10/02/2017
Étude n°7 : Le fruit de l’Esprit, Gal 5.13-26 (18 02 17)
Étude n°7 : Le fruit de l’Esprit, Gal 5.13-26 (18 02 17)
Le fruit de l’Esprit est amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi, la loi n’est pas contre ces choses. »Gal 5.22-23
Observons
Le contexte : (1-13) La liberté chrétienne consiste à vivre soumis non à sa nature charnelle ou à la loi de la circoncision, mais à la loi d’amour du prochain, que l’Esprit met dans le cœur confiant dans la grâce de Dieu.
Le texte :
Relever les répétitions et les oppositions de mots : qu’est-ce qui est le plus employé ? Pourquoi ?
16-18 : la vie par l’Esprit affranchit de la chair et de la loi : Que représente la chair pour Paul dans ce texte ? et la Loi, par rapport à ce qu’il en dit au v 4 ?
19-23 : les œuvres de la chair et le fruit de l’Esprit sont évidents : Essayer de classer les œuvres de la chair selon leurs domaines d’action. A quoi exposent-elles celui qui les pratique (v 21)? Quelle différence Paul fait-il entre œuvres et fruit ? Pourquoi ? En quoi la loi n’est-elle pas opposée au fruit de l’Esprit (v 23, 14) ?
24-26 : Que signifie « crucifier la chair » ? Qu’implique la présence de l’Esprit dans sa vie, et dans celle de la communauté ?.
Comprenons
Dans une opposition absolue et coutumière du Nouveau Testament entre chair et Esprit (Mt 15.9, Rom 1.19 ; 2 Co 12.20 ; Eph 5.3 ; 2 Ti 3.1 ; Tite 3.3), Paul révèle l’antinomie totale entre la vie de l’impie (ou du judaïsant) et celle du croyant. Les fondements de ces deux modes de vie sont exprimés par les mots chair et esprit. (7 fois le mot Esprit, 4 fois le mot chair, et 3 fois le mot loi).
Que signifie la chair pour Paul ? La liste des œuvres qu’il dresse aux v 19 à 21, montre que ce mot ne désigne pas seulement le « corps », l’enveloppe matérielle de l’être intérieur. Il englobe tout ce qui a trait à la nature pécheresse, tout l’être intérieur, désirs, pensées, pulsions, sentiments qui conduisent l’homme à vivre sans Dieu, soumis à ses réactions aux circonstances extérieures, ou esclave de son orgueil, de son égoïsme, et de sa violence. Une telle vie « animale », « naturelle », charnelle est contraire à l’Esprit. Elle est même condamnée par la loi d’amour de Dieu (v 14, 18, 23).
On a souvent interprété le mot « esprit » (majuscules et minuscules ne sont pas distinctes en grec) comme désignant l’esprit de l’homme, tant on reste influencé par le dualisme platonicien qui oppose le corps à l’esprit qui représente intellect, affectivité et spiritualité. Mais c’est ignorer l’unité profonde de l’homme selon la Bible. Tel qu’il y est présenté, esprit (spiritualité), âme (psychisme), corps (physique), sont entièrement touchés par le péché, et constituent l’être charnel.
Les péchés appelés « œuvres de la chair » parce qu’ils rendent visibles l’état du cœur et sa dispersion, sont rassemblés par Paul en quatre catégories : la sensualité, l’idolâtrie, la haine et ses dérivés, les excès de la table. Tous ces péchés, si l’Esprit de grâce ne les chassent pas, conduisent à l’exclusion du Royaume (voir Ap 21.8) et de la communion avec Christ, donc de son corps qui est l’Église. Cette affirmation péremptoire de Paul répond à ceux qui pourraient croire que la liberté chrétienne conduit à la licence ou l’anarchie morale (v 13). L’homme esclave de ses sens et de ses passions, de la mentalité ambiante et de la nature, ne peut être libéré que par l’Esprit de Dieu qu’il accueille en lui et auquel il se soumet.
