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26/11/2006

Etude n°9a : Le triomphe de la foi, Gn 20-21

Genèse 20 à 25 : Le triomphe de la foimedium_Abraham_et_Isaac_mosaique.3.jpg

(Mosaïque de Monreale, Sicile)

Observons

A-    Ch 20 : Abraham et Abimélek

B-      Ch 21 : a) v 1-7 : naissance d’Isaac              

 b) v 8- 21 : Agar et Ismaël chassés 

 c) alliance d’Abraham avec Abimélek                                                                            medium_Abraham_sacrifie_Isaac.jpg 

 

C-    ch 22 : a) v 1-19 : Le sacrifice suprême

b) v 20-24 : la famille d’Abraham restée à Haran

D-    ch 23 : Mort et ensevelissement de Sara à Macpéla

E-    ch 24 : Mariage d’Isaac et Rebecca

F-     ch 25.1-11 : Mort d’Abraham.

Ces cinq chapitres résument les événements essentiels de la fin de la vie d’Abraham, et placent au centre le sacrifice d’Isaac. Ces événements touchent tous à la survie et à la descendance de la lignée de la promesse.

Comprenons

A-    Dernière faute d’Abraham envers Abimélek

Nous avions laissé Abraham (ch 18) après la promesse du Seigneur d’avoir un fils de Sara dans l’année. Et voilà que dans ce court laps de temps, Abraham manque de tout compromettre par peur pour sa vie (20.11), et absence de considération pour Sara, son épouse, pourtant promise à être « princesse », mère de nations, bénie de Dieu. La peur pousse Abraham à recommencer le même demi-mensonge qu’avec Pharaon, plusieurs années auparavant, au risque de faire naître d’elle un enfant adultérin. Abraham ne croit-il pas encore à la promesse ? Dieu va lui démontrer sa protection et sa puissance en utilisant en outre sa faute pour se révéler à Abimélek.

De l’incident nous pouvons retirer deux enseignements :

- Dieu ne tient pas rigueur à Abimélek, qui était « intègre »(v 5-6), en enlevant Sara qu’il croyait sincèrement la sœur d’Abraham. L’enlèvement d’une femme célibataire par le roi d’un pays était une coutume légitime. Nous avons là une illustration historique de ce que sera le jugement des non-croyants selon la parole de Paul aux Romains (2.14-16) : ils seront jugés selon qu’ils auront obéi ou non à leur conscience et aux avertissements que Dieu leur aura envoyés, même s’ils n’ont pas su que c’était Dieu ! Ici Abimélec reçoit directement de Dieu avertissement et annonce de pardon, s’il s’en remet à l’intercession de celui qui l’a trompé !

- Dieu protège ses enfants même pécheurs pour accomplir sa promesse comme il l’a prononcée : l’enfant à naître sera celui du couple choisi par Dieu, Abraham et Sara. De plus il fait tout concourir au bien des personnes en jeu : Abimélec trouve pardon, santé et il expérimente  la présence et la puissance du Dieu d’Abraham, l’étranger qui vit sur ses terres.

Abraham avoue sa faiblesse égoïste, et Dieu lui apprend qu’au lieu d’avoir peur des impies pour sa vie et d’inventer des stratagèmes humains, il lui faut se montrer auprès d’eux « prophète » (v 7 : seul emploi du mot dans la Genèse), c’est-à-dire témoin de Dieu, et intercesseur pour eux auprès de Dieu (17). Le Seigneur se plait à bouleverser les préjugés et les visions étroites ! La bonté de Dieu se manifeste dans l’exaucement de la prière en faveur d’Abimélec, et dans l’enrichissement d’Abraham qui reçoit biens matériels, autorisation de séjour et femme intacte, d’un Abimélek reconnaissant pour la santé et la vie, et peut-être aussi superstitieux : il ne veut rien risquer de plus en négligeant le prophète d’un tel Dieu !

Peut-on voir dans le «  voile sur les yeux » (v 16) comme signe de la préservation de l’honneur de Sara, l’origine de la coutume moyen-orientale de voiler les femmes honnêtes, mentionnée aussi par Paul (1 Co 11.5-15).

