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16/08/2019

Étude n°8 Amour pour le plus petit et pour l’ennemi, Matthieu 5.43-48 ; Rom 12. 20-21 (24 08 19)

Étude n°8  Amour pour le plus petit  et pour l’ennemi, Matthieu 5.43-48 ; Rom 12. 20-21 (24 08 19)

« En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous avez fait cela à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » Mat 25.40 (Photo de Mai 68)Fleur au fusil. jpeg.JPG

Observons

Le contexte

Au centre de son discours sur la montagne, Jésus reprend six préceptes de la loi de Moïse pour les faire passer du domaine du visible, du « faire » au domaine de l’invisible, de « l’être ». Jésus n’est pas venu abolir mais accomplir la loi, c’est-à-dire la vivre à la perfection, en exemple pour ceux qui désirent être « fils de Dieu ».

Le texte

Il comprend trois parties selon la logique littéraire hébraïque qui place au centre l’idée importante du passage :

v 43-44 : le commandement de l’amour des ennemis

v 45 : la raison d’être du commandement : l’amour inconditionnel de Dieu

v 46-48 : le but du commandement : ressembler à Dieu et non aux hommes.

 

Comprenons

  • La première partie du précepte était bien dans la loi de l’Ancien Testament (Lv 19.18), mais la seconde était un ajout des Pharisiens, qui considéraient comme ennemis tous ceux qui n’étaient pas Juifs, et s’arrogeaient le droit de les haïr impunément. Jésus vient bouleverser cet état de fait en demandant de l’amour pour tous, même les ennemis. Cet amour se manifeste par des bénédictions, des actes de bienveillance, et des prières, envers ceux dont on a à se plaindre, qui maudissent, haïssent et persécutent. Le mal ne peut être vaincu que par le bien (Rm 12.21), c’est-à-dire par l’amour. De part et d’autre, on passe des sentiments aux actes, mais l’amour des ennemis est placé par la prière dans une dimension spirituelle, dans une relation à Dieu qui seul permet son développement.
  • Le motif suprême de cette conduite, c’est d’être fils de Dieu, animés de son Esprit, lui ressemblant comme un fils ressemble à son père, l’imitant dans les sentiments et la vie (Ep 5.1). Nés de lui qui vit dans le monde spirituel (= les cieux), nous sommes appelés à refléter son amour inconditionnel dont la nature, soleil et pluie pour tous, nous donne un aperçu. Cet amour inconditionnel implique pardon gratuit et actes de bienveillance, sans recherche de son intérêt personnel (1 Co 10.24).
  • Pratiquer cet amour nous distinguera comme « fils de Dieu » (Jn 13.35), au milieu des « péagers et des païens », des hommes sans Dieu, qui n’éprouvent par nature qu’un amour intéressé. Aux fils de Dieu il est demandé de dépasser le mouvement naturel et d’entrer dans la dimension spirituelle de Dieu. Sa perfection, nous dit Luc (6.36), c’est sa miséricorde, son pardon qu’il offre à tous indistinctement : ses bourreaux, les brigands, les prostitués, les péagers, aussi bien que les Pharisiens, les Romains, les pauvres et les riches, car tous ont péché et sont privés de sa gloire (Rm 3.23). Jésus désire tous nous rendre justes, à son image, pour que son amour soit partagé par tous.

Si nous avons bénéficié personnellement de cet amour et accepté son pardon, Dieu mettra en nous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ (Ph 2.5) et rendra parfaite l’œuvre qu’il a commencée en nous (Ph 1.6), afin que nous soyons reconnus comme fils de Dieu, grâce au témoignage d’une vie miséricordieuse envers tous.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Ce texte montre bien que la perfection ne consiste pas dans l’impeccabilité d’actes moraux conformes à la loi, mais d’abord dans les sentiments vis-à-vis du prochain, inspirés par le Saint-Esprit. Où en suis-je à ce sujet ? Mon cœur est-il inspiré et dirigé par l’Esprit dans mes relations avec les autres ?
  • Ai-je encore en moi une rancune envers quelqu’un ? Comment m’en débarrasser ? Quel geste puis-je avoir cette semaine envers cette personne pour lui manifester mon pardon et mon amour ?
  • Obéir à l’exigence de surpassement de son égoïsme et de son orgueil pour pardonner et aimer inconditionnellement, n’est possible qu’à celui qui est né de Dieu, qui laisse son Esprit agir dans son cœur, et en balayer les mouvements naturels d’animosité et de vengeance. Laisserai-je le Saint-Esprit m’emplir de cet amour des autres pour transformer mes relations tendues en relations de pardon et de paix ?

 

Second texte : Romains 12.16-21

v 14-21 : Relations hors de l’Église

Qu'ajoutent ces  versets au texte de Matthieu ?

