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17/01/2025

Étude n°4 Psaume 103 Dieu est passionnément compatissant (25 01 25)

Étude n°4 Psaume 103 Dieu est passionnément compatissant (25 01 25)

« Une femme oublie-t-elle son nourrisson ? N’a-t-elle pas compassion du fils de ses entrailles ? Quand elle l’oublierait, moi je ne t’oublierai pas ! Je t’ai gravée sur mes mains ! »Esaïe 49.15-16a

Observonsmains du crucifié.jpg

Psaume attribué à David, en 5 strophes :

a)1-5 : Louange personnelle (emploi des pronoms Je – Tu) :

  • appel à la louange (1-2)
  • Raisons personnelles de louer Dieu (3-5)

b) 6-10 : la grâce divine envers Israël : justice, révélation, compassion, pardon.

c) 11-14 : l’infinie grandeur de la compassion de Dieu, en trois comparaisons :

  • la hauteur des cieux
  • la distance infinie entre l’orient et l’occident
  • l’amour d’un père pour son faible enfant.

b’) 15-18 : Contraste entre la gloire éphémère de l’homme et la grâce éternelle de Dieu pour ses enfants.

a’) 19-22 : Appel à toutes les créatures pour adorer Dieu.

Comprenons

Ce psaume de louange pour la grâce de Dieu est une sorte d’évangile anticipé. Il plonge ses racines dans la révélation de Dieu à Moïse sur le Sinaï (Ex 34.6-7), qui est rappelée aux v 8-9. Mais le psalmiste a éprouvé personnellement les effets de la grâce et ne se contente pas d’en rappeler les manifestations dans l’histoire du peuple, de l’humanité ou de l’Univers.

a) David bénit Dieu de tout son être (remarquer le parallélisme du premier verset, qui donne le sens des mots : Mon âme // tout ce qui est en moi ; son saint nom // l’Éternel, autour du mot central : bénir). Ses raisons de louer Dieu sont pour le présent le pardon et la guérison, pour l’avenir la résurrection (racheter la vie du gouffre), et encore pour le présent le renouvellement des forces. Pour le psalmiste de l’Ancien Testament, le gouffre était synonyme de « l’abîme », le séjour des morts. Dieu l’en avait délivré à maintes reprises. Pour le croyant du Nouveau Testament la vision est plus large, car la vraie délivrance de la mort c’est la résurrection au retour du Christ. De cette délivrance le croyant peut avoir un avant-goût dans le renouvellement des forces physiques, morales et spirituelles que Dieu lui accorde même dans sa vieillesse. L’aigle dont les plumes se renouvellent chaque année semble ainsi rajeunir constamment.

b) L’histoire d’Israël montre qu’il n’y a pas de situation injuste qui ne trouve sa résolution en Dieu, pas d’oppression qui n’aboutisse à une délivrance, comme la sortie de l’esclavage d’Egypte en a été la démonstration. Les voies de Dieu et ses hauts-faits (v 7) consistent dans la manière dont il agit envers son peuple : miséricorde, justice et pardon, qui dépassent de loin la grandeur de l’offense (v 10).

c) Il en est de la grâce de Dieu pour ceux qui le craignent (= qui ont le sentiment de leur petitesse et de leur indignité devant lui), comme de la hauteur des cieux qui ne peut se mesurer. Sa bonté consiste à éloigner les transgressions de façon radicale : « Peux-tu quand tu marches vers l’orient rencontrer l’occident, et quand tu marches vers Jésus, rencontrer la condamnation ? »(L. Meyer cité dans la Bible Annotée de Neuchâtel). Après l’infiniment grand, le psalmiste vient à l’infiniment intime : l’émotion du père devant la faiblesse de son fils est une image de l’amour compatissant et gratuit de notre Père céleste pour son enfant humain qui n’est que poussière (v 14), mais qui à cause de cet amour infini peut se tourner vers lui avec confiance (= le craindre, v 11, 13).

b') Même si l’homme peut s’imaginer être quelque chose quand il est dans son éclat comme la fleur épanouie, il est à la merci de ce qu’il y a de plus léger, un souffle, son propre souffle (v 16), pour le faire disparaître, et être oublié ou remplacé dans la mémoire des vivants, quelles qu’aient été son importance et ses prétentions. Tout est passager, mais la grâce de Dieu est durable et inébranlable, pour ceux qui acceptent de placer leur confiance en lui et de le suivre. L’amour ne serait qu’une force aveugle, inintelligente, dépourvue de sainteté, s’il ne tenait pas compte de la position de foi ou d’incrédulité, d’obéissance ou de révolte de l’homme vis-à-vis de Dieu. L’amour de Dieu ne s’impose pas, il s’offre à qui veut en bénéficier.

a') L’empire de Dieu s’étend à tout l’Univers, où ses anges lui obéissent et où toutes ses œuvres sont appelées à lui rendre gloire. Cette perspective exalte le psalmiste qui termine sa louange comme il l’avait débutée, par un appel à bénir l’Éternel de tout son être.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-           Établissons une liste des bienfaits de Dieu que nous avons pu expérimenter individuellement et/ou collectivement dans notre Église, bienfaits physiques, moraux et spirituels. Qu’est-ce qui compte le plus pour notre vie aujourd’hui ?

