10/01/2025
Étude n°3 Luc 15.11-31 Plaire à Dieu (18 01 25)
Étude n°3 Luc 15.11-31 Plaire à Dieu (18 01 25)
«L’Éternel ton Dieu est au milieu de toi un héros qui sauve ; il fera de toi sa plus grande joie ; il gardera le silence dans son amour pour toi et il aura pour toi une triomphante allégresse. » Sophonie 3.17
(Arcabas : l’accueil du père du fils prodigue, 20è)
Observons
1- Le contexte
Cette parabole s’adresse aux pharisiens et aux scribes scandalisés de l’accueil par Jésus des gens dits "de mauvaise vie" (15.2). Elle suit et complète les deux paraboles de la brebis perdue et de la drachme égarée, qui se terminent par « la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent » (v 7,10).
2- Le texte
On peut diviser cette parabole en trois parties, avec chaque fois un personnage principal a) 11-19 : le père laisse sa liberté au fils prodigue b) 20-24 : le père accueille et pardonne c) 25-32 : le père invite le fils aîné
On remarque que le père se retrouve dans les trois parties du récit, et que son accueil et son pardon sont racontés dans la partie centrale, encadrée par les deux paragraphes qui concernent ses deux fils.
Les actions du père
v 12 : partage ses biens, se tait et attend v 20 : voit son fils de loin, est ému de compassion, court se jeter au cou du fils, l’embrasse v 22 : interrompt le fils, ordonne à ses serviteurs de le revêtir d’un habit neuf et de préparer une fête v 24 : explique les raisons de sa joie v 28 : sort au devant de son fils aîné, et l’invite à entrer v 31 : explique à nouveau sa joie
Les paroles du père
Envers son fils cadet : pas de paroles mais des actes, ordres à ses serviteurs pour un accueil très chaleureux, utilise les mots « mon fils » pour parler de lui à ses serviteurs. Envers son fils aîné : utilise le mot « mon enfant », « ton frère » A chacun, il propose son bien, l’entrée dans sa maison et la participation à sa joie.
Le choix des fils
Le cadet dispose de son héritage à son gré, puis rentre en lui-même (v 17), retourne vers son père et s’humilie. Devant l’attitude du père, il l’appelle 3 fois « Papa » (v 17,18,21) et n’ose même pas se proposer comme mercenaire (v 19 et 21). Il entre dans la joie du père. L’aîné se met en colère, fait des reproches à son père, refuse sa fraternité, et la participation à la joie du père.
Comprenons
1- Le contexte
Jésus vient de terminer sa vie publique en Galilée, où il a prêché, guéri des malades, s’est penché sur les « humbles ». Il se rend à Jérusalem où il sait ce qui l’attend. Il explique son ministère à ceux qui le contestent, en donnant les objectifs de sa mission, et en révélant le caractère de Dieu. La brebis perdue et la drachme égarée mettent en valeur le désir du berger et de la femme de retrouver ce qu’ils ont perdu, leur persévérance dans la recherche, et leur joie des retrouvailles. Les deux paraboles insistent aussi sur l’insignifiance de l’objet perdu, (qui représente le pécheur par rapport aux " justes qui n’ont pas besoin de repentance" et qui se croient importants), mais que le propriétaire recherche avec ardeur.
2- Le texte
A la différence des deux paraboles précédentes, celle-ci insiste sur le personnage du père. Il apparaît dans les trois parties du récit comme celui qui écoute, accueille et aime ses fils, quoi qu’ils aient fait ou dit.
L’offre de la liberté du choix :
Le silence du père au début en dit long sur la maîtrise de ses sentiments et sur sa volonté de laisser son fils libre de son choix. Il ne veut en rien imposer sa volonté, pour permettre à son fils de découvrir par lui-même le bonheur que l’on a à la suivre. Il se contente d’attendre avec patience le retour du fils. Cette liberté de choix coupe court à toute possibilité de révolte contre une autorité ressentie comme imposée.
Les deux fils ont d’ailleurs la même attitude : ils n’ont pas compris qui était leur père et ont eu le sentiment d’être soumis de force à son autorité, simplement parce que, comme fils, ils habitaient la maison et servaient à sa vie. Le fils aîné semble accomplir sa tâche sans l’avoir choisie et du coup ne voit pas tout ce dont il peut disposer. Il ne sait pas l’apprécier et s’en réjouir, alors que le fils cadet, qui a eu la liberté de choisir son sort, connaît la valeur de ce que la maison du père lui offre, et peut entrer dans la joie de son père.
