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29/03/2013

Etude n°1 : L’adultère spirituel, Osée 2.1-25 (06 04 2013)

Introduction aux études du 2ème trimestre 2013 : Les petits prophètes

 

Les livres des douze petits prophètes sont réunis dans la Bible Juive en un seul recueil, qui constitue le 4ème prophète, après Esaïe, Jérémie et Ezéchiel. Le livre de Daniel est classé parmi les livres hagiographiques (= récits biographiques des saints). Les douze livres sont les œuvres de prophètes, appelés « petits » à cause du volume réduit de leurs œuvres par rapport à celui des trois autres grands prophètes. Ils ont été rassemblés dans les écoles de prophètes qui de Samuel à Elisée ont subsisté en Israël. Ces écoles formaient des prédicateurs professionnels, et s’occupaient de copier les textes bibliques pour les transmettre de génération en génération. Sans doute après le retour de l’exil à Babylone, Esdras et Néhémie ont participé activement au rassemblement des écrits bibliques et à leur diffusion.

L’ordre des livres des douze prophètes est à peu près chronologique : d’abord ceux qui ont précédé l’intervention des Chaldéens dans l’histoire des Hébreux, jusqu’à Nahum, puis ceux de la période chaldéenne, Habacuc, Sophonie, enfin  ceux de l’époque persane, Aggée, Zacharie, Malachie.

Osée est placé en tête à cause de la longueur de son écrit et non à cause de son antériorité. Chronologiquement on devrait avoir Abdias, Joël, Amos, Osée, Michée, Jonas (?), Nahum, Sophonie, Habacuc, Aggée, Zacharie, Malachie.

 

Introduction  au livre d’Osée

Le nom de ce prophète signifie « salut, délivrance ». Il exerça son ministère dans le royaume du Nord, Israël. Juda est mentionné pour le mettre en parallèle avec Israël. Ce qui est prophétisé à Israël doit servir d’avertissement à Juda. Citoyen d’Israël, Osée émaille son hébreu d’expressions araméennes rappelant le syriaque. Son écrit s’est rapidement étendu au Sud, car Jérémie le mentionne souvent.

Osée commence son ministère sous Jéroboam II qui régna 41 ans à Samarie de 824 à 783 av JC.Ce roi descendait de Jéhu, qui avait reçu l’ordre d’Elisée d’exterminer le culte de Baal avec la famille d’Achab. Mais Jéhu n’avait accompli que la moitié de sa mission, car, s’il avait supprimé le culte de Baal,  il n’avait pas osé toucher au culte des veaux d’or de Bethel et Dan, qui existait depuis le schisme entre les deux royaumes. Il craignait en effet que le peuple privé des veaux d’or, par lesquels il se représentait l’Éternel,ne  retourne au temple à Jérusalem, et ne fasse allégeance au roi de Juda descendant légitime de David.

Dès le vivant de Jéhu les Syriens envahirent Israël (2 Rois 10.32-33). Sous son petit-fils Joas, le relèvement d’Israël commença par une victoire sur les Syriens et même sur Juda (2 Rois 13.22-25 ; 14.8-14). Jéroboam II ensuite donna au royaume prospérité, et gloire. Son royaume s’étendit de Damas à la Mer Morte. Mais à l’intérieur, le luxe et les excès amenèrent corruption et idolâtrie. Dieu patientait, fidèle à sa promesse à Jéhu que quatre de ses descendants occuperaient après lui le trône de Samarie (2 Rois 10.30). Le fils de Jéroboam, Zacharie fut assassiné au bout de six mois de règne, et sa dynastie s’éteignit avec lui. L’anarchie s’installe dans le pays, et cinq rois se succèdent rapidement. Le peuple dévoyé par la débauche , la violence et l’idolâtrie, finit par être vaincu sous le dernier roi Osée,  par les Assyriens avec Salmanasar, et déporté à l’Est en 722. Ce fut l’extinction définitive des dix tribus du Nord. (2 Rois 15.8-31 ; 17).

Le prophète Osée vécut jusqu’à ce moment-là. Comme son ministère débuta dans la seconde moitié du règne de Jéroboam II, il dura une soixantaine d’années, à l’égal sans doute d’Esaïe !

