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07/09/2018

Etude n° 11: Arrestation de Paul à Jérusalem Actes 21.15-22.29 (15 09 18)

Etude n° 11 : Arrestation de Paul à Jérusalem Actes 21.15-22.29 (15 09 18)

La nuit suivante le Seigneur s’approcha de Paul et lui dit : Prends courage, car de même que tu as rendu témoignage de moi à Jérusalem, il faut aussi que tu rendes témoignage à Rome ».Act 23.11Forteresse Antonia au NO du Temple.jpg

(Forteresse Antonia  à l’angle NO du Temple.)

Observons

 

Le contexte : Quels adieux a fait Paul aux chrétiens d’Asie Mineure (ch 20) puis de Tyr et Césarée (21.1-14) Quels avertissements de l’Esprit et des frères a-t-il reçus ? Qu’en a-t-il fait ?

Le texte :

-v 15-26 : Quel accueil reçoit Paul à l’Église de Jérusalem ? Que lui proposent les frères juifs de cette église ? Pourquoi ?

- v 27-30 : Qui va provoquer le soulèvement des habitants de Jérusalem ? Sous quelle fausse accusation ?

- v 31-40 : A qui Paul doit-il la vie ? De quoi s’étonne le tribun romain ? Que lui permet-il alors ?

- 22.1-21 Discours de Paul : Que rappelle Paul devant la foule ?  Quelles paroles de Jésus a-t-il entendues ? Pourquoi discute-t-il l’ordre de sortir de Jérusalem ?

- v 22-29 : Pourquoi la foule se met-elle en colère ? Pourquoi Paul révèle-t-il seulement à ce moment son identité de Romain, après avoir été menacé du fouet ?

Comprenons

Rétablir la vérité ?

L’appréhension que devait éprouver Paul en s’approchant de Jérusalem fut adoucie par l’accueil chaleureux des frères. Ceux-ci louèrent Dieu de son travail auprès des non-Juifs ; puis en vinrent au sujet qui les préoccupait : la réputation erronée faite à Paul au sujet de sa pratique de la loi juive, avait troublé les Juifs convertis, encore attachés à ces pratiques. Comment leur faire comprendre que Paul restait Juif et respectueux de la loi de Moïse, même si les non-Juifs qu’il convertissait n’étaient pas tenus d’obéir aux pratiques juives ?

La proposition faite par Jacques et les anciens de Jérusalem n’est pas hypocrite : Paul, pour sa piété personnelle, n’hésitait pas à recourir aux vœux pratiqués par les Juifs (Actes 18.18) ni à célébrer à Jérusalem les grandes fêtes juives (20.16). Il avait même fait circoncire Timothée par condescendance pour les Juifs qu’il voulait évangéliser (16.3). Mais il ne considérait pas ces pratiques comme des mérites pour obtenir le salut ; se sachant, au contraire, aimé et sauvé par Christ, il se sentait libre de les suivre par reconnaissance envers Dieu, et de ne pas les imposer ni aux Juifs ni aux non-Juifs qui se convertissaient.

Lui demander d’aider, selon la coutume, trois hommes qui avaient fait un vœu, n’était pas contraire à la ligne de conduite de Paul qui se faisait « tout à tous, Juif avec les Juifs, non-Juif avec les non-Juifs, afin d’en sauver de toutes manières quelques-uns » (1 Co 9.19-22). En agissant ainsi, il observait l’essence même de la Loi, qui est l’amour du prochain (Rm 13.10).

Mais on peut se demander si cette mesure pleine de prudence humaine était inspirée de la sagesse de Dieu. Les anciens et Jacques ne s’appuient pas sur une révélation de Dieu, dans la prière ou la prophétie : jamais ils ne mentionnent Dieu dans leur proposition, à la différence de Paul dans son discours au peuple (Actes 22.3-21).

Ils ne tiennent compte que des états d’âme de chrétiens judaïsants, qui semblent ne pas comprendre le ministère de Paul, et des bruits qui courent sur Paul. Leur souci d’apporter la paix dans la communauté est légitime et louable, mais s’appuie plus sur les moyens humains que sur la confiance en Dieu.

Paul en entrant dans leurs vues, a peut-être manqué de discernement et de confiance en Dieu, cherchant par des mesures extérieures à dissiper le doute sur sa pratique, et à se justifier personnellement, alors que l’objectif de son ministère n’était pas de montrer qu’il était Juif, mais de révéler Christ et sa grâce, par sa parole et sa conduite. C’est l’objectif de la vie de tout chrétien ! Accéder à la demande des chrétiens judaïsants, c’était peut-être les maintenir dans la confusion au sujet des pratiques juives et de la grâce, et c’était risquer de troubler les non-juifs convertis. D’ailleurs, les anciens éprouvent le besoin de rassurer ces derniers en leur rappelant les prescriptions du concile de Jérusalem envers eux (Actes 15).

 

L’opposition ne vint pas des Juifs de Jérusalem, mais des Juifs d’Asie (Antioche de Pisidie, Icone, Lystre...) qui avaient déjà poursuivi Paul de leur hostilité fanatique. Aveuglés par la haine, ils exagèrent leur accusation, faisant de Paul un prédicateur opposé au peuple, à la loi et au temple juifs, et inventant un faux grief de sacrilège : Trophime, non-juif converti, avait accompagné Paul à Jérusalem, et avait été vu avec Paul dans les rues, mais n’avait pas pénétré dans l’enceinte du temple réservée aux Juifs. Sous prétexte de ce faux sacrilège, les Juifs s’emparent de Paul pour le mettre à mort, hors du temple pour ne pas le souiller de son sang.