- À partir de cette liste de souvenirs, composons une prière ou un chant de louange à dire au cours du culte.

-Chantons de tout notre cœur les 1ère et 4ème strophes du cantique « Quand le vol de la tempête… » et surtout son refrain : « Compte les bienfaits de Dieu »!

 

10/01/2025

Étude n°3 Luc 15.11-31 Plaire à Dieu  (18 01 25)

Étude n°3 Luc 15.11-31 Plaire à Dieu  (18 01 25)

«L’Éternel ton Dieu est au milieu de toi un héros qui sauve ; il fera de toi sa plus grande joie ; il gardera le silence dans son amour pour toi et il aura pour toi une triomphante allégresse. » Sophonie 3.17

(Arcabas : l’accueil du père du fils prodigue, 20è)fils prodigue.jpg

Observons

1- Le contexte 

Cette parabole s’adresse aux pharisiens et aux scribes scandalisés de l’accueil par Jésus des gens dits "de mauvaise vie"  (15.2). Elle suit et complète les deux paraboles de la brebis perdue et de la drachme égarée, qui se terminent par « la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent » (v 7,10). 

2- Le texte

On peut diviser cette parabole en trois parties, avec chaque fois un personnage principal            a) 11-19 : le père laisse sa liberté au fils prodigue                                                                       b) 20-24 : le père accueille et pardonne                                                                                       c) 25-32 : le père invite le fils aîné

 On remarque que le père se retrouve dans les trois parties du récit, et que son accueil et son pardon sont racontés dans la partie centrale, encadrée par les deux paragraphes qui concernent ses deux fils. 

Les actions du père

v 12 : partage ses biens, se tait et attend                                                                                      v 20 : voit son fils de loin, est ému de compassion, court se jeter au cou du fils, l’embrasse         v 22 : interrompt le fils, ordonne à ses serviteurs de le revêtir d’un habit neuf et de préparer une fête                                                                                                                                          v 24 : explique les raisons de sa joie                                                                                              v 28 : sort au devant de son fils aîné, et l’invite à entrer                                                                v 31 : explique à nouveau sa joie

Les paroles du père

Envers son fils cadet : pas de paroles mais des actes, ordres à ses serviteurs pour un accueil très chaleureux, utilise les mots « mon fils » pour parler de lui à ses serviteurs.                         Envers son fils aîné : utilise le mot « mon enfant », « ton frère »                                                 A chacun, il propose son bien, l’entrée dans sa maison et la participation à sa joie. 

Le choix des fils

Le cadet dispose de son héritage à son gré, puis rentre en lui-même (v 17), retourne vers son père et s’humilie. Devant l’attitude du père, il l’appelle 3 fois « Papa » (v 17,18,21) et n’ose même pas se proposer comme mercenaire (v 19 et 21). Il entre dans la joie du père.         L’aîné se met en colère, fait des reproches à son père, refuse sa fraternité, et la participation à la joie du père. 

Comprenons

1- Le contexte

Jésus vient de terminer sa vie publique en Galilée, où il a prêché, guéri des malades, s’est penché sur les « humbles ». Il se rend à Jérusalem où il sait ce qui l’attend. Il explique son ministère à ceux qui le contestent, en donnant les objectifs de sa mission, et en révélant le caractère de Dieu. La brebis perdue et la drachme égarée mettent en valeur le désir du berger et de la femme de retrouver ce qu’ils ont perdu, leur persévérance dans la recherche, et leur joie des retrouvailles. Les deux paraboles insistent aussi sur l’insignifiance de l’objet perdu, (qui représente le pécheur  par rapport aux " justes qui n’ont pas besoin de repentance" et qui se croient importants), mais que le propriétaire recherche avec ardeur. 

2- Le texte

A la différence des deux paraboles précédentes, celle-ci insiste sur le personnage du père. Il apparaît dans les trois parties du récit comme celui qui écoute, accueille et aime ses fils, quoi qu’ils aient fait ou dit.

L’offre de la liberté du choix :

Le silence du père au début en dit long sur la maîtrise de ses sentiments et sur sa volonté de laisser son fils libre de son choix. Il ne veut en rien imposer sa volonté, pour permettre à son fils de découvrir par lui-même le bonheur que l’on a à la suivre. Il se contente d’attendre avec patience le retour du fils. Cette liberté de choix coupe court à toute possibilité de révolte contre une autorité ressentie comme imposée.