L’offre de la libération (Rembrandt : retour du fils prodigue, 17è, Détail)
Le père accueille son fils sans un reproche, en allant en hâte à ses devants, et en interrompant la confession de son fils. Il le libère de sa culpabilité immédiatement, en n’y faisant aucune allusion et le réhabilite comme fils de la maison. Son bonheur de le retrouver se marque dans son accolade, ses mots affectueux « Mon fils », qui redonnent au cadet toute sa valeur de fils aimé du père, et dans les préparatifs de fête qu’il ordonne. Ces ordres font penser à ceux de l’ange de l’Éternel pour le sacrificateur Josué dans la vision de Zacharie (3.3-5) : "Vois, je t’enlève ton iniquité, et je te revêts d’habits de fête !". L’habit neuf dont il le revêt symbolise son nouveau statut de fils pardonné et régénéré par la grâce de Dieu, sa nouvelle naissance dans une vie en communion avec son Père.
Le père offre aussi à son fils aîné la libération de ses sentiments négatifs vis-à-vis de lui et de son frère, en l’appelant avec amour « Mon enfant », en mettant tout à sa disposition, en l’invitant à participer à sa joie. On peut remarquer que là aussi il ne reproche rien à son fils et ne reprend aucune de ses paroles de colère.
L’attitude exceptionnelle de ce père révèle l’amour inconditionnel de Dieu envers chacun de nous, qui ressemblons un jour à l’un ou l’autre des fils. Jésus nous offre la liberté de choisir notre vie, suivre nos passions ou le suivre. En même temps il nous donne tout ce dont nous avons besoin pour faire le bon choix : comme le fils cadet a reçu à l’avance sa part d’héritage, nous recevons de Dieu son Esprit et ses bénédictions. A nous de les utiliser soit pour notre usage personnel, soit pour la gloire et le service de Dieu. Cette liberté de choix fait toute la dignité de l’homme et de l’enfant de Dieu en particulier. Nous ne sommes pas des marionnettes ou des robots programmés pour agir selon la volonté de Dieu. Nous sommes des créatures à son image, c’est-à-dire libres de l’aimer ou non.
Cet amour inconditionnel de Dieu va jusqu’à restreindre sa propre autorité, sa propre liberté : Dieu pourrait agir avec puissance pour empêcher son fils de partir. Il préfère le laisser et attendre qu’il revienne de son propre mouvement. Dieu nous laisse faire nos expériences, même au prix de sa souffrance et de la nôtre, pour que le retour à lui soit volontaire et non imposé.
Enfin cet amour offre la libération de toutes nos culpabilités, de tous nos sentiments négatifs et corrosifs de jalousie et de rancœur, de tous nos aveuglements sur nous-mêmes et sur Dieu. Et c’est encore à nous de choisir d’être libérés ou non ! Couverts par sa grâce, nous avons la capacité de vivre une nouvelle vie en relation intime (dans la maison du père) avec notre Dieu.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Savons-nous apprécier ce que Dieu nous offre ? Avons-nous saisi son pardon ? Nous sentons-nous aimés inconditionnellement par lui ? Quels sentiments nourrissons-nous vis-à-vis de Dieu : la crainte du jugement, l’intérêt pour ses bénédictions, le sentiment du devoir à accomplir, la reconnaissance, l’amour profond ?
- Suis-je réjoui d’être enfant de Dieu libre et aimé ? Comment cela se manifeste-t-il dans ma vie personnelle et dans la vie de mon Église ?
- Le regard que je porte sur moi et sur les autres est-il aimant ou critique ? Qu’est-ce qui me permet de m’aimer et d’aimer les autres ? Suis-je capable dans mes relations avec mes proches d’avoir la même attitude que le père ? Qu’est-ce qui m’en empêche ?
- De quoi ai-je encore besoin d’être libéré par Dieu, pour entrer dans la joie de son amour ?
08:00 Publié dans Amour et Justice de Dieu 1 tri 25 | Lien permanent | Commentaires (0)
03/01/2025
Étude n° 2 1 Jean 3.11-24 et 1 Jean 4.7-21 Amour conventionnel(11 01 25)
Étude n° 2 Amour conventionnel 1 Jean 3.11-24 et 1 Jean 4.7-21 (11 01 25)
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera ; Nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui ». Jean 14.23
Observons
Le passage étudié cette semaine se situe après l’avertissement contre les anti-christs, adressé par Jean aux « enfants de Dieu ». Il précise la caractéristique essentielle qui les différencie des « enfants du diable » (3.10) : la pratique de la justice divine s’exerce dans et par l’amour fraternel.
