11/10/2013
Étude n°3, Le sacrifice : Genèse 22.1-19 (19 10 13)
« Je vous exhorte donc frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » Rom 12.1
Œuvre de He Qi 20ès : sacrifice d’Abraham
Observons Gen 22.1-19
A- v 1-2 Les ordres de l’Éternel : Qui prend l’initiative de cette épreuve ? Qu’ont d’extraordinaire les trois ordres donnés à Abraham ? En quoi sont-ils épreuve de foi pour Abraham ?
B- v 3-8 : La montée vers Morija : Qui est l’acteur principal ? Comment ses gestes et ses paroles montrent-ils sa foi envers Dieu et son amour pour son fils ? Quelle expression répétée deux fois exprime l’harmonie qui règne entre le père et le fils ?
C- v 9-14 : le sacrifice d’Abraham : Que révèlent les préparatifs du sacrifice sur l’attitude et les sentiments d’Abraham ? Pourquoi l’Éternel attend-il la dernière minute pour intervenir ? Pourquoi Abraham n’avait-il pas vu le bélier auparavant ? Quelle différence de sens y a-t-il entre le sacrifice du bélier et celui qui lui était ordonné par Dieu ?
D- v 15-19 : les promesses de Dieu à Abraham. : Comment le serment de l’ange révèle-t-il son identité divine ? Que garantit ce serment unique dans l’AT, auquel se réfèreront continuellement les Israélites au cours des siècles ? Quelles sont les quatre promesses ? Quel lien ont-elles avec le sacrifice d’Isaac ?
Comprenons
Le chapitre 22 marque le point culminant de l’expérience de vie d’Abraham avec son Dieu. Après cette épreuve, l’histoire d’Abraham se poursuit dans le silence jusqu’à la mort de Sara (ch 23) et sa propre mort (ch 25)
La réaction d’Abraham force l’admiration : il ne parle pas, il agit. Il se révèle comme dans d’autres circonstances, l’homme qui met sa confiance en Dieu (foi) et qui le manifeste par l’obéissance. Ce n’est pas pour rien qu’il est appelé le père de la foi.
Pourquoi Dieu donne-t-il cet ordre incompréhensible de sacrifier Isaac, l’enfant héritier de la bénédiction qui doit s’étendre à toutes les nations ?
Les différents sens du sacrifice d’Isaac
1- Pour Abraham, l’homme de l’Ancien Testament : À son époque et dans sa culture, les sacrifices humains d’enfants ou d’adultes, étaient courants en Canaan et aux alentours. Sur un « haut-lieu », au sommet d’une colline, on offrait à la divinité ce à quoi on tenait le plus, en général le premier-né de ses enfants ou de son troupeau, pour obtenir en retour la faveur du dieu. L’Ancien Testament mentionne de tels sacrifices (2 Rois 16.3 ; 21.6 ; 23.10), tout en les rejetant énergiquement (Exode 13.13 ; 34.20; Michée 6.7-8).
Il faut savoir aussi que le verbe hébreu utilisé pour cet ordre divin signifie au sens propre « Faire monter ». Parce que la coutume était de sacrifier sur un haut lieu, Abraham a compris que faire monter son fils, c’était le sacrifier à son Dieu. A partir de ce récit, le verbe gardera le sens « d’offrir en holocauste » ce qu’on a de plus cher, soit pour s’attirer la faveur de Dieu (sacrifice païen de Caïn), soit pour lui exprimer sa reconnaissance et sa consécration (sacrifice d’Abel).
En lui demandant un tel sacrifice, puis en l’interrompant à la dernière minute, Dieu veut apprendre à Abraham :
- qu’Il ne veut pas de sacrifice humain, qu’il doit rompre avec les coutumes courantes et les influences de la société où il vit.
- que cette épreuve permettait à Abraham de mieux se connaître, de savoir jusqu’où il était prêt à aller pour Dieu. Dieu n’avait pas besoin de preuves de la foi d’Abraham, il la connaissait parfaitement. C’est Abraham qui avait besoin de connaître ses limites, et de comprendre que l’amour de son fils ne devait pas supplanter dans son cœur, l’amour pour son Dieu.
- qu’Il ne veut pas la mort, mais la vie de ses enfants, et qu’Il y pourvoit.
2- Pour Abraham, l’homme de foi de tous les temps :
- Dieu apprend au croyant que le sacrifice qu’il offre ne sert pas à amadouer Dieu et à acheter sa faveur : celle-ci lui est acquise avant même le sacrifice, le bélier était déjà là avant l’arrivée d’Abraham ! Dieu est un Dieu bon, qui veut bénir et sauver. Le sacrifice du croyant est un geste de foi et de reconnaissance pour sa bonté !
- En lui demandant de sacrifier ce qui faisait toute son espérance et son avenir, Dieu veut aussi enseigner le croyant sur les fondements de sa foi : En qui met-il sa confiance pour sa vie et son avenir ? En ses biens, ses affections, sa progéniture, ou en Dieu seul ?
On peut faire le parallèle avec la rencontre de Jésus et du jeune homme riche (Mat 19.21-22) : l’épreuve est semblable, mais le résultat est opposé.
Sommes-nous prêts à ne compter que sur l’amour de Dieu « qui fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment » Romains 8.28 ?