  Question pour une application dans la  vie chrétienne

-         Comment est-ce que je considère mes voisins non-croyants ? Avec méfiance et peur pour la pratique de ma foi, ou respect et bienveillance comme étant appelés à devenir enfants de Dieu ? Est-ce que je prie pour eux et leur manifeste de l’intérêt et de la générosité ? En quoi suis-je auprès d’eux une « image de Dieu » ?

-         Quelle leçon me donne le jugement de Dieu sur Abimelek, au sujet de mon propre jugement des autres, et de ma responsabilité envers eux  ?

 

B- Genèse 21

a)                 La naissance d’Isaac (21.1-7) conclut à la fois l’épisode avec Abimélek et introduit celui du renvoi d’Agar et Ismaël . Le fils de la promesse n’est pas l’aîné d’Abraham, comme le prétendront plus tard les musulmans, mais le plus jeune, né de la seule volonté et de la puissance de Dieu. Il fait la joie de la femme raillée à cause de sa stérilité « infamante » à l’époque, et l’émerveillement de tous ceux qui l’entourent, devant la bonté de Dieu (6-7).

 

b)       Le renvoi d’Agar et d’Ismaël (21.8-14)

Quelque temps après la naissance d’Isaac, Abraham est contraint de se séparer de son fils aîné Ismaël, qu’il continue à aimer (21.11). Ismaël, jeune homme plus âgé de 15 ans que son frère Isaac, devait être fier de sa force et de sa position d’aîné. Comme dans toutes les familles il ne manquait pas de taquiner son cadet, et de se moquer de sa faiblesse, de “ rire ” de lui. En temps ordinaire cela ne porte pas à conséquences graves, mais Sara veillait et se rappelait la promesse de bénédiction spéciale qui reposait sur Isaac, l’héritier de la promesse de bénédiction sur toutes les peuples 17.21 ; 12.3 !

Se moquer de lui revenait à se moquer du plan de Dieu, donc à s’y opposer. C’était mettre Dieu en doute et revendiquer des droits humains, comme le droit d’aînesse, incompatibles avec la libre volonté de Dieu (Galates 4.29)

C’est pourquoi Sara demande d’éloigner Ismaël pour qu’au foyer règne le respect de Dieu et la paix entre tous les membres de la famille. Abraham consulte Dieu qui confirme le bien-fondé de la suggestion de Sara. Abraham malgré sa peine obéit aussitôt et renvoie Agar et Ismaël.

Dieu nous demande aussi d’écarter de nos vies tout ce qui peut nous pousser à douter de lui, ou à l’offenser ; paroles, pensées, actes, et mêmes personnes chères ne doivent pas nous séparer de Dieu et nous faire oublier son plan de salut pour tous. 

 La sollicitude de Dieu (21.15-21) se manifeste encore envers les exclus. Il consent à éloigner Ismaël et sa mère, qui n’ont sans doute pas bien compris le plan de Dieu (Agar semble avoir oublié sa rencontre avec Dieu dans le désert et les promesses pour son fils). Cela ne signifie pas que Dieu se désintéresse d’eux et les abandonne à leur sort ! Lorsque l’eau donnée par Abraham vient à manquer, il en fournit lui-même à Agar et Ismaël mourant de soif, et renouvelle sa promesse de descendance princière à Ismaël. Il le protège dans sa croissance et sa vie au désert, comme il l’avait promis à Abraham (21.13 ; 17.20). La bénédiction de Dieu sur Abraham s’étend à ses fils, qu’ils soient héritiers ou non. On peut voir là une première réalisation de la promesse faite à Abraham (12.2) “ Tu seras une bénédiction pour les autres ”

Malgré cette sollicitude, le mariage d’Ismaël avec une Egyptienne montre qu’il choisit de s’écarter encore plus d’Abraham et de l’adoration de son Dieu pour se tourner vers l’Egypte, considérée dans la Bible comme l’ennemi spirituel du peuple de Dieu (Ap 11.8).