Les deux fils ont d’ailleurs la même attitude : ils n’ont pas compris qui était leur père et ont eu le sentiment d’être soumis de force à son autorité, simplement parce que, comme fils, ils habitaient la maison et servaient à sa vie. Le fils aîné semble accomplir sa tâche sans l’avoir choisie et du coup ne voit pas tout ce dont il peut disposer. Il ne sait pas l’apprécier et s’en réjouir, alors que le fils cadet, qui a eu la liberté de choisir son sort, connaît la valeur de ce que la maison du père lui offre, et peut entrer dans la joie de son père.

L’offre de la libération (Rembrandt : retour du fils prodigue, 17è, Détail)Fils prodigue Rembrandt-détail-scaled.jpg

Le père accueille son fils sans un reproche, en allant en hâte à ses devants, et en interrompant la confession de son fils. Il le libère de sa culpabilité immédiatement, en n’y faisant aucune allusion et le réhabilite comme fils de la maison. Son bonheur de le retrouver se marque dans son accolade, ses mots affectueux « Mon fils », qui redonnent au cadet toute sa valeur de fils aimé du père, et dans les préparatifs de fête qu’il ordonne. Ces ordres font penser à ceux de l’ange de l’Éternel pour le sacrificateur Josué dans la vision de Zacharie (3.3-5) : "Vois, je t’enlève ton iniquité, et je te revêts d’habits de fête !". L’habit neuf dont il le revêt symbolise son nouveau statut de fils pardonné et régénéré par la grâce de Dieu, sa nouvelle naissance dans une vie en communion avec son Père.

Le père offre aussi à son fils aîné la libération de ses sentiments négatifs vis-à-vis de lui et de son frère, en l’appelant avec amour « Mon enfant », en mettant tout à sa disposition, en l’invitant à participer à sa joie. On peut remarquer que là aussi il ne reproche rien à son fils et ne reprend aucune de ses paroles de colère.

L’attitude exceptionnelle de ce père révèle l’amour inconditionnel de Dieu envers chacun de nous, qui ressemblons un jour à l’un ou l’autre des fils. Jésus nous offre la liberté de choisir notre vie, suivre nos passions ou le suivre. En même temps il nous donne tout ce dont nous avons besoin pour faire le bon choix : comme le fils cadet a reçu à l’avance sa part d’héritage, nous recevons de Dieu son Esprit et ses bénédictions. A nous de les utiliser soit pour notre usage personnel, soit pour la gloire et le service de Dieu. Cette liberté de choix fait toute la dignité de l’homme et de l’enfant de Dieu en particulier. Nous ne sommes pas des marionnettes ou des robots programmés pour agir selon la volonté de Dieu. Nous sommes des créatures à son image, c’est-à-dire libres de l’aimer ou non.

Cet amour inconditionnel de Dieu va jusqu’à restreindre sa propre autorité, sa propre liberté : Dieu pourrait agir avec puissance pour empêcher son fils de partir. Il préfère le laisser et attendre qu’il revienne de son propre mouvement. Dieu nous laisse faire nos expériences, même au prix de sa souffrance et de la nôtre, pour que le retour à lui soit volontaire et non imposé.

Enfin cet amour offre la libération de toutes nos culpabilités, de tous nos sentiments négatifs et corrosifs de jalousie et de rancœur, de tous nos aveuglements sur nous-mêmes et sur Dieu. Et c’est encore à nous de choisir d’être libérés ou non ! Couverts par sa grâce, nous avons la capacité de vivre une nouvelle vie en relation intime (dans la maison du père) avec notre Dieu. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Savons-nous apprécier ce que Dieu nous offre ? Avons-nous saisi son pardon ? Nous sentons-nous aimés inconditionnellement par lui ? Quels sentiments nourrissons-nous vis-à-vis de Dieu : la crainte du jugement, l’intérêt pour ses bénédictions, le sentiment du devoir à accomplir, la reconnaissance, l’amour  profond ? 

- Suis-je réjoui d’être enfant de Dieu libre et aimé ? Comment cela se manifeste-t-il dans ma vie personnelle et dans la vie de mon Église ? 

- Le regard que je porte sur moi et sur les autres est-il aimant ou critique ? Qu’est-ce qui me permet de m’aimer et d’aimer les autres ? Suis-je capable dans mes relations avec mes proches d’avoir la même attitude que le père ? Qu’est-ce qui m’en empêche ? 

- De quoi ai-je encore besoin d’être libéré par Dieu, pour entrer dans la joie de son amour ?