06/12/2019
Étude n°11 Un peuple rebelle à Dieu, Néhémie 13.1-22 (14.12.19)
Étude n°11 Un peuple rebelle à Dieu, Néhémie 13.1-22 (14.12.19)
« Je dis aussi aux Lévites de se purifier et de venir garder les portes (de la ville) pour sanctifier le Sabbat. » Néh 13.22
Illustration de Zabou : la semaine, une vraie marelle !
Observons
- A quelle période de ses fonctions de gouverneur, Néhémie entreprend-il ces réformes ? v 6-7. Que produisit son absence de Jérusalem ?(4-5 ; 10 ; 11-12 ; 15-18)
- Comment se comporte Néhémie ? Quelle prière adresse-t-il à son Dieu (8, 11, 14, 17,19,21)
- - A la suite de quoi ces réformes furent-elles entreprises, v 1-3 ? Dans quel but ? v 2, 18
- Quels sont les différents domaines de réformes entreprises ?
a) concernant le Temple
- rétablir les revenus des lévites et sacrificateurs (12.44-47 ;13.10)
- restaurer les services des Lévites et des chantres (v 10-12)
- purifier le Temple des profanations (13,4-9)
b) concernant la Loi de Dieu :
- séparation des étrangers maudits (13,3)
- rétablissement des distributions de bienfaisance,(v 13)
- rétablissement de l'observation du sabbat (v 13,15-22)
Comprenons
La première partie du chapitre 13 (v 1-22) concerne des réformes à la fois religieuses et civiles. Néhémie durant le silence volontaire d’Esdras comme chef religieux, n’hésite pas à réformer les pratiques du Temple, en plus de la vie de la cité. Les exilés de retour, craignaient en effet par-dessus tout de reproduire les erreurs de leurs pères qui avaient provoqué leur déportation à Babylone et la destruction du Temple ! Aussi tombèrent-ils dans un radicalisme intransigeant vis-à-vis de l’observation de la Loi. Chaque lecture des Écritures (ch 8; 13.1) les poussait à se réformer, mais superficiellement, sans saisir l’esprit de la Loi (ch 9-10), par crainte d’un châtiment de Dieu (13.18). La réforme à laquelle s'engagea tout le peuple (10.30) ne venait sans doute pas d'une repentance très profonde, mais d’une émotion passagère quoique sincère, car très rapidement l'observation de la loi se relâcha, en province puis à Jérusalem, où Néhémie découvrit enfin la situation, à son second retour de la cour du roi perse (13.6-7).
La situation religieuse que Néhémie trouva à son retour était d'autant plus grave que le grand sacrificateur, qui aurait dû donner l'exemple de fidélité, avait lui-même profané le Temple, en faisant passer ses sentiments politiques avant le respect dû à l'Éternel. Déjà par deux fois Eliachib avait marqué un esprit de contestation à l'action de Néhémie : il avait construit une part de muraille qui n'était pas devant chez lui, choisissant ce qui lui convenait mieux, la porte des Brebis, par intérêt personnel, et il l'avait consacrée indépendamment de la consécration générale (3.1) ; ensuite il n'avait pas signé le document de l'alliance (ch 10.1-30), marquant par là sa désapprobation des réformes de Néhémie. Ainsi entraîna-t-il les lévites et autres serviteurs du Temple, puis le peuple tout entier à considérer leurs propres intérêts avant le service de Dieu ou le respect du sabbat. (13,1-22).
Les réformes entreprises par Néhémie tendent à rétablir l’ordre, le respect des volontés divines, le sens du sacré qui avait été bafoué, et contrer l’individualisme contestataire des chefs du peuple et du Temple.
Ses réactions vives et autoritaires sont dans l’ordre des coutumes orientales, où les sentiments du cœur s’expriment dans des gestes forts pour frapper les esprits et rétablir l’autorité bafouée du gouverneur, et à travers lui de Dieu (v 8-11 ; 17-18 ; 21-22a).
Le respect du Sabbat (v 15-22)
Le peuple sous l’influence des incroyants au milieu desquels il vivait, en était venu à négliger et même oublier le rendez-vous hebdomadaire que Dieu avait établi pour rencontrer plus particulièrement sa créature, loin des soucis de la vie matérielle quotidienne, dans un cœur-à-cœur et une communion d’esprit favorables à la joie, à la liberté et au repos de l’être tout entier (Gn 2.1-3 ; Ex 20.8-11). Néhémie, comme le Christ plus tard, rétablit le sens de ce jour béni par Dieu pour l’épanouissement de l’homme, signe de la place que le Seigneur tient dans sa vie.
Quels enseignements tirer de ce récit ?
- La lecture de la loi amène à la prise de conscience de son état de péché et au désir de changer, mais il est présomptueux de croire que cela suffit pour être transformé et avoir les forces et les capacités pour obéir. Si l'on ne se tourne pas vers le Christ pour lui demander son Esprit, toutes les promesses d'obéissance sont vouées à l'échec.