  c)     L’alliance avec Abimélek

Abimelek dans ses relations avec son hôte étranger a compris par sa prospérité qu’il était béni de son Dieu et qu’il valait mieux être son allié que son ennemi. Il lui propose devant témoin une alliance qu’Abraham s’attache à rendre équitable. Lui aussi veut assurer l’avenir de sa tribu dans un pays où l’eau est vitale. Il cherche à obtenir une reconnaissance officielle de propriété pour le puits qu’il a construit et qu’on veut lui dérober. Il en paye le prix de sept brebis, dont le nombre sacré révèle la solennité du serment, et scelle l’alliance par un sacrifice, tandis qu’Abimélec lui accorde droit de séjour. Cette histoire de puits permet à Abraham de marquer son passage et d’invoquer le Dieu de l’éternité  (v 33).

 

Pour une application actuelle

- Nous sommes appelés à être aussi une bénédiction pour les autres, croyants ou incroyants, fidèles ou infidèles, en manifestant à chacun l’amour que Dieu a pour lui.  A qui pouvons-nous cette semaine manifester de l’attention, même s’il n’est pas croyant, s’il est d’un autre pays, d’une autre race, d’une autre religion que vous ?

 

- Nous aussi, nous sommes étrangers habitant une terre dominée par le mal. Comme Abraham, savons-nous creuser des puits d’eau vive tirée de la Parole de Dieu, pour nous abreuver et désaltérer ceux de notre entourage qui ont soif de vie éternelle ?

- Comment par notre témoignage de vie chrétienne donner envie à notre entourage de connaître notre Dieu et d’être nos amis ?

08:05 Publié dans Genèse | Lien permanent | Commentaires (0)

Etude n°9b : Le triomphe de la foi, Gn 22-24

A- Genèse 22  medium_Abraham_sacrifie_Isaac.3.jpg
  
Illustration : Enluminure, Psautier danois                                                      I) le dernier sacrifice (22.1-19)

Le chapitre 22 marque le point culminant de l’expérience de vie d’Abraham avec son Dieu. Il est particulièrement intéressant de faire une étude comparative entre ce texte et celui de Genèse 21.8-21. Dans les deux passages on trouve des similitudes frappantes :

1- Abraham doit se séparer d’un fils

2- Une promesse céleste est faite au sujet d’un grand peuple qui sortira de ce fils.

3- Abraham se lève tôt et fait les préparatifs.

4- Abraham donne à Agar du pain et une outre d’eau qu’il place sur son épaule. Il place le bois et un couteau sur Isaac.

5- Le fils en question est en danger de mort.

6- L’ange de Dieu intervient en cet instant dramatique.

7- Agar voit le puits d’eau. Abraham voit le bélier.

8- Dieu demande à Abraham d’écouter ce que lui demande Sara. Abraham a écouté la voix de      Dieu.

9- Agar doit prendre son fils par la main. Abraham et Isaac marchèrent ensemble.

10- Ismaël habita le désert de Paran. Isaac habite avec Abraham à Beer-Shéba.

Les deux chapitres ne peuvent pas être lus séparément. Dans les deux cas, les gens sont mis à l’épreuve au sujet de la vie d’un enfant. Dans les deux cas Dieu intervient et transforme l’épreuve en bénédiction. Les deux fils sont l’objet d’une promesse de Dieu. Même si pour Isaac, Dieu a un tout autre plan que pour Ismaël, il est tout aussi bienveillant à  l’égard de chacun.

Les récits concernant Abraham nous montrent qu’il a rencontré Dieu maintes fois et de diverses manières :

a) 12.1 : “ Le Seigneur dit à Abram... ”

b) 12.7 : “ Le Seigneur apparut à Abram ”

c) 13.14 : “ Le Seigneur dit à Abram ”

d) 15.1 : “ Le Seigneur apparut à Abram et lui dit... ”

e) 17.1 : “ Quand Abraham fut âgé de 99 ans, le Seigneur lui apparut ”

f) 18.1 : “ Le Seigneur apparut à Abraham ”

g) 22.1 : “ Dieu l’appela et Abraham répondit ”

Dieu parlait à Abraham et lui apparaissait (littéralement : se laissait voir). On peut donc dire qu’Abraham était un voyant ou un prophète (20.7). Tout au long de sa vie Abraham a fait des expériences avec Dieu. Ses rencontres devenaient toujours plus intimes et plus intenses. Il y a une grande différences entre la première (12.1) et la dernière (22.1)!