Le chapitre 12 se termine avec les exhortations de Paul au sujet des relations du chrétien avec le monde hors de l’Église. Celui en qui demeure l’Esprit d’amour, ne peut que bénir (= vouloir le bien) autour de lui, quelles que soient les circonstances qu’il subit (v14). Par empathie, il s’associe aux joies et aux pleurs, comme Christ l’a fait durant sa vie terrestre (v 15). Avoir les mêmes sentiments les uns envers les autres est interprété comme, soit poursuivre le même but d’amour du prochain en se préoccupant des intérêts matériels et spirituels de l’autre avant les siens (Phi 2.2,4), soit vivre en bonne intelligence avec son entourage, sans présomption mais avec humilité, dans la recherche du Bien et de la paix entre tous les hommes. Ce qui n’est pas incompatible ! 

Paul reconnaît que la paix ne dépend pas que des bons sentiments du chrétien, et il laisse la responsabilité de la discorde à celui qui ne veut pas entrer dans cette démarche pacifique (v 18). Ce qui dépend du chrétien, c’est essentiellement l’état de son cœur, de son être intérieur : s’il met sa confiance en Dieu, il lui remet sa cause pour être délivré de tout désir de vengeance (v 19). Par sa miséricorde et sa bienveillance envers son « ennemi », le chrétien amasse sur la tête de ce dernier des « charbons ardents » (v 20). Cette expression doit se comprendre à la lumière des images de l’Ancien Testament. Ce n’escharbons ardents.jpgt pas attirer sur lui le jugement sévère de Dieu, mais c’est par le feu de son amour, faire reculer en lui la haine et la méchanceté, purifier son cœur de toute malveillance, faire naître en lui la repentance et le désir de changer d’attitude et de connaître Celui qui est à la source du comportement bienveillant du chrétien. C’est ainsi que « l’homme au vêtement de lin » dans la vision d’Ézéchiel (9.4 et 10.2,7), qui représente le Christ, jette sur la ville de Jérusalem les charbons ardents pris sur l’autel des parfums (symbole de son intercession) : il purifie et marque du sceau de son Esprit le « front de ceux qui soupirent et gémissent »(= souffrent, s’humilient et se repentent), à cause des horreurs qui se commettent dans la ville et le temple. La prière d’intercession du chrétien et sa bienveillance envers ceux qui lui font du mal, les amènent à prendre conscience de leurs actes, à s’interroger devant un tel amour, et à se repentir pour changer de conduite. L’Esprit ainsi purifie le cœur du chrétien de la haine et du désir de vengeance, et le cœur de « l’ennemi » de toute méchanceté et violence. Le pardon des offenses et l’amour pour l’autre, dons de l’Esprit Saint, triomphent ainsi du mal en soi et en l’autre. Ce sont les armes spirituelles du chrétien dans le combat de la foi (Eph 6.11-18).

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Ai-je la même attitude fraternelle envers les autres dans l’Église et hors de l’Église ? Comment éviter d’être double : aimable avec mes frères un jour par semaine, et emporté contre les autres le reste de la semaine ?
  • Quelles sont les motivations de mes attitudes agressives ou pacifiques envers les autres ? Comment ressembler de plus en plus au Christ dans mes relations avec mon entourage ?
  • Quelle place tient la prière d’intercession dans ma piété ? De quels exaucements et de quelles victoires sur le mal puis-je témoigner ?

 

09/08/2019

Étude n°07 Jésus et ceux qui sont dans le besoin Luc 4.16-30 (17 08 19)

Étude n°07 Jésus et ceux qui sont dans le besoin Luc 4.16-30 (17 08 19)

«L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres ; Il m’a envoyé pour proclamer aux captifs la délivrance, aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer une année de grâce du Seigneur » Luc 4.18-19 Jésus à Nazareth polyptique Montbéliard 16è.jpg

(Polyptyque de Montbéliard, 16è : Jésus à Nazareth)

Observons

Le contexte

Après avoir  raconté la naissance (ch 1-2), le baptême (3) et la tentation de Jésus (4.1-13), Luc rapporte les débuts de son ministère en Galilée (4.14). Jésus s'est installé à Capernaüm et il manifeste la puissance de l'Esprit Saint dans ses paroles et dans ses actes. Sa visite à Nazareth, sa ville natale est l'occasion pour lui de s’affirmer comme le Messie.                                    

Le texte

On distingue 4 parties :

1- v 16-19 : Mission du Messie : sur quoi s’appuie Jésus pour affirmer sa mission ? En quoi consiste cette mission ? Où s’arrête Jésus dans sa citation, voir Es 61.1 ? Pourquoi ?

2- v 20-23 : Quelles sont les réactions à l'affirmation de Jésus d'être le Messie (v 21-22) :

3- v 23-27 : Pourquoi Jésus refuse-t-il de faire un miracle ?