Aux œuvres de la chair, Paul oppose le fruit de l’Esprit, au singulier, parce que l’Esprit de Dieu n’agit que dans un seul sens : rétablir l’union avec Dieu. L’Esprit qui est opposé à cette nature charnelle (v 17), c’est celui de Dieu qui libère des désirs charnels, pécheurs (v 16) et de la condamnation de la loi (v 18), et qui conduit à obéir à la volonté de Dieu. L’Esprit produit un fruit saint dans l’être et la vie du croyant (v 22) ; il lui donne la faculté et la force de marcher dans l’humilité et l’amour fraternel (25-26). Ce fruit a de multiples facettes, et marque la transformation totale de la nature humaine lorsqu’elle est dirigée par l’Esprit. A sa base, il y a l’amour de Dieu et des autres, qui permet de développer dans le cœur les vertus qui étaient en Jésus-Christ, et qui accomplissent parfaitement la Loi (v 23). C’est dire que l’obéissance à la loi ne découle pas des efforts vains de sainteté, mais de l’œuvre de l’Esprit dans le cœur régénéré. Au lieu d’être tourné vers lui-même et vers sa propre satisfaction, le chrétien est tourné vers Dieu et vers les autres. Par là, il est en harmonie avec la volonté divine et la communauté fraternelle (v 26).
En conclusion, Paul revient au centre de son message : le Christ crucifié a fait mourir les œuvres de la chair, le vieil homme, en ceux qui sont attachés à Lui. Crucifier la chair ne signifie pas perdre sa personnalité, mais abandonner ce qui sépare de Dieu. La puissance du péché ne domine plus dans le cœur, ni dans la vie du croyant lié à Christ (Rom 6.11-14). Son désir d'indépendance vis-à-vis de Dieu a laissé la place au désir de communion avec Christ. Si l’Esprit a créé réellement une vie nouvelle (v 25a), ce n’est pas pour que l’homme en jouisse égoïstement, ou reste à attendre passivement le retour de Christ, c’est pour « marcher », être en mouvement, en croissance, dans la foi et la connaissance de Dieu, en action d’amour pour les autres. La grâce sauve et libère, mais aussi pousse en avant dans une recherche non de la vaine gloire de soi qui provoque jalousie et querelles, mais dans un développement continu de l’image de Christ en soi (2 Cor 3.18).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Qu’est-ce qui en moi manifeste que le vieil homme est toujours vivant ? Comment influence-t-il ma vie de couple, de famille, d’église, de travail ? Comment le « crucifier » ?
- Pourquoi Paul dit-il que le vieil homme est « sous la loi » ?
- Comment laisser l’Esprit produire son fruit en moi et en mon église ?
- Comment puis-je aujourd’hui marcher par l’Esprit et faire croître l’image de Christ en moi ?
- Comment mon église peut-elle contribuer à cette croissance spirituelle ?
08:00 Publié dans Saint Esprit Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (1)
03/02/2017
Etude n°6 Saint Esprit et sainteté de vie 1 Pierre 1.13-17 (11 02 17)
Étude n°6 Saint Esprit et sainteté de vie 1 Pierre 1.13-17 (11 02 17)
« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers ; que tout votre être, esprit, âme et corps, soit conservé sans reproche à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. » 1 Thes 5.23
(Logo de la Gestion chrétienne de la vie dans le souffle de l’Esprit)
Observons
Les contextes
Contexte précédent : (3-12)
C’est une action de grâces adressée à Dieu,
- v 3-5 : Régénérés pour l’espérance vivante de la vie éternelle
- v 6-9 : Éprouvés mais joyeux dans la foi et l’amour de Christ
- v 10-12 : le salut attendu par les prophètes est annoncé par les apôtres inspirés de l’Esprit Saint.
- Dans quelle situation se trouvent les chrétiens à qui Pierre écrit ? v 6-7
- De quoi peuvent-ils se réjouir ? v 3-5 ?
- Quelle est leur espérance ? v 4,9
- Avec qui partagent-ils cette espérance v10,12 ? Comment ont-ils eu cette espérance v 11-12 ?
Contexte suivant (1.18-2.3)
- Quelle conduite est demandée au fidèle (v 18-19) ? Qu’est-ce qui la justifie ?
- De quoi Christ a-t-il racheté le fidèle ? Que signifie ici « racheté » ? Par quoi a-t-il racheté (v 18-21,23) ?
- En quoi consiste la manière de vivre ancienne ? Pourquoi est-elle « vaine »
(v 18) ?
- Comment se manifeste la régénération (v 22) ? Quel en est l’agent ?