A.3.11-24 : l’amour des frères
a) v11-13 : l’amour fraternel est le signe des enfants de Dieu et contraste avec la haine du monde envers eux
b) v14-15 : l’amour fraternel est le signe de la vie nouvelle en nous
c) 16-18 : Jésus-Christ est le modèle de l’amour qui se donne en action et en vérité
b’) 19-21 : l’amour fraternel est le signe de notre assurance du pardon de Dieu
a’) 22-24 : Demeurer en Dieu, c’est garder ses commandements de foi en Jésus-Christ et d’amour fraternel.
B. 4.7-21 : l’amour de Dieu
a) v 7-12 : l’amour fraternel vient de Dieu qui est Amour et qui se manifeste en Jésus-Christ (v 10)
b) v 13-16 : communion dans l’amour avec Dieu par l’Esprit qui habite celui qui confesse Jésus comme Fils de Dieu
a’) 17-21 : l’amour parfait en nous bannit la crainte du jugement et nous pousse à aimer les frères.
Comprenons
Le thème principal de ces deux passages est révélé par leurs nombreuses répétitions : l’amour de Dieu révélé en Jésus-Christ est manifesté parmi les croyants par leur amour fraternel en action.
A.3.11-24 : l’amour des frères
a) Jean reprend le commandement donné par Jésus à la veille de sa mort et mis en action toute sa vie (Jn 13.34 ; 15.12). Comme il a insisté sur la « justice » ou « sainteté » de la vie chrétienne (3.3-10), Jean va préciser l’expression essentielle de la sainteté : l’amour fraternel distingue les croyants dans un monde où règne la haine (v 13). Caïn est le premier exemple de haine fraternelle meurtrière. Jean donne deux explications à cette haine :
1 : Caïn était du Malin (Jn 8.44) : mû par la jalousie, la colère et la méconnaissance de Dieu et de sa volonté, il s’est laissé dominer, malgré les encouragements de Dieu, par les impulsions criminelles de son cœur et a choisi le chemin de mort de l’Adversaire.
2 : son appartenance au Malin s’est révélée dans « ses œuvres mauvaises », alors que celles d’Abel était justes. Il s’agit ici de ce qui a précédé l’envie meurtrière de Caïn. Jean nous met sur la piste de la compréhension de la faveur de Dieu envers le sacrifice d’Abel, plutôt qu’envers Caïn (Gn 4.4-5). Abel en sacrifiant un animal vivant, sélectionné avec soin dans son troupeau, s’identifiait à cet animal et s’offrait lui-même symboliquement à Dieu ; il lui consacrait sa vie, en reconnaissance du salut que Dieu avait accompli en Éden pour ses parents et leur descendance. En les revêtant d’un habit de peau, donc d’un animal innocent sacrifié pour qu’ils puissent continuer à vivre, Dieu leur avait fait comprendre que la vie venait de Lui seul par pure grâce, et non des efforts humains, symbolisés par leur ceinture fragile et dérisoire de feuilles de figuier. Il leur donnait un signe prophétique de l’œuvre de salut qu’il accomplirait en Jésus-Christ. Caïn, en offrant les fruits de la terre, ne s’impliquait pas lui-même, il apportait à Dieu les fruits de ses efforts de cultivateur, mais des éléments « morts », issus de la terre qui est « poussière » de mort (Gn 3.19). Caïn marquait par là sa méconnaissance du geste de Dieu, du plan de vie qu’il symbolisait. Il révélait son incrédulité, et sans doute la propre justice de son cœur, d’où sa colère devant le refus de Dieu d’agréer son offrande.
b) Dans l’histoire de ces deux frères, Jean stigmatise les deux tendances humaines face à Dieu : l’incrédulité ou la foi, la haine ou l’amour, le choix spirituel de mort ou de vie (Dt 30.15). Jésus en avait déjà averti ses disciples : les enfants de Dieu sont la cible de l’opposition des enfants du diable (Mt 5.11 ; 10.22 ; Jn 15.19 ; 17.14 ; Hé 11.36-37). L’amour fraternel devient le signe de la présence de Dieu dans le cœur du croyant, le signe de la vie nouvelle qui l’habite (v 14).
c) C’est un amour exigeant car il doit refléter l’amour inconditionnel de Jésus-Christ, qui s’est tout entier donné pour nous, ses frères. Si nous prétendons être enfants de Dieu, nous ne pouvons faire moins que de le manifester concrètement par notre compassion, notre entraide, notre soutien mutuel. L’amour pour l’autre prouve la vérité de notre appartenance à ce Dieu plein d’amour, et la réalité de la transformation de vie que Dieu opère en nous.
