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06/09/2013

Etude n°11: La réforme, penser autrement Col 3.1-17 (14 09 12)


 

« Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez à ce qui est en haut, et non à ce qui est sur la terre ».Col 3.1-2)

 (Mosaïque 4è s : Christ en majesté = les « choses d’en-haut »)Christ en majesté mosaïque av 400.jpg

 

Observons Col 3.1-17

Contexte : Paul dans les deux premiers chapitres de son épitre aux chrétiens de Colosses en Asie Mineure, met l’accent sur Christ comme tête de l’Église et rédempteur, qui a délivré les païens du pouvoir des ténèbres et les a fait entrer dans son royaume (1.13), saints et pardonnés (1.22). Morts et ressuscités avec Lui par le baptême, les croyants ont à se garder des fausses doctrines légalistes ou mystiques (ch 2), qui restent de nature charnelle, c’est-à-dire humaine, sans Dieu (2.22-23).

 

Texte : Ce sont des exhortations de Paul à vivre en ressuscités avec Christ : 15 impératifs dont un à la forme négative (v9). On peut distinguer 5 grands thèmes :

1-4 : chercher, penser, s’attacher aux choses célestes (Christ x 4)

5-7 : dominer la nature terrestre et ses convoitises

8-9 : se dépouiller de la vieille nature

10-14 : se revêtir de la nature nouvelle en Christ

15-17 : Vivre unis en un seul corps, et tout faire au nom de Christ.

 

Comprenons

1-4 : Pour appuyer la pensée développée dans les deux premiers chapitres, à savoir que Christ en pardonnant le péché de l’homme lui donne accès à la vie sainte de son royaume, Paul utilise un procédé courant de la rhétorique grecque et juive de son époque : l’opposition systématique entre l’ancien et le nouvel état spirituel et moral de l’homme régénéré. Aux pensées humaines, terrestres, naturelles dites charnelles contre lesquelles il vient de s’élever, il oppose « les choses d’en haut » (3.1-2) que le croyant est appelé à chercher et à cultiver dans sa pensée. Ces choses spirituelles (= « d’en haut » parce que le ciel symbolise le monde invisible de l’Esprit, v 2) concernent l’œuvre de Christ ressuscité : il exerce le pouvoir de Dieu dans sa plénitude (= « assis à la droite de Dieu ») c’est-à-dire qu’ il donne la vie éternelle à ceux qui sont morts et ressuscités avec lui (v 1 et 3), et les assure d’entrer dans sa gloire à son retour (v 4). Toute la pensée du croyant est dirigée sur Christ, son œuvre et ses promesses.

V 5-11 : La vie intérieure étant focalisée sur les réalités « d’en haut », célestes, spirituelles, et sur la relation intime avec Dieu, la vie extérieure, morale, relationnelle et psychique sera transformée, car elle s’appuiera sur des valeurs différentes. Pourtant l’emploi fréquent du mode verbal de l’impératif dans ce passage montre que la démarche demandée par Paul n’est pas automatique et réclame un effort de la volonté, car la « vieille nature » non régénérée par l’Esprit a tendance à « revenir au galop », selon le proverbe, quand on relâche son attention.

Si virtuellement elle est noyée dans les eaux du baptême, elle sait parfaitement nager et refaire surface à la moindre occasion.

La liste des péchés donnée par Paul aborde aussi bien les désirs intérieurs qui servent l’idole de l’Ego, du Moi mis au centre et comme but de la vie (v 5), que les comportements relationnels (v 8-9a), contraires à la vérité de l’Evangile, qui divisent et blessent les autres. Ces pensées et ces attitudes sont l’apanage d’une vie rebelle à Dieu, volontairement ou inconsciemment, et tombent sous la condamnation du jugement divin (= « colère de Dieu sur les rebelles »).

Le rejet ou la mort de la vieille nature sans Dieu s’accompagne, comme le baptême le symbolise, d’une résurrection, d’un changement total de nature. Au lieu d’être soumise à ses passions et ses pensées humaines, la nature nouvelle du croyant de toutes origines (v 11), est soumise à l’Esprit de Dieu qui l’habite (v 11b). Elle se renouvelle sans cesse pour retrouver « l’image de Dieu » prévue par Dieu pour sa créature humaine dès l’origine (Ge 1.26-27), et réalisée dans le Christ incarné (Col 1.15). Paul n’a-t-il pas déjà écrit aux Corinthiens que animés par l’Esprit, nous reflétons de façon visible dans notre vie (= « à visage découvert ») l’amour (= « la gloire ») du Seigneur, et nous sommes « transformés en la même image, de gloire en gloire » (2 Cor 3.18) ?

 

V 12-14 : Suit le tableau des vertus et comportements inspirés par l’Esprit, qui s’opposent du tout au tout à la vieille nature. Ils imitent l’exemple du Christ donné dans sa vie terrestre, et sont tournés vers l’intérêt de l’autre avant son propre intérêt (Phi 2.5-8). Ils se traduisent par le soutien et le pardon mutuels, issus de l’amour « agapê » que Dieu met au cœur de ses bien-aimés.

 

V 15-17 : Les dernières exhortations de Paul abordent plus précisément la vie communautaire des croyants régénérés ou « réformés », qui « pensent autrement » que dans le monde. Ils sont appelés

* à rester unis dans la paix et la reconnaissance que fait naître la présence de Christ en eux tous (v 15) sans distinction (v 11),

* à s’édifier mutuellement par l’enseignement de la Parole et des cantiques inspirés par l’Esprit de grâce (v 16),

* à parler et agir en toutes choses pour faire honneur au nom de Christ qu’ils portent comme « chrétiens ». Transformés par l’Esprit, les « vivants  ne vivent plus pour eux-mêmes mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux » (2 Cor 5.15 ; Rom 14.7).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne :

-          Que représentent pour moi les « choses d’en haut » que je suis invité à rechercher ? Comment transforment-elles ma vision de la vie et des relations humaines ? Comment éviter de faire de ces pensées spirituelles des moyens de fuir le monde, et de m’extraire de la réalité ?

 

-          Comment empêcher ma vieille nature tournée vers moi-même de surnager et d’influer sur mes pensées et mes actes ?

 

 

-          Quelle est la perfection (v 14) selon ce texte ? Quelle en est la source ? Faut-il en faire le but de sa vie, une condition de salut, une récompense promise à nos efforts de sainteté, ou une promesse renouvelée d’étape en étape de notre croissance en Christ ?

 

-          Dans quelle mesure et avec quels moyens ma communauté vit-elle les exhortations de Paul (v 15-17). Comment contribuer  moi-même à les suivre ?

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