4- v 28-30 : Pourquoi les siens rejettent-ils Jésus ?

Comprenons

Dans chaque partie on peut relever :

 - les 5 ou 6 (selon la version de la Bible) termes de la mission de Jésus : Remarquer l’opposition systématique entre le verbe d'action positive et son complément marquant un état négatif (ex : libérer les opprimés). Le tout est encadré par l’annonce de la Bonne Nouvelle et la proclamation de l'année de grâce du Seigneur. De plus le Messie n’établit pas son programme de lui-même, il s'appuie sur les Écritures, et c'est l'Esprit qui l'inspire et le consacre à sa mission.

- Luc résume l’explication du texte d’Ésaïe donnée par Jésus en une seule phrase au v 21 : c’est aujourd'hui que se réalise la prophétie ! L’attention et l’admiration des auditeurs vont aux paroles,  elles sont suivies du doute sur la personne et sur son pouvoir, à cause de l'attente vaine d'un miracle spectaculaire (v 23).

- La réponse de Jésus révèle et balaye l'orgueil national et religieux de ses interlocuteurs, en opposant les veuves et les lépreux d'Israël aux non-Juifs qui ont bénéficié de la grâce de Dieu : la veuve de Sarepta et Naaman le Syrien.

- L’agitation et la violence des Juifs de Nazareth contrastent fortement avec la calme disparition de Jésus (v 30). Dès le début de son ministère, Jésus se heurte au matérialisme des hommes qui marchent par la vue, et ont beaucoup de mal à pénétrer le monde spirituel.

 Le programme général de Jésus peut être interprété dans ces deux dimensions : Jésus a effectivement guéri physiquement, rendu la vue à des aveugles, libéré de la folie ou de la mort. Mais par ces actes concrets il a cherché à signifier la libération spirituelle du péché et de la mort éternelle, qu’il offrait aux hommes pécheurs et séparés de Dieu.

Jésus volontairement arrête sa citation lorsque Ésaïe annonce le jugement, ou la vengeance de Dieu (Es 61.2), car ce n’était pas encore le moment, ni du ressort de son ministère terrestre.

- Aux réactions des auditeurs aux paroles de Jésus on s'aperçoit qu'ils s'arrêtent à leur sens matériel : Ils sont émerveillés par la promesse, mais sont déçus de ne pas la voir se réaliser immédiatement sous leurs yeux par un miracle extraordinaire. A cause de leur connaissance de l'identité terrestre de Jésus, ils mettent en doute le pouvoir surnaturel de guérison qu'il affirme avoir. Son programme de Messie, appuyé sur les Écritures, était à l’opposé des idées que s’en faisaient ses contemporains. En effet ils attendaient un messie glorieux, qui les délivrerait du joug romain. Ils rejettent donc son identité de Messie (= oint, Christ).

- Aveuglés par cette double perception fausse de l'homme et de sa mission, ils ne peuvent comprendre le sens caché et spirituel des propos de Jésus. Blessés dans leur orgueil national par les exemples de grâce divine accordée dans le passé à des non-Juifs, ils cherchent à éliminer celui qui les dérange dans leurs conceptions.                Jésus chassé de Nazareth.jpg

- L'heure de la passion de Christ n'étant pas encore là, Jésus bénéficie d'une protection spéciale qui lui permet d’échapper à la violence de ses ennemis aveuglés par leur propre haine. Il refuse d’entrer dans l’engrenage de la violence. (Jésus chassé de Nazareth, 16è)

Le texte révèle les obstacles à l’acceptation de la grâce offerte par Jésus :

- l'absence de sens spirituel, le matérialisme

- l'attente intéressée de miracles

- l’attachement à ce que l'on voit ou touche, à ce que l'on sait.

- l’orgueil.

On peut donc en tirer les principes d'une vie donnée à Christ :

- l’ouverture à l’Esprit qui révèle le sens spirituel de la Parole de Dieu (1 Co 2. 14)

- le renoncement à sa science, à ses préjugés,  à son orgueil = la mort à soi-même.

- l’humilité pour reconnaître son besoin de la grâce, comme la veuve de Sarepta ou Naaman.

- la bienveillance et la compassion envers les plus défavorisés de la société, à l’exemple du Christ.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Comment réagissons-nous lorsque Jésus ne répond pas à nos attentes et à nos désirs?

- Que signifie concrètement accepter Jésus et le mettre au centre de sa vie ?

-  Faut-il attendre une récompense pour  les actes de miséricorde envers le prochain ? Par quoi peuvent-ils être récompensés?

 - Comment mon église et moi-même annonçons-nous la Bonne Nouvelle, comme Jésus ?

 - Qu’est-ce qui fait obstacle en moi à la grâce de Jésus ? Quel(s) principe(s) de vie me manque-t-il ?