12.1 : Abraham part vers l’inconnu, laissant derrière lui son pays, sa région natale, et la maison de son père. Il quitte le monde de ses pères et tout ce qui faisait son passé.

22.1 : Abraham part vers l’inconnu, laissant son espérance (une nombreuse postérité, un grand nom, la possession de Canaan). Il quitte le monde de ses fils et tout ce qui fait son avenir !

La première fois, il sait qu’il va vers la promesse, la dernière fois, il sait (pour autant qu’il puisse savoir) qu’il va vers l’annulation de la promesse, par sa propre main, puisqu’il doit tuer le fils sur lequel repose la promesse !

Dans les deux cas la réaction d’Abraham force l’admiration : il ne parle pas, il agit. Il se révèle, comme dans d’autres circonstances, l’homme de la confiance en Dieu (foi) qui se manifeste par l’obéissance. Ce n’est pas pour rien qu’il est appelé le père de la foi.

II- Les différents sens du sacrifice d’Isaac medium_Abraham_sacrifie_Isaac_fresque.jpg(Illustration: Fresque de N.Greschny, Chatel-Guyon)

Pourquoi Dieu donne-t-il cet ordre incompréhensible de sacrifier Isaac, l’enfant héritier de la bénédiction qui doit s’étendre à toutes les nations ?

1- Pour Abraham, l’homme de l’Ancien Testament : A son époque et dans sa culture, les sacrifices humains d’enfants ou d’adultes, étaient courants en Canaan et aux alentours. On offrait à la divinité ce à quoi on tenait le plus, en général le premier-né de ses enfants ou de son troupeau, pour obtenir en retour la faveur du dieu. L’Ancien Testament mentionne de tels sacrifices (2 Rois 16.3 ; 21.6 ; 23.10), tout en les rejetant énergiquement (Exode 13.13 ; 34.20 ; Michée 6.7-8). En lui demandant ce sacrifice, puis en l’interrompant à la dernière minute, Dieu veut apprendre à Abraham :

- qu’Il ne veut pas de sacrifice humain, qu’il doit rompre avec les coutumes courantes et les influences de la société où il vit.

- que cette épreuve permettait à Abraham de mieux se connaître, de savoir jusqu’où il était prêt à aller pour Dieu. Dieu n’avait pas besoin de preuves de la foi d’Abraham, il la connaissait parfaitement. C’est Abraham qui avait besoin de connaître ses limites.

Ainsi Abraham dut sacrifier ce qui lui était le plus cher, son fils, qui représentait son avenir immédiat. En s’abandonnant totalement à Dieu, Abraham a pu mesurer sa propre foi. Il  a retrouvé ensuite son fils, après le sacrifice de ses espérances, il l’a vu grandir, se marier, avoir des enfants. Il a ainsi vu se multiplier et s’étendre à plusieurs la bénédiction qu’il avait reçue.

 2- Pour Abraham, le croyant de tous les temps :

Dieu apprend au croyant que le sacrifice qu’il offre ne sert pas à amadouer Dieu et à acheter sa faveur : celle-ci lui est acquise avant même le sacrifice. Dieu est un Dieu bon, qui veut bénir et sauver. Le sacrifice du croyant est un geste de foi et de reconnaissance pour sa bonté !

Abraham montre sa confiance en Dieu  en disant “ Oui, je t’écoute (v 1,11), en faisant les préparatifs dès le lendemain tôt (v 3), en affirmant aux serviteurs “ nous reviendrons ! ” (v 5), et en disant à Isaac que “ Dieu pourvoira lui-même à l’agneau ”.(v 8)

Isaac montre sa confiance en son père en marchant ensemble avec son père (v 8b) et en se laissant lier par son père sur l’autel (v 9). Il aurait très bien pu se défendre et bousculer son père pour échapper à la mort !

