, leur renvoi avec leurs enfants a brisé des foyers et soulevé la haine des Samaritains contre les Juifs).

 

-          Faut-il exclure de l’église toute personne qui ne se comporte pas selon les règles morales de l’église ?

 

-          Comment éviter que le dévoilement du péché d’autrui ne tourne à sa condamnation et à son exclusion de l’assemblée ?

 

-          Quelle est la responsabilité de l’église dans l’écart de conduite de ses membres ?

 

-          Quelle pratique de discipline ecclésiastique nous enseigne cette lettre de Paul ?

 

-          Pourquoi la repentance est-elle nécessaire à toute réforme dans l’église ? De quoi mon église a-t-elle à se repentir et à se réformer ?

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