La forteresse romaine dominait l’esplanade du temple à son angle nord-ouest. C’est pourquoi le commandant put intervenir aussitôt prévenu de l’agitation.

Il sauva une première fois la vie de Paul, en l’enchaînant et en le conduisant vers l’intérieur de la forteresse pour l’entendre. Il le prenait pour un agitateur terroriste, et fut surpris de sa culture (il parlait grec comme lui) et de son identité de Juif de Tarse. Paul gardait son calme, comme son Maître Jésus l’avait gardé dans des circonstances semblables. Il était attentif et ouvert à l’inspiration de l’Esprit.

C’est pourquoi, sans hésiter, il tenta une dernière fois d’annoncer Jésus-Christ à son peuple, cette fois-ci dans sa langue, l’araméen, pour être compris par tous.

 

Le discours de Paul

Sa structure est en parallèles concentriques (= pour mettre en valeur au centre des parallèles, ce qui est le plus important.)

A- v 3-5  : Identité de Paul, le Juif pharisien, zélé pour la loi au point d’être persécuteur des chrétiens.

B- v 6-16 :Récit de la conversion de Paul, devenu serviteur du Seigneur, dont il reçoit la mission d’être le témoin. (Chemin de Damas Hans Speckaert 1575)Paul sur chemin Damas Hans Speckaert 1575.jpg

A’- v 17-21 : Vision de Paul qui désirait prêcher à ses frères Juifs, mais qui reçoit l’ordre du Seigneur d’aller vers les non-Juifs.

Au centre, l’événement qui a bouleversé la vie de Paul, et a fait de lui un Juif obéissant au Seigneur Jésus, le Messie

A remarquer :        

- Le nombre de fois où Paul mentionne le nom de Dieu, du Seigneur, Jésus de Nazareth, le seul Juste = 12 fois ! Le Seigneur est vraiment le maître de sa vie, le fondement de sa foi et de ses pratiques.

- le soin que prend Paul à montrer son attachement pour son peuple : « Frères et pères, nos ancêtres », il est baptisé par un Juif pieux de bonne réputation, il prie dans le temple, il refuse de quitter Jérusalem par amour pour son peuple, croyant pouvoir être écouté de lui, parce que tous l’ayant connu persécuteur, ne pouvaient douter de la sincérité de sa conversion.

Le rejet du peuple

Mais le peuple Juif rejette  l’idée qu’il puisse être envoyé par Dieu vers les Non-Juifs, c’est pour lui un blasphème, tant est grande sa prétention de peuple élu et tant il s’est figé dans cette foi. Il interrompt Paul avec fureur, et pour la seconde fois le commandant romain le met à l’abri du lynchage. Mais comme un fonctionnaire romain de l’époque, il ne s’embarrasse pas de droits de l’homme, et ordonne de le fouetter pour le faire parler.

Paul alors révèle sa citoyenneté romaine de naissance, non pour échapper au supplice, qu’il a déjà subi en d’autres occasions, mais pour se donner encore une chance de proclamer la Bonne Nouvelle.

Dans cette situation dramatique où il subit des injustices graves de tous les côtés, on le voit garder son calme, sa présence d’esprit, et sa confiance en Dieu. Il sait que sa mission est d’annoncer le salut à tous, et il s’en est remis à Dieu pour le soutenir dans toutes les circonstances. S’il prend soin de préserver sa vie en utilisant les lois, c’est pour pouvoir annoncer Jésus le plus longtemps et le plus loin possible, et non pour faire valoir ses droits personnels.

C’est souvent par blessure d’amour-propre que l’on crie à l’injustice et que l’on cherche à se défendre. Pour Paul, ce n’est pas le cas, il se confie en Dieu pour défendre sa personne et ses droits, mais il réagit légalement pour défendre sa mission, et la liberté de proclamer l’Évangile.

Quels moyens avons-nous d’agir dans ce sens ? L’Association Internationale pour la défense de la liberté religieuse en est un moyen, la pratique individuelle d’une vie droite et juste, dans la confiance en Dieu, chacun à son niveau, sans racisme ni violence, peut en être un autre, moins visible, mais aussi efficace à long terme !

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne ?

  • Comment est-ce que je réagis à une injustice dont je suis victime ? Quelles sont mes motivations de me défendre ?
  • Ai-je conscience de la mission que le Seigneur m’a confiée à mon baptême ? Comment l’ai-je remplie jusqu’ici ? Que puis-je faire pour mieux la remplir ?
  • Comment cohabitent dans mon église ceux qui sont attachés à la tradition, et ceux qui la relativisent ? Quelle est ma position vis-à-vis des uns et des autres ? Suis-je un artisan de paix ou un partisan de clan ?
  • Si j’ai à témoigner de ma rencontre avec Christ, qu’ai-je à dire pour édifier mes auditeurs ? Pensé-je à saisir toutes les occasions de témoigner de l’amour de Jésus, comme Paul arrêté par les Romains.
  • Comment ne pas me figer dans mes convictions et mes certitudes, et accepter d’être remis en question et en marche par La Parole de Dieu ou de mes frères en Christ ?

 

 

08:00 Publié dans Actes | Lien permanent | Commentaires (0)