3- Pour Abraham, le prophète :

Le texte de Hébreux 11.19 nous permet de comprendre que Dieu voulait révéler à Abraham le plan du salut pour l’homme. Abraham a vécu ce que Dieu lui même accomplirait plus tard en Jésus-Christ qui descendrait de lui. Comme Abraham a marché ensemble avec Isaac, Dieu accompagnera Jésus dans sa marche vers le lieu du sacrifice de Golgotha (C’est sur le Mont Morija, à Jérusalem, que le temple de Salomon fut construit. C’est là que furent célébrés tous les sacrifices qui annonçaient la mort de Christ. Par extension, on dit que la montée de Jésus à Jérusalem fut sa montée à la mort, ...et à la résurrection).

Isaac a porté le bois comme Jésus  portera la croix. Isaac s’est laissé lier sur l’autel, comme Jésus se laissera clouer sur la croix. Isaac a retrouvé la vie, comme Jésus ressuscitera. La seule différence est dans la mort réelle et volontaire que Jésus a assumée.

La substitution du bélier à Isaac enseignait à Abraham la substitution que Dieu a consentie en Jésus pour que l’homme puisse vivre. Isaac à ce niveau ne représente plus seulement le Christ, il nous représente chacun individuellement. Nous sommes pécheurs, séparés de Dieu, et nous allons à la mort éternelle. Mais Dieu intervient et substitue son propre fils , pour que nous ne soyons pas anéantis. A nous de le croire, comme Abraham l’a cru et a utilisé le bélier-Jésus à la place de son fils, cette fois-ci dans un sacrifice d’actions de grâces pour cette “ sorte de résurrection ”!

Ce plan du salut, absolument impossible à saisir par nos esprits humains naturels (1 Corinthiens 2.14) Dieu le met à notre portée par son Esprit (1 Corinthiens 2.12), grâce à cet épisode de la vie d’Abraham. Nous avons l’avantage sur Abraham, de vivre après la réalisation de cette prophétie en Jésus. Abraham ne put que pressentir ce jour et le saluer de loin (Hébreux 11.13). Et il s’en est réjoui à l’avance (Jean 8.56).

Ce texte est essentiel pour  présenter Dieu comme un Dieu d’amour et de salut, qui veut la vie et non la mort, et qui va jusqu’à se donner lui-même en son fils, pour que chacun puisse vivre. Toute la Bonne Nouvelle est là !

 

III- le serment de Dieu (22.16-18)

C’est le seul serment que Dieu prononce dans la Bible. Le Pentateuque y fait souvent allusion (Genèse 24.7 ; 26.3 ; 50.24 ; Exode 13.5,11 ; 33.4 ; Deutéronome 4.31 ; 34.4....)

L’épître aux Hébreux (6.17) donne une raison de ce serment par rapport aux promesses antérieures “ montrer encore plus clairement aux héritiers des biens promis qu’il ne modifierait jamais sa décision ”, car “ Dieu ne reprend pas ce qu’il a donné et ne change pas d’idées à l’égard de ceux qu’il a appelés ” (Romains 11.29).

Ce serment atteste la vérité des promesses de Dieu et sa fidélité à les remplir. Il authentifie aussi la réalisation qui en sera faite en Jésus-Christ.

Dieu ne pouvant pas jurer par quelqu’un de supérieur à lui-même, comme cela se fait dans tous les serments humains pour en garantir la valeur, jure par lui-même ! Il s’engage donc lui-même tout entier dans ces promesses.

Le serment reprend les trois éléments de la promesse :

- une postérité innombrable (étoiles et sable réunis = postérité spirituelle qu’est le peuple des croyants,  et postérité naturelle, terrestre qu’est le peuple juif ?).

- la possession des villes ennemies = promesse de la conquête de Canaan, de la possession du pays.

- l’étendue de la bénédiction à toutes les nations.