- Les grands rassemblements, utiles pour réchauffer la foi, en cultivant l'émotion ne suffisent pas pour provoquer une réforme. Le repentir collectif ne dispense pas d'un repentir individuel et d'un engagement personnel et volontaire au service de Dieu.
- La purification du temple du cœur ne consiste pas seulement dans l'abandon du péché, mais dans l'introduction du St-Esprit qui vient y demeurer (Né 13.8-9 = Mat 12.43-45).
- Le relâchement spirituel et moral du peuple lorsque les chefs sont défaillants, enseigne au croyant la nécessité de ne prendre pour exemple que le seul Chef qui n'ait pas péché, Jésus-Christ lui-même. Regarder à Christ révélé par l'Esprit dans sa Parole, et non aux hommes quelque religieux qu'ils soient, est la seule norme de vie chrétienne.
- L'esprit de contestation et d'individualisme, manifesté par Eliashib et son fils Jojada, conduit rapidement à se priver des bénédictions que Dieu dispense à la communauté, et éloigne de Dieu.
- Le respect du Sabbat n'est pas une loi de l'Église mais de Dieu. Transgresser cette loi est un signe d'insoumission à Dieu et non aux règles établies par l'Église. Encore faut-il savoir ce qu'est la transgression du sabbat ! Elle vient du cœur qui refuse de mettre Dieu à la première place, et ne peut être jugée sur la désobéissance à des règles et des coutumes humaines d'observation du sabbat. Jésus lui-même fut accusé d'avoir transgressé le sabbat selon les pharisiens, était-il pour autant irrespectueux de la loi divine ? (Mc 7,1-9 ; Mat 12,8-13). Nos préoccupations sont-elles toujours tournées vers notre survie matérielle ? N’y a-t-il aucune place dans nos semaines pour cultiver la relation avec Dieu et développer notre vie spirituelle dont dépend la Vraie Vie ?
L'attitude de Néhémie face au mal qu'il perçoit dans le peuple est un enseignement pour les responsables de l'Église sur
- la nécessité de voir ce qui s'y passe réellement,
- la nécessité de ne pas laisser faire, de ne pas fermer les yeux et se taire, même si le mal est le fait de l'un des leurs,
- la nécessité d'être fermes et droits dans leur ligne de conduite, et justes dans les décisions à prendre,
- la nécessité de se tourner vers Dieu avec humilité et de s'en remettre à Son jugement dans la résolution des problèmes difficiles de l'Église,
- la nécessité impérieuse pour tout responsable, quelle que soit sa charge, de n'avoir qu'un seul mobile : le souci du bien commun au service de Dieu.
La prière de Néhémie « Souviens-toi de moi ô mon Dieu ! et n’efface pas les actes de piété que j’ai accomplis à l’égard de la maison de mon Dieu » (v14) peut paraître orgueilleuse au premier abord. Mais connaissant l’humilité de Néhémie, une telle prière rappelant ses actions accomplies pour Dieu, n’exprime pas la présomption d’un homme satisfait de ses actes et rappelant ses mérites, mais la confiance dans la miséricorde divine qui lit les intentions du cœur et le désir d’honorer Dieu, au-delà de l’imperfection des actes.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Ai-je accepté de m'engager personnellement dans l'Église pour servir le Seigneur au sein d'une communauté malgré ses (et mes) faiblesses, ou bien préféré-je vivre ma foi comme je l'entends, libre de toute contrainte, ou bien encore ai-je choisi de rester dans l'Église comme spectateur critique, contestataire des responsables (voir Eliachib) ?
- Ai-je tenu les promesses de mon baptême (= mon alliance avec Dieu) ? Si oui, comment? ou si non, pourquoi ? Comment y remédier ?
- Ai-je tendance à préférer promettre l'obéissance à une liste de règles précises que m'engager à consacrer ma vie à un Dieu Vivant et Libre de toutes codifications ?
- Ai-je le souci de ne pas abandonner la maison de Dieu (v10), non seulement par mes dîmes et offrandes (v 12), mais encore par mon service actif pour le bien de la communauté (v 13)?
- Qui ai-je comme modèle de vie et de pensée, un philosophe, un écrivain, le pasteur qui m'a baptisé, l'ancien de mon église, ou Jésus révélé par le St-Esprit dans les Écritures ?
- Quelle est mon observation du sabbat ? Dans quel état d'esprit est-ce que je le respecte : pour remplir une promesse ? pour ne pas enfreindre les lois et coutumes de l'Église ? pour manifester mon attachement à Dieu et le louer ? pour me montrer juste et pur ? pour me ressourcer en Dieu avec mes frères ? pour éviter "la colère" de Dieu et son châtiment ? pour gagner la faveur de Dieu par ma fidélité scrupuleuse ?
08:00 Publié dans Néhémie | Lien permanent | Commentaires (0)
29/11/2019
Étude n°10 Adorer le Seigneur Néhémie 12.27-43 (07 12 19)
Étude n°10 Adorer le Seigneur Néhémie 12.27-43 (07 12 19)
« Ils faisaient les répons en louant et en célébrant l’Eternel par ces paroles : Il est bon car sa bienveillance pour Israël dure à toujours ; et tout le peuple fit retentir une grande clameur en louant l’Eternel » Esdras 3.11
« On entendait de loin la joie de Jérusalem » (43)
Observons
- Relever les détails qui font de cette cérémonie civile d’inauguration des murailles, une cérémonie religieuse. (v 27, 28, 30, 35, 40, 43)
- Où sont placés les deux chefs religieux et civil ? Pourquoi ?