- Comment est qualifiée la Parole ? A quoi est-elle opposée ? Quels effets a-t-elle sur le chrétien (v 1.23-2.3) ?
Le texte v 13-16 : l’espérance en la grâce se traduit dans une vie sainte
- Où est situé notre passage dans la structure du texte ? Pourquoi ?
- A quoi fait allusion l’expression « ceignez les reins de votre pensée » (ou entendement) v 13 ? Que représentent les reins ou entrailles dans l’AT ? (Job 40.15 ; Ps 73.21 ; Pro 23.15-17 ; Gen 43.30 ; Job 30.27 ; Jér 31.20, etc. Voir aussi le v 14 de notre texte qui contient un synonyme.)
- Qu’est-ce que cela signifie pour l’attitude du chrétien, même dans la souffrance évoquée aux v 6-7 ?
- De quelle sobriété s’agit-il v 13-14 ?
- Quelle est la grâce espérée, v 13 ?
- Que devient le croyant en Christ v 14-15 ? Pour quel motif, v 15-16 ? Sur quoi Pierre fonde-t-il son exhortation à se conduire avec crainte ? (v 17-19) Expliquer le paradoxe entre invoquer le Père et craindre son jugement ? Quel sens donner au mot « crainte »
Comprenons
La première lettre de Pierre fut écrite vers 63-64, depuis Rome, peu avant la mort de l’apôtre. Elle est adressée aux croyants dispersés en Asie Mineure et confrontés à un monde hostile, que Pierre avait pu visiter durant son ministère. Le but principal de l’épitre est de consoler les frères éprouvés par la souffrance de la persécution physique ou morale (4.1,12-19), en leur rappelant la grandeur du salut en Jésus-Christ et la puissance de l’espérance en la vie éternelle.
Après une action de grâces à Dieu pour le salut et l’espérance de la vie éternelle au retour de Christ, l’apôtre cherche à encourager les croyants à la sainteté et à l’amour fraternel.
Contexte 1 :
v 3-5 : La miséricorde de Dieu (v 3) qui révèle le salut (v 5), et sa puissance (v 5) qui ressuscite et régénère (v 3) sont les fondements de l’espérance de l’héritage incorruptible de la vie éternelle (v 4). La source du salut est en un Dieu Père qui aime sa créature et désire pour elle la vie éternelle (= incorruptible par la mort), une sainteté parfaite (= sans la souillure du péché), et une jeunesse perpétuelle. Dieu prouve cette volonté en ressuscitant Christ, et en « régénérant » (v 23), renouvelant l’être entier du croyant (= celui qui se met « par la foi » sous la garde de sa puissance v 5, 1 Thes 5.23), jusqu’à l’avènement de Christ (v 5b, 7b).
La régénération du croyant a pour fruit principal une espérance vivante : il possède par anticipation la vie éternelle car Christ est sa vie dès à présent (Ga 2.20 ; Ph 1.21). Pierre se réfère sans doute à son expérience personnelle de régénération. La résurrection de Christ a non seulement ranimé son espérance cruellement abattue par la crucifixion de son Maître et son propre reniement, mais elle a aussi recréé son être spirituel, l’a transformé au point de le remplir d’une espérance impérissable et vivifiante.
6-9 : L’allégresse que donnent l’espérance du salut (v 6,8-9), l’amour et la foi en Christ (v 8), permet de supporter l’épreuve de la foi (6b-7). Cette espérance transforme la vision du croyant sur les épreuves de sa vie : au lieu d’en faire des sujets de plaintes, ou de dépression, il les envisage avec joie comme des occasions d’affermir et purifier sa foi et son amour pour Dieu (8) et de rendre gloire à Dieu en le révélant comme celui qui donne la vie et qui vient le délivrer de tout mal (7).
- : Le salut par Jésus crucifié, ressuscité et glorifié est le sujet de toutes les Ecritures : les prophètes inspirés par l’Esprit l’ont pressenti (Es 53 ; Ps 22). Leurs patientes recherches les ont amenés à comprendre et accepter que son accomplissement ne se ferait pas de leur vivant (Mt 13.17 ; Dn 12.8-10), mais qu’ils devaient en porter la nouvelle pour les générations futures (v 12). Les anges eux-mêmes considèrent avec attention les effets de cette espérance dans la vie des croyants pour y reconnaître la sagesse infinie de Dieu (Ep 3.10).