Ce serment de Dieu s’est réalisé historiquement : - Le peuple d’Israël s’est développé en nombre, même en Egypte (Exode 17)ou en diaspora. - la conquête de Canaan a permis au peuple hébreu de s’installer dans le pays, puis d’y établir le royaume de David. - la venue du Messie et la naissance de l’Eglise ont permis d’étendre les bénédictions de Dieu sur le peuple juif à toutes les nations.

Le serment s’est réalisé aussi spirituellement : - Le peuple des croyants du monde entier et de toutes les époques a mis sa confiance en Dieu à la suite d’Abraham. - Grâce à la victoire de Jésus sur Satan à la croix et à la résurrection, le croyant a la victoire sur les puissances du mal, sur le péché et sur la mort spirituelle. - Dieu n’a pas réservé le salut au seul peuple juif, il veut sauver “ quiconque croit en lui et en son Fils Jésus ”(Jean 3.16).

Ces réalisations partielles confirment la vérité de la dernière réalisation future (Apocalypse 22.6) : - Le peuple innombrable des croyants de tous les temps et tous les lieux sera rassemblé au retour de Jésus (1 Thessaloniciens 4.16-17)

- Le royaume de Dieu sera vainqueur de Babylone. Dieu y habitera avec les hommes (Apocalypse 21.3).

- Tous ceux qui auront aimé Dieu et auront répondu à son appel lancé à toute nation, toute tribu, toute langue, tout peuple (Apocalypse 14.6-7), seront sauvés.

IV) La famille d’Abraham (22.19-24)

Ces quelques versets préparent le mariage d’Isaac raconté au chapitre 24 en définissant la parenté d’Abraham restée à Haran, où Eliezer sera envoyé pour trouver une femme pour Isaac.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Sommes nous prêts à ne compter que sur l’amour de Dieu “  qui fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment ” Romains 8.28 ?

En demandant à Abraham, le croyant, de sacrifier ce qui faisait toute son espérance et son avenir, Dieu veut aussi nous enseigner  sur les fondements de notre foi : En qui mettons-nous notre confiance pour notre vie et notre avenir ? En nos biens, nos affections, notre progéniture, ou en Dieu seul ?

- Voulons-nous faire partie de cette postérité d’Abraham innombrable, bénie de Dieu, promise à la victoire, au salut  et au royaume de Dieu ? Comme Abraham, mettons notre confiance en Dieu et obéissons-lui, dans la mesure de notre perception de sa volonté, sans crainte, avec joie et espérance !

- Quelle parenté avons-nous laissée derrière nous lorsque nous nous sommes décidés à suivre Jésus ? Avons-nous encore des contacts avec elle ? Comment combler l’éloignement affectif et spirituel provoqué par les différents chemins de vie pris par chacun ?

 

 Genèse 23 : Mort et enterrement de Sara

Observons

1-2 : Décès de Sara à Hébron

3-18 : négociations pour l’achat de la grotte de Macpéla

19-20 : ensevelissement dans la grotte de Macpéla

Comprenons

Abraham a longtemps habité au sud de Canaan, à Beér-Chéba, en territoire administré par les Philistins (21.33-34). Lorsque sa femme meurt, trente sept ans après la naissance d’Isaac, il se trouve près d’Hébron, habitée par des Hittites, peuple biblique longtemps contesté par les historiens, mais aujourd’hui absolument reconnu comme ayant vécu en Asie Mineure, avant de s’étendre jusqu’en Egypte. Le Pharaon dont Joseph fut le vice-roi était sans doute un Hittite. Un musée à Ankara réunit aujourd’hui les vestiges de leur civilisation.