 

Etude n°1 : L’adultère spirituel, Osée 2.1-25 (06 04 2013)

« En ce jour-là, j’exaucerai, dit l’Éternel » Osée 2.23

 

ObservonsOsée2.jpg

Le contexte

Les trois premiers chapitres, écrits à la fin du règne de Jéroboam, forment une unité prophétique complète en trois parties (à la différence des chapitres suivants écrits plus tard) :

1) ch 1  : Mariage d’Osée avec Gomer

-          son épouse infidèle, image d’Israël (v 1-2)

-          ses enfants, présages de jugement  (v 3-9)

2) ch 2.1-25 : Divorce d’Osée et Gomer

a- Promesses de grâce (2.1-3)

b-     folie et misère de l’adultère (2.4-15)

a’- projet de remariage de l’Eternel (2.16-25)

3) ch 3.1-5 : Ordre de remariage donné à Osée

 

Le texte constitue la partie centrale de cet ensemble de trois chapitres. Il est lui-même construit en chiasme : deux parties de promesses encadrant une partie de reproches.

Rechercher : - à quoi est comparé le peuple (v 4-6) : quel vocabulaire le montre ?

                   - quels sont les reproches faits au peuple sous ces deux images ?

- les répétitions (v 21-22 ; 23-24) : Quels sentiments de Dieu veulent-elles mettre en valeur ?

- le parallélisme entre les versets 3 et 25

 

Comprenons

Contexte :

 Le chapitre 1 introduit pour la première fois dans la Bible l’image de l’adultère pour symboliser le péché d’idolâtrie  du peuple. Cette image symbolique sera reprise par Jérémie (3.8-9) et Ezéchiel 23. Souvent confondue ou jointe à l’image de la prostitution, elle est plus parlante encore, car elle insiste sur la relation d’alliance entre Dieu et le peuple. Osée la porte à son paroxysme en devant vivre concrètement une alliance considérée comme impure pour un homme de Dieu avec une femme prostituée, puis adultère, pour apprendre ce qu’est l’amour divin. Il a d’elle trois enfants dont les noms symbolisent le jugement de Dieu sur son peuple, puis le rétablissement d’Israël. Par cet amour inattendu, Dieu ordonne à Osée de faire comprendre à son peuple combien le choix qu’Il a fait de s’allier à lui, était gratuit, immérité (voir Dt 7.7-8), mais aussi comment après L’avoir renié, il est appelé à nouveau à vivre comme ses enfants (2.1-3).

On ne sait si ce mariage contre nature fut réellement vécu par Osée en signe prophétique, ou s’il ne fut qu’une parabole. Dans ce cas, l’histoire aurait moins  d’impact sur le prophète lui-même et sur le peuple.

De ce mariage naissent trois enfants, aux noms prophétiques. Jizreel signifie  « Dieu sème, ou disperse », Lo-Rouhama « Pas de compassion », Lo-Ammi « Pas mon peuple ». Par ces noms Dieu déclarait à son peuple le sort qui l’attendait à la suite de son infidélité à son alliance avec Lui, comparée à un adultère, au profit d’ « amants », c’est-à-dire d’idoles de faux dieux.

Les noms des enfants ayant tous trois un sens symbolique, on est en droit de penser que celui de Gomer, fille de Diblaïm est aussi chargé de sens., pour exprimer le plus profond dégoût qu’elle inspire à cause de sa prostitution. Gomer signifierait « Consommation » et « Diblaïm » serait un jeu de mots entre les « gâteaux de figues ou de raisins » pour évoquer son goût pour la jouissance sensuelle, et  « le fumier, la fiente », pour signifier ce qu’il y a de plus impur.

Le chapitre 3 contrairement à ce que pensent plusieurs commentateurs, n’est pas une poursuite de l’histoire d’Osée à qui Dieu demanderait d’épouser une autre femme, après son divorce avec Gomer. C’est simplement la reprise de la même histoire que dans les deux chapitres précédents, plus résumée, et surtout avec des explications claires données par l’Éternel lui-même sur son sens symbolique et spirituel. Osée, incarnant symboliquement  Dieu lui-même, doit « racheter » sa femme au prix d’un esclave, moitié en argent , moitié en nature. La somme totale équivaut au prix auquel les chefs des Juifs estimeront la valeur de Jésus (Mat 27.15). Or, Jésus, devenu esclave par amour pour nous (Phi 2.7) a payé de sa vie le rachat de la nôtre. Comme son peuple d’Israël, nous croyons encore souvent servir et adorer l’Éternel sous la forme d’un culte idolâtre de nous-mêmes, ou d’images de Dieu, créées de toutes pièces par notre imagination.