(Miniature 13ème siècle : lavement des pieds de Pierre)
Texte
Notre passage est exactement situé au milieu du chapitre, pour mettre en valeur les conséquences pratiques de la foi en Jésus-Christ.
L’apôtre Pierre invite les fidèles à tirer les conclusions de leur foi en Christ : comme des serviteurs attentifs aux ordres de leur maître et zélés pour le servir, relèvent les pans de leurs robes en les attachant à leurs reins pour être libres de leurs mouvements, le chrétien, serviteur de Dieu, est appelé à se ceindre de la vérité (Eph 6.14) pour affermir sa foi, maîtriser ses pensées, ses émotions et ses désirs, dont le siège est dans les reins selon la Bible, car son cœur ou son être intérieur est encore trop souvent « charnel », tourné vers les choses matérielles et périssables de la terre (v 18). Ainsi fortifié dans sa foi et son espérance de la grâce et du salut en Jésus-Christ, le chrétien sera « sobre et saint » dans sa conduite. La sobriété n’est pas cantonnée à l’alimentation ou la boisson, elle s’étend à tout son être qui sous l’influence de l’Esprit, évite les excès en tout genre, physiquement, moralement et spirituellement ; c’est ce que nous appelons « la maîtrise de soi », fruit de l’Esprit (Gal 5.22). La sainteté consiste dans la relation spirituelle sans rupture avec le Dieu saint, qui entraîne une attitude morale de rejet de tout ce qui peut rompre cette relation (2.1), et une conduite de vie qui met le chrétien à part des conduites du monde sans Dieu, obéissant (v 14, 22) non à ses désirs, mais à la vérité et à la volonté de Dieu, même dans la souffrance de la persécution !
Christ par sa mort (v 19) a payé un prix précieux pour racheter, libérer l’homme de la condamnation à mort que sa désobéissance à Dieu, sa séparation de Dieu (= péché) entraîne pour lui. Sa résurrection et son ascension dans la gloire divine permettent au fidèle d’être régénérés, transformé profondément dans sa nature.
Si Christ est réellement vivant dans le cœur et la vie du croyant, cela se manifeste concrètement dans une discipline de vie, une gestion de son être tout entier, corps, âme, esprit (1 Thes 5.23). La soumission de l’esprit (= spiritualité) et de l’âme (= psychisme) est la condition de l’obéissance active (=corps), non dans la crainte, mais dans l’espérance confiante et persévérante jusqu’au but (= parfaite) de la délivrance (= la grâce) du mal et de la culpabilité, au retour de Jésus. La crainte dont il s’agit n’est pas la peur d’une condamnation dans le jugement de Dieu sur ses œuvres, mais le respect de la volonté d’un Père que l’on sait juste, bon et désireux du salut de son enfant. Lui obéir, c’est être purifié par l’Esprit de tout désir contraire à sa volonté, et c’est développer entre chrétiens un profond amour fraternel (v 22). Christ n’a-t-il pas averti ses disciples, que c’est à leur amour les uns pour les autres qu’on les reconnaîtrait comme ses disciples (Jean 13.35)? La parole impérissable et éternelle de Dieu, semée dans le cœur humain, permet et nourrit la croissance spirituelle de celui qui l’a acceptée avec confiance et joie, comme un enfant nouveau-né se nourrit du lait qu’on lui donne (2.2-3).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- En quoi la foi en Jésus-Christ crucifié et ressuscité a-t-elle « régénéré » mon être ?
- En quoi l’espérance de la vie éternelle change-t-elle quelque chose à ma façon d’être dans la souffrance et les épreuves de la vie ?
- Est-ce que je sonde les prophéties bibliques pour connaître les temps et les circonstances du retour de Christ (v 1) ou pour fortifier mon espérance et ma foi dans le salut réalisé et offert par Jésus (Ep 1.18), et pour mieux comprendre l’amour infini de Dieu (Ep 3.18-19) ?
- Dans quels domaines de ma vie et de mon être l’Esprit doit-il encore travailler pour me donner la sainteté désirée par Dieu ?
- Par quelles façons d’être et d’agir puis-je cette semaine manifester que Christ est mon Seigneur et mon espérance ?
08:00 Publié dans Saint Esprit Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0)