Abraham se reconnaît devant les Hittites comme un immigrant et un résident temporaire. Quelle humilité, lui à qui Dieu a promis la possession de Canaan ! Il refuse le « cadeau » d’Ephron, ne voulant rien devoir à sa générosité, et il marchande selon la coutume orientale l’achat du terrain pour y enterrer Sara. Ce tombeau sera la seule possession en Canaan qu’Abraham aura acquise de son vivant. Il y sera lui-même enterré, et le lieu sera vénéré jusqu’à nos jours par tous les descendants d’Abraham, juifs ou musulmans. Si Abraham acheta cette caverne pour y ensevelir sa femme, ce n’était pas pour en faire « un lieu saint », mais pour « éloigner de lui le corps de sa femme »(v 4). Il n’y a pas de culte des morts dans la Bible. Le tombeau est le lieu où repose le corps dans l’inconscience, en attendant la résurrection. Les vivants ne doivent pas s’y recueillir, car toucher un tombeau rendait « impur » (Nb 19.16) pendant 7 jours ! Une fois le mort enterré, et le deuil terminé, le vivant se tourne vers l’avenir, en marchant dans une vie qui honore sa mémoire, dans l’espoir et l’attente de la résurrection (Hé 11.19), sans être lié à lui par des rites funéraires constants. Abraham après la mort de Sara se remarie et engendre encore de nombreux fils ! (Gn 25.1-4)

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Quelle est mon attitude face à la perspective de la mort de ceux que j’aime ?

- Comment est-ce que je pense devoir les honorer, une fois disparus ? Suis-je attaché à un tombeau, au point de ne plus vivre le présent, ni envisager l’avenir, sans la personne chère ? Comment témoigner de mon espérance en la résurrection ?

 

Genèse 24 : Mariage d’Isaac             

(Nicolas Poussin : Rencontre d’Eliezer et Rebecca)

           medium_Eliezer_rencontre_Rebecca.jpg

Observons

1-9 : Abraham envoie chercher une femme pour Isaac à Haran, dans sa famille.

10-14 : prière du serviteur à son arrivée en Mésopotamie

15-27 : exaucement avec la rencontre de Rébecca

28-33 : Accueil chez Laban, frère de Rebecca

34-49 : Demande en mariage avec rappel des événements guidés par Dieu

50-53 : acceptation de la famille et rites de fiançailles

54-61 : Départ de Rébecca

62-67 : mariage d’Isaac et Rébecca

Comprenons

Ce long récit détaillé manifeste le souci spirituel d’Abraham de voir son fils épouser une femme de la même foi que lui. Il engage son serviteur par un serment qui implique symboliquement ses descendants comme témoins. Le serviteur, qu’on a cru pouvoir identifier à Eliezer (15.2) expérimente la présence et l’exaucement de Dieu, après s’en être remis totalement à lui.

On s’aperçoit que Rébecca, si elle est soumise à sa parenté masculine, à la mode orientale, manifeste de l’indépendance et de l‘esprit de décision, en acceptant de suivre le serviteur d’Abraham sans hésitation. La bénédiction nuptiale prononcée sur elle par ses parents est la première et la seule mention biblique pour une union conjugale. Elle est reprise aujourd’hui encore dans les rites israélites de mariage. Elle donne au mariage un but essentiellement de procréation et prolonge la promesse faite par Dieu à Abraham de descendance nombreuse et royale (v 60 ; 17.6 ).  A cette époque patriarcale, après le contrat et les cadeaux de fiançailles à la famille de la jeune fille, il n’y a pas d’autre cérémonie « religieuse » ou civile, que l’union des deux époux (v 67). Isaac, âgé de 40 ans, trouva auprès de sa femme, une consolation au deuil de sa mère. C’est exprimer avec brièveté et pudeur les sentiments profonds de cet homme sensible et discret. Mais c’est aussi faire entendre toute la vérité de l’injonction divine à la création : « L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme… » (Gn 2.24). Comme Abraham s’est tourné vers la vie, son fils Isaac a dû laisser « s’éloigner de lui » le corps de sa mère, ses regrets de fils, pour devenir pleinement lui-même et être capable de fonder un foyer dans un amour conjugal adulte.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Comment préparer nos enfants à un mariage où Dieu est présent dans les cœurs et pas seulement dans les cérémonies ?

- Où en suis-je moi-même dans mon couple ? Suis-je lié(e) à mon conjoint par un amour adulte et responsable ? Comment, sans les blesser ni les renier, me détacher de l’emprise de mes parents pour faire un choix personnel de vie ? (Voir « Itinéraires de croissance »)

08:00 Publié dans Genèse | Lien permanent | Commentaires (0)