Dans l’histoire d’Osée, le rachat de la femme ne la restitue pas tout de suite dans ses droits d’épouse. L’alliance n’est pas rompue, mais les deux époux  ne vivent plus ensemble (3.3), car l’épouse Israël traverse une période de solitude dans le désert (2.16 ; 3.4) ; la privation de temple, de roi, de culte, doit amener le peuple à rechercher son Dieu plus intensément. Symbole de la vie d’Israël en exil après l’invasion des Assyriens en 722, et des Babyloniens en 586 av JC, puis dispersé dans la diaspora après le destruction du temple de Jérusalem en 70 ap JC, cette traversée du désert aboutit « dans la suite des temps » au retour à Dieu d’un peuple humble et confiant dans l’amour de son Dieu (3.5), comme l’apôtre Paul l’espèrera (Rom 11.25-26).

 

Le texte

Le chapitre 2 au centre de ce chiasme, détaille les faits importants de cette histoire d’adultère spirituel.

a) La menace qui pèse sur Israël au ch 1 s’accompagne d’une promesse (2.1-3), comme Osée a l’habitude de faire dans tout son écrit. Il ne veut pas laisser les pécheurs dans le désespoir, il les appelle, qu’ils soient d’Israël ou de Juda, à se réunir sous un même chef (2.2 ; 3.5) descendant de David, et à recevoir la grâce, le pardon de leur Seigneur (2.1 et 3), pour sortir de l’exil (2.2).

Au-delà de l’accomplissement historique partiel du retour de Babylone, nous pouvons voir dans cette promesse une prophétie messianique et eschatologique, du rassemblement de tout le peuple des croyants autour de Christ : « Ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit : le libérateur viendra de Sion, il détournera de Jacob les impiétés ; telle sera mon alliance avec eux lorsque j’ôterai leur péché » Rom 11.25-26).   

b) La partie centrale de notre texte (2.4-15) détaille sous les figures de Gomer et

Osée, le divorce d’Israël et de son Dieu. Les individus, enfants du peuple sont appelés à prendre conscience de la culpabilité collective et du divorce avec Dieu que leurs infidélités ont provoqué. Dieu « met à nu » son épouse, en révélant ses fautes, sa faiblesse, ses idolâtries (v 4-5).

De l’image de la femme, le prophète glisse à l’image de la terre qui va être dépouillée de sa fertilité et de ses eaux pour devenir désertique, aride et assoiffée. Historiquement, c’est la menace de la destruction du royaume d’Israël, puis de Juda, détruits ou exilés, par les Assyriens et les Chaldéens. Prophétiquement, c’est aussi l’annonce du désert spirituel dans lequel restera longtemps le peuple d’Israël après le rejet de son Messie (2.6 est parallèle à 2.16 et 3.4).

 

A partir du v 7 la comparaison avec la femme adultère reprend.

 La prostitution de Gomer ou son adultère sont symboles de l’idolâtrie du peuple qui s’est tourné vers d’autres dieux (= amants), en croyant dépendre d’eux pour sa subsistance (2.7,10). Le  divorce d’Osée (2.4) consacre la rupture du peuple avec Dieu, qui par les conséquences de cette rupture, soif (2.6), errance (8) solitude (9a), malheur (13-15), esclavage (3.2), fera sentir à son peuple son besoin d’alliance avec lui (9b). Ce verset placé au milieu de ce paragraphe consacré à l’adultère, en éclaire l’objective. Les épreuves ne sont pas des punitions divines, mais les conséquences du péché, qui peuvent provoquer  chez le pécheur un retour sur soi et une démarche vers son Père, comme Jésus l’a si clairement fait comprendre avec la parabole du fils prodigue (Luc 15). Le séjour au désert (2.16) ou en exil (3.4) permettra au peuple de reconnaître sa dépendance de Dieu (2.9) et la douceur de la relation avec lui (3.5).