- Rechercher les symboles des noms des principales portes de la ville, et des deux circuits des chœurs. Quelles leçons en tirer pour le croyant et son adoration de l’Éternel ?
Comprenons
L’inauguration des murailles
Néhémie a mené à bien la reconstruction des murs en un temps record de 52 jours (6.15). L’inauguration solennelle eut lieu sans doute immédiatement après le renouvellement de l’alliance, lors de la fête des Tabernacles (ch 8), dans la 20ème année du roi Artaxerxès (445 av JC), pour clore une année si importante dans l’histoire du peuple qui retrouvait une ville, une constitution et des habitants Juifs, après 70 ans d’exil ( Né 2.1). La dédicace des murs est racontée au début à la 3ème personne (v 27-30), puis à la 1ère personne, car Néhémie reprend ses Mémoires au v 31. Il va se taire ensuite pendant 12 ans, pendant lesquels il organise différentes réformes, et administre Juda pour le roi de Perse, puis retourne provisoirement auprès de lui.
Lévites, sacrificateurs et chantres de tout le territoire sont convoqués à Jérusalem, pour animer concerts et sacrifices d’actions de grâce. En plaçant Esdras le sacrificateur et lecteur des Écritures (ch 8) à la tête du premier chœur, Néhémie marque sa volonté de mettre au premier plan l’aspect religieux de la cérémonie et de donner à la vie de Jérusalem un guide spirituel. En fermant avec modestie le second cortège, Néhémie, l’organisateur de la cérémonie, signifiait que son rôle de gouverneur consistait surtout à protéger le peuple, par la reconstruction de la muraille et une organisation rigoureuse du fonctionnement des institutions.
La fête n’aurait pu être que civile, mais elle devint surtout religieuse par la purification des Lévites, du peuple, des portes et de la muraille (v 30), par le point de rendez-vous des cortèges au Temple (v40), par les sacrifices de reconnaissance à Dieu et le concert de louanges (v 27,42-43). Se réjouir du travail accompli et en être fier peut être une vanité si on ne sait pas reconnaître l’œuvre de Dieu qui a accordé protection, renouvellement des forces, encouragements et soutien dans l’accomplissement de la tâche.
Un jour de joie
Tous se rassemblent pour exprimer leur joie dans une cérémonie bien organisée et encadrée par le chef religieux Esdras (36) et le chef civil Néhémie (38). Le rendez-vous naturel des deux chœurs accomplissant le tour de la ville, est le Temple, symbole de la présence de Dieu, source de l’identité et de la vie du peuple élu. Heureux d’être revenus d’exil, de retrouver le Temple où adorer son Dieu, et de se sentir à l’abri derrière des murs rebâtis, le peuple laisse éclater sa joie et sa reconnaissance à Dieu, tout en accomplissant sur les murailles à la suite de ses deux chefs religieux et politique, un parcours symbolisant la marche avec Dieu qu’il s’engage à poursuivre.
Un tour de murailles symbolique[1]
L’Éternel, pour le prophète Zacharie (2.5), est la muraille qui protège Jérusalem, son peuple. Christ, ayant affirmé qu’il était la Porte (Jn 10.9), peut être retrouvé dans les noms des 7 portes principales de la Ville, par lesquelles le croyant doit passer pour entrer dans la Maison de Dieu. Le premier chœur accomplit le parcours de la conversion : venu de la Vallée à l’opposé du temple de Dieu, il passe par la repentance (porte du Fumier, où il jette ses fautes), trouve la Source de vie qu’est Christ, et entre dans les Eaux du baptême, pour jouir de la présence de Dieu dans son temple. Le second chœur accomplit le parcours de la sanctification : à la Vieille porte, il tourne le dos à son vieil homme, sa nature pécheresse ; il reçoit une mission d’évangélisation (Poissons, Mt 13,47), et entre dans la communion fraternelle des Brebis, pour s’offrir à Dieu en sacrifice vivant et saint (Rm 12.1).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment L’Église rend-elle témoignage à son Sauveur ? Par la joie qui rayonne sur le visage de ses fidèles, par l’amour qui se partage entre eux et autour d’eux, par l’espérance qui brille dans leurs yeux en toutes circonstances, par une liturgie de ses services, dynamique et pleine de reconnaissance et d’espérance ? En quoi consiste ma participation à ce témoignage ?
- Souhaitons-nous la présence de Dieu dans nos réjouissances et comment exprimons-nous notre joie de lui appartenir ?
- Dans quel chœur puis-je me situer ? Celui de la conversion, ou celui de la sanctification ?
[1] Voir l’étude n°3 pour plus de détails sur les portes de la ville
08:00 Publié dans Néhémie | Lien permanent | Commentaires (0)