11/09/2009
Etude n°12 Ala Dame choisie 2 Jean (19 09 09)
Etude n°12 : A la Dame choisie, Seconde lettre de Jean (19 09 09)
2 Jn 9 : « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine du Christ, n’a pas Dieu ; celui qui demeure dans la doctrine a le Père et le Fils ».
Observons
Cet écrit est très court et contient toutes les caractéristiques d’une vraie lettre, avec adresse, salutations et signature.
1-3 : adresse et bénédictions (le mot vérité est répété trois fois)
4-6 : l’amour fraternel consiste à marcher selon les commandements de Dieu (= 4 fois, vérité =1 fois)
7-11 : se garder des hérésies au sujet de la nature de Christ
12-13 : salutations
On retrouve les trois thèmes importants de la première épitre de Jean.
Comprenons
Cette courte lettre peut être considérée comme un résumé ou une ébauche de la première lettre. En effet outre la similitude de style et de vocabulaire, il contient les trois thèmes développés dans le premier écrit : l’amour fraternel, les hérésies, et la doctrine sur la nature du Christ (v 3,9).
V 1-3 : Adresse et bénédictions : par humilité, l’auteur se nomme lui-même « l’ancien », soit à cause de son âge, Jean étant le dernier apôtre vivant à la fin du premier siècle, soit à cause de sa responsabilité de « pasteur » des églises apostoliques d’Asie.
La destinataire de la lettre est nommée « Kuria », pseudonyme que nous traduisons par « Dame », féminin de « Kurios » le Seigneur. Elle est « élue » et a au moins une sœur (v 13), élue comme elle, et de nombreux enfants aimés de l’auteur et de « tous ceux qui ont connu la vérité ». Cette formule symbolique ne peut guère s’appliquer à une simple mère de famille nombreuse. On comprendrait mal les propos de la lettre adressés à une femme individuelle. Ce pseudonyme désigne sans doute l’Eglise en général « élue » de Dieu (1 Pi 1.2), ou une communauté précise à qui Jean s’adresse, dont les membres sont considérés comme les enfants. Elle est « l’épouse » (Kuria) du Seigneur (Jn 3.29 ; Ap 22.17). Ce titre insisterait donc sur le lien étroit qui unit à Dieu cette communauté.
La vérité (3x) est la source de l’amour éternel qui lie Jean aux autres croyants en Jésus-Christ. Le verset 3 explicite ce que Jean entend par la vérité : la grâce, la miséricorde et la paix demeurent et seront à jamais avec les croyants unis dans l’amour avec le Père et le Fils. Cette bénédiction reprend les formules grecques (grâce) et hébraïques (paix), que Paul avait adoptées. Jean y ajoute la « miséricorde », ou bonté, compassion, pardon, expressions de l’amour de Dieu.
Ainsi dans ce prologue, se trouvent tous les fondements de l’Eglise de Christ : la foi en Christ, Fils de Dieu le Père, la vérité, l’amour et la grâce qui donnent la paix du cœur et l’assurance de la vie éternelle.
V 4-6 : « Marcher dans la vérité » équivaut pour Jean à marcher dans l’amour fraternel. Cette marche obéit au commandement donné par Dieu « dès le commencement » (v 4,5,6 ; 1 Jn 2.7-8) de s’aimer les uns les autres. Ce thème tient vraiment à cœur à Jean, qui ne désire pas apporter une nouveauté, comme les faux docteurs dénoncés. Il rappelle simplement les paroles de Jésus (Jn 3.34) que les fidèles ont entendues depuis leur conversion, mais qui sont aussi au centre du message de la révélation biblique depuis la Genèse !