Les versets 10-15 constituent l’explication des versets 4-7. Toutes les faveurs de Dieu à la terre d’Israël ont été attribuées aux idoles cananéennes de la fertilité ou à Baal. Le verset 11peut aussi s’interpréter symboliquement : huile, blé, vin, laine et lin, représentent non seulement les richesses naturelles d’Israël, mais aussi ses richesses spirituelles, la foi et la grâce divine, dont Dieu le revêtait pour couvrir son péché (voir la même image du fin lin en Ap 19.8). Dieu espère que Israël, privé de cette richesse spirituelle à cause de son oubli de l’Éternel, sera plus disposé à l’écouter.

a’) A partir du verset 16, la troisième partie de notre texte, Dieu révèle tout son amour pour son peuple bien-aimé malgré son infidélité.  Dieu désire renouer la relation rompue, conclure une nouvelle alliance avec son peuple. Mais pour que ce désir soit partagé et non imposé, une retraite dans le désert est nécessaire (v 16-17). Dans la solitude, et le dénuement, symbolisés ici par le désert et la vallée d’Akor (Jos 7.25-26),  le peuple pourra entendre dans son coeur la voix de son Epoux, et retrouver son premier amour de jeunesse, lorsqu’il sortit d’Egypte.

Une perspective eschatologique est annoncée par les mots « en ce jour-là » répétés trois fois, et « après cela » (2.23 ; 3.5), pour évoquer la nouvelle alliance éternelle avec Dieu, dans un pays apaisé, sûr et fertile (v 20), parce que c’est l’Éternel qui exaucera toutes les prières des hommes et de la terre. (v 24). La nouvelle alliance est symbolisée par le jeu de mots sur le sens de « Baal »(v 18) : comme nom propre, il désigne le dieu cananéen de la fertilité, cruel et exigeant (on lui sacrifiait des enfants pour obtenir ses faveurs). Israël en pleine confusion d’idolâtrie, l’honorait en parallèle ou à la place de l’Éternel. Comme nom commun il signifie « maître » pour l’esclave, « mari » pour la femme. Israël ne voudra plus appeler Dieu de ce nom, car il ne se considèrera plus comme esclave, mais comme lié par des liens d’amour avec son Dieu (v 18-19) compatissant et miséricordieux (v 25).

Au centre des trois répétitions de l’expression « en ce temps-là », qui désigne pour les prophètes les temps de la fin, apparaît la déclaration d’amour de Dieu (v 21-22). Les qualités de Dieu, mentionnées dans le verset 21, justice et droit, loyauté et compassion, sont pour le psalmiste (Ps 89.15 ; 97.2) « la base du trône de Dieu ». Or Ezéchiel a vu ce trône soutenu par les quatre chérubins (Ez 1.26 ; 10.1) intervenant lors du jugement sur Jérusalem. On peut en déduire que les chérubins personnalisent ces qualités que Dieu met en œuvre pour juger les pécheurs. La promesse de fiançailles, répétée 4 fois (v 21-22) est une réhabilitation, une union retrouvée à cause de la justice de Dieu accordée au pécheur pardonné avec compassion par Dieu. Celui-ci agit en faveur de son peuple avec fidélité, loyauté et droiture, éliminant le mal pour une libération complète. Les chérubins d’Apocalypse 4 et 5 reprennent ce symbolisme du processus de la grâce divine accordée aux pécheurs repentants au moment du jugement préliminaire au retour du Seigneur. Le jugement de la femme adultère par Jésus est une illustration de la grâce accordée par la compassion divine.

Comblé par cette grâce, le peuple pourra « connaître l’Éternel », c’est-à-dire au sens biblique, avoir une relation intime d’amour partagé avec Lui (v 22).

Le changement des noms des enfants de Gomer, repris au dernier verset est le signe du renouveau des cœurs et de l’union heureuse avec Dieu.

Le chapitre 2 se termine comme il avait commencé par une promesse extraordinaire de vie et d’harmonie retrouvées, après des infidélités spirituelles et un temps de désert salutaire. Nous pouvons y voir l’histoire du peuple d’Israël, comblé des bénédictions de la première alliance, mais devenu adultère par ses idolâtries, envoyé en exil, avec l’espérance d’un retour en grâce et d’une nouvelle alliance. Nous pouvons aussi y discerner l’histoire prophétique de l’Eglise et de l’humanité, qui suivent un chemin semblable, même dans la nouvelle alliance avec JC, à qui Dieu promet une nouvelle vie purifiée, et soumise à un seul chef, Jésus-Christ ( 2.2), comme nous le fait espérer la vision des Noces de l’Agneau d’Apocalypse 19.

