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18/09/2009

Etud n°13 Lutte de pouvoir 3 Jean (26 09 09)

Etude n°13 : Lutte de pouvoir,  3 Jean (26 09 09)Jean tête.jpg

 

« Bien-aimé, n’imite pas le mal mais le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu ; celui qui fait le mal n’a pas vu Dieu. » (v 11)

 

Observons

Voici une très courte lettre personnelle qui mentionne nommément trois personnes :

1-     v 1-4 : Prologue avec adresse et souhaits

2-     v 5-8 : Eloge de Gaïus

3-     v 9-10 : Blâme de Diotrèphe

4-     v 11-12 : Eloge de Démétrius

5-      v 13-15 : Epilogue : salutations personnelles.

 

Comprenons

1-     v 1-4 : Cette  courte missive est adressée à un certain Gaïus, nom courant dans le Nouveau Testament où il est attesté trois fois : à Corinthe, Paul a baptisé un frère de ce nom (1 Co 1.14) qui l’a accueilli avec toute l’église dans sa maison, d’où il écrivit aux Romains (16.23).  A Ephèse (Ac 19.29) Gaïus est fait prisonnier par la foule des émeutiers, à la place de Paul. C’était peut-être le Gaïus de Derbe qui faisait partie de son équipe d’évangélisation vers la Macédoine (Ac 20.3-4). Ici ce Gaïus semble être un frère apprécié de l’apôtre (=  «l’ancien »), qui lui prodigue félicitations et témoignages d’affection (v 1-2). Il était suffisamment riche et hospitalier pour accueillir chez lui les prédicateurs itinérants venant d’autres contrées.Les vœux de Jean en sa faveur concernent aussi bien la santé physique que la croissance de son être intérieur (v 2).

     L’insistance de Jean dans ce prologue sur la « vérité » (4x) interpelle. Que signifie « la vérité » dont parle Jean ? Il aime Gaïus « dans la vérité »(v 1), il reçoit le témoignage de la « vérité qui est en lui » ; Gaïus « marche dans la vérité » (v 3), ainsi que les enfants spirituels de Jean (v 4). Les exégètes anciens comprennent ce mot « vérité » comme synonyme de « l’Evangile », la vraie doctrine qui permet de marcher dans l’amour fraternel (v 6) et la fidélité à Christ pour propager la Bonne Nouvelle du salut (v 8). D’autres pensent que Jean loue ici la véritable vie chrétienne que mène Gaïus, la vérité de sa foi qui se révèle dans ses œuvres de soutien et d’amour pour les frères itinérants (v 6). Les deux lectures se complètent, pour s’opposer à la duplicité de Diotrèphe.

 

2-     V 5-8 : La conduite de Gaïus se caractérise par la fidélité dans l’amour fraternel : il reçoit chez lui des frères étrangers et pourvoit à leur voyage, car ils sont partis pour annoncer la Bonne Nouvelle (= pour le Nom de Dieu). Ils ne demandent rien aux païens qu’ils évangélisent. Il est donc nécessaire que les frères dans la foi subviennent à leurs besoins et participent à leur œuvre (v 8), d’une « manière digne de Dieu » (v 6), c’est-à-dire conforme à l’amour fraternel que Dieu demande de ses enfants (Jn 13.35 ; 15.12).        

     Ce principe de soutien fraternel à l’œuvre missionnaire reste valable pour l’Eglise de tous les temps. Tous les fidèles sont solidaires et participent, dans la mesure de leurs dons spirituels et de leurs moyens, à la propagation de l’Evangile, pour « préparer un peuple consacré au Seigneur et bien disposé » (Luc 1.17).

 

3-     V 9-10 : En contraste avec l’attitude d’amour et de dévouement de Gaïus, l’apôtre Jean blâme celle d’un frère de l’église de Gaïus. Dans une autre lettre, Jean avait recommandé les prédicateurs itinérants, mais Diotrèphe, sans doute en charge d’une responsabilité importante dans l’église, s’est élevé contre l’autorité de l’apôtre. Jean révèle ses mobiles secrets : il aime être le premier parmi les frères. Le conflit qui naît entre l’apôtre et Diotrèphe est un conflit de pouvoir. Pour s’imposer, Diotrèphe médit et critique, il ne pratique pas l’hospitalité, l’interdit aux autres et excommunie ceux qui lui désobéissent. Alors qu’il s’impose par la force, l’apôtre Jean se contente de révéler, avec calme et assurance, la vérité de la duplicité de cet homme (v 10), laissant à chacun la faculté de se déterminer pour le bien ou pour le mal (v 11).

Jean nous donne un exemple de résolution des conflits de pouvoir qui troublent nos communautés. Si chacun de ceux qui s’opposent est mû par l’orgueil et le désir d’imposer son point de vue, la division est inéluctable. Un cœur humble, soumis à l’Esprit, rempli d’amour pour Dieu et pour les autres, peut apaiser ce genre de situation. « C’est dans le calme et la confiance » en Dieu (Es 30.15) qu’est la force de l’apôtre. Il se souvient que Dieu considère comme grand dans son Royaume, celui qui se fait humble comme un enfant (Mat 18.4 ; Luc 22.26). C’est aussi la recommandation de Paul aux Romains (12.3) et aux Philippiens (2.5) : la grandeur et l’autorité dans l’église ne viennent pas de la fonction honorifique ni du pouvoir exercé, mais de l’humilité dans le service de Dieu et l’amour des frères.

 

4-     v 11-12 : Démétrius, un autre membre de l’église sur lequel Gaïus semble s’être interrogé, est chaudement recommandé par Jean ; trois témoignages lui servent de caution : tous les membres de l’église qui le connaissent, Jean lui-même, qui parle vrai, et la vérité, elle-même ! Qu’est-ce à dire ? Il semblerait que la vérité de l’Evangile de Dieu habite le cœur de Démétrius, et qu’il agisse selon cette vérité. Sa conduite sainte (= consacrée à Dieu) est conforme à sa profession de foi, à l’opposé de Diotrèphe, qui est hypocrite et mensonger : ce dernier en effet se prétend disciple du Christ et n’agit pas comme tel, il est double (Mat 24.51 ; 7.21).

 

5-     v 13-15 : Comme dans sa seconde lettre, Jean manifeste son désir de parler de vive voix à ses interlocuteurs. Rien de tel que le contact direct et personnel (chacun par son nom) pour resserrer les liens d’amitié !

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Comment se manifestent l’amour fraternel et l’hospitalité dans ma communauté ? Comment y contribuer personnellement ?

 

-          Dans quel état d’esprit est-ce que j’assume mes responsabilités ? Comment éviter d’en faire des moyens de pression sur les autres et de prise de pouvoir ?

 

-          Quelle est ma contribution à la résolution des conflits de pouvoir dans l’église et dans la famille ?

 

-          Par quoi les autres peuvent-ils discerner la vérité de ma profession de foi ?

 

-          Comment puis-je être aujourd’hui « ouvrier de Dieu » pour la propagation de la vérité de l’Evangile ?

 

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