b’ Quand l’amour de Dieu habite en nous et s’exprime concrètement envers les autres, il peut seul persuader (= apaiser) notre conscience troublée par la culpabilité, que Dieu est plus grand que l’Accusateur, et qu’Il pardonne au cœur repentant. Cet amour lui donne de l’assurance devant son jugement (4.17). Il est vrai que lorsque nous avons compris et intégré à notre vie quotidienne que Dieu est Amour (4.8,16), nous ne voyons plus le jugement avec les mêmes yeux. Il n’est plus un sujet de crainte d’une condamnation (4.18), mais un sujet de louange (Ap 11.17-18 ; 14.7), pour la libération, la réhabilitation que Dieu opère pour l’enfant de Dieu (Voir l’histoire symbolique de la vraie mère dans le jugement de Salomon, que l’on peut considérer comme le « type » du jugement de Dieu, 1 Rois 3.16-28). Quand Jean ajoute que « Dieu est plus grand que notre cœur et connaît toutes choses », il veut exprimer que si nous sommes bourrelés de remords et de doutes sur son pardon, si nous oublions les délivrances et les grâces reçues, Dieu, Lui, voit notre vie entière, passée, présente, future, les victoires qu’il nous a permis et nous permettra de remporter sur les tentations et les échecs ( Rom 8.37). Il connaît le plan de vie qu’Il a pour nous et la puissance qu’il mettra en œuvre pour le réaliser malgré et dans notre faiblesse (2 Co 12.9). Nous pouvons avoir confiance en lui et en appeler à sa connaissance parfaite de notre cœur et de notre amour pour Lui, exprimé dans notre amour pour les frères (3.17-18).
a’) A la fin de ce passage du chapitre 3, Jean revient sur l’observation des commandements et sur la sainteté des enfants de Dieu. L’enchaînement entre l’amour et les commandements se fait naturellement avec l’arrière-plan de la parole de Jésus (Mt 22..37-39) qui résume la Loi dans l’amour de Dieu et du prochain. L’Esprit qui habite le cœur du croyant le pousse à croire et aimer Jésus comme Fils de Dieu, et à manifester sa foi par l’amour des frères.
B. 4.7-21 : l’amour de Dieu
On croirait le sujet terminé, mais non ! Jean l’a tellement à cœur qu’il le reprend après une brève parenthèse sur les faux enseignements dans l’Église, qui dénaturent la personne de Christ.
Celui qui est né de Dieu, Le connaît comme un Dieu d’amour qui s’est manifesté en Jésus-Christ et a donné sa vie (v 8-9) pour effacer ses péchés et rétablir dans l’amour la communion avec le pécheur pardonné, (v 15-16). Rappelons que la victime expiatoire (v10) était l’animal sacrifié pour effacer le péché du fidèle repentant qui avait imposé ses mains sur l’animal, lui faisant ainsi porter son péché. Jésus s’est offert lui-même pour effacer le péché de l’homme, avant même que celui-ci se soit repenti ! En acceptant cette grâce, le cœur de l’homme pardonné se remplit d’amour pour son Dieu.
L’amour pour Dieu n’est pas un mérite dont nous pouvons nous prévaloir devant Lui, en disant par exemple selon un air bien connu (Luc 18-11-12) : « Seigneur, vois combien je t’aime, je donne ma dîme, j’observe tes commandements et surtout celui du sabbat, je parle de toi autour de moi…Je ne suis pas comme ceux du monde ! » L’amour pour Dieu qui se révèle dans l’amour pour les autres (v 20-21) est une réponse à l’amour que Dieu nous a manifesté le premier, avant même notre conversion (v 19 ; Rom 5.8).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelles sont mes réactions lorsque je prends conscience d’une erreur, d’une rancune, d’une jalousie, ou de la propre-justice qui habitent mon cœur, me culpabilisent et troublent ma foi ? Sur quelles promesses de la Parole puis-je m’appuyer pour retrouver l’assurance de l’amour inconditionnel de Dieu pour moi ?
- Comment manifester concrètement ma foi en un Dieu d’amour ? (Dîme, offrandes, compassion, solidarité dans et hors de l’Église avec ceux qui souffrent, intercessions, louanges…)
- Quel frère ou sœur de mon église aurait besoin d’une manifestation d’amour fraternel gratuit de ma part ? Comment lui ferai-je percevoir que je l’aime comme Dieu l’aime ?
- Comment puis-je contribuer à créer et entretenir un esprit d’amour fraternel et de pardon dans ma communauté ?
08:00 Publié dans Amour et Justice de Dieu 1 tri 25 | Lien permanent | Commentaires (0)