Ainsi, dans ces trois premiers chapitres,  s’entremêlent l’histoire de Dieu avec son peuple, et l’histoire d’Osée avec Gomer. Le vécu du prophète sert d’enseignement à Israël et appuie ses appels à la repentance et au retour à Dieu. Si l’histoire d’Osée s’inscrit dans le temps d’une vie humaine, celle de Dieu avec Israël s’étend à travers les siècles. Dieu y révèle son amour inconditionnel et aussi les conséquences douloureuses de l’indifférence, du refus de Dieu, ou des idolâtries du peuple : exil en Assyrie en 722, puis plus tard dans la diaspora mondiale après la destruction du temple en 70 ap JC (3.4). Un espoir de retour est laissé dans la suite des temps (3.5b), où Dieu pourra à nouveau répandre toutes ses bénédictions (2.23-25), après qu’il aura racheté son peuple en Jésus-Christ (3.2) et qu’il l’aura ramené à lui (3.5).

 

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

  1. Quelles idoles modernes m’éloignent et me séparent de Dieu ? Comment abattre ces idoles ?
  2. Comment puis-je accueillir les moments de difficultés ou de désert spirituel comme indispensables pour me rappeler la nécessité de revenir à Dieu (2.9).
  3. Comment ma vie peut-elle, à l’exemple de celle d’Osée,  être une parabole de l’amour de Dieu pour les autres ?
  4. Quelles révélations sur Dieu ce texte nous fait-il découvrir ? En quoi peuvent-elles modifier notre regard sur le jugement de Dieu à l’égard de son peuple et de l’Eglise ? A quoi cela nous engage-t-il envers les autres croyants ou non-croyants ? (voir le jugement des Nations de Mat 25, en sachant que pour les Juifs le mot « Nations » désignait les peuples non-Juifs) ?
  5. Quelle espérance nourrit notre foi pour vivre « ces temps-là » ?

22/03/2013

Etude n°13 : Création et Re-création Ap 21.1-8 ; 22.1-5 (30 03 13)


« Nous attendons selon sa promesse de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice  habitera » 2 Pi 3.13

(Tableau moderne de la Jérusalem céleste)Jérusalem céleste moderne.jpg

 

Observons Ap 21.1-8

Contexte

Les derniers jugements se sont achevés avec la disparition de Satan et de ses disciples, après les mille ans. La sixième séquence du livre, celle des jugements commencés au chapitre 17 se termine sur le tableau du sort réservé aux élus pour l’éternité 21.1-8.

Le texte

Du verset 1 à 5 nous avons une construction en parallélisme concentrique :

A :v 1- Renouveau de l’univers

B : v 2- Descente du ciel de la Nouvelle Jérusalem

C : v 3- Dieu au milieu de son peuple

B’ : v 4- Les premières choses ont disparu

A’ : v 5- Renouvellement de toutes choses

Les versets  6 à 8 marquent la conclusion de la séquence des jugements :

V 6 : Dernière décision du Christ

V 7 : Héritage du vainqueur

V 8 : Seconde mort pour les exclus du royaume

 

Observons Ap 22.1-5

Contexte

La septième séquence du livre (21.9-22.5) décrit la Nouvelle Jérusalem (Illustration : La Jérusalem terrestre et la Jérusalem céleste 15ème siècle)

TexteJérusalem, évolution Miniature 15è.jpg

V 1 Le fleuve d’eau vive

V 2 : l’arbre de vie

V 3-4 : Service de Dieu et de l’Agneau

V 5 : Lumière de Dieu sur ses serviteurs.

 

Comprenons

 

Tandis qu’est fixé le sort éternel des impies, on pourrait se demander ce que sera celui des élus. Le début du chapitre 21 répond à cette question.

Ce passage est inclus dans la section des jugements, car il précise le sort éternel des élus et des impénitents. En effet, notre texte se termine par l’identification de ces impénitents et par la précision de leur sort : la seconde mort (v 8). Pour la 3ème fois cette vérité divine, énoncée auparavant, est certifiée (20. 6, 14).

 

v 1 : Après les mille ans, il y aura « un nouveau ciel et une nouvelle terre... où la mer ne sera plus ». Inutile de s’imaginer ce monde ! Il appartiendra à une toute autre économie, où l’agitation des peuples, symbolisée par la mer (Es 57.20 ; Jér 51.42), n’aura plus lieu d’être.

 

v 2 : Le peuple de Dieu, enlevé au ciel pour la durée des mille ans, descendra vivre sur la terre. Cette ascension et la descente qui suit symbolisent l’établissement d’un peuple spirituel, guidé par l’Esprit de Dieu et non par ses passions charnelles, dans une terre entièrement renouvelée, semblable à ce que projetait le Créateur avec le jardin d’Eden. L’union avec le Christ de ce peuple empli de l'Esprit sera complète, et  c’est à ce moment là que sera consommé le mariage de l’Agneau avec son Epouse, comme le précise le verset 3 : «  Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux ». Le tabernacle, c’était la « tente de la rencontre », la « maison » où désormais Dieu vivra avec les siens, sans aucun obstacle douloureux à la communion (v 4). Là encore évitons de trop matérialiser cette « maison de Dieu ». C’est une image qui insiste sur l’intimité des relations entre le Père et ses enfants, et au sein de la famille de Dieu.