- En pourvoyant au sacrifice, Dieu montre qu’il ne répond pas au sacrifice que l’homme peut lui faire, mais à sa foi, à la confiance qu’il met en Lui.
3- Pour Abraham, le prophète : le texte de Hébreux 11.19 nous permet de comprendre que Dieu voulait révéler à Abraham le plan du salut pour l’homme. Abraham a vécu ce que Dieu lui même accomplirait plus tard en Jésus-Christ qui descendrait de lui. Comme Abraham a « marché ensemble » avec Isaac (v 6, 8,19), Dieu accompagnera Jésus dans sa marche vers le lieu du sacrifice de Golgotha. C’est sur le Mont Morija (= « apparition de l’Éternel »), à Jérusalem, sur le champ d’Ornan (ou Aravna) que Dieu arrêta le fléau de la peste provoqué par le recensement de David (2S 24.25 ; 2 Chr 3.3). C’est là que le temple de Salomon fut construit. C’est là que furent célébrés tous les sacrifices qui annonçaient la mort de Christ. Par extension, on dit que la montée de Jésus à Jérusalem fut sa montée à la mort, ...et à la résurrection.
Isaac a porté le bois comme Jésus portera la croix. Isaac s’est laissé lier sur l’autel, comme Jésus se laissera clouer sur la croix. Isaac a retrouvé la vie, comme Jésus ressuscitera. La seule différence est dans la mort réelle et volontaire que Jésus a assumée.
La substitution du bélier à Isaac enseignait à Abraham que Dieu pourvoit en Jésus à la vie de l’homme. Isaac à ce niveau ne représente plus seulement le Christ, il nous représente chacun individuellement. Nous sommes pécheurs, séparés de Dieu, et nous allons à la mort éternelle. Mais Dieu intervient et s’offre en son fils, pour que nous ne soyons pas anéantis. A nous de le croire, comme Abraham l’a cru et a sacrifié le bélier à la place de son fils, mais cette fois-ci dans un sacrifice d’actions de grâces pour cette « sorte de résurrection », et non par mortification et obéissance pour plaire à Dieu !
Ce plan du salut, absolument impossible à saisir par nos esprits humains naturels (1 Co 2.14,) Dieu le met à notre portée par son Esprit (1 Co 2.12), grâce à cet épisode de la vie d’Abraham. Nous avons l’avantage sur Abraham, de vivre après la réalisation de cette prophétie en Jésus. Abraham ne put que pressentir ce jour et le saluer de loin (Hébreux 11.13). Et il s’en est réjoui à l’avance (Jean 8.56).
Pour témoigner, il est nécessaire d’aborder ces trois significations du sacrifice d’Isaac, pour affermir la confiance en Dieu et éclairer le mode de relation avec Lui. Il est essentiel de présenter Dieu comme un Dieu d’amour et de salut, qui veut la vie et non la mort, et qui va jusqu’à se donner lui-même en son fils, pour que chacun puisse vivre. Toute la Bonne Nouvelle est là !
On peut illustrer concrètement cet enseignement sur le sacrifice ainsi :
Apporter des grains de riz ou de blé, et si possible des épis. Donner à chacun un grain. Il représente le don de la bénédiction de Dieu pour une personne. Pour que ce grain serve à toute une famille, que faut-il faire ?
Il est nécessaire que celui qui l’a reçu, s’en sépare au lieu de le manger, il lui faut le semer, et attendre que la plante pousse et donne un épi, qui sera transformé en farine et en pain. De même Dieu a accepté de donner son fils Jésus, (= semailles et mort du grain) pour que par sa résurrection (= pousse de la plante) il puisse donner la vie à tous ceux qui l’accepteraient.
Ainsi Abraham dut sacrifier ce qui lui était le plus cher, son fils, qui représentait son avenir immédiat. Il l’a personnellement retrouvé, après la sorte de mort du sacrifice, l’a vu grandir, se marier, avoir des enfants. Il a ainsi vu se multiplier et s’étendre à plusieurs la bénédiction qu’il avait reçue. La seconde promesse concernait la multiplication innombrable de ses descendants : non seulement le peuple d’Israël s’est développé au-delà de ses espérances, mais spirituellement s’y joignent tous ceux qui acceptent de mettre leur confiance et d’obéir au Seigneur Jésus. La troisième promesse de « posséder les portes de ses ennemis », s’est réalisée historiquement dans la conquête de Canaan, mais spirituellement dans la victoire de la foi sur les attaques de l’Ennemi ( Luc 10.19 ; Jn 16.33 ; Rom 8.37 ;1 Jn 4.4 ; Ap 12.11). La quatrième promesse prophétisait la bénédiction offerte à l’humanité par l’incarnation de Jésus, mort et ressuscité pour qu’elle retrouve la relation avec son Créateur.
Questions pour une application dans la vie quotidienne
- En quoi mettons-nous notre confiance pour l’avenir, au niveau personnel comme au niveau de l’Eglise ?
- Jusqu’où suis-je prêt à marcher ensemble avec Dieu ?
- Comment est-ce que je réagis à la perspective de « sacrifice » à faire comme devoir changer de maison, laisser partir mes enfants devenus adultes, renoncer à une occupation gratifiante, à un voyage projeté depuis longtemps, etc ? Et si Dieu me demandait ces renoncements pour que je grandisse dans la foi et l’amour ?
08:00 Publié dans Sanctuaire | Lien permanent | Commentaires (0)
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