L’amour fraternel caractérise l’Eglise de façon originale dans le monde qui en ignore tout. Il constitue l’obéissance à la volonté de Dieu que Jésus a résumée dans les deux commandements « Tu aimeras ton Dieu, et tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22.37-40). (Illustration : Strasbourg, l'Eglise)
Marcher selon les commandements sous-entend une progression de l’être et de la communauté dans la communion fraternelle et l’harmonie avec la volonté divine (1 Jn 5.3 ; Jn 14.21). On ne s’installe pas dans la vie chrétienne comme dans un fauteuil pour attendre l’arrivée d’un hôte divin ! On marche avec Lui et avec ses frères dans la foi, en se tenant mutuellement par la main, pour chaque jour mieux le contempler et le voir à l’œuvre en soi et en l’autre, pour être transformé à son image (2 Cor 3.18), et ainsi le glorifier en révélant son amour.
V 7-11 : Contre les hérésies
Ce passage est construit en parallélisme concentrique : la dénonciation des séducteurs hérétiques au verset 7 est reprise aux versets 10-11 par le conseil de les rejeter. Au centre (v 8-9) une mise en garde pour garder « la saine doctrine » de Jésus-Christ, Fils de Dieu, venu en chair.
Dans le premier écrit de Jean, ce thème a été longuement développé (1 Jn 2.18-24 ; 4.1-6) et apparaît comme une forte préoccupation de l’apôtre. Il voit le danger que court l’Eglise après la disparition du dernier témoin oculaire de Jésus. Il ne demande pas une fidélité à une tradition apostolique, une doctrine intellectuelle sur la nature du Christ. Tout son travail (v 8) a été de prêcher une personne, Jésus Fils de Dieu, venu en chair, devenu homme pour donner la victoire sur le monde et la vie éternelle à celui qui mettrait sa confiance en Lui (1 Jn 5.4-5, 11-12). Il ne voudrait pas avoir travaillé en vain et voir les disciples perdre la foi et la Vie éternelle (v 8).
C’est pourquoi, il recommande (v 10-11) avec fermeté de refuser toute relation avec les hérétiques, pour ne pas encourager la diffusion de leurs fausses doctrines, la propagation de leurs « mauvaises œuvres ». Il ne faut pas entendre cette expression au sens moral, mais spirituel : elles sont mauvaises parce qu’elles rompent la communication avec Dieu !
Il n’y a pas là conseil d’incivilité, mais de prudence spirituelle, pour ne pas entrer en matière avec des séductions pernicieuses, qui sèment la confusion. Paul avait donné la même recommandation (1 Co 5.11 ; Phi 3.2), dans des termes encore plus énergiques, tant il craignait les déviations dans la foi des fidèles.
V 12-13 : Salutations
La lettre se termine rapidement sur le désir de l’auteur de parler de vive voix avec ses destinataires. La joie de communiquer directement plutôt que par courrier est rendue parfaite par la chaleur de la présence mutuelle, véritable avant-goût de la joie que nous éprouverons lorsque nous communiquerons face-à-face avec notre Sauveur.
Enfin, Jean transmet les salutations de l’église-sœur où il se trouve, à celle à qui il adresse sa petite lettre. Toutes deux sont les élues, les bien-aimées du Seigneur.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- La vérité qui m’unit à mes frères dans la foi est-elle source de pardon mutuel, de miséricorde et d’amour envers eux ? Comment remédier à la sécheresse de la proclamation doctrinale de la Vérité ?
- Comment mon église marche-t-elle dans l’obéissance au commandement d’amour fraternel ? Comment l’accompagner personnellement dans cette marche ? Trouver des réponses concrètes, précises et personnelles !
- Comment affermir ma foi en Jésus-Christ, Fils de Dieu ? Quels fruits porte-t-elle dans ma vie ? Comment résister aux conceptions actuelles sur Jésus, sur la Bible, sur les commandements de Dieu, conceptions qui « vont plus loin » que la Parole de Dieu ?
- Quelle est mon attitude envers ceux qui frappent à ma porte pour présenter « leur évangile » ? Comment refuser de les écouter sans être impoli et sectaire ?
08:00 Publié dans Epitres de Jean | Lien permanent | Commentaires (0)
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