 

v 5 : Dieu lui-même, la voix sortie du trône (v 3) certifie la véracité de cette promesse de nouveauté de vie avec lui. La mention du trône, apparu au début du Jugement (ch 4) confirme que l’on est bien à la fin d’une scène de jugement où le Juge donne sa sentence définitive, dont l’exécution est assurée.

 

v 6 : Enfin retentit le « C’en est fait ! » qui marque la fin de la séquence des derniers jugements, comme le premier « C’en est fait » (16.17) avait marqué la fin de la séquence des coupes. Dieu signe sa révélation en reprenant les termes de Ap 1.8 : «  Je suis l’Alpha et l’Omega[1] » que l’on peut traduire par « le commencement et la fin ». Il renouvelle son appel au lecteur, en insistant sur la gratuité de son offre de l’eau de la vie. Cet appel sera repris une dernière fois dans la conclusion du livre (22.17). Il exprime tout le message d’amour qui se fait entendre de la première à la dernière page de la Bible.  Dieu met tout son amour dans la promesse d’appeler « son fils » celui qui l’entendra et « qui vaincra » (v 7).

Enfin le verset 8 reprend la condamnation des impies exprimée plus généralement en 20.15, pour insister sur la disparition des choses anciennes qui avaient tellement troublé le monde et persécuté les croyants. Ceux-ci peuvent être assurés par cette promesse que le monde sera vraiment purifié de tout mal.

Après ces promesses, la séquence finale aborde une description imagée et symbolique de la Nouvelle Jérusalem. Nous ne pouvons pas ici en détailler les symboles. Nous nous arrêtons simplement à ce qui en fait l’exception et qui est l’espérance du croyant : la présence éternelle du Dieu d’amour et de l’Agneau, symbolisée par  le fleuve d’eau de la vie et l’arbre de vie (22.1-2) parmi les serviteurs de l’Agneau qui  seront dans la lumière du Dieu Éternel (3-5) (Zabou, L’arbre de vie).Zabou arbre de vie.jpg

 

Le lien entre Dieu et son peuple est suggéré dans les images  symboliques du fleuve de l’eau vive sortant du trône et de l’arbre de vie éternellement productif (22.1). Cette image associe les trois personnes de la divinité, Dieu Roi et juge (trône), Dieu Sauveur (l’Agneau), Dieu Esprit (fleuve d’eau vive). Les jugements de Dieu ont apporté la délivrance à ses enfants, qui peuvent maintenant s’abreuver, donc revivre éternellement en sa présence. Le verset 2 renchérit avec la présence de l’arbre de vie arrosé par le fleuve, et abondamment fécond. On se croit revenu au jardin d’Eden ! (Gen 2.9-10).  Dieu veut rétablir son projet des origines. La présence de Dieu, sans obstacle ni dissimulation (v 1 et  5 : limpidité du cristal et lumière), donnera à tous sans interruption une vie harmonieuse, symbolisée par l’eau vive,  et par la nourriture abondante offerte par l’arbre (= le Christ Agneau), riche de fruits[2], exempte de maladies de toute nature (21.4), où domineront la justice (= trône) et l’amour de Dieu (= l’Agneau).

Enfin unis sous la direction bienveillante de Dieu, les élus Le serviront dans une relation harmonieuse avec Lui et entre eux.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Comment réagissons-nous à ces promesses ? Comment transforment-elles notre quotidien, en Église et en famille ?

 

-          Comment commencer à vivre ce renouveau promis ? Quelle est notre participation à leur accomplissement ?

 

-          Comment présenter ce message d’espérance comme une promesse sure, si nous n’en vivons pas les prémices ? De quels aspects de la Nouvelle Jérusalem pouvons-nous déjà être les reflets ?

 

 

 

 

 



[1] Ce sont les noms des première et dernière lettres de l’alphabet grec, utilisé par l’apôtre Jean pour écrire l’Apocalypse à la fin du 1er siècle ap JC.

[2] Voir les fruits de l’Esprit en Gal 5.22

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